(concerne surtout les embarcations possédant un vitrage important : trawler, vedette, fluviaux et habitables...)
La majorité des bateaux circulant actuellement, construit dans les années 1970 où 1980, ont déjà un âge vénérable ; à cette époque, l'isolation et le double vitrage n’étaientt pas d’actualité dans leur aménagement.
Conçus essentiellement pour des croisières estivales, l’accent était mis sur une luminosité et une visibilité maximum, ce qui explique des surfaces vitrées très importantes : une moyenne d’environ 0,65 m2 au mètre linéaire de coque, soit 7 m2 pour une vedette hollandaise de 11 m.
ISOLATION de l'HABITACLE
Les parties intérieures des oeuvres mortes de nos bateaux, sont généralement (traitées préalablement avec un anti-rouille, pour les bateaux acier) recouvertes d'un vaigrage, pour les parties hautes, enfermées dans des placards, pour les parties basses.
Les vaigrages sont souvent à base d'acrylique plus ou moins épais, collés directement sur les parois, qui présentent l'avantage d'être lavables.
Outre l'aspect décoratif, mais il s'agit le plus souvent de couleurs très claires et unies, ils isolent un tout petit peu pour essentiellement limiter la condensation et ses terribles conséquences, tant sur la santé des équipages (moisissures, avec leurs spores et leur odeur...) que de dégradation des matières.
D'autres solutions existent aujourd'hui, plus saines et écologiques, pour limiter cette condensation !
Du liège projeté écologique et fabriqué en France
Un nouveau produit, baptisé "Soliege", s'inscrit dans cette démarche d'éco-conception.
Il s'agit d'un produit similaire à la concurrence dans l'usage, mais conçu différemment, vendu sous forme sèche, à appliquer au pistolet pneumatique après ajout d'eau ; avec 6 kg de Soliege sec on obtient 12 kg de pâte prête à l'emploi, sans fongicides ni conservateurs.
Le liège, récolté dans les Landes, puis transformé à Nantes a obtenu le label Zone Verte, dédiée aux ambiances intérieures.
Conçu pour l'intérieur, sans COV, Soliège est donc particulièrement adapté à une application dans des milieux confinés comme les bateaux.
ISOLATION des VITRAGES
Idée conductrice
Le simple vitrage est un des matériaux les plus fuyards en terme de dissipation thermique, aussi bien en rayonnement entrant que sortant.
Cela aboutit d'une part à des surchauffes estivales peu confortables, à cause de l'effet de serre inhérent à nos embarcations, et d'autre part à des besoins en chauffage en mi-saison, peu en rapport avec les volumes limités de nos habitacles.
Enfin, et ce n'est pas anodin tant en terme de santé que d'esthétique, la condensation intérieure retrouvée le matin sur les vitres et leur châssis, aboutit immanquablement à des moisissures sur le long terme.
La solution, largement utilisée dans les habitats terrestres consiste à installer des vitrages isolants tout en évitant les ponts thermiques ; elle est d'ailleurs maintenant systématiquement appliquée par les chantiers navals pour leurs constructions actuelles.
Faire changer ses châssis
Ceux qui se seront renseignés auprès des professionnels réalisant des châssis double vitrage sur mesure seront pénalisés par nos arrondis d'angle caractéristiques et les formes irrégulières de nos ouvertures, renonceront forcément à leur remplacement ; en effet chaque fenêtre lui sera facturée, selon les cas, entre 1000 et 1500 Euros par élément … ce qui peut occasionner une facture de l'ordre de 25 000 à 30 000 euros pour un 11 mètres.
Ce débours peut être qualifié de "peu raisonnable" lorsqu'il représente quelquefois la moitié du prix d'achat d'un bateau d'occasion.
Réaliser son double vitrage
Mais par bonheur, la plupart des châssis installés d'origine possèdent une gorge en aluminium d'environ 12 mm d'ouverture, dont les lèvres dépassent de la même hauteur : un support idéal pour installer un nouveau vitrage et son joint en façade intérieure.
Seuls les hublots ouvrants des cabines avant et arrière, le vasistas du roof et la vitre coulissante latérale ne peuvent être équipées de la sorte.
L'option du verre
Pour des raisons de sécurité, vous devrez choisir du verre de qualité "Sécurit" (verre qui part en mille morceaux lors d'un impact ou de contraintes trop importantes) ; attention ce verre est fabriqué sur mesure car il passe au four après découpe.
Pour notre part nous préfèrons le verre "Stadip" (verre feuilleté) car en cas de choc, la vitre reste en place car elle est tenue par la feuille plastique qui est prise en sandwich ; aujourd'hui il existe du Stadip comportant 3 feuilles (type vitre pare balle), vous pouvez faire découper vos vitres suivant votre gabarit chez tout bon miroitier bien achalandé.
L'option de l'Altuglas
La même démarche auprès d'un miroitier local région a permis d'acheter de l'Altuglas en 4 mm traité anti UV (ne pas prendre cette précaution vous vaudra de voir votre surface vitrée s'opacifier et devenir jaune…).
Le joint
Assez naturellement, nous nous sommes rapprochés d'un atelier de pose de pare-brises qui nous a fourni un échantillon de joint caoutchouc de bonne qualité à double lèvre déportée convenant parfaitement ; pour une commande plus importante, vous pouvez passer par le réseau Narbonne Accessoires, qui propose cette référence 40 % moins cher.
Combien ça coûte ?
Prix détail Altuglas au m2 : 69,40 € TTC
Prix détail joint au mètre linéaire : 10,10 € TTC
Ces tarifs sont évidemment négociables à la baisse selon les quantités commandées.
Soit environ 540 € d'Altuglas auxquels il faut ajouter 450 € de joints.
L'économie est impressionnante, puisque le débours est 25 fois moindre en le réalisant soi-même, avec ces éléments.
Si la réalisation du premier montage est souvent laborieuse, sa généralisation à l'ensemble du bateau vous fera assez rapidement devenir un expert de l'opération.
Pas-à-pas de la réalisation du double vitrage
Voici, pas à pas, les différentes étapes de cet équipement.
La préparation
Cela commence par l'achat du joint, qu'il convient d'installer en prévoyant un chevauchement d'1 ou 2 centimètres afin de ne pas se retrouver avec un bâillement lorsque le vitrage sera posé et qu'il aura pris sa place.

réalisation d'un patron en papier
Attention aux formes non régulières des vitrages existants.

modification pour ajustement des bords à l'intérieur du joint
La gorge ayant une profondeur de 10 mm, prévoir 7 mm tout autour pour le recouvrement ; cela laisse une marge de dilatation suffisante et facilite le montage.
Report du patron modifié sur la partie habitacle du film de protection de l'Altuglas

Découpe de l'Altuglas à la scie sauteuse

Ajustement à la meuleuse
Il peut être nécessaire de lisser et ébarber la zone de découpe de l'Altuglass.
Présentation de contrôle
Avant la pose définitive, il n'est pas inutile de présenter le vitrage pour s'assurer de sa parfaite adaptation.
Décollement du film de protection intérieur

nettoyage de l'intérieur du profilé
Il semble évident de faire le montage alors que le taux d'humidité est le plus faible possible à l'intérieur de l'habitacle et après avoir soigneusement nettoyé l'intérieur du profilé aluminium, pour ne pas y enfermer saleté ou moisissures.
La mise en place
à la ficelle et à la graisse
Sur les conseils de notre carrossier, nous avons effectué un premier essai à la ficelle et à la graisse à pneu.
Ce procédé ne s'est pas révélé opérationel (la ficelle n'était pas assez grosse et ressortait sans arrêt de la gorge), mais nous l'illustrons malgré tout, car peut-être se révèlera-t-il adapté avec une épaisseur de vitrage plus important (6 mm).

Plan "B"
Pour notre vitrage en 4 mm, et après quelques tâtonnements, la meilleure technique nous a semblée passer par l'usage d'une spatule en plastique pour ouvrir la lèvre sur l'Altuglass tout en le poussant régulièrement dans sa gorge.
Rappel
Réaliser le montage par temps très sec au risque d'enfermer dans la lame d'air de l'humidité qui se condensera immanquablement entre les vitrages (expérience vécue...).

Le résultat
Pour pouvoir estimer de façon réaliste les gains en isolation thermique et en condensation, nous avons systématiquement équipé qu'un des 2 châssis situés symétriquement sur le même plan (même hauteur, même orientation) afin d'obtenir une comparaison fiable.
En température
En mi-saison (octobre et mars/ avril) avec chauffage électrique à bain d'huile pour ne pas générer de vapeur d'eau supplémentaire, les mesures réalisée en surface de vitrage avec un thermomètre électronique laser ont permis d'établir que le double vitrage installé permet de gagner 3° par rapport au vitrage témoin non équipé.

En condensation
Toujours dans les mêmes conditions, les vitrages simples ruisselaient de buée au petit matin alors que ceux équipés étaient exempt de condensation à l'intérieur (le point de rosée avait visiblement migré vers l'extérieur).
Seule la partie de châssis non recouverte par le joint caoutchouc était recouverte de gouttes de condensation.
Variante
Toujours sur la base du même joint, dont la lèvre la plus fine a été supprimée au cutter, Jean-Louis a préféré créé un double vitrage par compression sur son bateau, le Baron de l'Ecluse (ex Blue Marlin).

Cette fois-ci, le vitrage additionnel est exactement dimensionné sur la taille du profilé, tandis que sa fixation est réalisée au moyen de vis à tôle tête cylindrique en inox.

L'Altuglass et le profilé en alu sont pré-percés avant leur fixation définitive.
Attention
Lors de la fixation, ne pas visser au delà de la largeur de la gorge, au risque de faire éclater le verre du vitrage existant (c'est du vécu...) ; prévoir des vis bien plus courtes est une précaution salutaire.

Résultat
- la performance d'isolation est la même.
- il n'y a plus du tout de condensation sur la partie plate du profilé intérieur du châssis, puisqu'il est recouvert.
- par contre, l'éventuel démontage est plus compliqué qu'avec la première technique présentée.

Forum
Mon bateau est équipé de grandes fenêtres à double vitrage, mais sur cadres en aluminium... d'où une très grosse condensation intérieure qui inonde. Il y a bien des petits orifices au bas des vantaux coulissants, mais ça ne résout rien, les autres vantaux provoquent un gros écoulement et ça goutte sans arrêt sur tout le pourtour des encadrements.. Quelqu'un connaît-il une solution ? J'ai demandé un devis pour changer les fenêtres, mais vu le nombre sur le bateau, il y en a pour plus de 23.000 euros... donc impensable... Nous avons 60 % d'humidité intérieure, donc pas vraiment trop, j'ai essayé de laisser tourner le déshumidificateur toute la nuit, aucun changement.
J.S
Réponse
L'idée générale est de déplacer le point de rosée (condensation) à l'extérieur... Les moyens varient : provisoire ou définitif, bon marché ou onéreux, esthétique ou pas... plusieurs ont été évoqués ici.
2éme règle : un bateau habité, comme un logement à terre, doit être ventilé, d'abord parce que plus l'air est humide, plus il est conducteur thermique (mauvais isolant), ce qui donne une impression d’inconfort même si la température ambiante est au dessus de 20°.
Ensuite, une condensation dans un milieu confiné a un impact important sur la santé : les moisissures sont sources de nombreuses allergies, pour ne pas évoquer des désordres respiratoires plus importants.
Enfin, il faut prendre en compte que l'humidité + la chaleur favorisent le "larguage" sous forme de gaz par dégradation de produits chimiques constituants de nombreux éléments à bord à bases de colles, solvants, résines, plastiques, etc.
Il n'est donc pas idiot de s'intéresser au problème et de vouloir le résoudre.
Après, chacun fait ce qu'il veut ou ce qu'il peut !
Ma compagne et moi nous sommes lancés dans la rénovation d'un Birchwood 25 de 1979.
En priorité nous aimerions renouveler nos vitrages en commençant par le remplacement de tous nos joints de fenêtres.
Est-ce possible de trouver les joints adéquat facilement ?
Comment pouvons-nous procéder pour identifier le bon type de joint à commander ?
J.F
Réponse
Comme indiqué dans notre dossier, la première piste consiste à s'adresser à un installateur de pare-brises de voiture qui utilise les produits d'un large catalogue de fournisseurs.
L'idéal est alors de lui amener un échantillon dont il pourra vérifier la forme et les cotes précises.
Il existe également des fabricants (par exemple "Proplast" : tel 05 53 93 63 63) qui peuvent vous faire sur mesure les joints que vous souhaitez, en leur en envoyant un échantillon, mais le budget ne sera pas le même...
Toutes masses métalliques (ou autres lourdes) réalisent une bonne condensation dans la cabine.
Taud de mouillage en plastique également, préférez le Dacron et un bon repoussoir à Goélands !
A.M
Autres liens connexes
- Astuces techniques
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