Deux types de gestion de l'eau du bord s'imposent à tout plaisancier : l'eau sanitaire et l'eau de boisson.
La plupart du temps, les 2 réservoirs de part et d'autre de la ligne de quille (équilibrage oblige) stockent les besoins en eau pour quelques jours, et l'eau de boisson est embarquée dans des bouteilles plastiques ou bidons alimentaires.
Pourquoi ne pas s'équiper de systèmes ayant fait leurs preuves à terre, avec à la clé d'importantes économies tout en vous faisant gagner en autonomie et en vous affranchissant des escales obligatoires dans les ports de plaisance, toujours plus chers et encombrés ?
Une meilleure gestion de l'eau à bord commence par la maîtrise de sa consommation en s'équipant de petits appareils astucieux (réducteurs de débit, stop'eau...) qui permettent d'économiser l'eau des réservoirs au quotidien.
Mais pourquoi ne pas utiliser également un système de collecte d'eau de pluie, qui convient parfaitement pour le rinçage du matériel ou le lavage des ponts.
Le cas des pompes de cale est abordé dans notre dossier "Entretien moteur"
LES CLASSIQUES (pour fluvial et petite croisière)
L'eau de service
L'installation d'une batterie de filtres adaptés en amont de votre circuit d'eau vous permettra de puiser directement dans la voie navigable sur laquelle vous serez, l'eau dont vous avez besoin.
Un premier filtre textile lavable puis un filtre à diatomés (utilisé pour les piscines) ou encore mieux, un filtre à charbon actif, devraient dans la plupart des cas vous fournir une eau suffisamment purifiée pour un usage sanitaire courant (hors alimentaire).
Les réservoirs d'eau
Sur les petits voiliers, les réservoirs sont généralement souples pour mieux "coller" à l'intérieur de la carène et éviter ainsi toute place perdue.
Sur les bâtiments plus importants et les trawlers, nous sommes plutôt dans une configuration de réservoirs à eau en dur, généralement positionnés de part et d'autre de la ligne de quille et reliés entre eux.
Evidemment, ces réservoirs (l'inox alimentaire reste le must) sont équipés d'évents assurant leur remplissage complet sans comprimer l'air à l'intérieur (qui sera chassé par ce moyen et dont le volume sera remplacé par de l'eau).
Bon à savoir :
Vous avez l'impression que votre réserve d'eau vous fait moins longtemps que d'habitude ?
Vous ne voyez pas sortir d'eau d'un ou de vos deux évents ?
Sans aucun doute, ils sont bouchés, certainement par des insectes qui ont profité de ces cavités pour y nidifier en période d'hivernage.
Il vous suffit d'y enfoncer un fil souple pour percer ces opuscules et libérer la pression d'eau qui empêche vos réservoir de se remplir totalement...
Sonde extérieure bluetooth "Gobius"
principe
Collée à l'aide d'un double-face sur l'extérieur du réservoir, cette sonde vous permet de connaître le niveau à cet endroit, soit en lecture directe, soit par report bluetooth sur votre smartphone.
fonctionnement
La sonde transmet des vibrations à travers la paroi du réservoir ; grâce à l'interprétation des vibrations reçues en retour, vous informe si le liquide se trouve au niveau de la sonde ou pas.
Elle est alimentée en 12 V, mais possède également 2 autres fils que l'on peut raccorder à un relais, une lampe ou un buzzer.
Lorsque le liquide arrive au niveau de la sonde, la lampe s'allume.
Compte-tenu de sa technologie, cette sonde est utilisable pour tout type de fluides : eaux, gasoil, huile, eaux grises, eaux noires…
caractéristiques
diamètre : 70 mm,
hauteur : 25 mm
Application : Gobius (IOS ou Androïd), communication Bluetooth, version 4.2 ou plus
Épaisseur max de la paroi : Inox = 3 mm, Acier = 3 mm, Alu = 5 mm, Polyéthylène = 12 mm, Fibre de verre = 8 mm
Prix : 149 € TTC
Distribué en France par ATMB Marine
éviter le gaspillage
Les pratiquants des grandes croisières l'apprennent très vite, car ils n'ont pas le choix, mais pour les autres, habitués à avoir de l'eau à profusion en ouvrant leur robinet à terre, la prise de conscience est sans doute plus difficile.
Pour leur fournir un repère : une pompe à eau sous pression classique qui débite entre 10 à 15 litres/minute, fait s'écouler entre 100 à 150 litres d'eau en 10 minutes d'usage !
A comparer avec la contenance de votre réservoir...
L'eau de boisson
Un système de filtre à membrane 25 microns puis charbon actif suivi d'un filtre UV, vous assureront une eau souvent de meilleure qualité que l'eau "potable" disponible dans les ports de plaisance !
La pompe doit être montée après le groupe de filtration, pour préserver ses membranes de toutes impuretés physiques.
Bien alimenter le groupe de filtration avec un tuyau d'un diamètre suffisant, faute de quoi, la pompe aurait du mal à fournir un débit correct et celui-ci serait avec de l'air.
Système de potabilisation de l'eau avec filtre à charbon actif et traitement UV
(voir page consacrée aux traitements de l'eau, pour plus d'informations).
A savoir
Il faut compter une moyenne de 2 litres d'eau de boisson par jour et par personne.
Cette info est importante à prendre en compte lorsqu'on se lance sur des grandes croisières.
Filtration de l'eau du quai
Des cartouches filtre à charbon actif existent et peuvent se monter sur votre tuyau de remplissage de quai pour filtrer l'eau que vous introduisez dans vos réservoirs (compter une dizaine d'euros).
Il en est même proposé maintenant avec des raccord type "Gardena" intégrés pour faciliter leur raccordement nomade (20 €).
- pression maximum : 8 bars,
- capacité filtration : 5600 l,
- filetage cartouche : 1/4 pouce.
Potabilisation par lampe UV
La société AquiSense Technologies spécialisée dans la désinfection de l'eau, propose un système de potabilisation de l'eau par lampe à UV-C, à LEDs, qui neutralise jusqu'à 99,9 % des pathogènes.
Cet équipement évite l'achat la manutention et le stockage à bord de bouteilles d'eau en plastique ou l'utilisation de pastilles de chlore ou autres produits chimiques, qui donnent souvent un mauvais goût à l'eau de boisson,
Le système est déjà bien connu, et utilisé en marine, mais jusqu'à présent il ne fonctionnait qu'en 220 V AC, ce qui obligeait à le brancher sur l'onduleur du bateau.
Descriptif
- tension en 12 V DC,
- se branche sur l'arrivée d'eau,
- technologie à LED spécifique, avec une consommation électrique environ divisée par 8 par rapport aux systèmes 220 V,
- durée de vie annoncée est de 20 ans (à raison de 80 l/jour).
- le modèle PAQ-M 12C assure une désinfection pour un débit allant jusqu'à 8 l/min.
- le modèle PAQ 9C assure une désinfection pour un débit allant jusqu'à 5,3 l/min.
Disponible en 2 versions :
- sans détecteur, ce qui oblige à l'alimenter électriquement avant de tirer de l'eau,
- avec détecteur, qui met en route automatiquement la lampe dès que l'eau circule.
D'autres modèles plus gros pour des débits d'eau supérieurs sont disponibles.
Prix
le PAQ-M 12C coûte 338 € TTC sans détecteur et de 447 € TTC avec détecteur de soutirage d'eau.
le PAQ 9C coûte 278 € TTC sans détecteur.
Distribué par
Croix du Sud Marine
319, route du fond du village
74910 - BASSY
Tel : 04 50 56 37 19 ou 06 41 76 01 74.
Osmoseur nomade
Jusqu'à présent réservée pour des stations de purification terrestres ou les laboratoires, l'osmose inverse utilise une très fine membrane 0,0001 micron qui filtre tous les éléments indésirables que l'eau peut contenir.
La taille d'un virus étant de 0,002 micron, ils sont éliminés à 100 % ainsi que les microbes et les bactéries.
L'eau délivrée sur les pontons ou puisée dans les réservoirs est rarement utilisée pour la boisson ou la cuisine à bord, et c'est raisonnable, lorsqu'on accorde une importance à sa qualité.
Cet osmoseur nomade vous permet d'obtenir une eau d'une pureté exceptionnelle pour environ 490 €, en vous affranchissant de l'achat, du transport et du recyclage des bouteilles ou bonbonnes plastiques.
Comme les systèmes fixes, il est équipé :
- d'un pré-filtre à sédiments qui élimine les impuretés de 5 microns (rouille, boue, sable et autres),
- d'un pré-filtre à charbon actif qui retient le chlore, goûts et odeurs et tous les produits chimiques (pesticides, herbicides, métaux lourds),
- d'un post-filtre à charbon actif de lissage.
L'osmoseur élimine jusqu'à 99 % des 700 contaminants connus de l'eau tels que : les nitrates, le calcaire, les herbicides et pesticides, les minéraux inassimilables par l'organisme et les métaux lourds même à l'état atomique.
Seules contraintes : une pression suffisante pour le faire fonctionner... et le temps nécessaire à cette ultra-filtration...
La pompe de soutirage
Evidemment, la pompe à pied qui équipe encore quelques bords est complètement autonome et ne consomme aucune énergie électrique.
Cependant, si elle convient parfaitement pour faire la vaisselle ou se laver les dents, lorsqu'on est sous la douche, c'est déjà moins pratique !
La solution de la pompe sanitaire électrique s'impose ainsi de plus en plus sur nos bateaux.
Il en existe deux sortes :
- avec un réservoir tampon ou hydrophore,
- délivrant l'eau sanitaire en direct.
Les deux systèmes font appel à une pompe et à un pressostat (contacteur pressostatique), qui enclenche l'alimentation du moteur, dès que la pression dans le circuit aval descend en dessous de la valeur de service.
Dans le cas de l'hydrophore, l'eau passe d'abord dans un réservoir (en fait une outre le plus souvent en caoutchouc) avant de servir les points de puisage.
Forcément, la dernière génération de pompe sanitaire (multi-membranes) est plus silencieuse, ne donne pas d'à-coup et consomme moins que les modèles plus anciens.
De plus la majorité des pompes proposées sont équipées de systèmes de raccordement rapides (ISO228/1-G3/8" pour flexible de 1/2" soit 13 mm) facilitant les démontages, à l'occasion d'hivernage ou de réparations.
Mais leur point faible est le pressostat intégré, très fragile et sensible !
Voir sur la page trucs & astuces pour la réparation et l'amélioration de ce type de pompe.
Impératif : Ne pas monter ces pompes directement raccordées à un circuit en dur (cuivre) à cause des vibrations induites, notamment ; un raccord souple intermédiaire d'au moins 20 cm est recommandé.
Derniers conseils :
- Si vous montez la pompe verticalement (sur une paroi) il est préférable de mettre le moteur tourné vers le haut.
- Lorsque vous hivernez votre bateau, et que vous avez vidangé votre circuit d'eau sanitaire, l'idéal est de démonter votre pompe, de la ramener à la maison, et de la remplir avec de l'eau glycérinée ; en effet, si vos membranes reste trop longtemps séches, elles deviendont poreuses, et votre pompe se mettra régulièrement en route pour rien, à cause de la chute de pression occasionnée par cette porosité.
Hivernage du circuit d'eau sanitaire
Il doit être effectué méthodiquement et avec soin, faute de quoi vous serez dans l'ennui et des frais parfois importants lors de la remise en service !
- vider les réservoirs d'eau au moyen de la pompe sanitaire.
- démonter et vidanger la pompe sanitaire,
- continuer en ouvrant la purge en point bas du circuit d'eau (si elle existe),
- terminer en envoyant de l'air comprimé dans le circuit d'eau et le chauffe-eau pour finir de chasser l'eau résiduelle,
- laisser tous les robinets d'eau ouverts.
La photo ci-contre montre l'état de conduites d'eau ayant subi le gel sur un bateau.
Rappelez-vous bien que sur un bateau, les conduites d'eau sont toujours difficiles d'accès et que certaines parties sont même inacessibles, ce qui en cas de besoin d'intervention risque de vous rendre fou...
Attention !
Si votre bateau est hors de l'eau, il subira beaucoup plus les effets du froid et donc du gel.
L'eau chaude sanitaire
Le système à échangeur moteur
La plupart des bateaux à moteur inboard possède un dispositif à échangeur qui assure après chaque navigation ou mise en route du moteur thermique, une quantité d'eau chaude suffisante pour un emploi immédiat.
Les calories sont récupérées dans la perte thermique inhérente à tout moteur à explosion, c'est à dire sans consommation d'énergie supplémentaire, en cas de navigation.
Dans le cas d'un usage immobile, compter environ une demi-heure de moteur pour le rendre opérationnel.
Les systèmes à échangeur solaire
Pour les autres, l'installation de 5 m2 de panneaux solaires thermiques permet de chauffer en toute autonomie pendant la belle saison environ 300 litres par jour.
Cette technique est parfaitement maîtrisée aujourd'hui et facile à installer sur les roofs, en faisant cependant attention aux problèmes d'étanchéité...
Pour de plus petites unités, il existe des capteurs de 2 m2 qui suffisent amplement pour assurer 100 litres d'eau chaude par jour.
Et même des mini installations compactes et mobiles :
Chauffe-eau solaire 60 litres (pour 2 personnes)
Capteur compact équipé de 6 tubes solaires sous vide avec embout en cuivre, d'une partie préparateur, de ses protections et d'un support chevalet à 45 degrés ; ce chauffe-eau peut également fonctionner en position verticale.
CARACTERISTIQUES :
- 1 collecteur en cuivre avec isolation,
- 6 tubes sous vide,
- Dimensions : Largeur : 80 cm, Longueur : 100 cm, Hauteur : 100 cm
EFFICACITE :
Hiver : 1 journée de soleil eau = 25 à 30 degrés
Eté : 1 journée de soleil eau = 60 degrés.
PARTICULARITES :
Système ne pouvant pas bénéficier du crédit d'impôt.
Livré en kit,
Si le chauffe-eau est a la portée des enfants, prévoir une protection.
PRIX :
650 € TTC + 100 € TTC de port (France Métropolitaine)
Prix d'un tube de remplacement : 30 € TTC + port.
Distribué par :
Soleil+
Virazeil
47200 - Marmande
Tél : 05-53-20-70-44
Panneaux hybrides photovoltaïques/ thermiques
Initialement destiné aux maisons et bâtiments, cette solution est particulièrement adaptée aux bateaux.
En effet, elle permet d'obtenir de l'eau chaude sanitaire à bord :
- gratuitement,
- sans avoir à faire tourner le moteur,
- sans devoir utiliser un chauffe-eau à gaz ou électrique,
- sans installer sur les roofs un nouveau capteur encombrant et disgracieux...
... et cela en augmentant le rendement de ses panneaux photovoltaïques, ce qui est un plus pour le plaisancier.
Principe
Intégration d'un échangeur thermique inox au dos d'un panneau photovoltaïque pour le refroidir (comme le radiateur d'une voiture thermique) et récupérer cette chaleur à travers un liquide caloporteur qui alimentera un ballon d'eau chaude sanitaire à travers un échangeur classique à serpentin.
De plus, la circulation de l'eau refroidit les cellules photovoltaïques, ce qui augmente leur rendement électrique jusqu'à 15 % en plein été.
caractéristiques
- panneaux monocristallins de 250 W nominal (60 cellules de 6 pouces) à 310 W,
- puissance thermique de sortie nominale : 912 Wth (*).
- dimensions : 1677 mm sur 990 mm
- épaisseur de cadre : 4 cm
- poids : 31,7 kg (avec liquide)
- raccords circuit échangeur : 1/2 pouce.
(*) bien entendu, la chaleur récupérée dépend (comme sur un panneau thermique classique) d'une part de l'ensoleillement et d'autre part, de la température extérieure.
Prix : 510 € TTC pour le 310 W.
Où se les procurer
Sauf cas particuliers, la société s'appuie sur des installateurs agréés pour distribuer ses panneaux, mais sans doute que les plaisanciers peuvent les obtenir en direct.
DualSun
Pôle de l'Etoile - Technopôle de Château-Gombert
38, rue Frédéric Joliot-Curie
13451 - Marseille Cedex 13
Tel : +33 (0) 4.13.41.53.70
Le chauffe eau instantané à gaz
Lorsqu'on utilise du gaz à bord, pour sa plaque de cuisson (si, si, certains y tiennent !), et où pour son chauffage (Trumatic ou Webasto par exemple...) pourquoi ne pas fabriquer son eau chaude avec un bon vieux chauffe-eau instantanné à propane ?
La consommation en gaz reste très raisonnable et, autant on peut craindre de laisser en marche un chauffage à gaz pendant son sommeil, autant il est facile de fermer la vanne gaz du chauffe-eau après son utilisation, pour dormir sur ses deux oreilles.
Rappelons à cette occasion que les bonbonnes de propane sont interdites à l'intérieur de l'habitacle d'un bateau.
Conseil
Après chaque hivernage et avant sa remise en service, il est recommandé de nettoyer son chauffe-eau, de vérifier l'étanchéité du circuit de gaz (à l'aide d'une bombe à bulles), de la date de validité de ses tuyaux de raccordement souples et le cas échéant de changer la pile du circuit d'allumage piezo-électrique, s'il en est équipé.
Il n'est pas inutile non plus de vérifier si le système d'évacuation des gaz brûlés, n'est pas obstrué par un nid d'oiseau (si, si cela existe, c'est du vécu !).
Pour consulter les textes officiels d'installation de gaz à bord, rendez-vous sur notre dossier "gestion du froid à bord.
Le chauffe-eau instantané électrique : une solution inadaptée !
Bien que très compact, efficace, le chauffe eau électrique instantané est inutilisable sur un bateau à cause de sa consommation au delà des calibres en ampérage des pontons.
En effet, ce type d'équipement tire entre 24 et 30 Ampères avec ses résistances de 6 à 8 kW ; un coup à tout faire disjoncter et à vous fâcher avec tous vos voisins plaisanciers...
Dommage car le prix d'environ 290 € et sa facilité d'installation le rendaient attractif.
Le robinet chauffe-eau à résistance
Variante du chauffe-eau instantanné électrique, le robinet mitigeur chauffant présente l'avantage d'être très compact et de nenécessiter qu'un circuit d'eau froide : cela facilite son installation et donne accès à de l'eau chaude en moins de 3 secondes.
Par contre il est très énergivore, car il fonctionne avec une résistance intégrée de 3 à 5 kW selon les modèles.
En dessous de cette puissance, vous aurez du mal à obtenir de l'eau chaude.
Peu d'onduleurs sont capables de le supporter, surtout de façon soutenue.
Ceci dit, en réduisant le débit d'eau on obtient une température plus élevée.
Le débit maximum est de 5 litres par minute.
La température s'affiche de façon numérique sur la partie centrale du mitigeur.
Cet appareil existe avec douchette.
Prix :
Entre 35 à 120 € selon modèle et accessoires fournis.
Se trouve facilement sur Internet ou dans les surfaces de bricolage.
Pour économiser l'eau douce à bord
Chacun sait que l'eau trop "douce" rince moins bien le savon qu'une eau plus "dure" (qui a un TH* plus important) et que les adoucisseurs classiques ajoutent du sel dans le réseau d'eau sanitaire ; de même il est courant de rajouter du sel dans les lave-vaisselles pour éviter les traces sur les verres.
Lorsqu'on navigue ou mouille en mer, si l'on renonce à se laver à l'eau de mer, ce qui peut se comprendre, mais que l'on veut ne pas trop puiser sur les réserves de bord, pourquoi ne pas envisager un réservoir (hors eau alimentaire) avec un mix d'eau douce et salée ?
* Le TH est la dureté d'une eau exprimée en degré français (°F) appelé également titre hydrotimétrique ; il correspond essentiellement à la présence de sel de calcium et de magnésium. Il est considéré comme faible si le TH est inférieur à 15°, moyenne si le TH est compris entre 15°F et 25°F, forte si le TH est compris entre 25°F et 35°F, très forte si le TH est supérieur à 35°F...
Autre astuce
En mer et lorsque vous exécutez une longue traversée, du type transatlantique, vous ne pourrez sûrement pas embarquer toute l'eau douce nécessaire pour assurer toutes les douches ou toutes les vaisselles pendant quelquefois entre 20 à 30 jours sans aucune escale...
Pour continuer à maintenir un minimum d'hygiène tant corporelle que pour la vaisselle, utiliser un simple pulvérisateur de jardinage, qui vous permettra de ne consommer que 2 litres par douche et par vaisselle (si vous la rincez à l'eau douce, ce qui n'est pas toujours indispensable).
Un lave linge à bord ?
Evidemment, la question peut se poser en terme de confort et parce qu'il est avéré qu'un lave-linge digne de ce nom consomme moins d'eau douce qu'une lessive à la main dans la plupart des cas.
Bien sûr, il existe des dispositifs sommaires basés sur le même principe qu'une essoreuse à salade, entièrement manuels, et pourquoi pas...
Mais certains plaisanciers - et surtout leurs femmes - souhaitent le même confort à bord qu'à la maison.
Ceux qui ont de la place à bord peuvent installer une machine domestique dont un grand choix est disponible et profiter d'une escale à quai pour la faire tourner.
De plus en plus de ports offrent la possibilité de laver son linge à un tarif abordable.
Pour ceux qui disposent de moins de place, Daewoo propose un lave-linge/sèche-linge (le mini revolution distribué par "VDM - Reya") qui peut se fixer ou s'encastrer dans une cloison avec un hublot frontal, ce qui le rend particulièrement adapté à la plaisance.
caractéristiques
- capacité : 3 kg,
- dimensions : 55 x 65 x 32 cm,
- poids : 19,8 kg,
- fixation : plaqué ou encastré sur une cloison,
- moteur inverter,
- vibrations et bruit limités,
- essorage : 700 tr/min,
- consommation : programme long (1 h) avec séchage > 41 litres et 1520 Wh, programme court (synthétique 29 mn) > 6 fois moins.
prix : 859 € TTC.
Reste cependant à régler le problème de l'impact environnemental des produits lessiviels employés !
(voir en fin de page).
Un lave vaisselle à bord ?
Pour ceux que le lavage de la vaisselle rébarbe, et qui naviguent sur une petite ou moyenne unité, il existe aujourd'hui de petits lave-vaisselle compacts, très économes en eau et peu gourmands en énergie.
L'un des derniers est de fabrication française et porte le nom de "Bob.
caractéristiques :
- conçu pour 2 couverts, soit 4 assiettes,
- 5 programmes de lavage : verre, express (20 minutes), quotidien, intensif (60 minutes), et éco,
- alimentation en 220 V,
- consommation électrique 350 W par cycle,
- tuyau de vidange de 1,5 m,
- consommation en eau de 2,4 l par cycle,
- pas besoin d'arrivée d'eau pour l'utiliser, l'appareil s'autogère avec son réservoir de trois litres,
- se déconnecte automatiquement lorsqu’il a terminé,
- dimensions : H 49 cm, l 34 cm, P 49 cm,
- seulement 20 minutes par cycle, séchage inclus,
- indice de réparabilité de 9,3 sur 10,
- plusieurs coloris disponibles.
Prix : entre 330 et 399 €.
A commander sur la boutique en ligne de Daan-Tech
Le CAS PARTICULIER de l'EAU de MER
Déjà, il faut savoir que l'eau de la mer Méditerranée est plus salée que celle de l'Atlantique.
Le dessalage de la peau après baignade
Après la baignade, inutile de se rincer à l'eau douce, car il suffit de se frotter énergiquement (et non pas éponger) le corps et les cheveux dès sa sortie de l'eau, pour enlever (par action mécanique) la plus grande partie du sel présent.
La toilette
La douche
Vous pouvez tout à fait vous laver à l'eau de mer, en utilisant de préférence (dans une gamme de produits biodégradables) du savon liquide, du shampoing liquide ou du gel douche, car le savon solide n'est pas moussant au contact de l'eau salée.
Dans les conditions de température favorables, utilisez une douchette à l'eau de mer sur votre plage arrière ou, à défaut sur votre pont.
La vaisselle
On peut faire sa vaisselle à l'eau de mer avec un lavant adapté, le moins polluant possible et bio-dégradable.
Là encore, en l'essuyant soigneusement, les traces de sel y seront enlevées.
Ou vous pouvez la laver à l'eau de mer et la rincer à l'eau douce, ce qui l'économisera un peu.
Le linge
On peut aussi laver son linge à l'eau de mer, à la main ou en utilisant de petites machines à laver nomades.
L'important est de le sécher en plein vent, qui détachera naturellement les cristaux de sel des fibres, grâce aux mouvements du linge.
Pompe à eau de mer ?
A ce stade, il n'est donc pas idiot d'installer sur son évier, en plus de la pompe à eau douce, une pompe à eau de mer de mer.
Eau douce obligatoire
les boissons
Pour le thé, les tisanes ou le café, l'eau douce s'impose…
la cuisine
Pour la cuisson (pâtes, riz, pomme de terre, lentilles, poix, légumes…), l'utilisation uniquement d'eau de mer va trop saler les aliments.
Au delà du goût, cela n'est pas bon pour la santé !
La bonne proportion à respecter est de 1/3 d'eau de mer pour 2/3 d'eau douce.
le rasoir à lames
Au contact de l'eau salée, les lames de ces rasoirs vont rouiller très rapidement, ce qui n'est ni sain pour la peau, ni compatible avec une bonne coupe.
Le lavage des dents
Un verre d'eau douce (il n'en faut pas plus !), ne puisera pas de façon importante dans votre réserve d'eau douce et sera vraiment plus agréable pour ce soin.
Le dessalage des ponts
Rincer les ponts à l'eau douce au retour de chaque sortie est loin d'être indispensable et un facteur de gaspillage de nos ressources en eau douce.
Les matériaux de nos bateaux sont faits pour résister à l'air salin et les pluies assureront naturellement ce dessalage.
LES DESSALINISATEURS (pour grandes croisières)
La grande croisière peut vous amener à ne pas pouvoir vous avitailler en eau pendant un mois !
Bien sûr, vous embarquerer des bouteilles d'eau, mais à raison de 2 litres minimum par jour et par personne, cela va à la fois surcharger inutilement votre bateau, mais également vous occuper une place non négigeable !
Et là, nous ne parlons que de vos nécessités en boisson...
Si l'on y ajoute l'eau nécessaire :
- à la cuisine,
- à la vaisselle,
- au lavage minimum de vos sous-vêtements,
- à votre toilette...
La consommation risque de s'envoler.
La solution : l'usage d'un dessalinisateur
La première réflexion à avoir est qu'il soit bien adapté à vos besoins (définis en litres par jour).
Ensuite, de savoir s'il est compatible avec votre capacité électrique à bord, en sachant que ces appareils sont assez gourmands en énergie.
Autre question à se poser, ai-je la place à bord pour caser cette "usine à eau" et en quoi cela va compliquer mon installation sanitaire ?
Enfin, les dessalinisateurs sont des appareils assez complexes, et donc avec des risques de panne importants (le plus souvent par colmatage de la membrane)..
Pour finir, les modèles disponibles vous engagent à un investissement financier important.
Il paraît donc intéressant d'opter plutôt pour un dispositif modulaire avec la partie surpression et celle de la membrane différenciés.
C'est ce que propose intelligemment la marque australienne Rainman avec sa gamme portable et modulaire.
D'un côté la pompe haute pression avec son moteur (thermique ou électrique en 220 V ou en 12 V *), de l'autre les membranes.
Le branchement entre les deux se fait par un simple raccord rapide et le moteur en route, le dessalinisateur produit son eau douce de 24 à 140 l/h, selon le modèle.
Le modèle à moteur thermique produit environ 300 litres en 2 heures et utilise environ 1,5 litres d'essence.
Fabriqué en Australie est distribué en France par ATMB Marine à un prix inférieur à un dessal fixe.
(*) Attention : il est important de savoir qu'en 12 V DC, ce dessalinisateur va tirer environ 110 A !
De même si vous le branchez sur un onduleur de bord, vérifiez bien avant, qu'il est suffisamment puissant et qu'il tiendra le coup ; l'appareil tire 1400 W en permanence, une fois lancé et beaucoup plus au démarrage.
Réaliser à faible coût son dessalinisateur
Dans notre page "trucs et astuces", nous vous expliquons comment réaliser vous-même un système de dessalinisateur, et pour un coût très faible.
Un dessalimisateur de "survie"
Ce système est un dessalinisateur portable et manuel ; une espèce de grosse pompe qui permet de produire jusqu'à 4,5 litres par heure, mais avec une huile de coude non négligeable !
Le "Survavor 35" de Katadyn pèse seulement 3,2 kg, et peut se ranger dans un sac.
fonctionnement
Il est très simple, puisqu'il suffit de plonger un tuyau dans la mer, et d'installer l'autre dans le réservoir d'eau potable et de pomper, comme les "shadock" à raison de 30 fois par minute, pour obtenir les 55 bars nécessaires à l'opération.
Le rendement est de l'ordre de 10 l d'eau pure pour 100 litres pompés ; en effet 90 % de celle-ci sert au rinçage de la membrane.
système
Aucune surprise sur la technologie employée puisqu'il s'agit d'une osmose inverse classique à travers une membrane, qui purifie l'eau à 99 %.
Petite astuce developpée par Katadyn : l'énergie générée par la forte pression de l'eau rejetée est transmise à l'arrière de la pompe, ce qui facilite le coup de pompe suivant. Cette énergie est donc en partie recyclée, ce qui permet de réduire les efforts.
Prix : environ 2195 €.
Ce qui le destine plutôt à la grande croisière.
Pour éviter de polluer l'eau inutilement
Pourquoi ne pas utiliser des produits d'entretien écologiques à bord ?
Enfin, dans le même esprit, Locaboat Holidays a sélectionné pour ses clients toute une gamme de produits biodégradables (lessive, liquide vaisselle, savon, shampoing...), en vente à des tarifs attractifs, au départ de chacune de ses bases nautiques.
Quelques éco-conseils
- Si vous en avez la possibilité, éviter de faire la vaisselle à bord sauf à utiliser des éco-produits lessiviels.
- De même pour tous les produits de toilette : savons, gels, dentifrices, etc. d'autant plus qu'il est facile de les fabriquer soi-même pour peu cher à partir de bases parfaitement naturelles.
- idem pour les produits basiques d'entretien de l'habitacle (multi-usages, bois, WC, pierre d'argile, etc).
- Privilégiez le lavage du bateau sans détergents.
Forum
Pourquoi installer la filtration de l'eau puisée dans le canal avant la pompe, elle va travailler en dépression plutôt qu'en pression ?
Réponse
Exactement, et cela protégera les membranes de votre pompe qui travaillera avec de l'eau clarifiée. La filtration avant, et la lampe UV après la pompe.
Puis-je stocker l'eau filtrée en provenance de la voie d'eau dans mes réservoirs ?
Y.N
Réponse
Aucun intérêt de stocker cette eau dans vos réservoirs, il faut l'utiliser en direct, d'où la vanne by-pass.
En plus, si votre filtration est un peu défaillante, vous allez ensemencer vos réservoir avec des bactéries qui vont y proliférer.
Bonjour et merci pour vos articles.
Vous décrivez un système de traitement (filtres + charbon actif + lampe UV) pour une utilisation sans stockage de l'eau du canal, en parallèle du réseau eau de ville stockée.
Que pensez-vous du remplissage du réservoir par l'eau du canal (traitée de la même façon) ?
Y a-t-il un risque supérieur de développement de micro-organismes dans le réservoir avec cette eau du canal traitée plus qu'avec l'eau de ville ?
P.P
Réponse
Tout d'abord, le système que vous décrivez oblige à installer une deuxième pompe réservée à la filtration, avec bien sûr une sonde coupe-circuit pour l'arrêter lorsque le réservoir est plein, cela complique l'installation..
Ensuite, sur le risque de remplir ses réservoirs avec cette eau filtrée, il y a toujours la possibilité que de l'eau très turbide puisse aboutir à une moins bonne action de la lampe UV et donc la contamination potentielle du réservoir.
Bien entendu, vous pouvez installer une pompe à chlore, ou mettre régulièrement des pastilles de chlore dans vos réservoirs, mais là encore, vous vous compliquez la vie !
Précision utile : à terre, même si l'eau de ville est chlorée pour neutraliser d'éventuelles bactéries mais il est interdit d'interconnecter le réseau public avec une éventuelle autre source d'approvisionnement en eau (uniquement autorisée en usage intérieur pour les toilettes et la machine à laver).
Je suis en train de reprendre une vedette hollandaise de 1972 que je souhaite rendre autonome en eau et en énergie (avant d'envisager, dans quelques années, une motorisation électrique ou hybride... quand sera venu le temps de changer les deux moteurs). J'ai donc lu avec beaucoup d'intérêt votre dossier sur la gestion de l'eau à bord, et le livre de Paul de Haut "la Plaisance Econologique" que je me suis procuré.
Je pense installer un système de pompage et filtration de l'eau du canal pour satisfaire aux besoins en eau sanitaire.
Vous préconisez de ne pas utiliser ce système pour remplir le réservoir d'eau du bateau (risques de contamination), mais pour utiliser l'eau "à la demande" (une douche, une vaisselle, un nettoyage). Très bien ! Mais finalement que fait-on du réservoir installé à bord ? On le conserve "en cas", avec son groupe sous pression associé ? Ou est-ce que vous le destinez à un autre usage ?
Je me permets de poser la question ici car je n'ai pas trouvé la réponse sur le site, et je n'ai pas trouvé non plus comment écrire ma question dans le forum.
En tout cas, bravo et merci pour votre site collaboratif extrêmement précieux.
C. L
Réponse
Un marin, est avant tout quelqu'un qui est plus que prévoyant et se prépare à toute éventualité.
Cela implique d'avoir toujours un plan "B" ou même un plan "C" !
Dans le cas de linstallation d'un système de potabilisation de l'eau à bord, il se peut que les filtres soient colmatés... que la lampe UV lache... que la voie d'eau soit saumâtre...
En ces cas, il reste intéressant de garder un réservoir d'eau douce en secours.
Le système by-pass permet alors de passer sur ce mode d'alimention très facilement.
Pour mémoire, le groupe-pompe est commun aux deux sources possibles et le by-pass est à son amont.
Concernant le forum, étant donné que nous sélectionnons et modérons les messages en fonction de leur intérêt général pour les lecteurs, il est normal que vous n'ayiez pas pu y publier vos questions directement.
Autres liens connexes
- Autonomie en eau
- Astuces techniques
- Gestion des eaux grises
- Traitement des eaux noires |