Appelé aussi canal de Sigean, ou embranchement de La Nouvelle, le canal de la Robine, part du canal du Midi entre Argeliers et Le Somail au niveau de Port Robine, pour rejoindre la Méditerranée à Port la Nouvelle, après 38 kilomètres et 13 écluses.
Après une partie rectiligne qui mêne à la cité remarquable de Narbonne, il traverse l'Aude avant de terminer entouré d'étendues de marécages d'eau saumatre (les étangs de Bages et de Sigean) et la réserve naturelle de l'Île-Sainte-Lucie.
Histoire
Le canal de la Robine est une branche latérale du canal du Midi auquel il est rattaché administrativement.
Le début de sa construction remonte à 1690, mais il ne fut achevé qu'en 1787, sous Vauban.
Sa longueur totale est de 38 km, étagée par 13 écluses de 40,50 m sur 5,85 m (à l'origine, elles étaient au gabarit "Riquet", c.a.d 29,25 m sur 5,50 m)
Le TA est de 2,60 m, et le TE de 1,6 m, mais sur sa deuxième partie, alimentée par l'Aude, et à cause de ses crues, ces valeurs peuvent évoluer de façon importante.
Il convient de faire la distinction entre ses deux tronçons très différents :
- un canal de jonction du canal du Midi à l'Aude, depuis Cesse jusqu'à Gailhousty,
- un canal de dérivation de l'Aude depuis Moussoulens (face à Gailhousty sur l'Aude) jusqu'à la mer Méditerranée à Port-la-Nouvelle.
La première partie s'étendant sur 5 km du canal de jonction comprend 7 écluses (dont une double, à Gailhousty), et cette partie a été mise en service en 1787.
Le canal qui lui fait suite, en dérivation de l'Aude, est en fait établi dans un ancien lit abandonné par le fleuve,
Il était déjà utilisé pour la navigation depuis les Romains jusqu'au Moyen-Âge, quand l'Aude se détourna de Narbonne.
La seconde partie comprend 6 écluses sur 32 km, et traverse Narbonne, où le canal est enjambé par un des rares ponts encore bâti d'habitations de France, le "Pont des Marchands".
Principaux ouvrages fluviaux remarquables :
- l'écluse-épanchoir de Gailhousty,
L'ensemble de Gailhousty, par lequel ce canal entre dans l'Aude, est exceptionnel : il combine à la fois une écluse ordinaire, une écluse de garde, une cale sèche et un épanchoir surmonté de son bâtiment de manoeuvre.
- l'écluse de garde de Moussoulens,
- la traversée de l'Aude,
- le pont des Marchands à Narbonne.
Navigation
La navigation sur le canal de la Robine ne pose pas de problème particulier, si ce n'est le passage de l'Aude, qui peut être en crue, et le manque de fond par envasement dans la partie alimentée par le fleuve.
D'ailleurs, le bassin de Port la Nouvelle doit être régulièrement désenvasé en employant de gros moyens.
L'on descend du Canal du Midi avec un joli arrondi aboutissant à l'écluse de Cesse.
Cet embranchement du canal de la Robine au PK 168,5, à proximité du port de la Robine, situé lui au PK 168, mais de l'autre côté du canal du Midi.
Le tirant d'eau est stable autour de 1,6 m dans cette première partie dite "Canal de Jonction", donc l'accés est sécurisé à ce niveau pour la majorité des embarcations.
Au K 1, l'écluse (N°2) de Truilhas permet de s'amarrer en amont, RD.
:
Au K 1,65, l'écluse (N°3) d'Empare.
Au K 2,3, l'écluse (N°4) d'Argeliers.
Au K 2,9, il faut passer l'écluse de Saint-Cyr (N°5) pour pouvoir s'amarrer au port de Salleles sur Aude, équipé d'anneaux.
C'était un port très actif, autrefois.
On passe un pont, puis c'est l'écluse de Sallèles (N°6) au K,3,7 ; à son aval en RG, un ponton d'attente avec de l'eau, si besoin.
Sallèles d'Aude
C'était dans l'antiquité (Ier siècle) un village de potiers dont on a retrouvé des vestiges archéologiques réunis dans le musée des Potiers.
Dans leur dernière période, les artisans potiers se sont spécialisés dans la production d'amphores à vin, ce qui les aménera à construire des fours immenses, pour l'époque.
A voir également
- l'église Saint-Roch,
- l'église Notre-Dame de Sallèles-d'Aude,
- la chapelle du Calvaire,
- la chapelle Saint-Roch,
- la chapelle Viramond..
Au PK 4,9, c'est l'écluse (N°7) de Gailhousty, ouvrage remarquable.
En effet, l'écluse fait partie d'un ensemble comprenant également une cale sèche et un épanchoir.
C'est maintenant le moment de traverser l'Aude, en faisant une boucle et en respectant impérativement le chenal balisé en RD .
Attention, en cas de fortes eaux, cela peut être périlleux !
Un peu plus loin au niveau du pertuis sur l'Aude, c'est l'écluse (N°8) de Moussoulens qui ouvre la seconde partie de l'embranchement de la Robine appelé "Canal de La Robine".
Un bief de 4 km nous amène jusqu'à l'écluse de Rahonel (N°9), où l'on peut faire un joli arrêt sauvage, malgré tout avec un accès à des poubelles et à une fontaine.
Attention, le pont juste en aval de l'écluse est très bas !
L'on passe sous 2 ponts sur un bief de 4,2 km, et nous voilà déjà au niveau de l'écluse Gua (N°10).
Elle ouvre sur un bief de 1,1 km menant à Narbonne, après le passage de 6 ponts.
C'est maintenant l'écluse automatique du centre de Narbonne (N°11) ; elle donne accès au port et à la vieille ville qui mérite à elle , plusieurs jours d'escale.
Narbonne
La cité est classée au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO depuis 1996.
Le port de plaisance consiste en un grand quai d'amarrage de chaque côté du canal en plein centre ville ; il offre toutes les commodités.
Profitez du joli marché le jeudi matin pour vous avitailler en produits frais et en artisanat local.
A noter "La fête du Vin", le premier week-end après le 15 août.
histoire
L'histoire mouvementée de la cité serait trop longue à inventorier ici, nous nous contenterons donc de l'évoquer brièvement en donnant quelques repères.
Narbonne a depuis l'Antiquité été un centre important tant religieux que commercial, ayant subi de nombreux envahisseurs ou occupants.
- En 118 av. J.-C., les Romains fondent une colonie romaine sur la première route romaine en Gaule, qui reliait l'Italie et l'Espagne ; avant cette période, Narbonne était juste un comptoir commercial.
- En 45 av. J.-C., Jules César installe à Narbonne les vétérans de la Xéme légion.
- En 145, un incendie accidentel détruit la cité.
- En 160, Antonin le Pieux fait reconstruire Narbonne.
- Au début du VIéme siècle, la ville devient brièvement la capitale des Wisigoths.
- En 719, la ville est conquise par les troupes arabo-berbères musulmanes des Omeyyades.
- En 793, les musulmans quittent la ville.
- En 859, Narbonne est pillée par les Vikings.
- En 1143, l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'implante à Narbonne pour fonder une commanderie.
- en 1562, les protestants sont chassés de la ville.
- A la fin du Second Empire, elle passe du statut de place forte militaire à celui de captale viticole.
Son hôtel de Ville remonte au XVIIIéme siècle, mais certaines de ses tours sont datées du XIIIéme siècle.
C'est ainsi qu'il a abrité le palais des Archevèques avec sa partie romane du Palais Vieux et le Palais neuf, d'origine gothique.
A voir
- le pont des Marchands,
- Le cloïtre,
- la cathédrale Saint Just,
- la tour nord et la terrasse de la cathédrale Saint Just et Saint Pasteur,
- la Basilique Saint-Paul,
- le bâtiment des Synodes,
- l'église Notre-Dame de Lamouguier,
- l'église Saint Sébastien,
- les peintures gallo-romaines de la maison du clos de la Lombarde,
- le musée d'Art et d'Histoire,
- le musée Archéologique,
- la salle au Piler,
- l'horium romain,
- la prison des 3 Nourrices...
Une fois passé sous les 6 ponts de Narbonne dont celui rétréci supportant de vieilles maisons, puis sous l'autoroute A9, le bief aval se déroule sur 8,8 km.
Il se faufile entre les étangs de Bages et de Sigean jusqu'à la réserve naturelle de l'Île-Sainte-Lucie dans un paysage sauvage peuplés d'oiseaux.
Par contre l'envasement de ce dernier tronçon très peu entretenu, peut être important, et il est plus prudent de ne pas s'y aventurer avec plus d'1 mètre de TE si l'on ne veut pas se retrouver tanqué.
Passage de l'avant dernière écluse (N°12) de Mandirac, qui ouvre sur le dernier bief de 10,2 km où l'on a plusieurs possibilités d'amarrage en sauvage.
On laisse en rive droite un ancien moulin, puis la Maison des Etangs.
Enfin, la dernière écluse (N°13) de Sainte Lucie se profile, suivie d'un pont mobile.
Sainte-Lucie
L'Ile de Sainte Lucie propose un parcours balisé de 7 km qu’il convient de suivre sans s’en écarter pour respecter la faune et la flore. La balade se déroule dans un mélange d'odeurs typiques méditerranéennes et au son du chant des cigales, durant l’été.
Le parcours de randonnée enchaîne la traversée de pinèdes, de zones humides, de garrigues, de champs d’amandiers et d’oliviers, ponctués de stations florales variées.
l’île, qui servait déjà de mouillage dès l’Antiquité, recèle quelques vestiges historiques remarquables :
- le Roc Saint-Antoine,
- la cabane de la Vigie,
- le domaine viticole de Sainte-Lucie,
- les ruines d’une chapelle du IXéme siècle.
Les vues sur les étangs environnants de l’Ayrolle, de la Berre et de Bages-Sigean sont spectaculaires.
Le dernier bief de 2,8 km mène au port fluvial de La Nouvelle, et au chenal d'accès à la mer.
Port La Nouvelle
Ce sera le terminus pour les bateaux fluviaux qui devront s'amarrer aux quais en amont du pont du chemin de fer, tandis que les autres auront le loisir d'entrer en Méditerrannée.
Aucun service à cet endroit.
En rive gauche, on prendra plaisir à suivre le trafic des bateaux de pêche du port de commerce maritime, géré par la ville de Narbonne.
Accès facile aux plages, aux restaurants et aux boutiques balnéaires.
Autres liens connexes
- Croisière sur le Lot aval
- Croisière sur la Baïse
- Croisière "Le Grau du Roi - Chalon-sur-Saône"
- Cabotage dans le Golf du Lion
- Croisière en Vilaine |