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PEINTURES ECOLOGIQUES
Les peintures et traitements décoratifs ou protecteurs écologiques |
Nous sommes tous potentiellement consommateurs de peintures, lasures et autres traitements décoratifs ou protecteurs de nos bois ou murs.
Il existe aujourd'hui une large gamme naturelle de produits pouvant convenir à tous les usages domestiques du particulier comme du professionnel : peintures, antirouilles, lasures, laques, huiles dures et produits d'entretien, vitrificateurs, cires, enduits et apprêts muraux, colles, mastics, siccatifs, décapants...
LES PEINTURES
Les peintures industrielles, si leur efficacité n'est pas à remettre en question, libèrent dans l'air pendant des années des substances toxiques ; elles contiennent toujours :
- un liant pour regrouper les différents constituants et favoriser l'accrochage,
- une charge pour donner du corps,
- un solvant pour liquéfier et faciliter l'étalement,
- des pigments pour la coloration,
- des additifs (siccatifs, épaississants, agents de dispersion, agents de conservation…)
Ces ingrédients incontournables lorsqu'il s'agit de décorer nos maisons dégagent pourtant d'énormes doses de COV pendant des mois.
Protéger sa santé
Ces substances sont la cause de pas mal d'allergies, et leur impact sur la santé n'est pas anodin.
Les solvants
D'après Habitat Qualité Santé, tous les produits composés de solvants organiques émettent 120 mg/m² par heure de composés organiques volatils (COV).
En 4 ou 5 heures, 99 % des solvants sont sensés s'évaporer, mais ils peuvent être réabsorbés par d'autres matériaux, d'où l'intérêt de bien aérer, pendant et après leur application.
Les éthers de glycol
L'éthylène glycol (série E) et le propylène glycol (série P) sont des composés organiques solubles à la fois dans l'eau et dans les corps gras qui présentent la propriété d'homogénéiser ce qui, normalement, ne peut se mélanger.
Sans eux, on ne pourrait pas étendre de la peinture ou des vernis et les colles resteraient dures…
Ce sont donc des centaines de millions de consommateurs, qui ont été mis en contact intime avec ces produits en repeignant un appartement.
Le risque est important pour des doses infimes ce qui laisse imaginer l'effet sur quelqu'un en contact pendant plusieurs heures avec ces produits.
Il devient donc urgent de décrypter avec soin les étiquettes des produits dont nous remplissons nos caddies.
LES ALTERNATIVES
Les peintures sans solvants chimiques...
Disponibles en versions "bio", leur formulation à base d'ingrédients naturels (au contraire des peintures classiques), en évite les solvants, liants et pigments toxiques.
A qualité égale, leur coût devient semblable à celui des peintures classiques (si ce n'est pas le cas, boycotter-les, y'a vraiment de l'abus...).
Attention, peintures naturelles ne veut pas dire que l'on peut déverser les fonds de pots dans l'évier. Si elles ont un impact limité sur notre environnement, il y a d'autres moyens de s'en défaire que de les voir finir dans les cours d'eau ou dans le sous-sol.
Les peintures à l'eau
ou peintures acryliques en phase aqueuse, contiennent souvent des éthers de glycol eux-mêmes très nocifs. Selon leur formulation, elles peuvent contenir autant d'éléments toxiques dans les liants, pigments, charges et autres additifs que les peintures à solvant.
Peintures au lait
Le lait apporte de la caséine (une protéine), qui "fixe" la peinture et lui donne un teint mat de "peinture ancienne".
La recette est constituée d'eau, de lait écrémé et éventuellement de pigments.
Les leaders s'y sont mis !
Des produits non issus de la pétrochimie et garantis sans métaux lourds, existent pour différents supports (minéraux, plâtre, bois, fer) et il suffit d'y adjoindre des pigments colorés adaptés pour obtenir toutes les nuances chromatiques souhaitées.
Tollens vient de lancer une nouvelle génération de peintures acryliques en phase aqueuse "Oxygen".
Sa composition est notament largement en dessous de la réglementation européenne en vigueur sur les COV.
De plus cette gamme ne contient aucun composé dangereux pour la santé et va plus loin que ce que demande le label écologique "Ecolabel".
D'un bon pouvoir couvrant elle présente en outre l'avantage de ne dégager aucune odeur à l'application.
Soyez-en sûr, les autres ténors de la peinture vont suivre...
les peintures naturelles
A l'occasion de la re-décoration de votre intérieur, enlevez-les jusqu'à retrouver le support sain et utilisez des peintures dites « naturelles ».
Elles devront contenir au moins 90 % de produits naturels pour prétendre à cette mention.
C'est surtout par le liant que les peintures naturelles se distinguent des peintures synthétiques : huile de lin pour les premières, contre polyuréthanes pour les secondes.
Le solvant sera de l'eau, de l'essence de térébenthine ou des esthers d'agrume pour les unes, et des hydrocarbures, des alcools, des cétones… pour les peintures industrielles.
Les adjuvants sont limités à l'essentiel - et peu ou pas toxiques - dans les peintures naturelles.
Il n'existe pas de label "Peintures Ecologiques" mais celles-ci indiquent toujours leur composition sur l'emballage.
Quelques risques à prendre en compte
Allergie au terpène d'agrumes
Certaines personnes peuvent être allergiques aux terpènes d'agrumes contenus dans les peintures naturelles à solvant. Il leur faudra n'utiliser que des produits à l'eau ou de ne pas appliquer elles-mêmes des huiles dures, lasures ou laques contenant du distillat d'agrume.
Peintures au plomb
Bien que la peinture au plomb soit interdite depuis 1948, on en retrouve encore dans des logements anciens vétustes ou dégradés. En inhalant et en ingérant ses poussières, les jeunes enfants sont exposés au saturnisme : anémies, troubles du système nerveux, retard irréversible du développement neuro-comportemental.
Tant qu'elle est recouverte par d'autres matériaux et qu'elle n'est pas dégradée, elle ne présente pas de risques.
Alors soyez très prudent à l'occasion de travaux de rénovation qui peuvent la remettre au jour.
FAIRE SA PEINTURE
Il est possible de fabriquer soi-même sa peinture (intérieure ou extérieure) écologique, à base de chaux (aérienne / éteinte), d'eau ou de lait écrémé, de fromage blanc... auxquels l'on rajoutera éventuellement des pigments naturels.
Le lait ou le fromage blanc apporte de la caséine (une protéine), qui "fixe" la peinture et lui donne un teint mat de "peinture ancienne".
Il est également possible de fabriquer soi-même des peintures extérieures, mais en modifiant les ingrédients.
A savoir : c'est la densité de concentration des pigments qui fait l'opacité et donc le pouvoir couvrant de la peinture.
Peinture suédoise à l'ocre
* ingrédients pour 5 kg de peinture pouvant couvrir environ 15 m2 :
- 3,2 litres d'eau,
- 260 g de farine de blé ou de seigle,
- 1 kg d'ocre (un large choix de couleur est disponible),
- 100 g de sulfate de fer (disponible en jardinerie comme démoussant ou engrais),
- 0,4 litre d'huile de lin,
- 4 cl de savon liquide (ou une poignée de savon de Marseille râpé.
Il ne s'agit pas de tout mélanger et de badigeonner, la méthode de préparation est importante avec plusieurs phases de cuisson, mais la tenue est d'environ 10 ans, si c'est réalisé dans les règles de l'art !
pour plus de détails
autre recette (pour l'intérieur)
- dissoudre 15 g de borate de sodium (borax) dans une demi-tasse d'eau, puis ajouter 250 grammes de fromage blanc maigre.
- laisser reposer une heure.
- pendant ce temps, mélanger de la craie pilée à de l'eau pour en obtenir une bouillie liquide à laquelle on ajoute les pigments de son choix.
Après une heure de repos, mélanger l'ensemble et utilisez-le rapidement car il a tendance à se fluidifier et ne se conserve que trois jours.
Peinture à la caséine
Ingrédients pour passer une couche sur 1 m2 :
- 60g de blanc de Meudon,
- 4 g de caséine,
- 2 g de chaux aérienne,
- 0,4 g de méthylcellulose (pour épaissir la peinture),
- 60 ml (ou g) d'eau.
Mélanger les poudres ensemble avant de les incorporer progressivement dans l'eau sans arrêter de mélanger.
On doit obtenir un mélange fluide et sans grumeaux.
Laisser reposer quelques heures.
La peinture va gonfler signe de sa capacité à être utilisée.
Si nécessaire, l'on peut la diluer à l'eau.
Les badigeons
Cette technique consiste à déposer une fine pellicule du calcaire issu de la chaux sur les murs,
Les laits de chaux sont utilisés depuis longtemps pour protéger les enduits ou décorer les murs intérieurs ou extérieurs. Leurs qualités aseptisantes et bactéricides les fait préférer aujourd'hui aux peintures industrielles nocives pour la santé.
Economique et naturel, présentant un rendu velouté mat d'une profondeur intense, le badigeon est composé de chaux, d'eau, de pigments et, selon le support, d'un adjuvant d'accroche.
Une large gamme de couleurs et de finitions (mat, satiné, brillant...) peut être obtenue avec des enduits, peintures, ou stucs naturels à base de lait de chaux.
Il est également possible de fabriquer soi-même des peintures extérieures, mais en modifiant les ingrédients.
Vous trouverez sur ce site de nombreuses recettes de peintures, teintes, vernis ou autres protections décoratives à réaliser vous-même ; ces recettes ont été testées et sont constituées pour l'essentiel d'ingrédients naturels peu ou pas toxiques...
Recettes de ma sorcière verte
PROTEGER NOTRE ENVIRONNEMENT
Grâce :
- à des matières premières renouvelables par la nature,
- à des techniques de fabrication et d'emballage propres, évitant entre 50 à 80 % de rejets dans l'eau, dans l'air et de déchets ultimes,
- à des méthodes de production consommant peu d'énergie, ces produits devenus abordables en comparaison aux produits classiques de bonne qualité, participent largement à la préservation de notre environnement.
Collecte des déchets de peinture
La filière d'élimination des déchets de peinture existe maintenant, au tarif d'environ 1 € au kilo.
Des prestataires se sont constitués (Sevia-Srrhu, par exemple) pour éliminer :
- les pots de peinture, de colle, de solvants et vernis,
- les emballages et solides souillés par ces produits (chiffons, brosses, gants, outils...)
- les aérosols et acides, bases, peintures à base d'alu...
Chaque client reçoit un bordereau de suivi de déchets (BSD), qui lui permet de justifier auprès des administrations de la bonne élimination des déchets produits.
Ce BSD donne un mieux disant de plus en plus pris en compte dans le cadre des marchés publics.
LES HUILES DURES
Réservée à la protection des bois à l'intérieur, l'huile dure est une alternative intéressante aux lasures, même s'il en existent déclarées comme "bio".
Protêge durablement le bois du dessèchement, de la fissuration et des salissures.
Elle convient pour les menuiseries intérieures, le lambris, les placages, les bois tournés, les meubles d'intérieur ainsi que le liège, la pierre poreuse et les terres cuites non vernissées...
Recette
Nous vous communiquons une recette facile à réaliser qui a fait ses preuves.
Mélanger dans un bidon d'un litre :
- 75 cl d'huile de lin,
- 25 cl d'essence de térébentine,
auquel vous rajouterez 1 cuillère à soupe de siccatif.
* Certaines formulations bios ajoutent du terpène d'agrumes, qui peut provoquer des allergies.
Mise en oeuvre
Passer à la brosse sur le bois à traiter, laissez sécher entre 4 à 24 heures (dépend de la porosité du bois et de la température ambiante) et aérer pendant le séchage, autant que possible, car l'odeur est assez forte.
Renouveler l'opération au moins une fois jusqu'à ce que le bois refuse la mixture (gavage).
Vous vous en rendrez compte lorsqu'il restera poisseux, même après plusieurs jours de séchage.
A ce moment-là, essuyer tout simplement avec un chiffon absorbant.
Selon les cas et l'essence du bois (degré d'humidité et tendreté du bois), refaite l'opération tous les 2 ans environ.
Explications
- l'huile de lin imprègne le bois en profondeur,
- la térébentine sert de diluant et active le séchage,
- le siccatif permet à l'huile de durcir (ceux de la marque Onyx conviennent très bien).
Vous trouverez ces ingédients dans les surfaces de bricolage, d'art ou de déco.
Prix
Environ 3,5 € au litre, soit environ 8 fois moins cher que dans les magasins bios.
Un litre couvre entre 10 et 15 m² de bois.
Forum
Je me présente : Fabienne - 48 ans - sans famille (tous décédés de cancer ; soignés et morts dans mes bras) et opérée de la thyroide (ablation totale) entre autres anecdotes santé...
Je me fais construire un petit 46m² en ossature bois pour mes vieux jours.
Avec la chance que j'ai, mon constructeur est en réglement judiciaire : alors je prends les directives pour choisir et acheter les matériaux.
Je voudrais un intérieur entièrement bois (murs + plafonds) type lambris lames larges déjà lasurés : Lapeyre 2007 page 335 ref "Eldorado" : 35,20 euros m².
Le prix est très élevé pour mon budget : en réfléchissant, je peux aisément trouver des scieries/ menuiseries en Belgique car j'habite en frontière (Ardennes) : acheter des "planches" qui auront le même rendu esthétique.
J'ignore si le bois brut acheté par cette filière est traité ; j'ignore les questions à poser ; je ne connais pas les lasures les moins nocives si je trouve les planches bois de mes rêves.
Réponse
Effectivement, jusque-là vous n'avez pas la baraka !
Nous vous conseillons de consulter nos pages concernant : l'isolation, les enduits, la ventilation, les peintures, le mobilier... pour vous imprégner des éléments à surveiller et donc des questions à poser ou pour mieux décoder les étiquettes constructeur.
Un habitat sain est une chaine dont chacun des maillons à son importance, il s'agit donc pas de s'attarder sur un élément (pour se sécuriser) en ignorant le reste...
A priori, du bois brut bien choisi, n'a pas forcément besoin d'être traité. |
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