Ecologie Solutions
CENTRALES THERMIQUES CHARBON COSSAYE LUCENAY les AIX
Les centrales thermiques à charbon
(avec étude du cas précis du projet de mine de Lucenay/ Cossaye dans la Nièvre)
Voir également : Centrales nucléaires - Centrales au gaz - Origine électricité en France

La réalité d'une mine de charbon à ciel ouvertL'électricité noire...
L'utilisation du charbon dans les centrales thermiques est très importante puisqu'elles fournissent 40 % de la production mondiale d'électricité, la moitié aux Etats-Unis et en Allemagne.
En 2003, la Chine produisait 79 % de son électricité à partir du charbon.
L'intérêt du charbon revient quand les besoins énergétiques atteignent les capacités maximales de production de pétrole ou de gaz naturel, et que leur coût devient un facteur de blocage de la production.
Les USA n'avaient construit que quelques nouvelles centrales électriques au charbon au cours des années 90, les compagnies électriques préférant constuire des centrales à gaz.
Mais l'augmentation et l'instabilité du prix du gaz ainsi que sa raréfaction rend tentante l'exploitation de de nouvelles centrales à charbon aux USA.
On estime le coût de l'extraction du charbon à 5 dollars la tonne contre 22 dollars pour le pétrole et 25 pour le gaz.
La Chine, elle aussi qui prévoit de construire environ 70 nouvelles centrales à charbon par an.
Ce dossier, bien que nivernais aujourd'hui, est d'intérêt national pour le moins puisque l'exploitation de la mine de Cossaye, si elle aboutit, serait le prélude à la réexploitation d'autres gisements de charbon en France...

Une pollution importante
L'utilisation du charbon, notamment dans les centrales électriques, a fait et continue à faire des progrès énormes en matière de réduction des émissions de polluants tels que le souffre, les oxydes d'azote et les particules fines (même si cela représente un surcût élevé, les technologies actuelles permettent de réduire ces polluants à 95 %).
Par contre rien ou presque n'a changé en matière d'émission de gaz à effet de serre.
Une centrale au charbon actuelle émet sensiblement moins de CO² par kiloWatt-heure produit qu'une ancienne (du fait d'un meilleur rendement) mais 2 fois plus qu'une centrale au gaz. Le retour du charbon sera donc (et est déjà) un désastre en matière de réchauffement climatique.
La séquestration du CO² apparaît comme une solution intéressante, mais elle ne sera pas disponible hors laboratoire avant de nombreuses années.
Ce sont : la Grèce (Agios Dimitrios et Kardia), l'Allemagne (avec 6 centrales), la Pologne (Turow) et l'Espagne (As Ponte) qui exploitent les centrales thermiques (datant des années 1960) au charbon (lignite) les plus polluantes d'Europe, selon l'étude de WWF (l'association de défense de l'environnement).
4 groupes industriels de production électrique regroupent à eux seuls plus de la moitié des 30 centrales les plus polluantes d'Europe. Il s'agit de : les allemands RWE et EON, le suédois Vattenfald et le français EDF.
En 2006, 30 centrales de ce type situés dans 7 pays européens ont relâché dans l'atmosphère 393 millions de tonnes de CO², soit 10 % du total des émissions de ce gaz par l'ensemble des pays de l'Europe.
La France s'est engagée à diviser par 4 sa production de GES (Gaz à Effet de Serre) d'ici 2050 et le gouvernement Villepin veut créer une taxe « Charbon », reconnaissant le caractère polluant de cette «énergie » et les méfaits de sa combustion sur le changement climatique.
En effet la capacité de la nature à absorber le CO² est d'environ 4 milliards de tonnes /an, alors que la production actuelle de CO² par l'homme est d'environ 25 milliards de tonnes /an !
Est-il vraiment sérieux de se lancer dans un projet de centrale électrique à charbon ?

La combustion du charbon crée 2 formes de pollution : gazeuse et solide (poussières) :
impact sur l'air
L'air ambiant est composé de 78 % d'azote, de 21 % d'oxygène et de 1 % de gaz rares.
Les humains en respirent chaque jour entre 12000 à 15000 litres, selon leur activité.
- CO² rejeté par la future centrale thermique : environ 850 tonnes / heure,
- Dioxyde de soufre ou SO² qui au contact de l'eau, se transforme en acide sulfurique (H²SO<sup>4</sup>), lui-même alimentant les pluies acides.
- Oxydes d'azote ou NOx (monoxyde d'azote, peroxyde d'azote et protoxyde d'azote) tous trois très nocifs ; ils participent aussi à l'effet de serre et à la destruction de la couche d'ozone, et leurs effets sur la santé sont maintenant bien connus.

Impact des poussières de charbon
Il s'agit de :
- de cendres rejetées par la centrale thermique
- d'imbrûlés provenant de la même activité,
- de poussières de charbon, de terre et autres minéraux provenant de l'activité d'extraction.

Méthodes d'extraction du charbon
Une mine comprend généralement :
- des puits (2 au minimum, l'un servant d'entrée d'air et l'autre de retour d'air) pour la descente du personnel, du matériel et la remontée du charbon extrait,
- des galeries horizontales ou inclinées pour atteindre les couches à exploiter,
- des chantiers d'exploitation du charbon.

Dans les mines à ciel ouvert, avant d'exploiter les veines de charbon, on enlève les terrains les recouvrant.
Ce type d'exploitations utilise des engins de travaux publics (pelles hydrauliques, camions) mais aussi des engins plus spécifiques de très grandes capacité (roues-pelles, pelles à câble.)

différentes sortes de charbon
Le charbon est toujours composé de carbone, de matières volatiles (essentiellement d'hydrogène), d'hydrocarbures et de cendres.
Le terme de charbon recouvre 3 catégories (déterminées selon l'âge du gisement) de combustibles solides : successivement de la tourbe, du lignite et enfin de la houille, dont l'anthracite est une variété de qualité supérieure.

Classification des combustibles solides primaires
Produits obtenus
Pouvoir calorifique
(en kJ/ kg)
Teneur en carbone
(en %)

HOUILLE
- Anthracite
- Charbon maigre et houille anthraciteuse
- Charbon demi-gras ou semi-bitumineux
- Charbon gras ou bitumineux à coke
- Flambant
LIGNITE
TOURBE


33 500 - 34 900
34 900 - 36 000
35 000 - 37 000
32 000 - 37 000
32 700 - 34 000
< 25 110
12 555


93 - 97
90 - 93
80 - 90
75 - 90
70 - 80
50 - 60
< 50


Le captage du CO²
Des recherches concernant la capture et le stockage du CO² comprimé, dans le sous-sol (gisements de gaz ou de pétrole épuisés, mines...) sont en cours. Outre le coût élevé de ces techniques, leur application est loin d'être sans risque.
Les spécialistes estiment que la mise au point de ces techniques (capture et stockage du CO²) demandera encore bien une vingtaine d'années.
Les lieux de stockage du CO² sont déterminés par le Bureau de Recherche Géologiques et Minières.
En France, les régions retenues pour l'instant seraient le Bassin Parisien et celui du Sud-Ouest.
Se pose aussi le problème du transport de ce CO² vers les lieux de stockage.

Expérimentation de Statoil
Le groupe pétrolier norvégien Statoil injecte du CO² en mer du Nord, dans un aquifère salin à 1000 m sous le plancher océanique.

Expérimentation de Total
Le groupe pétrolier Total, lance un site expérimentalde captage et de stockage de CO².
Il s'agit d'extraire ce gaz des fumées émises par une chaudière de l'usine de Lacq pour le réinjecter à 4500 m sous terre dans l'ancien gisement de gaz naturel de Rousse près de Pau.
Selon Total, il s'agit de la première chaîne intégrée de captage de CO² par oxycombustion associée à un stockage dans un ancien gisement terrestre.
Le calendrier de cette opération prévoit de commencer en 2008 pour atteindre jusqu'à 150.000 tonnes en 2 ans.
Certains écologistes craignent des remontées de bulles de CO² à la surface par des fissures.

En Pologne, une autre expérimentation européenne vise à stocker du CO² dans une veine de charbon...

Conclusion
Le problème du captage/ stockage du CO², outre celui de sa fiabilité est son coût, puisque il varie actuellement entre 60 et 100 € la tonne !
La solution ne serait-elle pas plutôt : le captage / crackage de ce gaz ?

d'autres usages du charbon existent
Synthèse d'hydrocarbures et d'autres composés
Le charbon peut servir à la fabrication de produits chimiques et de carburant de synthèse, et cet usage pourrait s'intensifier.
Il y a longtemps (Seconde Guerre mondiale) qu'on sait transformer du charbon en carburants grâce au procédé Fischer-Tropsch, mais cette production est restée marginale puisque les carburants dérivés du pétrole coûtaient beaucoup moins cher. En 2005, seule la société Sasol, en Afrique du Sud produisait des hydrocarbures selon ce procédé en quantité industrielle.
De même, on sait gazéifier le charbon et produire avec le gaz obtenu des produits pétrochimiques comme du méthanol, de l'ammoniaque, de l'hydrogène, du propylène, mais on préfère utiliser le gaz naturel ou le pétrole.
Face à des approvisionnements en pétrole comme en gaz qui deviennent plus difficiles, nombre de pays recommencent à prendre ces filières de production au sérieux, et notamment les Etats-Unis.

Production de coke
Il est fabriqué à partir du charbon. Celui-ci est chauffé en vase clos, à l'abri de l'air, à la température de 900 à 1100°C jusqu'au moment où toutes les matières volatiles s'en sont échappées et ont été recueillies (gaz de cokerie), ne laissant qu'un résidu solide (le coke). C'est le processus chimique de la pyrolyse qui, avant la découverte du gaz naturel, était utilisé pour fabriquer du gaz de ville (usines à gaz). Le coke, appelé "agglomérés distillés", qui résultait de cette production de gaz était, en plus de l'usage sidérurgique, utilisé pour le chauffage.

Aujourd'hui, la fabrication de coke s'effectue industriellement dans des batteries de fours, successions de chambres réfractaires de 0,40 à 0,50 mètre de largeur, de 12 à 16 mètres de profondeur et de 4 à 7 mètres de hauteur.

La chambre réfractaire dans laquelle se trouve le charbon est chauffée à une température entre 1250 à 1350°C par du gaz produit par la cokéfaction elle-même ou par du gaz de haut fourneau.

Quelques chiffres
La production mondiale de houille noire est relativement stable :
- 3.564 millions de tonnes en 1990,
- 3.650 millions de tonnes en 2000.

Les principaux pays producteurs sont :
- la République populaire de Chine avec 1.170 Mt,
- les USA avec 914 Mt et 265 milliards de tonnes de réserve,
- l'Inde avec 309 Mt,
- l'Australie avec 237 Mt,
- l'Afrique du Sud avec 225,3 Mt,
- la Russie avec 169,2 Mt,
- la Pologne avec 102,2 Mt.

Evolution de la part des énergies dans la production d'électricité en France (hors énergies renouvelables), en %
Source : Observatoire de l'énergie, d'après EDF-RTE

1973

1979

1990

2003

2004

Charbon

16,2

26,2

7,3

4,6

4,2

Pétrole-gaz

48,6

28,4

3,9

6

5,8

Nucléaire

8

16,4

74,4

77,5

78,1

Hydraulique

27,2

29

14,3

11,9

11,9


Par ailleurs, la production d'électricité à base de charbon représente encore :
- 50 % en Allemagne,*
- 50 % aux USA,
- 60 % au Dannemark,
- 70 % en Inde,
- 80 % en Chine... où l'on a construit une centrale thermique chaque semaine en 2006.

* l'expérience allemande
L'allemagne a décidé de supprimer les subventions qui jusqu'à présent étaient consacrées à la production de charbon dans les 8 dernières mines exploitées dans le pays.
Ce n'était pas moins de 2,5 milliards d'euros dont bénéficiait chaque année cette filière qui employait encore 33.000 personnes en 2006 (ce qui semblerait prouver que sans subvention, le charbon n'est pas une solution de production énergétique compétitice !)
Se priver de ces emplois n'a sans doute pas été une décision facile à prendre par l'Etat fédéral et les Etats régionaux, et témoignent de la prise de conscience de nos voisins.

Impact sur la santé humaine
le dioxyde de soufre
Ce gaz est très irritant pour les muqueuses, les voies respiratoires et la peau ; il a également pour effet d'augmenter les résistances des voies aériennes et de provoquer toux et crises d'asthme.

les oxydes d'azote
Le dioxyde d'azote est à classer parmi les irritants respiratoires pour des concentrations faibles (cas le plus fréquent).
Pour des concentrations plus importantes, il existe un risque non négligeable d'oedème aigu du poumon (OAP), voire de mort rapide.
En exposition chronique, il augmente la fréquence des maladies respiratoires.

l'ozone
Puissant oxydant aux effets irritants très importants pour l'oeil et le poumon. Suite à une exposition prolongée, il provoque : larmoiement, irritation, oeil rouge, éternuement, toux, difficulté respiratoire, crise d'asthme, voire OAP (odème aigu pulmonaire) en cas de très forte exposition.

Les micro particules
L'inhalation de poussières est à l'origine de pathologies bronchiques diverses surtout chez les personnes sensibles : bronchites chroniques, hyper-réactivité bronchique, bronchiolite oblitérante.
Les très grosses particules sont arrêtées au niveau du nez ; les particules comprises entre 2,5 et 10 millièmes de millimètre pénètrent dans les poumons ; les particules inférieures à 2,5 millième de millimètre pénètrent dans les alvéoles.
L'exposition chronique à la poussière de charbon est un facteur de risque de cancer du poumon, retenu par les tableaux de maladies professionnelles.

Les métaux toxiques
Plomb, Mercure, Arsenic, Nickel, Cadmium et autres métaux, dispersés par la centrale et la mine sous forme de très fines particules, affectent le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques et respiratoires. Ils sont à classer parmi les substances cancérigènes.

Le radon
Le radon est un gaz radioactif qui provient des sols d'origine grantique où il existe à des teneurs diverses. Le radon lui-même réagit peu sur l'organisme et le risque provient de ses descendants particulaires qui, inhalés avec les poussières, se déposent le long des voies aériennes. Ces derniers irradient les cellules de l'épithélium bronchique, où les dommages provoqués peuvent être source de mutations pouvant conduire à la cancérisation. Les résultats des études expérimentales animales et surtout des études épidémiologiques chez l'homme aboutissent à un résultat sans ambiguïté : le danger posé par le radon est celui du cancer du poumon par inhalation. Ces résultats ont conduit le Centre International de Recherche sur le Cancer à classer le radon comme cancérogène certain pour l'homme. L'application des études internationales conduit à estimer qu'il serait responsable de 10 à 30 % des décès par cancers du poumon en France. Ceci en fait le deuxième facteur de risque connu de ce type de cancer, après le tabac.

Impact sur les animaux
Les poussières les plus grosses et visibles, sont salissantes mais peu dangereuses pour la santé humaine ; par contre les animaux finissent par ingérer ces poussières qui souillent leurs pâtures.
Les poussières fines, sont très nocives sur la santé humaine et animale (zone ORL).

Impact sur l'environnement local
sur les eaux souterraines...
Un trou d'une profondeur minimale de 300 mètres sur une centaine d'hectares n'est pas sans présenter des conséquences importantes sur les eaux souterraines (nappe phréatique, sources, puits...)
L'eau s'écoule toujours du point le plus haut vers le plus bas. En surface les sols sont constitués de marnes imperméables d'où la présence de nombreux étangs, mais en dessous c'est du sable dont la caractéristique principale est de ne pas retenir l'eau.
Les conséquences prévisibles sont :
- puits et terres agricoles asséchées,
- nappe phréatique souillée,
- affaissements de terrains et maisons fissurées...

sur l'eau et le sol...
Pour fonctionner, la mine et la centrale ont besoin de grandes quantités d'eau. Le débit de l'Ozon étant insuffisant, il faudra aussi puiser dans l'Acolin. Ces deux rivières devront donc être déviées et aménagées.
Par ailleurs, c'est l'Acolin qui devrait récupérer les effluents de la centrale...
Les conséquences sur la faune et la flore seront indéniables (disparition des poissons et autres animaux vivant au bord de ces rivières).

conséquences
- terres et prairies recouvertes de souffre, acide sulfurique, cendres et métaux lourds toxiques seront en partie ingérés par les animaux ou s'infiltreront dans le sol,
- bio-accumulation dans la chaîne alimentaire de ces éléments (mercure...)
- destruction ou brûlage chimique de certaines plantes...

sur la flore...
Destruction de la flore dans les zones d'abattage, sur les emplacements des terrils et pour les aménagements d'infrastructure avec au moins 250 hectares de forêt sacrifiés.

Opposition au projet d'implantation de la centrale de Lucenay / Cossaye (Nièvre)
Le projet de mine à ciel ouvert à Lucenay les Aix dans la nièvre Une forte opposition au projet s'est peu à peu mise en place dans les communes concernées par la future mine. Cette opposition locale s'est réunie autour de l'Association de Défense du Sud Nivernais.
Face à la montée de la contestation locale, les élus locaux ont demandé qu'un débat public soit organisé.
Le jeudi 20 août 2006, dans une lettre ouverte au préfet de la Nièvre, 3 élus nivernais : Marcel Charmant, président du conseil général de la Nièvre, Guy Hourcabie, conseiller général du canton de Dornes et le député Christian Paul, demandent que la population du département soit rapidement informée.

Selon André Meunier, maire de Cossaye, « l'écrasante majorité » de ses 800 administrés sont « fermement opposés » à la mine. Les habitants s'inquiètent de leur éventuelle expropriation, de la sécurité des installations, des conséquences sur l'environnement tout en s'interrogeant sur le nombre d'emplois dont ils pourraient bénéficier.

Pour les opposants au projet, il est beaucoup trop polluant et cet investissement total s'élèvant à 1,4 milliards d'Euros pourrait être consacré au développement d'énergies propres. De plus, la région n'y gagnerait pas en terme d'emplois car la pollution générée par la nouvelle centrale aura un impact certain sur le tourisme et les activités agricoles des alentours, qui elle sont propres...

Enfin, ce projet menace directement le site classé Natura 2000 se trouvant à proximité du futur site d'exploitation.

Le 23 aout 2006, Jean-François Hénin annonce un délai supplémentaire au sujet du lancement du projet. Le 4 septembre, la préfecture de la Nièvre annonce que l'exploitation de la mine de charbon a été jugée recevable et que les avis de mise en concurrence et d'enquête publique devraient être publiés prochainement au Journal officiel. Le périmètre de la concession initialement de 66 km², a été réduit, après consultation de l'opinion publique, à 24,3 km².

Le 23 septembre 2006, Serge Lepeltier, ancien ministre de l'écologie et du Développement durable, est venu soutenir l'association lors d'une réunion. Il a déclaré vouloir aider l'ADSN dans son combat car ce projet est "en totale contradiction" avec la politique énergétique de la France et de sa signature au protocole de Kyoto. Nelly Olin s'est prononcée contre le projet minier le 5 octobre, le jugeant "beaucoup trop polluant".

Le 15 décembre 2006, malgré son engagement en date du 12/09/06 de la mise en place immédiate d'un observatoire économique et environnemental, le conseil général officialise enfin sa réalisation.
Constitution : 24 membres, dont 3 élus issus des communes concernées directement (Lucenay-les-Aix, Cossaye et Toury-Lurcy, 1 représentant par association d'opposants, 1 représentant de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Nièvre, 1 représentant de la Chambre des Métiers de la Nièvre, 1 représentant de la Chambre d'Agriculture de la Nièvre, 1 représentant du Pays de Nevers-Sud-Nivernais, 1 représentant du Conseil de Développement du Pays de Nevers-Sud-Nivernais, 5 élus du Conseil Général de la Nièvre, 2 élus du Conseil Régional de Bourgogne, 1 maire de l4Union Syndicale des Maires de la Nièvre, 1 expert indépendant...
Mission : En toute indépendance et transparence, il doit concentrer les informations et conduire les expertises sur ce projet (bilan des recherches sur le captage-stockage du CO² et des nuisances induites).

Plusieurs personnalités politiques se sont prononcées contre ce projet minier, notamment Albert Jacquard, Roselyne Bachelot, Ségolène Royal, Antoine Waechter, Corinne Lepage ou Dominique Voynet.

Impact escompté sur l'emploi
Le projet initial tablait sur environ 386 emplois stables créés en phase d'exploitation.
Cependant, seulement 2/3 d'entre eux seraient locaux.
Article du 24/10/08 sur la mine de charbon
Journal du Centre du 24 octobre 2008

Réactions sur le projet d'implantation de centrale à charbon à Lucenay /Cossaye
A la fin de l'été 2006 fut annoncé officiellement le projet de la SEREN d'exploiter une mine de charbon et une centrale thermique de 1000 MW à Lucenay-Cossaye.
Il y a cependant plusieurs aspects dans ce projet, et pour ne pas tomber dans l'intégrisme, il faut d'abord les aborder séparément, puis établir une synthèse qui permet de se faire une idée sur l'intérêt global de l'entreprise :

1) l'argument de la création d'activité et d'une quarantaine d'emplois pose la question de savoir si n'importe quelle implantation industrielle créatrice d'emploi est à favoriser. (Pourquoi ne pas favoriser plutôt l'implantation d'entreprises non polluantes, et même travaillant dans le sens de l'amélioration de l'environnement. Exemple : tout ce qui concerne l'isolation naturelle, la filière bois, les dispositifs visant à économiser l'énergie représentent un gisement de plus de 200.000 emplois en France et par ailleurs, en Italie, il existe la seule entreprise européenne de recyclage total et sans rejets des réfrigérateurs...

2) La question de l'expropriation des habitants est un problème d'ordre privé, je ne m'y attarderai donc pas, tout en remarquant que la loi qui fait passer l'intérêt public par dessus l'intérêt privé, exige de prouver l'intérêt public du projet, est-ce bien le cas ?

3) L'engagement des assemblées départementales et régionales dans l'affaire en terme de soutien politique mais surtout de subventions directes et indirectes (aménagements des infrastructures) me fait curieusement penser à Magny-Cours. N'avons-nous pas déjà suffisamment à débourser chaque année dans cette aventure pour ne pas charger la barque fiscale au delà de la ligne de flottaison ? (Si la SEREN est si sûre de son coup, pourquoi ne le finance-t-elle pas entièrement ?)

4) Le projet lui-même est-il vraiment adapté aux besoins actuels et futurs ? Autrement dit : même en gardant l'idée d'exploiter la veine de charbon de Cossaye, ne peut-on pas l'utiliser autrement qu'en le brûlant pour en faire de l'électricité ? (la chimie et d'autres process utilisant du charbon brut, raffiné ou modifié)

5) Au niveau environnemental plusieurs points essentiels sont à étudier :
- l'impact de l'installation du complexe. On parle quand même de détourner 2 rivières, et une route départementale... C'est tout simplement incroyable !
- les rejets de poussières et les pollutions en terme de bruit et de transport...
- l'impact sur la santé de la population ainsi que sur la qualité de l'activité agricole locale...
- l'impact sur la climatologie par un rejet massif de CO², est absolument en contradiction avec nos engagements tant sur le protocole de Kyoto que sur le principe de précaution établi par notre charte de l'environnement.
Tous les experts sont d'accord pour dire que le charbon est l'énergie la plus polluante et que les centrales dernière génération émettent 2 fois plus de gaz à effet de serre qu'une centrale au gaz ! (séquestration maîtrisée de CO² ou pas) rappelons tout de même qu'une tonne de charbon produit 3,7 tonnes de gaz à effet de serre, et qu'outre le CO², c'est aussi du méthane qui est produit massivement lors de sa combustion.
- l'alternative au pétrole se justifie-t-elle, (quel que soit son prix demain) alors qu'on sait aujourd'hui que la production d'électricité à partir de matières fossiles est la plus mauvaise solution ?

Arrivé au moment de la synthèse de cette analyse, je suis bien embarrassé. En effet, je n'arrive pas à comprendre qu'un esprit sain puisse seulement envisager de soutenir ce projet au seul bénéfice de quelques dizaines d'emplois et d'un peu de taxe professionnelle !
Paul de Haut
Auteur de plusieurs ouvrages sur l'Ecologie aux Editions Eyrolles

Position de Cap 21
Ce projet va induire des bouleversements écologiques et socio-économiques considérables pour un territoire essentiellement rural et caractérisé par une certaine qualité de vie.
L'emprise de l'exploitation atteindra des proportions considérables : carrière d'extraction, dépôt de stériles, terrils, voies de transports, bâtiments, infrastructures pour l'approvisionnement en énergie. Elles le seront d'autant plus qu'au projet d'extraction du charbon devrait être couplé la réalisation d'une centrale énergétique. Avec un trou de 300 mètres de profondeur et une verse d'au moins 100 m, la morphologie des surfaces sera particulièrement modifiée, bouleversée; les paysages seront totalement artificialisés.
Le détournement de la rivière l'Acolin et de son affluent bouleversera les écosystèmes aquatiques tant sur le plan hydromorphologique, physique-chimique que biologique. L'impact du projet n'est pas compatible avec l'atteinte du bon état écologique des eaux imposée par la directive cadre sur l'eau. Le projet est d'ailleurs peu explicite sur les quantités d'eau nécessaires : va-t-on puiser dans la Loire ?
L'extraction de matériaux friables pourrait s'accompagner également de la dégradation de la qualité des eaux souterraines par infiltration d'eaux issues du lessivage des terrils et de la fosse. En cas de rabattement de nappe, nous pourrions assister à l'assèchement de puits, des affaissements de terrain.
Durant l'exploitation, les travaux seront sources de nuisances sonores liées à l'utilisation d'explosifs et au fonctionnement des machines et équipements servant à l'extraction, au chargement, au transport, à la manutention, etc. Il convient de signaler également la pollution atmosphérique qu'engendrent les activités d'extraction à sec.
Les mines de charbon comportent par ailleurs des risques liés au gisement lui-même: au cours de l'exploitation de couches profondes, il peut se produire des dégagements de méthane ou encore de gaz nocifs en cas d'ignition spontanée d'une veine. Par temps chaud et sec, le risque d'incendie augmente considérablement dans les mines de charbon à ciel ouvert. Dans les veines mises à nu ou au cours des opérations de manutention, le charbon peut s'enflammer spontanément.
Une inflammation spontanée peut également se produire lors du culbutage des stériles et des déchets de la préparation mécanique, à faible teneur en charbon, et amorcer des feux couvants difficiles à éteindre. De tels feux couvant sous les terrils peuvent dégager des odeurs et des gaz nocifs pendant des années, voire des décennies.
Ce projet provoquera par ailleurs la destruction de la flore dans les zones d'abattage, aux emplacements des terrils et des aménagements d'infrastructure avec la destruction de 250 hectares de forêt. Quant à la faune vivant sur les lieux, privée de son habitat naturel, elle se verra contrainte d'émigrer. Ce projet n'apparaît pas compatible avec la directive Natura 2000 par les risques d'impacts qu'il présente pour le site classé « la vallée de la Loire entre Devay et Digoin » qui abrite de nombreuses espèces remarquables dont le sonneur à ventre jaune, le castor d'Europe et de nombreuses espèces d'oiseaux nicheurs.
Après cessation des activités, c'est une faune et une flore nouvelles qu'on verra inévitablement apparaître, et ce en dépit de toutes les mesures de restauration possibles.
En raison de l'étendue des surfaces mises en exploitation et du caractère imposé du site, ce type d'exploitation minière apporte certainement les plus grands bouleversements dans les conditions de vie des populations locales : déplacements de personnes, pertes de revenus pour la profession agricole, expropriations de biens, nuisances très fortes (trafic sur routes, bruit, pollution de l'air.).
Par ailleurs, il est souvent constaté des répercussions des activités minières sur la santé des personnes employées et des habitants de la région en raison notamment de la pollution de l'air générée.
Pour conclure, à l'heure de la lutte engagée contre le réchauffement climatique et des engagements internationaux de la France (protocole de Kyoto), la réduction des émissions de gaz à effet de serre doit être la priorité des politiques publiques.
Le projet envisagé d'extraction de charbon couplée à la réalisation d'une centrale électrique n'apparaît pas compatible avec ces objectifs. Les centrales au charbon restent les centrales électriques les plus polluantes et les plus émettrices de gaz à effet de serre même avec l'amélioration des rendements (450 grammes de CO² par kWh produit contre 214 pour le gaz naturel). Le captage et le stockage du CO² en sous-sol posent encore de nombreuses questions sur le plan technologique, environnemental et économique empêchant dans un avenir proche la réalisation de centrales au « charbon propre ».
Eric DELHAYE
Porte-parole national de CAP 21

Position d'Antoine Waechter
Sur la concession d'exploitation d'une mine de charbon dans la Nièvre : Un non-sens politique, un contresens historique !
Non-sens politique
Il ne se passe pas un mois sans qu'une nouvelle étude scientifique alerte le Monde sur la dérive du climat, sa rapidité, son aboutissement et ses conséquences dramatiques pour l'Humanité et la diversité vivante de cette planète. Ces effets ne sont ni hypothétiques, ni lointains. Ils affectent déjà notre territoire. Les émissions de gaz carbonique consécutives à l'usage des énergies fossiles constituent, dans les pays développés, la première cause de ce dérèglement.
A Kyoto, notre pays s'est engagé à réduire ses émissions de CO² pour les ramener au niveau de 1990 et le législateur a décrété la lutte contre l'effet de serre "priorité nationale" (article L.229-1 du Code de l'Environnement : La lutte contre l'intensification de l'effet de serre et la prévention des risques liés au réchauffement climatique sont reconnues priorités nationales). Or, les émissions n'ont cessé d'augmenter et nous savons que les engagements de Kyoto sont largement insuffisants : comme l'a affirmé le Président de la République, nous sommes dans l'obligation de réduire de quatre fois notre consommation d'énergie.
L'effet de serre d'origine humaine trouve son origine dans le fait que nous libérons en deux siècles le carbone que les cycles géochimiques ont mis plusieurs centaines de millions d'années à stocker. Les processus naturels de recyclage sont débordés. Nous ne réussirons à réduire le réchauffement global qu'en nous libérant des énergies fossiles, en priorité du charbon qui est le plus polluant, et du pétrole.
Ré-exploiter le charbon dans notre pays est contraire à l'article précité, contraire aux engagements internationaux de la France, contraire à l'intérêt de l'Humanité, et en contradiction avec les discours de tous les responsables politiques.
Le contresens politique se teinte même d'absurdité dès lors qu'il s'agit de brûler le charbon extrait pour produire de l'électricité, alors que notre production est excédentaire.
Parce que vous ne pouvez certifier, Monsieur le Préfet, qu'aucune tonne de gaz carbonique ne sera libérée dans l'atmosphère, vous ne signerez pas l'attribution de cette concession. A ce jour, il n'existe aucune technique permettant de piéger tout le carbone émis.
Contresens historique
Les mines des XIXe et XXe siècles ont ravagé les territoires miniers. Elles ont laissé de nombreux stigmates. Alors que nous prétendons assumer notre responsabilité dans la conservation de la diversité vivante du continent et que nous venons de ratifier la convention européenne du paysage, nous allons admettre une exploitation minière à ciel ouvert sur plus de 2 000 hectares ?
Est-il encore possible, pour une nation qui prétend atteindre un haut niveau de civilisation et de démocratie, d'exiler une population en détruisant ses repères, ses racines et son cadre de vie ?
Antoine WAECHTER Président du M.E.I.
(Ancien président de la Commission de Développement Régional et d'Aménagement du Territoire du Parlement Européen.)

Position de Dominique Voynet
"... il est important que les gens en dehors de cette région en entendent parler...
... Ils croient bien faire, mais ils n'ont que des lobbyistes comme source d'information qui mettent en avant les emplois...
"
Dominique Voynet
(Sénatrice - Candidate pour les Verts à l'élection présidentielle)

Position du MFP Nièvre
La gauche cherche à redorer son image dans la Nièvre... Fermetures d'usines, population en déclin et vieillissante, axes de communication majeurs encore et toujours quasi-inexistants… L'addition est lourde dans un département qui pourtant disposait des atouts nécessaires à un bon développement : fort potentiel pour le tourisme vert et le secteur bois en Morvan, position géographique favorable bordant la vallée de la Loire, villes au riche passé historique, secteur viticole dynamique…
... Alors, face à ce constat, socialistes et communistes maquillent, promettent et s'agitent. C'est ainsi qu'en août nous fut annoncé en grande pompe, avec un sensationnalisme laissant peu de place à l'objectivité, le projet de mine de charbon et de centrale thermique de Lucenay-Cossaye.
Un cadeau tombé du ciel, avec à la clef, selon nos élus, des centaines d'emplois à long terme et plus d'un millier pendant la construction… Dès lors, comment avec une telle pression politique une réflexion sereine autour du projet, de son impact environnemental, social et économique pouvait-elle être menée? Les évolutions et le retrait de M Hénin du projet ont malheureusement apporté la preuve que l'on ne gagne jamais à vouloir brûler les étapes et passer en force.
Il est vrai que le projet aurait pu être créateur d'emplois, mais sans commune mesure avec le chiffre de 437 postes en période de fonctionnement avancé par la SEREN, société à l'origine du projet. En effet, si le chiffre de 100 emplois pour la centrale semble crédible, celui de 337 pour la mine à ciel ouvert parait très largement surestimé. Avec « 50 personnes une carrière tourne sans problème » confiait ainsi récemment Gary Wesolek, président de l'association machinoise pour la conservation du souvenir minier, au journal Libération. Sans oublier de retrancher à ces chiffres le nombre des emplois touristiques et agricoles détruits par l'exploitation.
L'emploi et le développement économique d'une région sont des enjeux trop graves pour être ainsi utilisés à des fins partisanes par des responsables politiques en manque de popularité. Seul l'intérêt commun doit guider la réflexion autour d'un tel projet. Dès lors, comment faire l'impasse sur les nombreuses nuisances menaçant les riverains, la pollution inexorable crée par l'exploitation du charbon à ciel ouvert puis sa combustion dans une centrale – qui nécessite la création de nombreuses lignes à haute tension – et plus largement l'impact négatif d'une industrie extrêmement polluante sur l'image de la Nièvre.
Pour permettre une croissance économique solide, la priorité doit être donnée au développement de PME innovantes et du tourisme vert pour créer des emplois pérennes dans notre département. Afin de répondre aux défis énergétiques et écologiques de demain, une politique incitative forte en faveur de la production de pétrole vert est également impérative. Enfin, tout projet minier ne doit pas être abandonné mais il nous faut trouver les techniques permettant une exploitation acceptable pour l'environnement comme pour les riverains. Pour cela, nous devons promouvoir la création d'un pôle scientifique de recherche et de développement sur l'extraction du charbon et le stockage du CO². Cette démarche doit s'inscrire dans le cadre d'une réflexion sur le long terme. Nous ne pouvons accepter l'idée d'un projet bâclé et destructeur pour l'environnement et l'écosystème au nom d'un « faute de mieux » injustifié.
La Nièvre mérite autre chose que ces coups de force qui ne font que camoufler grossièrement trente ans d'une gestion départementale de gauche inefficace. Souvenons-nous du dernier projet pharaonique que fut le circuit de Magny-Cours, qui n'a aujourd'hui non seulement pas tenu ses engagements en matière de création d'entreprises, mais qui coûte aussi très cher au contribuable nivernais...
... Des exemples existent déjà de départements leader en matière de dynamisme économique, de qualité de vie, mais aussi d'infrastructures routières et de communication.rentrés de plein pied dans le XXIe siècle. En misant sur l'innovation, l'entreprenariat et les PME, la formation professionnelle… alliés à la préservation de la ruralité.
La Nièvre doit regarder en direction de ce qui marche, non vers le passé.

Enquètes publiques
1er projet
L'enquête publique portant sur la concession du gisement charbonnier de Lucenay/Cossaye a eut lieu du 16 octobre au 14 novembre 2006.
Première étape vers l'exploitation d'une mine à ciel ouvert et d'une centrale thermique au charbon dans le sud-nivernais, la mobilisation des citoyens et des associations est déterminante pour s'exprimer sur ce projet.
Vues l'ampleur et l'impact de ce projet chacun doit pouvoir s'exprimer, que vous habitiez ou non la Nièvre.
Si c'est le Préfet de la Nièvre qui est chargé d'organiser l'enquête publique, c'est bien le ministre de l'industrie qui décidera d'octroyer ou non la concession.
Aujourd'hui, l'urgence en France et en Europe c'est bien de promouvoir les économies d'énergies et les énergies renouvelables, certainement pas de relancer l'exploitation du charbon, qui émet massivement des gaz à effet de serre.
Les impacts locaux pour la santé publique, la ressource en eau ou la préservation de la biodiversité ne sont pas neutres non plus.

2éme projet
L'enquête publique concernant la deuxième demande de concession pour l'exploitation de la mine de Lucenay-Cossaye par VALORCA se termine le 13 février.
C'est à l'issu de ces enquêtes que le Préfet sollicitera l'avis de l'Etat, des maires concernés et de la Drire.
Le Ministère de l'Industrie aura ensuite 3 ans pour rendre sa décision.
Aussi, si vous souhaitez manifester votre opposition à ce projet, nous vous proposons de retourner très rapidement la lettre pétition ci-jointe à la préfecture.
Vous pouvez également écrire quelque chose "à votre sauce", mais pour les pressés, les distraits, les paresseux... vous n'avez qu'à écrire votre nom et à signer (si vous êtes d'accord, bien sûr !)
Vos courriers sont à envoyer à la préfecture :
Enquête publique concession minière
M. Le Préfet de la Nièvre
64, rue de la Préfecture
58000 - NEVERS

Contenu de la pétition
Objet : enquête publique concernant la demande de concession pour l'exploitation d'un gisement de charbon sur les communes de Lucenay, Cossaye et Toury-Lurcy.

Monsieur le Préfet,

Dans le cadre de l'enquête publique concernant la demande de concession de la SEREN, en vue de l'exploitation du gisement charbonnier de Lucenay/Cossaye, nous souhaitons faire connaître notre opposition déterminée au projet qui nous est proposé. Ceci pour plusieurs raisons :

D'abord, la France n'a pas aujourd'hui besoin de se doter de capacités supplémentaires de production d'électricité à partir de sources d'énergie à fort impact environnemental : charbon ou nucléaire. Une priorité absolue doit être donnée aux chantiers en faveur des économies d'énergie et au développement des énergies renouvelables, pour lesquelles la France est à la traîne au sein de l'Europe.

Ce projet, aujourd'hui inutile, aura un fort impact local : pour la qualité de vie des riverains, pour la préservation des paysages. Des questions restent en suspens concernant la santé publique : poussières, émissions de dioxines de la centrale - selon la teneur en chlore du charbon -, impact de la ligne à très haute tension, qualité des eaux liée au rabattement des nappes, aux prélèvements pour la centrale et au lavage du charbon...

Ce projet aura des conséquences graves pour la biodiversité : il impacte deux zones ZNIEFF - les zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique des forêts et étangs du Perray - ainsi que les sites Natura 2000 ligériens. Nous sommes tout particulièrement attachés à la protection du grand fleuve sauvage, dont la qualité et la beauté des milieux et des paysages est saisissante dans ces régions. Ce projet est clairement une menace pour la protection d'une biodiversité rare.

Le charbon propre n'existe pas ou pas encore. La production d'électricité à partir du charbon émet massivement du dioxyde de carbone, qui contribue au réchauffement de la planète. Les technologies de captage et de séquestration du carbone ne sont pas au point. Elles ne le seront pas avant une quinzaine d'années. Or, le monde scientifique et politique s'accorde pour considérer le réchauffement climatique comme la menace du siècle. Il est urgent d'agir et de mettre en cohérence les discours et les actes. La France est signataire du protocole de Kyoto. La loi d'orientation sur l'énergie évoque la nécessité, pour agir réellement contre le changement climatique, de diviser par quatre d'ici 2050 nos émissions de gaz à effet de serre. La cohérence, la responsabilité, l'exemplarité imposent donc de renoncer à ce projet.

Nous aurons peut être un jour besoin de ce charbon, pour produire de l'énergie ou pour d'autres usages liés à la chimie du carbone quand le pétrole viendra à manquer. Ce charbon est aujourd'hui la propriété du peuple français : si son exploitation doit se faire un jour, ce doit être au nom de l'intérêt général et avec les meilleures technologies, non pour le profit d'une société privée financière dont les capacités techniques posent question au vu de son dossier et des explications succinctes données lors des réunions publiques.

Ainsi, Monsieur le Préfet, pour ces raisons éthiques, sociales, techniques et environnementales, nous demandons le rejet de l'attribution à la SEREN de la concession de charbon de Lucenay/Cossaye/Toury-Lurcy.

Nom :
Prénom :

Mandat ou responsabilité associative :
Date et signature:

Lettre-Pétition téléchargeable au format Word.

L'environnement au coeur des débats
S'il est un sujet qui revient régulièrement au premier plan, c'est bien l'environnement et c'est tout à fait légitime. En effet l'avenir de notre planète est en danger et il est plus qu'urgent, non seulement d'en être conscient, mais de prendre les mesures qui s'imposent pour éviter d'hypothéquer l'avenir des générations futures.
Nous sommes dans une société qui passe allègrement, d'une extrémité à une autre. Ainsi il est courant d'assister à des levées de boucliers à l'annonce de chaque projet de développement économique, que ce soit au niveau industriel ou agricole, l'actualité récente le démontre. Le progrès qui a permis l'amélioration des conditions de vie de chacun d'entre nous a causé quelques dégâts, pour autant devons-nous tout remettre en cause ? Je ne le crois pas. Ce qu'il faut avant tout c'est aborder les problèmes environnementaux, avec raison, responsabilité et bon sens.
Ainsi, si nous devons trouver très rapidement des solutions de remplacement au tout pétrole, nous devons nous réjouir de disposer d'un parc de centrales nucléaire, allégeant considérablement notre dépendance énergétique et la mise en place de centrales de nouvelle génération, qui ne produiront pratiquement plus de déchets est une bonne nouvelle. Devons-nous tout axer sur le nucléaire ? Non, le bon sens veut, tel un bon paysan de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et de s'appuyer sur la nature pour y trouver ce dont on a besoin. C'est ainsi que l'agriculture a un rôle déterminant à jouer, notamment par la production de diester, d'éthanol ou de biomasse secteur encore largement inexploité. Mais il est des sources d'énergie encore plus naturellement à notre disposition : le soleil, le vent et dans le sud de notre département le charbon ! L'augmentation du prix du pétrole aidant, l'exploitation de ce gisement nivernais devient intéressante pour le secteur industriel. Pour autant l'économie doit-elle prendre le pas sur la préservation de notre environnement ?
Il me semble qu'il suffit de répondre à la question suivante : est-ce que l'exploitation de cette mine à ciel ouvert respecte le protocole de Kyoto signé par la France ? Protocole qui prévoit, notamment, la réduction des émissions de CO² par les pays signataires. Même en n'étant pas un spécialiste de la question, il me semble que ce projet va à l'encontre de la signature de la France.
En prenant une telle position, on va me reprocher d'être contre la création de nombreux emplois (environ 300) mais les élus qui, aujourd'hui soutiennent ce projet, ne peuvent-ils pas convaincre des industriels pour implanter dans notre département des unités de fabrications de panneaux solaires ou d'éoliennes ? Ceux enfin qui accepteraient de voir passer dans le jardin de leur voisin les pylônes acheminant l'électricité de la centrale à charbon vers les usagers seront, sans doute, d'accord pour implanter sur leurs pelouses des parcs éoliens, qui permettront de produire de l'énergie propre !
Le désert que certains élus, en leur temps, ont voulu instaurer dans notre département, ne doit pas conduire les élus d'aujourd'hui à tout accepter. Oui au développement économique de notre département, mais celui-ci ne passe pas, me semble-t-il par le charbon.
Saint Benin d'Azy le 15 novembre 2006.
Jean-Luc Gauthier.

Les chambres consulaires et la centrale à charbon de Lucenay
Le lecteur de ce forum, qu'il soit Nivernais ou autre habitant de la planète aura compris qu'il s'agit du projet de mine et de centrale électrique à charbon sur les communes de Lucenay/ Cossaye dans la Nièvre.
Je viens de prendre connaissance avec tristesse de l'appui des deux chambres consulaires de notre département (CM et CCI) sur le projet en cours ?!
Au vu du simple argument que les emplois créés seraient une bouffée d'oxygène pour un département particulièrement touché par le chômage, les multiples cessations d'activités des entreprises et de leur impact sur le commerce et l'artisanat, ils font corps avec les élus qui se sont déjà prononcés favorablement.
Ces mêmes chambres consulaires, pourtant pourvues d'un service environnemental qui ne manque pas d'intervenir pour faire évoluer vers un meilleur respect de l'environnement, le moindre commerçant ou artisan nivernais, n'hésitent donc pas à soutenir un projet qui ne respecte ni nos engagements européens en matière de rejets de CO², ni les précautions en matière d'impacts sur l'environnement local que les règlements en vigueur imposent pourtant à chacun de nous.
On ne devrait plus pouvoir faire n'importe quoi au seul motif qu'il y a des emplois à la clé, mais plus c'est gros, plus ça passe !
J'ai eu l'occasion d'en discuter avec certains membres de ces chambres, qui ne sont pourtant pas des demeurés. Leurs arguments tiennent en 2 points : "que faire d'autre pour créer des emplois ?" et, "on a du mal à se faire une idée sur l'impact environnemental de cette implantation..." (ceci dit, en se gardant bien de demander à leur propre service ce type d'étude ou de le joindre à l'argumentaire, on se doute tout de même un peu du résultat...)
Les mêmes édiles ou responsables locaux soutiendraient-ils un projet d'implantation d'une exploitation industrielle d'amiante ? ou de production de bombes chimiques ? Evidemment non ! C'est pourtant du même ordre.
Pourquoi gaspiller son énergie (sans jeu de mot) et notre argent pour promouvoir un hypothétique sauveur de l'emploi nivernais au seul vu d'études économiques ? Ne lui pend-il pas au nez la sanction de devoir arrêter pour atteinte grave à la qualité de l'environnement, et son impact sur l'effet de serre ? Ne vaudrait-il pas mieux se tourner avec curiosité et bienveillance sur la recherche et l'accueil d'entreprises produisant les matériaux et dispositifs écologiques d'aujourdhui et de demain, (isolants naturels, éoliennes, cellules photovoltaïques, panneaux solaires, chauffages alternatifs...) dont nous sommes déjà tous les consommateurs potentiels ou effectifs et qui sont actuellement produits hors du département ?
Les emplois créés ne seraient-ils pas plus nombreux et stables ; mais surtout moins dépendants d'un seul employeur dont la cessation d'activité ne manquera pas de jeter dans la misère et le désarroi un nombre important de nivernais. Ce sont, me semble-t-il, les bonnes questions à se poser actuellement.
P.H

Intervention de Pierre RADANNE
(responsable de la commission énergie des Verts, expert des questions énergétiques, ancien président de l'ADEME de 1998 à 2003)
LE CHARBON
Les réserves sont surtout en Amérique du Nord. Il reste aujourd'hui 100 Milliards de tonnes en sous-sol, soit une utilisation pendant 200 ans (40 ans pour le pétrole, 60 ans pour le gaz). Extraction : traumatisante à ciel ouvert, pénible en galerie. Production électrique : rendement faible (45 % au mieux). De réels progrès mais ils sont insuffisants (60 % pour le gaz, 85 % avec cogénération) Pollution de l'air : il faut piéger les poussières, neutraliser le soufre, prévenir la formation des oxydes d'azote. Effet de serre : pas de technologie prête pour lutter aujourd'hui. Des programmes de recherche sont en cours :
transformation du charbon en gaz, pour fonctionner dans une turbine à gaz (donc un meilleur rendement) : non maîtrise de la dépollution des fumées ; il faut donc séparer le CO² de l'azote : c'est très cher.
Pour n'obtenir que du CO² (pas d'azote), il faudrait une combustion avec seulement de l'oxygène ; ensuite le capter et le stocker.

Le PROJET DE LUCENAY/ COSSAYE
Le gisement est facilement accessible et le charbon est de qualité moyenne, mais nous n'avons pas de besoins supplémentaires d'électricité avant 2020/ 2025).
Le choix de cette technologie ne prend pas en charge les exigences du long terme et la lutte contre l'effet de serre.
Il faut donc travailler d'abord à maîtriser la technologie d'avenir des centrales à turbine à gaz. On ne peut pas transformer le type de centrale actuelle avec du captage. De plus séparer l'azote et le CO² après combustion coûte très cher (équivalent à 30 dollars supplémentaires le baril) : pas de rentabilité économique.
En résumé : La ressource est intéressante, le charbon est une énergie d'avenir mais c'est un projet qui ne correspond pas à un besoin, avec une technologie non adéquate. Il ne faut donc pas le faire pour l'instant.
le 31 octobre 2006 à Lucenay-les-Aix

News
Le fournisseur d'énergie Poweo a un projet de centrale électrique à charbon "propre" au Havre (Seine-Maritime)...


Forum
Les Assises de l'énergie de la Nièvre
Je reviens des "Assises de l'Energie" organisées ce samedi à la Ferme du Marault de Magny-Cours.
Il faut savoir que ces "Assises" clôturaient tout un travail d'enquête auprès de la population, de rencontres et de réflexions entamé par une équipe motivée du SIEEN sur les thêmes de la "mobilité", de "l'énergie dans le bâtiment" et des "énergies renouvelables".
J'avais moi-même participé à un des ateliers préparatoires de Prémery.
L'initiative était bonne, et sa réalisation aboutissait à réunir ce que la Nièvre et même au-delà comptait d'individus, d'associations, de professionnels et d'élus les plus concernés par ces sujets.
Un petit salon servait de prélude à cet évènement.
Tout allait donc pour le mieux jusqu'à ce que le Président du Conseil Général de la Nièvre, que je tiens pourtant pour un honnête homme, fasse en guise d'introduction un long playdoyer pour ce foutu projet de mine de charbon à Luthenay.
Comme quoi, l'information, les débats, la menace de la taxe carbone, les exemples des conséquences sanitaires désastreuses autour des mines de Chine (et maintenant d'Allemagne) n'avaient servi à rien !
Je dois avouer qu'à ce moment-là, mon espoir de voir réussir ces assises s'est immédiatement assombri.
Je pensais naïvement que tous les éco-citoyens présents dans la salle allaient réagir, et faire comprendre à M. Charmant, que c'était pour le moins incongru et paradoxal de continuer à défendre de telles lubies au sein de cette assemblée.
Rien ne se passa et l'orateur fut applaudi. Je quittais donc tristement l'amphithéâtre, accablé par le constat que malgré les apparences, tant de chemin restait à parcourir.
Et vous, me direz-vous, pourquoi n'êtes-vous pas intervenu ?
J'ai bien failli le faire, mais je me suis abstenu par égard pour les organisateurs, mais las également de passer pour le trouble-fête de service.
Le lendemain, je me demande encore si j'ai fait le bon choix.

Paul de Haut

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