Faisant partie d’un vaste réseau de plus de 8500 kilomètres de voies fluviales françaises, le canal du Nivernais est l’un des plus beaux ouvrages réalisés par l’homme pour transporter gens et marchandises entre bassins versants différents.
Difficile d’imaginer à notre époque, la quantité d’activités artisanales, industrielles et commerciales alimentées par cette artère vivante surnommée « le Morvan » par les mariniers.
Combien de villes et de villages a t’il largement participé à développer ?
Abandonné petit à petit par les convois de marchandises au profit du chemin de fer puis de la route, sa vocation touristique plaisancière, plus en adéquation avec le temps nécessaire à sa fréquentation, a permis d’éviter toutefois son déclassement définitif.
Dénivelés impressionnants, richesse des ouvrages, diversité des paysages traversés sont autant de perles à découvrir.
Si les navigateurs pressés en seront pour leur frais, rebutés par le nombre d’écluses, quel bonheur pour les autres qui le considèrent à juste titre comme l’un des plus beaux canaux de France.
1782, l'hiver est froid et long.
Paris qui se chauffe au bois ne peut plus s'en procurer en quantité suffisante.
Sa principale source d'approvisionnement arrive par flottage sur l'Yonne de Clamecy dans la Nièvre et de Vermenton.
Le gouvernement d'alors décide d'y adjoindre les büches du Bazois en créant une rigole entre l'étang de Baye et le versant de la Seine pour compléter l'apport des bois du Morvan.
Plus tard, il est décidé de ne plus seulement y faire passer des trains de bois, mais de permettre une vraie navigation entre la Loire et l'Yonne.
La construction du Nivernais sera finalement étalée sur plus de 60 ans au gré des polémiques ou des besoins en financement ; au flottage, suivra le transport des marchandises pendant environ un siècle et demi avant son reclassement pour la plaisance.
Souvent invisible de la route, il serpente au milieu de la Bourgogne intime, des contreforts du Morvan, des forêts, des pâturages, des vieux villages, des châteaux, des églises romanes, des ponts-canaux, des écluses fleuries que l'on manoeuvre encore à la main.
Grâce à sa nouvelle activité touristique, ce trésor patrimonial constitué par les générations précédentes est pour l'instant sauvegardé.
Bibliographie
« Le Canal du Nivernais » - Paul de Haut - Editions Alan Sutton 2010 – Collection « Mémoire en Images » 160 pages – 22 euros (réédité en 2013).
« Le canal qui a failli être une impasse » - Emile Guillien.
« Le canal du Nivernais » - Guide du Routard.
« Les Canaux du Centre de la France » de Jean Sénotier.
« Les Canaux bourguignons » de Philippe Ménager - Editions de l'Escargot Savant 2009
« Les Canaux de Bourgogne » de Catherine et Alain Parinet – 128 pages – Editions Ouest-France 2009.
« Vie quotidienne des flotteurs » de Jacques Dupont – Société Scientifique et artistique de Clamecy.
« Clamecy et ses flotteurs » de Jean-Claude Martinet – Edition de l'Harmançon 1995.
« Canal du Nivernais » publié par le CDDP de la Nièvre – Antenne de Clamecy.
« Bourgogne Centre Nivernais » Carto-guide fluvial de Jean Morlot - Guides Chagnon – 2003 – le canal, bief par bief, à l'usage des navigateurs.
« Loire/ Nivernais » Guide n° 02 de Charles Berg.
« Bourgogne Ouest » guide Fluviacartes N°20 d'Avon à Digoin.
« Le canal du Nivernais » K7 vidéo de Jacques Tréfouel.
et :
- article du magazine " Mamie Pétille " N°29 - février 2011.
- Les bulletins de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy (Rue Jean Jaurès – 03 86 27 30 81.)
- Interview de Paul de Haut à propos du "Canal du Nivernais" Radio-Morvan (par Mary Tabuteau).
- « La Rigole », le périodique publié par l'association "Les Amis du Canal du Nivernais".
- Projet Babel : "Histoire & Patrimoine des Rivières & Canaux", le site de référence sur l'histoire de la batellerie.
La Petite Vadrouille est un long métrage réalisé par Bruno Podalydes dont l'action se déroule en grande partie sur un bateau de location entre l'écluse de Fleury et les voûtes de La Colancelle ; les acteurs principaux en sont : Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain et Denis Podalydes.
Tourné en début d'été 2023, sa sortie est prévue pour 2024.
Autres liens connexes
- Page Facebook :
Le Nivernais au fil de l'eau de très nombreuses photos contemporaine du canal.
Forum
Comme sur certains biefs du canal de Bourgogne, où l'on navigue désormais sur une "sorte" de prairie, tellement il y a d'herbes et d'algues dans l'eau (dont vous imaginez facilement les conséquences sur nos propulsions et nos refroidissements moteur), le canal du Nivernais est touché à son tour.
Bien sûr, le réchauffement climatique et la pollution y sont certainement pour quelque-chose ; mais il existe sans doute des solutions à mettre en oeuvre.
Equipage du Rusina
Le canal du Nivernais reste une expérience de navigation en eaux intérieures unique, à cause de la multiplicité de ses paysages, la qualité de ses ouvrages et de son patrimoine et de la décoration de ses maisons éclusières.
N.L
On pense souvent qu'il faut aller loin pour être dépaysé. On a tort !
Le canal du Nivernais, ses étapes, ses rencontres, ses villages, ses petis restaurants et ses paysages ne vous laisseront pas indifférent tout en vous emmenant dans une autre dimension.
Bien sûr, quelquefois la météo fait des siennes, quelquefois aussi vous serez déçu par la roublardise de certains éclusiers, mais il ne faut pas généraliser ! Chaque jour apportera ses moments de surprise et d'émerveillement.
Essayez et ne faites pas le Nivernais trop vite (2 semaines, c'est l'idéal et pour ceux qui louent leur bateau, le prendre à un bout du canal et le laisser à l'autre), vous ne le regetterez pas.
M.N
Qui n'a pas navigué le "Nivernais" a raté quelque-chose d'unique : de Decize où l'on fait une courte incursion sur la Loire, jusqu'à Auxerre où l'on rejoint l'Yonne, on traverse des endroits magiques, inattendus : Cercy-la-Tour, Châtillon en Bazois, Bazolles, l'étang de Baye, les voûtes de la Collancelle, puis l'échelle de Sardy jusqu'à Epiry et ses carrières... Clamecy la merveilleuse, les Roches du Saussois, la tranchée de la Chaise, Chitry-les-Mines, Accolay, le parc de l'Arbre sec, etc.
Attention cependant au tirant d'air limité, qui risque d'interdire l'accès à ce canal pour certainx bateaux.
Jean-Pierre
Je voulais saluer ici la qualité du travail de Paul de Haut à travers son ouvrage sur l'histoire de canal du Nivernais, présenté ici. C'est intelligemment ordonné, finement observé, expliqué et commenté. Les photos anciennes sont pertinentes. Non seulement, il était important de transmettre la mémoire de ce canal magnifique mais le parcourir en suivant étape par étape les paysages d'antan, à pied, en vélo ou en bateau devient passionnant si on prend la peine de les comparer à ceux d'aujourd'hui.
J. et M.P |