Le bois est un matériau très courant sur nombre de bateaux, tant en inrérieur qu'en extérieur.
Malheureusement, les bois sont soumis régulièrement à des phénomènes qui vont les altérer irrémédiablement : pelade, fissure, pourriture, grisaillement...
Comment faire pour les réparer (lorsque cela est encore possible) ou les protéger efficacement contre les effets des UV, des embruns, des pluies acides, du gel...
Voici quelques conseils, trucs et astuces qui vous permettront de gagner en temps, en argent et en efficacité, au bénéfice global de notre environnement.
Protéger ses bois
Les ponts sont sujets aux dommages causées par les UV, l'humidité, l'eau stagnante, la pollution, les champignons et les variations de température ; de plus, ils subissent une abrasion régulière.
Dans toutes les conditions, les revêtements pèlent souvent, en se décollant du support.
Mais les mâts, mains courantes et autres bois extérieurs nécessitent également d'être protégés durablement.
Là encore trouver le bon produit, qui reste souple (« travaille » en expansion et contraction sous l'effet des variations de température) et nourrit le bois longtemps, n'est pas chose facile.
Composition
Les vernis marins classiques contiennent :
- de l'huile de lin et/ou de l'huile de bois Tung (*) (action hydrophobe),
- une résine (liant filmogène type glycérophtalique à base d'huile modifiée par cuisson, ou alkyde-uréthane ou alkyde-phénolique modifié...),
- un ou des solvants/diluants (qui s'évaporent), un siccatif (accélérateur de séchage),
- des filtres UV.
(*) L’huile de Tung (ou huile de bois de chine, huile d'Abrasin, huile de Canton) est extraite de la graine d’abrasin (ou arbre de tung). Elle est fréquemment utilisée dans la protection des boiseries ou dans la préparation des peintures et vernis. On peut l'appliquer également pure sans solvant pour une finition hydrophobe (résistante à l'eau) ; elle ne jaunit pas dans le temps sous l'action des UV solaires.
Application
A la brosse ou au pistolet.
Tous ces vernis séchent lentement, obligeant à un intervalle de surcouchage de 1 à 2 jours.
Prévoir de 4 à 9 couches, selon les formules.
La première couche gagnera à être passée diluée à 50 % avec son diluant.
Quelques références
- Schooner d'International, très brillant et résistant aux UV mais épais, il doit être fortement dilué.
- Vernis 1900 de Plasticoque, plus fluide.
- Deks Olje de Durieu (importateur du Rustol, du Dilunett...) se présente sous forme de deux produits D1 + D2, une huile d'imprégnation et un vernis de finition.
- Le Tonkinois de Joubert, à base d'huile également cette appellation couvre plusieurs produits : "original", "Marine n°1"... autrefois phénolique, sa formulation a changé de siccatif ; fluide, souple, brillant et résistant il est aujourd'hui conseillé de le poncer entre chaque couche, faute de quoi l'adhésion intercouche sera faible.
- Clear Varnish de la marque hollandaise Epifanes, avec sa formulation à l'huile de bois tung, la résine alkyde-phénolique modifiée, ses filtres UV, sa grande brillance.
- Marine Naturel de Cetol, est un vernis transparent satiné durable, formulé à partir d'une résine alkyde et d'agents anti-UV haute performance (oxyde de fer transparent). Donne au bois une couleur légèrement dorée. Micro-poreux il permet au bois de "respirer" assurant ainsi un taux d'humidité stable au bois. Cette qualité autorise son application sur des bois jusqu'à 18 % d'humidité, contrairement aux vernis courants. Le ponçage entre couches n'est pas indispensable.
- Novatop de Cetol, est un lasure professionnel Sikkens à haut extrait sec à base de résine alkyde modifiée, s'appliquant en 2 couches ou une seule couche après une couche de Cetol Novatech.
Adapté à toutes essences de bois, y compris sur Western Red Cedar, sauf bois à sécrétion antisiccative (Iroko...). prévoir 10 à 12 m²/litre pour la couche d'impression et 16 à 20 m²/litre pour la couche de finition.
Remarques
- Les vernis polyuréthane monocomposants utilisent une résine (polyuréthane) qui durcit en présence de l'humidité de l'air ambiant et du bois ; ils sèchent donc le bois en surface. Plus brillants, durables et résistants aux UV, ils sont également plus faciles d'utilisation car ils sèchent un peu plus vite (on peut passer deux couches par jour, et il en faut 3 au minimum).
Leur inconvénient est de perdre leur souplesse à la longue et de craqueler.
- Le vernis marin à l'huile est meilleur à cet égard.
- Le PU bicomposant, très utilisé sur les bateaux bois-époxy, est le plus dur et résistant aux UV de tous (c'est le vernis des carossiers automobiles), mais ne convient qu'aux constructions modernes et rigides (bois stratifié ou contreplaqué).
Conseil
Pour mes bois extérieurs, plutôt que de passer les 8 couches syndicales de vernis marin, je mets la couche de traitement "Novatech" de Cetol, puis une couche de "Novatop", du même fabricant, après un léger ponçage ; finition avec un vernis marin de chez Bondex. Le résultat est impeccable : à la fois souple et brillant.
A savoir
Pour les constructions ou réfections en contreplaqué (même "marine") il est conseillé de le protèger en l'enduisant de résine époxy.
Celle-ci pénètre bien dans le bois et forme une barrière à l'humidité.
C'est particulièrement recommandé au niveau des champs (ou tranches) qui doivent être bien imprégnés pour encapsuler le bois et ne pas laisser pénétrer l'humidité entre les couches de bois.
Réfection d'un pont en teck
Voilier ou trawler, de nombreux bateaux sont équipés de ponts, terrasses ou passavants en teck.
Cependant, si le teck présente l'avantage de ne demander quasiment aucun entretien et de bien vieillir, au bout de plusieurs décennies de bons et loyaux services, il mérite pour le moins un petit rafraîchissement...
Voici comment vous y prendre pour obtenir un beau résultat, sans trop "galérer".
Tout d'abord, il faut distinguer les lames vissées, des lames collées, tout en sachant que quelquefois les deux techniques sont combinées.
- Dans le premier cas le plus souvent rencontré sur des bateaux "plastique", plusieurs trous à ouverture fraisée sont répartis à intervale régulier (environ tous les 30 cm) sur la longueur des lames de largeur 35 mm.
Les vis (inox le plus souvent) sont alors installées, en préservant un joint de dilatation et d'étanchéité de plus ou moins un centimètre entre les lames.
Le trou de fixation est alors bouché au moyen de petites chevilles de 10 mm en bois collées.
L'ensemble est ensuite ponçé et traité, couramment à l'huile.
Enfin les joints en sicaflex noir sont posés, ce qui n'est pas rien !
(Dans cet article nous indiquons un peu plus bas la meilleure façon de s'en acquitter).
- Dans le second cas, les lames sont collées (à l'époxi par exemple) en prenant la précaution d'utiliser des entretoises pour maintenir un espace régulier entre les lames et d'avoir recours à des masses pour maintenir une pression suffisante le temps de la prise.
Ce petit préalable sur la pose initiale de ce type de revêtement permettra de mieux comprendre les différentes étapes de sa réfection.
Pour cette opération, nous avons choisi volontairement le premier système, car "qui peut le plus, peut le moins".
Mieux qu'une longue description, voici un pas à pas photographique des différentes étapes :

La préparation consiste à effectuer dans un premier temps un ponçage sérieux pour compenser les différences de relief dues à l'usage ainsi que l'extraction de l'ancien joint en Sicaflex noir.
(bien entendu, pour ceux qui veulent aller plus loin dans la remise à neuf, il peuvent se lancer dans l'extraction des chevilles cache-vis, aux remplacement de ces dernières après le remplacement des vis ; une opération qui demande une patience infinie et un temps certain...)
Vient ensuite la protection des lames avec un adhésif, venant au raz des gorges.

Vous pouvez maintenant refaire vos joints en Sicaflex ; l'usage d'un pistolet électrique vous facilitera la tâche, tout en économisant du produit.
Il convient de l'écraser assez rapidement à la spatule pour qu'il épouse parfaitement le relief de la gorge et y adhère au mieux.
Retirer les bandes de protection assez rapidemment pour obtenir un bord de joint régulier ; si vous attendez trop, le Sicaflex - par essence élastique - se déchirera et la finition y perdra beaucoup.

Un dernier ponçage, permettra d'unifier l'ensemble, avant de passer une couche d'imprégnation protectrice d'huile (type Syntilor) ou d'un autre produit adapté (Starbrite N°3).
Sur ces derniers clichés, on distingue les chevilles qui cachent les têtes des vis de fixation des lames.
Les revêtements de ponts en liège
La marque Seacork propose un large catalogue de solutions pour les revêtements de ponts en liège.
Fabriqués à 95 % à partir de granulés de liège liés par de la résine, ils se présentent sous plusieurs formes :
- en lattes, d'épaisseur 4, 6, 8 ou 12 mm et en largeur 47, 73, 100 ou 125 mm,
- en plaques vierges (pour les découpes de formes complexes),
- en plaques rainurées ou précalfatées avec des joints gris, blancs ou noirs.
Ses caractéristiques d'insonorisation phonique et thermique propre au liège, son poids – 3,2 kg / m² (épaisseur 8 mm) sa qualité antidérapante et sa facilité d'entretien (lavage au balai-brosse et au jet d'eau avec des produits d'entretien classique) en font un produit d'avenir.
Distribué par Liège Marine
Tel : +33 6 23 03 64 85
Site : www.liegemarine.com
Mail : info@liegemarine.com
Forum...
J'ai récemment taché un sol parquet huilé avec du Rustol Owatrol, ne m'en étant pas aperçu à temps, le Rustol a pénétré le bois et depuis des taches brillantes de 3 cm environ de diamètre apparaissent. J'ai poncé légèrement, et nettoyé avec du White-Spirit et rien n'y fait, je me dis que peut-être vous avez une astuce.
Pierre H.
J'étais à la recherche de produits pour enlever la calamine et j'ai trouvé votre site. Je n'y vois pas un vernis que j'utilise régulièrement (plusieurs dizaines de litres par an). Je vous donne l'information : c'est sur le site Vidamare ; il y a à la fois un vernis antirouille métal marin et un vernis métal marin dont je suis très satisfait et pourtant j'ai testé beaucoup de vernis (excepté certains vernis qui sont bi-composants, et encore peu sont aussi satisfaisants). Celui-ci s'utilise "nature".
Belle journée à vous et autour de vous
B.M
En lisant votre article sur les produits de protection du bois, j'ai pensé à un truc que j'ai trouvé très efficace : le Restol.
Je n'ai aucune action dans la boutique en question, mais j'ai utilisé ça dans la restauration d'un cabane ostreicole à Marennes, et j'ai trouvé le produit très efficace.
En fait c'est juste une huile chargée de pigments (ou pas, il y a une version "claire"), garantie 10 ans, quand même ; le produit n'est pas bon marché, hélas... mais pour le moment, avec 2 couches très fines, le résultat est assez impressionnant... Je n'ai jamais entendu parler d'utilisation de ce produit sur un bateau, mais ça me semble intéressant.
Eric.
Autres liens connexes
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