De longue date, en dehors des circuits officiels et commerciaux
de gestion et de production de bateaux et d'équipement marins, il s'est
toujours trouvé des navigateurs pour travailler, le plus souvent avec
des moyens rudimentaires, pour rendre leur batiment plus autonome, plus
économe en eau et électricité, moins impactant sur l'environnement.
En bref avec un objectif de "plaisance douce".
Ce n'est forcément pas le même trip de cette autre catégorie de pratiquants,
les mêmes que sur les routes : toujours plus vite, toujours plus fort,
avec le culte du dernier modèle de gadget à bord... qu'ils souhaitent
transformer en le plus clinquant et le plus confortable des palaces flottants.
Ces derniers ne tomberont sur cette page que par accident, et retourneront
bien vite dans leur délire d'hyper-consommateur-pollueur.
Les autres, y trouveront sans doute des moyens et retours d'expérience
pour suivre leur sillage alternatif et durable...
Convertisseurs de houle
Le projet Green River qui réunit Builders, Haropa Port et l'Université
de Caen Normandie, financé par l'ADEME et la Région Normandie
à hauteur de 650 000 €, vise à développer une
plateforme flottante qui joue le rôle de hub énergétique
dans des ports en récupérant l'énergie produite par
le batillage dû aux mouvements des bateaux et ceux des vagues.
Les systèmes évoqués font appel à des tensionneurs
actifs et/ou à des cellules à déformation...
Déjà, ce n'est pas très malin d'installer ce type
de convertisseur dans des ports sensés être des endroits
à l'abri des vagues et où le batillage est par essence très
faible à cause des limites de vitesse imposées !
De plus, si cela ressemble à une bonne idée, comment cautionner
de vouloir réinventer à grand frais des alternatives à
des systèmes existants et déjà éprouvés
depuis près de 30 ans, notamment en Ecosse : les récupérateurs
d'énergie des vagues en électricité ou houlo-générateurs
dont plusieurs variantes sont opérationnelles !
Il s'agit par exemple d'un ensemble flottant de vérins hydrauliques
actionnés par les ondulements de la houle et convertissant leur
travail en électricité.
L'un de ces dispositifs illustré par la photo, ressemble à
un gros ver flottant articulé, ancré au fond.
Bref, comme d'habitude, plutôt que de mettre en place des choses
éprouvées on s'ingénie à gaspiller des moyens
importants pour justifier les salaires de pseudo-ingénieurs ou
chercheurs...
Stations de dessalinisation pour la plaisance
Dans les ports et les chantiers nautiques, la consommation d'eau douce
liée à la plaisance est importante.
Outre le rinçage des bateaux au retour de navigation pour les dessaler,
il est nécessaire de les laver avant toute peinture des oeuvres mortes,
et passage au nettoyeur haute pression avant tout carénage des oeuvres
vives.
De même, après leur hivernage, la corvée de lavage est obligatoire
pour leur rendre propreté et lustre en éliminant la poussière accumulée,
ou moisissures.
Mais la crise de l'eau douce consécutive au déficit en précipitations
impose des restrictions qui limitent logiquement l'utilisation de l'eau
pour le nettoyage des bateaux et des infrastructures portuaires.
Si jusqu'à présent, l'utilisation d'eau douce - au moins pour le rinçage
- tirée du réseau était incontournable, il existe aujourd'hui une nouvelle
solution plus respectueuse de la ressource en eau en utilisant la désalinisation
de l'eau de mer dans les ports de plaisance et les chantiers navals.
La firme Monawa propose cette solution qui n'est pas innovante en soi,
mais qui consiste en la création de petites stations de dessalinisation
(dessalinisateur, nettoyeur haute pression, cuve de rétention deau,
borne régissant les accès à la station) tenant dans
un container ou un local technique dédié.
Une première station a été installée au port
de Fréjus à titre de démonstration le 7 juin 2024, en offrant
2 emplacements de lavage gratuits sur ponton.
Son utilisation se fait via une borne affichant son mode d'emploi :
- La partie lavage s'effectue à l'eau de mer filtrée.
- Le rinçage se fait à l'eau claire provenant de la station de désalinisation
déportée sur le quai dans le container.
L'eau salée est évidemment pompée dans le port.
Actuellement le système, gourmand en électricité
est alimenté par le réseau à terre, mais rien n'empêche
de le rendre plus autonome en l'équipant de panneaux solaires.
Si pour l'instant, l'ensemble de la fourniture de cette eau est gratuite,
cela évoluera sans doute vers une offre payante...
Ces stations Monawa sont distribuées par AGL Marine.
L'internationalisation du secteur du bateau électrique
se met en place.
Depuis son lancement en 2023, la "IEMA" (International Electric Marine
Association) annonce la signature d'un manifeste pour développer et renforcer
la collaboration entre les représentants de 9 filières nationales : L'Association
Française pour le Bateau Electrique (AFBE), l'Electric Boat Association
of America, l'Electric Boat Association of Canada, la Norwegian Electric
Boat Association (Norsk elbåtforening), l'Electric Boat Association of
Greece, l'India Boat Association/India Eco Boat Association (IEBA), l'Association
suisse pour les bateaux à zéro émission, L'Association espagnole des bateaux
électriques (ANBE) et l'Association des bateaux électriques du Royaume-Uni.
La propulsion électrique est en route et se structure.
Comment utiliser son bateau de façon plus écologique
Quelle meilleure occasion d'évasion au milieu de la nature que de naviguer
pendant ses vacances, en couple, entre amis ou en famille ?
Que l'on soit propriétaire ou locataire d'un "house-boat", nous
utilisons à bord comme à la maison, des détergents pour nettoyer évier,
lavabo, douche, coque, pont... et les eaux souillées sont rejetées directement
au fil de l'eau.
Les résidus des produits employés ont pourtant des conséquences irréversibles
pour le milieu aquatique (tensio-actifs, phosphates et substituts).
Dans l’eau, ils limitent en surface les échanges d’oxygène entre l’air
et l’eau ce qui favorise l'eutrophisation...
Tandis qu'en profondeur, ils inhibent la croissance des végétaux sur lesquels
ils se déposent, forment des nécroses ou des empoisonnement qui leur sont
souvent fatals (les herbiers de posidonies, par exemple, y sont très sensibles
en milieu marin).
Les dommages sur la faune aquatiques sont souvent catastrophiques.
Savez-vous qu'en 2008, seulement :
- 41 % des bateaux habitables utilisaient des produits biodégradables
à bord.
- 88 % des plaisanciers interrogés étaient prêts à s'engager dans la campagne
"Ecogestes Méditerranée" à travers ces 2 écogestes simples :
- utiliser des produits d’entretien avec un écolabel (pour 39 %),
- choisir des produits non sur-emballés (pour 10 %).
Il vous appartient donc de choisir des produits labellisés (voir page
sur les
labels écologiques) ou d'utiliser des produits basiques sans impact
sur l'environnement.
Initiatives écologiques
Barrière anti-pollution en laine de mouton
La société italienne Geolana innove dans la lutte contre la pollution
marine liée aux hydrocarbures. Elle a mis au point une barrière antipollution
originale pour remplacer les traditionnels boudins oranges, composés de
plastiques enduits, associés à des dispersants, pas très écologiques.
Cette alternative est constituée de boudins blancs entièrement naturels
composés de laine de mouton non valorisable et de liège. Geolana transforme
ces matériaux en une mousse homogène, proche de la texture d'une éponge,
qui absorbe naturellement les hydrocarbures flottant en surface. Après
l'avoir pressé comme une éponge dans des bacs adaptés, la barrière peut
être utilisée à plusieurs reprises. D'une longueur de 1 à 6 mètres, cette
barrière est disponible en différents diamètres et intègre des mousquetons
pour combiner plusieurs modules, de les amarrer au quai ou au ponton,
très facilement.
Les eaux usées
Les bateaux participent à la pollutions des voies navigables qu'ils sillonnent
en rejettant au fil de l'eau les eaux usées qu'il produisent !
Quelques uns d'entre eux, ont des réservoirs stockant provisoirement les
eaux vannes essentiellement, qui à l'instar des camping cars, sont vidangées
en station puis traitées au même titre que les effluents terrestres, si
les choses sont faites correctement...
Il existe maintenant des micro stations d'épuration (type OXY8 des établissements
ENE à Sancoins), que l'on peut aisément adapter aux bateaux de plaisance
ou péniches et qui permettent de traiter "in-board" les eaux
usées produites !
Jardin d’assainissement flottant pour les logements sur l'eau
Aquatiris, un réseau de bureaux d'études basé en Ille-et-Vilaine et spécialisés
en phytoépuration a été créé en 2007 par Edwige Le Douarin, Alain L'Hostis
et Martin Werckmann. Ils ont eu l'idée d'adapter la technique des jardins
d'assainissement aux logements sur l'eau.
Un premier prototype flottant, associe filtration mécanique et dégradation
des matières organiques par les bactéries qui se développent entre les
racines, système maintenant bien connu à terre, est en phase de test sur
le canal d'Ille-et-Rance, à Hédé-Bazouges.
Le jardin, composé d'une plateforme de 3 m sur 2,5 m fixée sur des flotteurs
en polyéthylène supporte deux niveaux de plantes installées sur des billes
de liège : roseaux au premier niveau, iris, salicaires, menthes aquatiques
et joncs au second. L'ensemble suffirait à traiter les effluents, eaux
noires et eaux grises, de trois personnes à l'année.
Cela marche été comme hiver et s'entretient comme un jardin classique
- les plantes doivent être coupées en fin d'hiver. Le jardin ne produit
ni odeur, ni matières à vidanger et rejette de l'eau propre dans le milieu
naturel.
Ce système à l'origine conçu pour les hébergement sur l'eau, peut être
utilisé pour les bateaux logements et les habitations en zones inondables,
lorsque les systèmes d'assainissement autonomes classiques ne sont pas
autorisés. Le jardin flottant devrait être commercialisé courant 2017.
Aquatiris
Site : http://www.aquatiris.fr
Station de lavage de bateaux écologique
La société Lavaflo est née en décembre 2007, sur la pépinière nautique
de Caen Norlanda.
Elle a développé la première station de lavage pour bateaux écologique,
baptisée « Washboat » inaugurée en 2009, à Caen-Ouistreham.
Semi-autonome et respectueux de l’environnement, le « Washboat » est équipée
d’un nettoyeur haute pression, accessible en libre-service 24 h /24 utilisant
seulement une soixantaine de litres d’eau de mer par bateau ensuite transformée
en eau douce additionnée de « détergents biodégradables d’origine végétale
»...
Par comparaison, on utilise en moyenne entre 400 et 600 litres d’eau douce
pour laver complètement un bateau de plaisance standard !
Caractéristiques
- pour les bateaux de plaisance jusqu’à 16 mètres,
- s'adresse aux collectivités ou gestionnaires de ports…,
- alimentée en 380 V triphasé (consomme environ 6 kWh par jour),
- prix : 140.000 €, pour une station capable d’accueillir deux bateaux
en même temps,
- installation ne nécessitant ni travaux ni emprise foncière,
- rentabilisé en 4 ans.
A noter : une version équipée de panneaux photovoltaïques pour les
régions ensoleillées est actuellement à l'étude.
Recyclage des boues de curage des ports
Régulièrement, les ports doivent être dragués
pour maintenir leurs caractéristiques d'accés et d'usage.
Mais jusqu'à présent, les boues et vases extraites des bassins étaient
classés comme des éléments pollués à traiter et éliminer ou tout simplement
renvoyées à la mer au large sous une opération appelée
"clapage".
En 2023, des essais sont réalisés à Morlaix pour que les boues
de curage des ports passent de l'état de déchets à celui de matière première
servant à plusieurs usages :
- La société Gwilen planche sur une utilisation
des sédiments pour la fabrication de matériaux de construction
pour le BTP, et notamment des briques,
- le Labcom CoLoRe associé au groupe Pigeon réfléchit
à une introduction dans l'installation de carrelage,
- l'association morlaisienne Le Repair explore la construction
en terre crue.
Pour ce faire, elles sont stockées dans des installations de
transit pour faire baisser la quantité d'eau, avant leur valorisation
industrielle.
Reste aussi à régler le problème du coût de
ces valorisation, actuellement 10 fois plus coûteuse que le
"clapage".
A suivre.
Des moules pour dépolluer le port de plaisance de Cesme (Turquie)
La marina turque de Cesme expérimente l'introduction de moules sauvages
pour lutter contre la pollution des eaux dans ses bassins. Ces essais,
menés par l'entreprise du groupe Camper & Nicholsons, ouvrent des perspectives
pour l'exploitation écologique des ports de plaisance et le développement
durable dans le nautisme.
Voitures électriques pour un éco-tourisme d'escale
La firme japonaise Nissan et ses voitures électriques "Leaf", est devenue
partenaire de la Fédération Française des Ports de Plaisance.
En effet, dans le cadre du projet "Odyssea 2014-2020" elle crée une nouvelle
offre éco-touristique pour les plaisanciers qui pourront découvrir l'arrière-pays
en 100 % électrique.
Cette opération va évidemment de pair avec l’installation d’une trentaine
de bornes de recharge rapide Nissan et au GPS ODYSSEA.
Quelle meilleure façon de découvrir cette mobilité touristique éco-responsable
?
"Ocean Cleanup", une solution pour dépolluer les océans ?
Jusqu'à présent, les moyens mis en oeuvre pour collecter les plastiques
polluant leur surface consistaient à faire sillonner les océans par des
bateaux.
Boyan Slat, propose un système astucieux qui se sert des courants marins
pour piéger les débris.
Un premier prototype a été déployé en juin 2016 dans la mer du Nord (à
23 kilomètres de la côte néerlandaise) ; il s'agit d'une barrière de 100
mètres de long constituée de flotteurs allongés et de filets pour piéger
les débris flottants.
Le projet final "Ocean Cleanup" consisterait à étendre deux bras flottants
de 50 kilomètres chacun formant un "V" et arrimés aux fonds marins.
Munis d'un "rideau maillé" s'enfonçant dans l'eau sur trois mètres de
profondeur, ils bloqueront la dérive et concentreront les plastiques,
récoltés ensuite par des barges.
D'après son inventeur, un seul de ces dispositifs positionné pendant dix
ans au bon endroit, serait capable de nettoyer la moitié de la grande
plaque (*) de déchets du Pacifique...
L'espoir du plus jeune lauréat du prix "Champion de la Terre" (décerné
par le PNUE - Programme des Nations Unies pour l'Environnement) est de
mettre en oeuvre son projet à l'horizon 2020 sur les plaques (*) du Pacifique.
(*) La plupart des plastiques rejetés par les continents se retrouvent
concentrés dans 5 principales "gyres" - des courants marins
circulaires - et finissent par former d'énormes plaques de déchets, des
"continents" de plastique.
Eco-équipements
La production électrique de servitudes
Ils sont de plus en plus nombreux les propriétaires de bateaux qui installent
de petits panneaux photovoltaïques (environ 1,5 m2), pour
recharger la batterie de servitudes.
Rappelons à ce sujet, que ce n'est pas la chaleur des rayons solaires
qui produisent de l'électricité (neutrons) mais la luminosité (photons).
Les modèles ayant le meilleur rendement sont de type monocristallin, et
tout dispositif permettant de les orienter l'améliore encore...
Optimiser la propulsion
En gardant le même réducteur et le même moteur, vous pouvez faire des
économies de carburant significatives en :
- remplaçant votre hélice par un modèle mieux approprié à votre
vitesse de croisière en jouant sur le nombre de pales, leur taille et
leur pas (son couple sera moins important mais votre vitesse de déplacement
sera supérieure pour le même nombre de tour minute) ; il s'agit de l'idée,
résumée très simplement, mais une étude gratuite est toujours possible
auprès d'un fabriquant d'hélice sérieux et le résultat sera au rendez-vous.
- ne peignant pas votre hélice (contentez-vous de la poncer régulièrement).
Là encore, l'impact sur l'environnement sera moindre.
L'eau chaude sanitaire
Pour ceux qui ne possèdent pas d'échangeur moteur ou qui font des escales
longues, l'installation de 5 m2 de panneaux solaires thermiques
permet de chauffer en toute autonomie pendant la belle saison environ
300 litres par jour.
Cette technique est parfaitement maîtrisée aujourd'hui sur les bâtiments
et facile à adapter sur un bateau dès lors que la place est suffisante
pour loger capteur et mélangeur...
Pour les plus petites unités, 2 m2 suffisent amplement à assurer
100 litres d'eau chaude par jour.
L'isolation
Comme à terre l'isolation correcte de votre bateau vous assurera une température
confortable en saison froide avec un coût de chauffage moindre.
De même, en été, vous serez plus au frais.
Les double-vitrages sont des options à prendre (et vite amorties) si vous
comptez naviguer ou vivre à bord pendant la mauvaise saison.
Un
tour du monde en solaire
Jacques Riguidel, un marin... écolo a effectué un tour du monde en solitaire
sur un petit bateau "Fréquence Jazz" (9,73 m) sept mois durant,
sans moteur auxiliaire, sans assistance, sans sponsor et... sans combustible
fossile... en harmonie avec la nature.
Un tour du monde «solaire» sans consommer d’autre énergie que celle du
vent et du soleil.
Un retour aux sources de la marine à voile, le challenge technologique
en plus...
Pourquoi pas vous ?
Les gestes éco-responsables
Au mouillage
Les fonds marins sont fragiles, et les ancrages peuvent détériorer certaines
espèces protégées, comme la posidonie, une plante aquatique qui fleurit
sous la mer et forme de vastes herbiers indispensables à l'écosystème
marin de la Méditerranée.
Voici quelques règles à observer :
- choisir son mouillage en fonction du fond (jeter l'ancre sur une zone
sableuse de couleur claire, pour être plus sûr).
- prévoir une longueur de chaîne suffisante.
- relever l'ancre à l'aplomb du bateau ou mieux, utiliser un orin.
- user de mouillages fixes lorsque les sites en sont équipés !
Remplissage des réservoirs
Utiliser une pompe manuelle et un entonnoir suffisamment grand pour éviter
que ne se répande du carburant dans les eaux du port.
Le carénage
- Privilégier le nettoyage mécanique des coques de bateaux : sablage,
décapage manuel, etc.
L'application de peintures anti-salissures (antifoulings) agresse la flore
marine.
Si l'utilisation de ce type de traitement est incontournable, choisir
celuiu qui comporte le moins de cuivre et de pesticide possible et l'appliquer
avec attention, en suivant les doses prescrites.
Pour les petits bateaux de plaisance, ne recouvrir que la surface utile,
jusqu'à la ligne de flottaison.
- Effectuer le carénage sur les zones aménagées pour la récupération
et le traitement des résidus et des eaux de ruissellement.
Les déchets
Les déchets ne mettent pas seulement des centaines d'années à se décomposer,
ils risquent également de tuer les espèces naturelles qui les avalent
avant de mourir étouffées.
Ne jeter aucun déchet par-dessus bord et ramasser les sacs plastiques
qui flottent sur l'eau. Séparer les matières organiques et les emballages
à trier, et prévoir un lieu de stockage à l'abri du vent.
- Au port, jeter ses déchets dans les containers prévus à cet effet. Respecter
les consignes de tri, et encourager les autres à faire de même.
- Ne vidanger ses cuves d'eaux usées que dans les emplacements prévus
à cet effet.
- Si vous fumez, ne jetez pas vos mégots au fil de l'eau, ils vont mettre
un "certain" temps à se décomposer en polluant le milieu.
Arrimage et choix des objets embarqués
Eviter tous les objets légers que le vent risquerait de faire passer par-dessus
bord (bouteilles et sacs en plastique, etc.) ; les attacher solidement
si vous avez besoin de les laisser à l'extérieur.
Construire et déconstruire
Construction de bateaux à partir de matériaux bio-sourcés
Grâce à Kaïros, avec le soutien financier de la Région Bretagne, un trimaran
en biocomposites "Gwalaz" est sorti du chantier naval Tricat sous la houlette
d’Antoine Houdet. Un pari sur l’avenir à l'initiative de Roland Jourdain
et son équipe. Ce trimaran de 7,11 m représente une rupture technologique,
avec le recours à des matériaux issus directement de la biomasse pour
s’affranchir des ressources fossiles et penser les filières de recyclage
dès la conception du produit.
Les tests en laboratoires effectués en collaboration avec l’IFREMER Brest
et l’Université de Bretagne Sud avaient permis de valider le remplacement
des composites classiques (fibre de verre, âme PVC) par des matériaux
biosourcés : fibre de lin, liège et une résine dont 30 % provient de molécules
issues du colza.
Mais qui connaît les énormes contraintes physiques que subit un bateau
pouvait se poser la question de la résistance mécanique de ces nouveaux
éco-composites non encore validés en situation de navigation en mer. L’étape
suivante décisive est de suivre leur vieillissement dans le temps...
La déconstruction éco-responsable des bateaux
Déconstruire son bateau de façon écologique est une démarche à
prendre en compte.
Attentive au développement durable de la plaisance, la Fédération des
Industries Nautiques (FIN) s’est engagée, depuis plusieurs années, dans
cette voie à travers son programme "Bateau bleu" et s’intéresse
depuis 2002, à la question du devenir des bateaux en fin de vie.
Soutenue par de nombreux partenaires, elle a étudié la mise en place d’une
filière française de déconstruction de Bateaux de Plaisance Hors d’Usage
(BPHU) qui a abouti le 24 février 2009 à la création de l’Association
pour la Plaisance Eco – Responsable (APER)
Son objectif est d’organiser et d’animer la mise en place de la filière
française de déconstruction et de recyclage des et par extension, des
autres filières de déchets liés à l’ensemble des activités du nautisme.
Les propriétaires de bateaux de plaisance ont dorénavant un interlocuteur
national pour les guider et les conseiller dans leur recherche d’une solution
respectueuse de l’environnement pour la déconstruction de leur bateau
impropre à la navigation ou devenu hors d’usage.
27 centres répartis sur l’ensemble du territoire, remplissent les critères
définis par le cahier des charges établies par l’APER garantissant le
respect de la législation environnementale et une totale traçabilité de
la gestion des déchets.
Alors, lorsque le temps sera venu, ayez le bon réflexe...
Numéro vert 0 805 400 867
Le réemploi en hébergement de loisir à terre de bateaux en fin de vie
La première initiative venait de Hollande où, tout un quartier a été constitué
de vieux bateaux de fret, sortis de l'eau et transformés en bureaux et
habitations à l'année...
En France, partant du constat qu'il y aurait chaque année 20 000 bateaux
de plaisance en fin de vie ou abandonnés, pourquoi ne pas transformer
une partie de ces bateaux de plaisance hors d'usage en logement pour touriste
responsable ?
C'est le pari que s'est lancé Didier Toqué, fondateur de "Bathô"
et son associé Romain Grenon.
Entre tente et mobile-home et après quelques travaux et réaménagement,
les bateaux rachetés à bas prix sont prêts à accueillir des touristes.
Libéré des contraintes techniques liées à la navigation, l'opération est
forcément plus simple et plus économique qu'une rénovation classique.
Les hébergements de Bathô sont donc installés sur de solides bers,
dans des "ports à terre", au bord des voies d'eau - la Loire
pour commencer) car l'entrepreneur compte sur le développement du tourisme
durable, dit " écoslow", sur l'itinérance à vélo, les randonneurs
et autres pagayeurs fréquentant les bords des canaux et des fleuves, et
qui pourraient être séduits par le concept.
Une croisière immobile, en quelque sorte...
Contact
Didier Toqué
Centre nautique - Trentemoult
REZE - 44400 - Sèvre et Loire
Tel : 02 40 13 13 57
Upcycling des pare-battage
Béatrice Sosna a fondé en 2021 à Marseille l'atelier "Poupe", dans lequel
elle donne une seconde vie à des pare-battage usés en les recyclant en
luminaires ou en objets de décoration.
En effet, les pare-battage ne sont pas des objets recyclables ; en fin
de vie, ils sont broyés, puis incinérés et leurs cendres envoyées dans
des centres d'enfouissement.
La première opération consiste logiquement à collecter les pare-battage
usagés soit en apport spontané, soit en coopération avec les capitaineries
des ports, et les centres de déconstruction des bateaux en partenariat
avec L'APER (Association pour la Plaisance Eco – Responsable).
Vient ensuite la phase créative se matérialisant en une gamme complète
de luminaires, de ceintures de pantalons, de dessous de verre et autres
accessoires d'art de la table et de petit mobilier.
En plus des pare-battage, Béatrice récupère également les flotteurs de
filets de pêche, les bouées et les défenses de quai.
Fabriquées à la demande, ces créations sont destinées à la fois aux particuliers
mais également à des professionnels comme des hôtels ou des boutiques
d'objets décoratifs.
Contact : 06.82.22.80.36
atelierpoupe@outlook.fr
2 A, boulevard Tolstoï
13007 - Marseille
L'eau de mer comme source de carburant...
Des chercheurs américains ont réussi à transformer de l'eau de mer en
carburant pour permettre à la marine de s'affranchir de sa dépendance
au pétrole et des variations de son prix.
En effet en 2011, la Navy a consommé près de deux millions de tonnes de
carburant.
Après la voile et la vapeur, elle pense avoir trouvé la solution universelle
pour propulser ses navires.
L'idée de départ est simple : les hydrocarbures sont composés de carbone
et d'hydrogène, éléments présents en grande quantité dans l'eau de mer.
En capturant le dioxyde de carbone (CO2) et l'hydrogène contenus
dans l'océan, il est possible de produire un kérosène de synthèse utilisable
dans les moteurs de navires ou d'avions.
Les chercheurs du Naval Research Laboratory (NRL) ont démontré la viabilité
du concept en parvenant à faire voler un modèle réduit d'avion avec du
carburant produit à partir d'eau de mer.
Carburant liquide
La transformation d'eau de mer en kérosène pourrait coûter à terme entre
3 et 6 dollars par gallon (3,8 litres), espère le NRL. Après neuf ans
de travail sur le sujet, Heather Willauer, une chimiste du NRL a réussi
à mettre au point une technologie pour capturer de façon simultanée le
CO2 et l'hydrogène contenus dans l'eau de mer et d'en faire
un carburant liquide.
Le CO2 - dont la concentration est 140 fois plus importante
dans l'océan que dans l'air - et l'hydrogène sont capturés par un processus
d'électrolyse et ensuite liquéfiés et transformés en hydrocarbures. Ce
carburant a sensiblement la même apparence et la même odeur qu'un kérosène
conventionnel. Surtout, il est directement utilisable pour les navires
et avions actuels, sans qu'il soit besoin de mettre au point de nouveaux
moteurs.
La production de ce carburant ne s'effectue pour l'instant qu'en petites
quantités en laboratoire. L'unité de production, dont les divers éléments
sont disponibles dans le commerce, est installée sur une palette d'environ
1,5 mètre de côté, mais le passage à une quantité industrielle impose
juste de multiplier les unités de production.
Projet en devenir
Mais avant cela, en partenariat avec plusieurs universités, le laboratoire
veut améliorer encore la quantité de CO2 et d'hydrogène capturés.
Les implications de cette innovation sont prometteuses à plus d'un titre
dont le moindre serait de s'affranchir de la nécessité de bateaux-ravitailleurs
en opération.
Les Etats-Unis disposent en effet d'une flotte de 15 pétroliers-ravitailleurs
militaires et seuls les porte-avions sont dotés d'une propulsion nucléaire.
Tous les autres navires doivent fréquemment abandonner leur mission pendant
quelques heures pour naviguer en parallèle avec le pétrolier le temps
de faire le plein, une opération délicate, surtout par gros temps.
Il faut encore compter dix ans au moins avant que les navires soient en
mesure de produire à bord leur propre carburant, mais il s'agit d'une
avancée décisive.
(d'après Afp/Newsnet)
Propulsion hybride
"Ecotroll" la propulsion hybride en action.
Nous avions suivi avec intérêt les aventures du désormais bien connu navigateur-chercheur
Eric Brossier, à travers plusieurs reportages relatant un long séjour
de près de 6 ans dans l'Arctique à bord du Vagabond dans des conditions
extrèmes.
Il a testé la navigation à propulsion hybride sur nos eaux intérieures.
C'etaitsur "Ecotroll" qu'il était en route avec France sa compagne
et Léonie (3 ans), Aurore (5 mois) ses enfants.
France Pinczon du Sel et Eric Brossier ont vécu plus de 10 ans à bord
de "Vagabond", leur voilier polaire. Accompagnés de scientifiques,
de cinéastes, d'aventuriers, d'artistes… ils ont sillonné et observé
l'Arctique, pour mieux comprendre cet océan menacé, et pour témoigner.
Partis de Lyon en avril 2010, l'équipage avait déjà parcouru 640 km et
159 écluses sur les rivières et canaux de France au moteur électrique,
avant de rejoindre le Groenland.
Sa propulsion était assurée par deux systèmes hybrides parallèles Nanni
Diesel dont chaque moteur diesel de 60 Ch se trouvait sur la même chaîne
cinématique que la propulsion électrique délivrant une puissance de 7
kW.
Ces systèmes étaient associés à 10 m2 de cellules photovoltaiques
et à 40 m2 sous le vent, combinent d'une manière harmonieuse
des énergies fossiles et alternatives et permettait de répondre d'une
manière concrète à l'objectif d'une navigation écologique, vraiment économique
(moins de ½ litres de gazoil au mille parcouru pour l'ensemble
des deux moteurs thermiques) et « Long Range » d'un bateau
à moteur.
Pendant ce temps, "Vagabond" les attendait sagement au port
de Brest, pour un carénage bien mérité avant son départ en avril 2011,
pour une nouvelle campagne...
La filière de livraison par voie d'eau
- en eaux intérieures
Outre le fret en vrac ou par contener traditionnel sur nos eaux intérieures,
de plus petits volumes sont maintenant livrés principalement par voie
d'eau.
C'est ainsi que l'association "Marché sur l'eau" livre au moyen
d'un ancien chaland ostréicole ses paniers par le canal de l'Ourcq, vers
Paris et Pantin où sont répartis 3 points de distribution (à Paris : La
Rotonde, place de la bataille de Stalingrad dans le XIXéme et à Pantin
: quai de l'Aisne et Grands Moulins) ; ce sont les abonnés qui viennent
les réceptionner directement à la déballe.
Les paniers remplis de légumes et fruits frais récoltés en Seine et Marne
(77) sont embarqués chaque semaine au port de Claye-Souilly, avant de
se retrouver 3 heures plus tard livrés à leurs 250 adhérents de cette
AMAP fonctionnant avec les productions de 5 petits agriculteurs.
Le moteur actuel est même prévu d'être remplacé par un autre fonctionnant
au biogaz.
Un très bon exemple de mutualisation des transports à suivre.
- en eaux maritimes
Jorne Langelaan est le fondateur du label "Fairtransport", le premier
label de transport maritime durable ; il veut remettre relancer les porte
containers à voile.
Son initiative vient au moment où les critiques pleuvent sur les transporteurs
de la marine marchande, qui seraient incapables de faire des progrès significatifs
dans le domaine écologique. Son partenaire breton "Transoceanic Wind Transport"
veut se servir de l’expérience de Jorne Langelaan comme ambassadeur d’un
projet plus large, avec mise en route d’une production d’écovoiliers qui
s’adresserait aux producteurs, aux circuits bio et aux citoyens.
Pour que l'utilisation de cette flotte ne s'écarte pas des réalités, il
est prévu de monter des moteurs à ces voiliers pour donner au bateau le
coup de pouce en cas de temps calme. On parle ici de bateaux de 132 mètres
de long, de 8000 tonnes de capacité avec conteneurs.
Reste à déterminer le surcoût global (temps d'acheminement et prix) pour
le mettre en face du mieux disant écologique...
Forum
Ces dernières années, nous avons parcouru avec notre unité une bonne
partie des voies navigables intérieures. Si nous avons vu quelques rares
stations de pompage des eaux noires dans les ports, nous n'avons jamais
pu mener cette opération au bout : en panne, responsable non disponible
ou ne sachant pas s'en servir, pompe n'ayant jamais fonctionné, positionnement
peu ou pas accessible, cuve pas vidée... sont les principales causes de
cette inutilité constatée.
Et pour les eaux de cale, c'est encore pire !
Comme ces installations étaient financées pour la majeure partie par des
fonds européens, les tiers responsables de ports se sont précipités pour
les faire, dans le but sans doute de montrer à peu de frais qu'ils souscrivaient
à une démarche qualitative de l'eau et de l'environnement. Maintenant
qu'elles sont là, ces bornes, plus personne ne veut "s'emmerder" à les
faire fonctionner. Un gaspillage d'argent public et un scandale de plus...
B.R
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