Accueil
Traduire le site :

Innovations
La Plaisance EcologiqueConsommer moins de carburant
La Plaisance EcologiqueBulbe d'étrave
L'éco-navigationInitiatives Ecologiques
Comment caréner écolo son bateau de plaisanceCarénage Ecologique
Protection écologique des bateaux de plaisanceProtection Metagrip
La Plaisance EcologiqueVoiles & cerfs-volants tracteurs
La Navigation EcologiqueGestion électrique à bord
La Navigation EcologiqueEolienne & hydrolienne
La Green PlaisanceBatteries marines
Plaisance Econo-logiqueEclairage à bord
Gestion du froid à bordGestion du Froid à bord
La Plaisance EcologiqueLa propulsion électrique
Une plaisance plus écologiqueBateaux promenade électriques

Préserver le milieu
La Plaisance EcologiqueGuide navigation éconologique
Cargos EcologiquesImpact fioul lourd
Le gasoil EcologiqueLe gasoil non routier (GNR)
Préservation du milieu aquatiqueDraguage et fauchage durables
La Plaisance EcologiqueGestion de l'eau à bord
Plaisance écoloTraitement des eaux noires
Plaisance éco-responsableGestion des eaux grises
Pratiquer une plaisance plus écologiqueGestion des déchets de bord
La Plaisance EcologiqueEcluses & environnement
La Plaisance EcologiqueL'Eutrophisation de l'eau
Une plaisance plus EcologiqueBonne pratique du Mouillage
Une plaisance plus EcologiqueCroisières maritimes écologiques
La Plaisance EcologiqueLe Grenelle de la mer
Le Pavillon BleuLe Pavillon Bleu
Manifeste pour une navigation plus eco responsableTourisme fluvial écologique
Promotion d'une plaisance plus écologiqueImpact CO² & NO² sur océans
La Plaisance EcologiqueMarées Noires

Trucs & astuces
Trucs de plaisanciersTrucs et astuces pour bateaux
Entretien moteurs thermiquesEntretien des moteurs
Bateaux électriquesRemotorisation électrique
Antidérapants pour bateauxAntidérapant pour ponts
Entretien des bois d'un bateauEntretien et réfection bois
Peinture écologique des bateaux de plaisancePeintures marines
Double vitrage bateauxIsolation et double-vitrage
Acheter un bateau neuf ou d'occasion ?Acheter neuf ou d'occasion ?
Monter une voile sur un trawlerAdaptation voile sur vedette
Osmose des coquesOsmose des coques
Rouille des coquesDossier rouille
Electrolyse des coquesL'électrolyse des coques
Entretien des bateaux en acierEntretien bateaux acier
Rendre son bateau autonome en eauAutonomie en eau
Passer sous pavillon belgePavillon belge
Le club des possesseurs de bateaux NicolsClub "Nicols"

Comprendre
Dictionnaire de la Plaisance écologiquePetit lexique de la batellerie
Lexique de la marine à voile écologiquePetit lexique de la marine
La Plaisance EcologiqueHélices et propulsion
La météo et les vents marinsVents & Météo marine
La Plaisance EcologiqueTout savoir sur la VHF
Code maritime des pavillonsCode des pavillons
Noeuds marinsNoeuds marins
Classement des bateaux de PlaisanceCatégories plaisance
Les bateaux de commerce pour transporter du fretTransport fret fluvial
Comment participer à la gestion de son portGestion des ports
La sortie NMEA 183GPS et sortie NMEA 183
La Plaisance EcologiqueCalcul taxe passeport maritime
La Plaisance EcologiqueBibliographie
La Plaisance EcologiqueBateaux-lavoirs
La Plaisance EcologiqueCanal du Nivernais
La perle des canaux de BourgogneCanal de Givry

Vivre
Les différents permis bateauLes permis bateau
Comment bien choisir son assurance bateauAssurance Plaisance
Comment concilier plaisance et handicapPlaisance & handicap
Carnets de bord croisièreCarnets de croisière
Paroles et radios de Chants de marinsChants de marins
Comment passer les écluses en toute sécuritéPassage des écluses
Les camps nautiques pour jeunes à bord des Mandarines sur le Canal du NivernaisLes Bateaux-colo
Le rendez-vous bisannuel des vieux gréements à SèteEscale à Sète 2012
Produits d'entretien naturelsProduits d'entretien
Forums nautiques pour plaisanciersForums nautiques
Vivre à bord d'une pénichePéniches-Logements
Comment faire du pain à bord en croisièreFaire son pain à bord
Comment participer à la gestion de son port de résidentAssoces plaisance
Evénements PlaisanceAgenda Plaisance
Les coups de gueule des navigateursCoups de corne !
Scènes nautiques étonnantesScènes étonnantes

Services
Testing des services aux plaisanciersTesting plaisanciers
La co-navigationLa co-navigation
Tarifs et conditions de la vignette plaisanceVignette 2013
La co-navigationLa co-navigation
Calcul d'itinéraire plaisance fluvialeCalcul d'itinéraires
Calcul des marées et des courantsCalendier marées
Entretien moteur de son bateauEntretien moteur
Comment bien hiverner son bateauHiverner son bateau
Trouver les coordonnées des marques nautiquesCoordonnées des marques
Jeu de simulation navigationShip Simulator
La Plaisance EcologiqueLiens
La Plaisance EcologiqueAgenda écologique
L'immobilier EcologiqueImmobilier écologique
La Plaisance EcologiqueContact

Page Facebook de Plaisance Ecologique

Nous aider ?

Hivernage bateaux du Centre



Nancy - Châlon sur Saône...

Le Rusina et son capitaine sur la Seine Le trajet comprend l'embranchement de Nancy (surnommé la "vallée de Cayenne" par les anciens mariniers), le canal des Vosges qui depuis le début de la saison a déjà été fermé deux fois pendant plus de 3 semaines à cause d'un écroulement dans une écluse versant Saône et d'un effondrement de berge versant Moselle... enfin une partie espérée plus tranquille avec la descente de la Saône. Tout un programme.


Nancy - Flavigny sur Moselle
Dès le matin, je me prends le bec avec un pseudo boulanger qui nous a fourgué des croissants - disons de basse qualité industrielle - et qui s'offusque lorsque je lui demande s'il ne ferait pas par bonheur du pain à l'ancienne, vendu au kilo...

Nous assistons au départ de plusieurs bateaux, ce qui n'est pas rien compte tenu de l'espace entre les pannes de la marina.
Le temps de saluer nos copains du port de Nancy et nous nous lançons à notre tour dans la manoeuvre vers 9h30.
Navigation de courte durée car nous avons prévu d'avitailler à Auchan, en sortie de ville.
Pendant que madame s'occupe des courses de bouche, j'ai le temps d'effectuer deux tournées de carburant, car perdu dans la chaîne d'écluses des Vosges il serait malvenu de tomber en rade.

Ce n'est donc que vers 11h00 que nous attaquons vraiment notre périple.
Passage de l'écluse double de Jargille La Malgrange ; à signaler une possibilité d'avitaillement encore meilleure que la précédente avec un Intermarché très bien situé en rive gauche.

Bifurcation vers embranchement de Nancy Nord
Bifurcation tribord toute sur l'embranchement de Nancy surnommé la "Vallée de Cayenne" par les anciens mariniers...
Ouvert en 2003, il va être l'objet de gros travaux, dont l'automatisation des écluses ; un glissement de terrain aboutit à sa fermeture le 10 mai 2008 pour ne réouvrir qu'en 2012.
Il permet la jonction entre le canal des Vosges (sillon Saône-Rhône) au niveau de l'écluse 46 de Messein et le canal de la Marne au Rhin (écluse 13 de Laneuveville-devant-Nancy) par deux échelles d'écluses (5 sur le versant Moselle et 13 sur le versant Meurthe).

Quelques écluses plus loin, petite frayeur : l'inverseur ne répond plus ! Peu de temps pour réagir et bien, si possible.
Même si l'entrée est effectuée à faible allure, l'énergie cinétique de 10 tonnes en mouvement reste importante. Pas question d'aller taper dans les portes d'écluse. J'utilise la barre et le propulseur d'étrave pour aller frotter sur le bajoyer à plusieurs reprises.
Ouf ! le bateau est arrêté et ce sont le porte amarre babord et le bordé qui ont gratté.
Arrêt tout de suite après la sortie d'écluse et la tranchée du bief de partage équipée d'un alternat, pour diagnostiquer le problème et intervenir si c'est possible.
C'est la conjonction de trois causes qui ont abouti à ce désordre :
1) Un manque d'huile dans l'inverseur,
2) Sa chauffe induite par une sollicitation répétée lors du passage de nombreuses écluses très rapprochées,
3) un débrayage involontaire dû aux doubles commandes.
Vérification de la tringlerie de chaque poste de commande, mise à niveau de l'huile et notre bon vieux Paragon (33 ans de loyaux services) refonctionne.

Nous nous arrêterons à l'écluse de Flavigny (N°2), juste avant le pont canal.
Pont-canalde Flavigny sur Meuse

Jolie soirée sur la terrasse à regarder le soleil miroiter sur le canal car pas de réception TV ni de réseau...


Flavigny sur Moselle - Thaon-les-Vosges
Départ et passage des 3 dernières écluses qui nous mênent sur le canal des Vosges à Messein.
Bifurcation du canal des Vosges à Messein

Peu de kilomètres à parcourir dans la journée mais un grand nombre d'écluses automatiques à franchir en montant, ce qui est toujours plus compliqué qu'à la descente...
L'équipière est obligée de se hisser sur le premier rouf et de passer la haussière autour du bollard.
Lorsque les chutes font 3 m, cela va encore, mais pour les quelques qui font 3,50 m de dénivellé, les bollards sont inacessibles.

Halte déjeuner à Charmes ; un grand quai bien équipé et très joliment aménagé ; dommage que nous ayons prévu d'avancer plus loin car l'endroit mérite que l'on y fasse étape.
Environnement port à Charmes

Etape à Thaon-les-Vosges.
Composition florale à Thaon-les-Vosges


Thaon-les-Vosges - Epinal
Départ vers 9h00 après achat d'un gros pain en prévision du no-man-land des jours à venir.
Petite étape aujourd'hui, car on nous a décrit Epinal comme méritant le détour.
Le temps est beau, sans qu'il fasse trop chaud, l'idéal pour naviguer.

5 écluses plus tard, nous prenons l'embranchement d'Epinal "3 km sans écluses", cela repose...
Le port est vaste, accueillant, bien équipé et qui plus est d'un tarif attractif.

Petite précision importante : la N°15 a une chute d'eau de 3,5 mètres ce qui rend les bollards inacessibles en restant sur le bateau ; de plus elle brasse pas mal, alors méfiance et pour une fois, gardez le moteur en sécurité si vous n'avez pu passer qu'une haussière.

Nous y sommes vers 11h00, et en profitons pour faire de la lessive ; attention, les laveries automatiques sont un peu loin, même à vélo ; par contre, vent des Vosges plus soleil, rien de tel pour le séchage.

Promenade découverte de la ville en vélo : la partie la plus sympa étant la coulée verte de part et d'autre de la Moselle avec notamment une roseraie de toute beauté.

Carla chevauchant un lion
Ma coéquipière s'essaye à la chevauchée d'un lion, qui ne semble pas s'en offusquer.

Maison italienne de 1894
Sur la rive gauche, cette copie d'une maison de l'Italie du sud datant de 1894 est une réussite ; il y a été joint un vaste bâtiment à colonnes et une roseraie dotée de plus de 500 variétés différentes.

Musée de l'Image d'Epinal
La cité de l'image à l'architecture délibéremment moderne, retrace sur 600 m2 l'histoire de l'image populaire du XVIIéme siècle à nos jours grâce à un fonds unique de plus 110.000 pièces ; pour mémoire, l'Imagerie d'Epinal créée en 1796 est toujours en activité et perpétue ce savoir-faire artistique.

De retour, avec quelques kilomètres dans les pattes, je profite de cette après-midi de relâche et ensoleillée pour enduire à la résine époxi la nouvelle coiffe du bulbe.

Port de plaisance d'Epinal
Nous finissons la soirée au restaurant La Capitainerie ; plutôt bon, même si à mon goût cela manquait d'assaisonnement et en quantité dans l'assiette.
Le groupe "Middle of Arts", composé de deux guitaristes acoustiques égaya notre repas avec des morceaux anglo-saxons bien adaptés allant des Beatles au répertoire folk-groovy actuel.


Epinal - Void de Girancourt
A 6h00 du matin, nous sommes réveillés par un déluge qui carillonne sur les roufs.
Miracle, deux heures plus tard, le ciel est mitigé avec un fort vent de sud-ouest qui balaie les nuages.
Départ tranquille à 9h30, et chauffage du moteur à petit régime sur le bief d'Epinal.
Nous prenons à gauche de la bifurcation.
La première écluse se passe sans difficultés, puis la suivante (N°13) se met en rade.
Je téléphone à VNF et las d'attendre, finis par aller en vélo jusqu'aux bureaux de VNF installés à l'embranchement.
Le gars m'annonce que personne ne l'a prévenu et que le seul personnel disponible vient de partir pour dépanner la N°21.
Précisions intéressantes, l'automatisation date de l'année dernière et c'est une entreprise de Bordeaux qui s'en est "chargée"...
Nous repartons après trois-quarts d'heure à poireauter en essayant de maintenir le bateau contre le vent.

Petite insertion sur l'état du canal des Vosges :
1) aucun amarrage normalisé, ayant occasionné plusieurs raguages, merci pour la carène et l'hélice...
2) les interphones permettant de prévenir un responsable ne fonctionnent pas (merci Orange),
3) sur 22 écluses passées aujourd'hui, 3 étaient en panne.
Pas étonnant qu'il soit prévu de déclasser le "Vosges" en septembre prochain.

Pause déjeuner sur le bief de partage à la hauteur du réservoir de Bouzey.
A signaler un grand et beau quai après la N°1 Trusey, décoré d'un ancien remorqueur installé sur la berge rive droite.
Traversée de la tranchée de Girancourt et changement de sens, nous descendons le versant Saône des Vosges.

Troisième panne d'écluse ; pour plus de sécurité un jeune vacataire VNF nous a accompagnés sur la dernière partie.
Le Côney, petit cours d'eau qui suit le canal et le recharge en eau coule dans les frondaisons en rive gauche.
Arrêt en bas de la N°8, un peu fatigué et contrarié.
Ecluse 8 du Canal des Vosges

Le coin est complètement perdu dans la nature mais joli.
Ni réseau, ni TV.
Seule une autre embarcation a choisi de faire la même étape que nous ; il s'agit du voilier d'un couple d'allemands.
Barbecue de rigueur et soirée sur la terrasse jusqu'à ce que l'air frais des Vosges nous fasse rentrer dans notre coquille d'escargot flottant.
Au moment où nous rentrons, ils commencent juste à faire leur cuisine dehors ; le décalage horaire, sans doute.


Ecluse 8 Void de Girancourt à Fontenoy le Château
Départ à 8h45, je tente auparavant de leur proposer de passer les écluses avec nous, mais ils ont l'air de dormir encore.
Passage de l'écluse 9 sans problème et la 10 bloque ; la loi des séries, cette journée avec une moyenne d'une écluse tous les kilomètres promet...
Appel rituel à VNF et assez rapidement, un gars jovial vient débloquer la récalcitrante en nous détendant avec une gaieté communicative.
Il est bientôt rejoint par le jeune étudiant vacataire de la veille qui nous accompagnera jusqu'à la fin de son secteur avec beaucoup de gentillesse, allant jusqu'à me proposer une partie de son casse-croute de 10h00.
Nous évoquerons notamment la tristesse de voir toutes ces maisons éclusières, vides, taguées, murées, alors que tant de personnes cherchent à se loger...
Maison éclusière abandonnée et taguée

Dans quelques années, elles seront sans doute détruites ; quel gâchis !
Question météo, le ciel est gris, mais sans pluie sur fond d'air très frais.
A midi et demie, nous mangeons avant le pont tournant de Thunimont, au pied de l'ancienne usine "Peau-Douce" complètement abandonnée et délabrée aujourd'hui.
Ancienne usine peau-Douce de Thunimont

Une fois rassasiés nous poursuivons notre dégringolade du versant Saône des Vosges.

Nous passons le pont tournant de Thunimont.

Puis la halte de Hautmougey.
Remorqueur halte de Haumougey

Malheureusement, un autre bateau nous a précédés en vidant toutes les écluses ; c'est une perte de temps importante en même temps qu'un inconfort, puisque n'ayant aucun appontement disponible, il faut maintenir l'embarcation entre des berges empierrées et un fond limité le temps du remplissage, avec un peu de vent, il s'agit de faire très attention pour ne pas gratter la coque ou se retrouver en travers.

Je propose à ma coéquipière de prendre le vélo, la télécommande et de partir en avant pour anticiper le remplissage des écluses suivantes.
Assez vite, nous prenons le bon rythme : elle déclenche la préparation, attrape les amarres à mon arrivée et file à l'écluse suivante.
Si bien qu'à 16h00 nous sommes déjà à Fontenoy-le Château.

Le bassin de Fontenoy le Château
A l'entrée, une base de location Le Boat qui gère également la halte nautique.
Nous nous amarrons en face au quai libre et filons visiter le village à vélo, après un petit goûter, bien mérité.
Fontenoy-le-Château vaut le détour, moins pour les ruines de son château que pour ses maisons anciennes, son église originale avec ses pierres blanches et roses, son petit musée de la broderie, ses rues pavées.
Partie haute de Fontenoy le Château

Mais ce qui est le plus original, c'est que chaque rue est dépositaire de plusieurs plaques portant des citations bien senties qui pourraient en faire réfléchir plus d'un.
Fresque et citation à Fontenoy le Château

A noter, une boulangerie-épicerie, où il est possible de commander du pain de plusieurs livres pour le lendemain matin.

Le petit voilier de polonais vient s'amarrer derrière nous, nous échangeons quelques mots.
Barbecue syndical et début de soirée à regarder le soleil se coucher ; banal, mais toujours aussi sympa.


Fontenoy le Château - Jussey
Petit tour matinal à la boulangerie épicerie pour prendre livraison de notre commande de gros pain.
J'en profite pour emmener le sac à ordures ; curieusement, il n'y a en ville aucune poubelle !
Assez incroyable de ne pas avoir prévu ce type d'équipement pourtant indispensable pour garder une ville propre et éviter les abandons sauvages...

Hôtel de ville de Fontenoy le Château

Je suggère donc à la boulangère une nouvelle citation à placarder avec la pleïade des autres "Qui veut garder sa ville propre, y installe des poubelles"...
Elle est finalement assez d'accord.

Passage de la première écluse située après un joli défilé rocheux.
Ecluse et défilé rocheux en amont de Fontenoy le Château

A la seconde, nous rattrapons un bateau de location animé par 9 sympathiques danois qui l'ont loué la veille à Fontenoy ; ils se sont trompé de tirette en actionnant la rouge, qui est le signal d'alarme qui bloque tout.
Une vraie malédiction vosgienne pour nous !
Nous discutons en anglais, car je n'ai pas fait danois en deuxième langue.
L'éclusier de service finit par arriver et très intuitivement, nos impétrants navigateurs nous proposent de passer devant, pour "ouvrir la route" et opérer les déclenchements.
Ils en profitent pour observer nos petits trucs et notamment se mettent à arrêter leur moteur dans l'écluse, comme nous avons l'habitude de le faire, à la fois pour un confort olfactif et sonore mais également pour économiser du carburant.

Petite réflexion : de nombreux navigateurs en eaux intérieures se targuent de consommer que "tant de litres à l'heure". S'il garde leur moteur en marche pendant les sassements ainsi que leur préparation, cela ne correspond à pas grand chose de réel lorsqu'on sait que sur certains tronçon, nous passons plus de temps à écluser ou à attendre qu'à naviguer ; mais bon, chacun fait ce qu'il veut de son bateau et de son budget.

Escale au quai de la Verrerie de Passavant
Nous nous arrêterons sur le quai de la Verrerie de Passavant pour déjeuner, tandis que nos compagnons vont poursuivre jusqu'à Corre pour avitailler, car ils n'ont visiblement que peu d'avance en provision.

Escale au port de Corre ; l'église
Nous y ferons également une petite halte à l'Intermaché Contact pour compléter les nôtres.
Pour la petite histoire, il était précédemment tout près du canal, mais après un incendie, il a été reconstruit 800 mètres plus loin.

La dernière écluse séparant le Canal des Vosges et la Petite Saône
Une dernière écluse et nous voilà sur la petite Saône ; ouf, ça y est, nous sommes sortis indemnes du canal des Vosges ; nous rendons notre télécommande.
Difficile de le recommander aujourd'hui : son mauvais état, son manque d'amènagement de haltes et de pontons d'attente, l'automatisation des écluses dont les réglages sont loin d'être au point.

Le rythme de la Saône est complètement différent puisque s'ouvrent à nous de longs biefs, bordés de rives sabloneuses laissant le regard s'enfoncer au loin, entre pâtures et collines douces dont le contour est souligné par les arbres ou les haies.
Les paysages reposants des bords de Saône avant Jussey

Nous avons tout loisir pour admirer le paysage et enfin... l'impression d'avancer.
Les clochers des églises sont recouverts traditionnellement de tuiles vernissées.
Le ponton de Jussey, sur un ancien lit de la Saône

Nous ferons halte pour la soirée sur un ponton un peu délabré au droit d'un ancien camping à Jussey.
Peu de fond, sur ce bout de Saône, mais un bateau y est déjà installé qui nous fait une petite place derrière lui ; ce sont nos amis danois.
Le ponton de Jussey, sur un ancien lit de la Saône

Concours de barbecue : le leur est à gaz, le nôtre - fabriqué maison à partir d'un ancien extincteur - est alimenté avec "du bois d'arbre" ; il viennent regarder ce que nous grillons avec la curiosité d'explorateurs découvrant les traditions d'une peuplade primitive.


Jussey - Savoyeux
Le danois est matutinal, en tout cas plus que nous ce matin, réveillés par des mouches dès le lever du jour ; tant et si bien qu'ils démarre alors que nous en sommes encore à prendre notre café.

Passage devant le quai de Port sur Saône (PK 364), il est encore trop tôt pour s'arrêter, nous repérons le bateau de nos danois sans doute en trai d'avitailler ; un seul d'entre eux est resté à bord pour surveiller et il a l'air de se morfondre.
Le quai de port sur Saône

Sur la rive opposée, c'est le port et sa balise rappelant l'entrée de ses homologues littoraux:
Le port de plaisance à Port-sur-Saône

Juste après, un petit parc animalier avec des cervidés.
Petit parc animalier à Port-sur-Saône

Nous ferons notre pause déjeuner un peu plus loin à Scey-sur-Saône (PK PK 356) après avoir avalé presque une trentaine de kilomètres dans la matinée, de l'inédit depuis un bon moment.
Port de location de Scey-sur-Saône
Nous nous installons sur le petit ponton au milieu des roseaux qui fait face au port de bateaux de location, tout de suite après le pont menant à une belle auberge.

Une fois l'écluse éponyme franchie, nous nous présentons devant le tunnel de Saint-Albin, équipé d'un alternat.
Entrée amont du souterrain de Saint-Albin

Entrée aval du souterrain de Saint-Albin
Ce tunnel de 681 mètres sur 6,55 de large est dû à l'ingénieur Philippe Lacordaire, qui imagine le creusement de ce souterrain navigable sur les communes de Scey-sur-Saône et Ovanches pour couper le méandre de la rivière et éviter aux bateaux le passage du barrage de Chassey-lès-Scey ; le souterrain est prolongé par une tranchée en courbe côté aval. C'est en 1843 que l'ouvrage sera inauguré.
En 1880, l'ingénieur Bouvaist améliore l'ensemble avec des portes de garde afin d'éviter les crues.

Ce petit point historique étant relaté, revenons à notre navigation :
Le feu est au rouge ; nous patientons en nous maintenant malgré avec un fort vent de travers et un barrage plus un déversoir.
Un bateau sort du souterrain, mais le feu reste invariablement rouge.
Attente encore ; tout cela ne nous semble pas normal et nous soupçonnons un dysfonctionnement de plus du système informatique.
Nous tentons d'appeler deux fois de suite un responsable sur la VHF 10, comme indiqué sur le guide, mais personne ne répond.
Cela fait maintenant presque une heure que nous poireautons et il faut faire quelque-chose, on ne peut pas rester comme ça.

Entrée du tunnel de Saint-Albin
Nous choisissons de nous engager pour au moins prévenir un responsable et non pas de faire demi-tour car il faudrait repasser l'écluse qui n'a pas de ponton d'attente et qui de plus est manoeuvrée par une vacataire fort gentille mais qui nous avait annoncé lors de notre passage qu'elle ne savait pas exactement comment les feux du tunnel fonctionnaient.

Arrivés au bout du tunnel, suit une longue tranchée courbe de la même largeur.
Tout d'un coup arrive en face, non pas un bateau, mais trois !
Evidemment ils ne sont pas contents et nous devons effectuer le chemin inverse en marche arrière.
Au bout de 600 mètres, j'étais au point.
Comme par magie, le vert se met dès que le troisième bateau est sorti !
Nous passons à notre tour, et arrivons à l'écluse de Rupt suivis par deux autres bateaux.
L'éclusier nous indique qu'il va faire passer les autres bateaux avant nous et nous invite à nous amarrer en amont.
Nous entrerons dans l'écluse où nous aurons droit à une petite leçon.
Sur le coup, j'essaie de comprendre ce qui s'est passé :
- Il a fait passer 1 + 3 bateaux montants, ce qui fait 3 bassinnées dont une fausse, ce qui correspond à un gaspillage d'eau.
- il n'a pas répondu à nos appels par VHF, alors qu'il dit surveiller ce canal.
Pourquoi ?
A y réfléchir, j'ai une ébauche d'explication car c'est lui qui déclenche le feu manuellement : il vend du vin, du miel et des terrines aux plaisanciers, ce qui l'éloigne de sa cabine et limite singulièrement sa vigilance tant des caméras que de la VHF.
Il a même reconnu ne pas nous avoir vu lors de notre première traversée du souterrain.

Petite info intéressante, la vitesse des bateaux est contrôlée sous le tunnel, alors soyez respectueux de la limite.

Heureusement, le reste de notre navigation sera moins épique et finalement, nos danois qui s'étaient arrêtés pour avitailler à Pont-sur-Saône, nous rejoignent dans l'écluse et passeront les suivantes avec nous.

Nous dépassons la halte de Traves (PK 349), puis puis celle de la Louvière à Soing (PK 334).

A celle de Charentenais (N°11), l'éclusier nous indique que la halte de Ray-sur-Saône (PK 325) sur laquelle nous avions jeté notre dévolu, risquait d'être remplie et nous décidons de poursuivre en espérant trouver un petit ponton accueillant.

Malheureusement rien de satisfaisant ne se présente et nous finirons plus tardivement que de coutume au port de Savoyeux (PK 314).
La capitainerie qui fait aussi bar-snack est fermée.
Le village n'est pas à proximité et rien ne donne envie de sortir de la marina.
Port de Savoyeux

La journée a été fraîche, faible température et vent important, tout cela accentué par la fatigue d'une longue journée de navigation, si bien que nous dînerons à l'intérieur, appréciant la douce chaleur maintenue par l'inertie thermique du moteur.


Savoyeux - Pontailler
Le lendemain tentative de rencontre avec le capitaine d'escale, mais rien ne bouge, tout est fermé ; nous repartons vers 9h15 en nous amarrant en vue du tunnel de Savoyeux.
Entrée du tunnel de Savoyeux

Assez rapidement le feu passe au vert et nous traversons les 643 mètres du tunnel édifié sous Napoléon III durant la deuxième moitié du 19e siècle. Le canal de dérivation et son tunnel nécessitèrent 54 ans de travaux et coûtèrent la vie à de nombreux ouvriers.
Entrée aval du tunnel de Savoyeux, côté pont du chemin de fer vers 1900

Lorsque chacun est à son poste et effectue sa tâche, tout va tellement mieux (je ne parle évidement pas de Napoléon !)
Nous démarrons pleins d'espoir cette étape de 61 km (ces temps derniers, c'est un record !), malgré un ralentissement non prévu : en effet, juste avant le pont, rive droite, l'écluse de Gray (PK 284) que nous mettrons plus d'une heure trente à passer, car elle est en panne et que personne ne se sent concerné pour la remettre en service.

Les bateaux finissent par s'accumuler, tant en amont qu'en aval de ce dysfonctionnement.
Un équipage anglais à l'affut, finira quand même par passer et engagera la fermeture des portes au nez du bateau suivant dont vous imaginerez aisément les manifestations de mécontentement...
Il sera verbalisé à l'écluse suivante et personne ne s'apitoyera sur son sort.
Un autre bateau de location, montant cette fois-ci, avec un équipage encore une fois anglais s'installera dans l'écluse bloquée pour faire la pause déjeuner, sans se soucier plus que cela de débloquer la situation ; ce sera moi qui devrait aller négocier sur l'interphone de service pour tenter de faire avancer les choses...
Il faut le vivre pour le croire... entre ceux qui sont trop pressés et ceux qui ne le sont pas du tout, au mépris des autres usagers, il y a finalement une feuille de papier de cigarette.

Qu'à cela ne tienne, nous en profiterons pour déjeuner, histoire d'employer notre attente, puis accosterons en rive gauche sur le quai public pour visiter à vélo la cité de Gray-sur-Saône, qui le vaut bien.
Appontement quai public de Gray-sur-Saône

Nous repartirons, les jambes bien détendues mais fatiguées.

Dépassement des haltes de Arc-lès-Gray (PK 281), puis Mantoche (PK 275) pour finir notre navigation sur le quai public de Pontailler, un de ces quais en gradin qui sont bien sympathiques.
La ville s'étend entre la Saône et "la vieille Saône".
La vieille Saône à Pontailler

Barbecue de rigueur, car la soirée est plutôt chaude et agréable.


Pontailler - Saint Jean de Losne
Départ comme d'habitude, vers 9h00, suivi d'une bonne navigation qui nous amène à Auxone (PK 233) sur le coup de 11h30 ; nous y ferons la pause déjeuner et une visite rapide en même temps que je suis en recherche d'une boulangerie.

Amarrage à Auxonne
Nous sommes sur un quai public en gradin, mais bizarement il n'y a aucun anneau ou bollard d'amarrage au niveau bas du quai ce qui oblige à allonger les haussières pour sécuriser le bateau. Après une rapide collation, nous partons à la découverte de la ville.

Fortifications d'Auxonne
A proximité immédiate de notre quai, les fortifications qui défendaient la cité dans des temps plus guerriers...

Halles d'Auxonne
Les anciennes Halles.

Nous repartons au fil de la Saône, passons Saint-Symphorien (PK 219) où débouche le canal du Rhône au Rhin (Branche Sud) ; la cabine surèlevée de la première écluse ouvrant sur Dôle et le Doubs, attend les prochains chargés.
La première écluse du canal du Rhône au Rhin

Arrivée dès 15h30 à Saint-Jean-de-Losne, la cité batelière et le port le plus important en eaux intérieures.

Le quai public de Saint-Jean de Losnes
Comme vous l'avez compris, nous ne sommes pas trop marinas et amarrages concentrés.
Nous tentons un premier amarrage en bout du quai public en gradin rive droite, car il est plein ; mais nous dépassons un peu sur la place réservée aux bateaux à passagers ; renseignements pris auprés du bureau local de VNF et des riverains, il vaut mieux bouger car personne ne sait si une arrivée de ces mastodontes flottants est prévue pour la soirée.
De plus, une vedette de la brigade fluviale patrouille, et même si elle ne s'intéresse pas à notre cas, ce n'est pas la peine de lui donner une bonne raison de le faire.
Tant pis pour les restaurants qui nous tentent avec leurs terrasses accueillantes, nous nous installerons finalement en rive gauche, côté Losne entre le pont et une péniche résidente ; rien ne nous empêche d'ailleurs d'y revenir ce soir, puisqu'il n'y a que le pont à traverser.

L'église de Losnes

Le vent se fait de plus en plus présent, créant un clapot sonore qui gênera notre sommeil et, vous savez quoi ? Les nuages déchargent sur nous des tombereaux de pluie ; cela noiera toute velléité de traversée du pont et de soirée restaurant.


Saint Jean de Losne - Châlon/Saône
Départ avant 9h00, car le clapot est plus supportable en naviguant qu'en stationnaire.

L'aval du pont de Saint-Jean de Losnes
Le temps reste invariablement plombé, mais il ne pleut plus, c'est déjà cela de gagné.
Navigation sans histoire, même si le vent reste constant (comme dirait Benjamin).

Nous empruntons la dérivation de Seurre (mais nous l'avons restituée immédiatement après, les suivants peuvent en témoigner !) qui présente la particularité d'être suffisamment longue pour avoir sa propre numérotation PK suivie de la lettre D ; nous serons à Seurre (PK 188) tôt dans la matinée et bientôt au niveau de Verdun-sur-le-Doubs (PK 167).
Un vedette qui nous précédait à vive allure - ce qui lui a donné un peu d'avance - ressort de la confluence, nous en tirons la conclusion que le port est plein ; en effet, il faut remonter la Saône sur quelques kilomètres pour arriver à son niveau et nous préférons continuer. Tant pis pour la visite du musée "du blé et du pain", qui m'aurait sans doute intéressé.

Arrêt déjeuner à Gergy (PK 159) vers 13h30 ; nous avions projeté d'y faire étape et de nous offrir un petit restaurant.

Pontons à Gergy sur Saône
Lorsque nous nous appontons, le propriétaire du restaurant situé au dessus commence par nous faire déplacer notre bateau, en nous faisant comprendre que nous ne sommes pas vraiment les bienvenus.
La femme du capitaine, assez sensible à ces mauvaises vibrations usera de toute son influence pour que nous levions le camp au plus vite.

Arrivée à Châlon-sur-Saône vers 16h00 ; nous contournons l'île Saint-Laurent pour accéder au port.
Entrée du port de chalon sur Saône

On nous fait signe que son entrée est interdite à cause des animations nautiques du 14 juillet.
Nous nous trouvons une place avec difficulté à l'extérieur, laissée vacante par un résident en croisière.

En allant à la capitainerie, je rencontre l'équipe de l'association "Chalon Plaisance", qui nous invite à embarquer sur la bateau d'un de ses membres et nous faire profiter d'une visite commentée de la ville vue de l'eau.
Comment résister à une telle proposition ?
Très intéressant moment offert par cette dynamique association à laquelle nous achèterons un T-shirt souvenir.

Pour ceux que cela intéresse, sachez qu'au dessus du port, vous avez accès à une zone commerciale importante, dont un supermarché Carrefour et que des caddies sont disponibles à proximité de la capitainerie, ce qui facilite bien les choses.

Port de plaisance de Chalon-sur-Saone
Par contre, le port est cher, sa passerelle d'accès plus réservée à des alpinistes qu'à de paisibles retraités, il est soumis à un courant important et on nous fera déplacer notre bateau en fin d'après-midi, ce qui n'est pas bien confortable.

Dîner au restaurant Libanais sur l'île Saint-Laurent et magnifique feu d'artifice pour ponctuer en beauté ce périple dans l'Est.
Tour et composition florale partie sud île Saint Laurent


Nous espérons que ce carnet de bord aidera ceux et celles qui souhaitent entreprendre tout ou partie de cette croisière.

Fiche technique
kilométrage : 358,5 km
nombre d'écluses franchies : 132
temps de navigation minimum estimé : 10 jours.

Voies d'eau naviguées
Canal de la Marne au Rhin (Est) 4,5 km - 1 écluse
Canal de Nancy 10 km - 18 écluses
Canal des Vosges 119 km - 91 écluses
Petite Saône 161 km - 20 écluses
Saône 64 km - 2 écluses.


Autres liens connexes
- Croisière "Briare - Nancy" par Pont-à-Bar
- Croisière Nancy - Chalon sur Saône
- Blog du Milano pour la croisière "Valence - La Hollande" et retour
- Croisière "Nevers - Les Saintes-Maries de la Mer"
- Croisière "Chalon-sur-Saône - Nevers"
- Croisière "Le Grau du Roi - Chalon-sur-Saône"
- Cabotage dans le Golf du Lion



Création & référencement
SITECOM.BIZ
Tous droits réservés.