Utilisée depuis des siècles dans les pays scandinaves pour assurer une isolation thermique, cette solution écologique connaît un nouvel engouement aujourd'hui chez les architectes et paysagistes.
Malheureusement toutes les toitures ne peuvent supporter une couche végétale en raison essentiellement de son poids ou d'une inclinaison du toit non appropriée.
Mais de nouveaux produits sont disponibles maintenant, pour régler ces problèmes...
Le toit végétal consistait (jusqu'à présent) à recouvrir une toiture plate ou à faible pente de plantations adaptées.
Autant les murs végétaux intérieurs procêdent avant tout un choix décoratif, autant les toits végétaux qu'il ne faut pas confondre avec les toits de chaume, ont un intérêt isolant et régulateur thermique (mais également phonique) et des précipitations indéniable.
En plus, cette technologie des « toits verts » permet de lutter efficacement contre la pollution en fixant les particules et consommant du CO².
Quelques repères
Les allemands ont « végétalisé » 8 millions de m² de toiture en 1999 contre moins de 100.000 m² en France et le Canada fait de même.
Contrairement à ces pays pionniers, aucune aide financière, subvention ou crédit d'impôt n'existe en France pour ce type de réalisations (sauf quelques agences et collectivités particuliêrement motivées, commençant à mettre en place des aides spécifiques).
Cela explique sans doute ceci ; aujourd'hui, la France et ses architectes n'en sont qu'à leurs premiers pas en toiture végétale...
Des avantages indéniables
Les toitures végétales permettent une amélioration de l'isolation des habitations autant pour le froid de l'hiver que la chaleur de l'été.
Par exemple, une toiture traditionnelle peut atteindre des températures extrêmes de l'ordre de -20° C à + 80° C. Une toiture végétalisée maintient une température avec un delta (différence entre les 2 extrêmes) de 15° maximum (soit un gain de 85 %), et permet une baisse de température en été de 3 à 7 degrés, servant ainsi de climatisation naturelle).
Il en est de même pour les écarts thermiques entre le jour et la nuit.
Les toits verts régulent les écarts de températures...
Outre une bonne isolation thermique, vous bénéficierez d'une isolation phonique supplémentaire en atténuant d'environ 50 décibels les bruits aériens venant de l'extérieur (pluie, grêle et aviation...)
De plus, ce système permet de contrôler des eaux de ruissellement, modérant le débordement et l'engorgement des stations de traitement des eaux lors de violents orages (un toit végétal peut absorber jusqu'à 75 % des précipitations reçues.).
Cette eau étant ensuite utilisée par les végétaux et réinjectée dans le cycle naturel par évaporation.
Par ailleurs, vos toits verront leur durée de vie prolongée : le mur végétal est un écran contre les rayons ultraviolets et rayons solaires et une très bonne protection contre les intempéries ou le gel.
Idées reçues
Les plantes adaptées sur les murs et les toits n'entretiennent pas l'humidité, et ne sont pas dangereux pour les murs.
N'oublions pas les bienfaits des végétaux : augmentation de la production d'oxygène et diminution du taux de CO² grâce à la photosynthèse, rétention partielle des particules ou poussiêres volatiles contenues dans l'air et, enfin, surfaces de décoration végétales supplémentaires (jardins suspendus, toits terrasses).
Différents type de toiture végétalisée
Suivant leur épaisseur et leur type d'arrosage, on reconnaît trois types de toitures végétales : les plantations extensives, semi extensives (ou semi intensives) et intensives.
Les toitures végétales de type « extensif »
Particuliêrement adaptées aux bâtiments de grandes superficies, toits inclinés ou habitations déjà existantes, elles présentent donc les avantages suivants :
- faible épaisseur de substrat (3 à 15 cm environ),
- poids de surcharge compris entre 30 et 100 kg/ m² (à capacité maximale en eau),
- entretien restreint (arrosage uniquement en cas de sécheresse prolongée),
- végétation colonisatrice très résistante (mousses et sédums, graminées, plantes grasses) ; la hauteur de ces végétaux ne dépassent guêre 25 cm ; le mixage de plusieurs variétés leur donne un aspect multicolore du meilleur effet décoratif et varie au gré des saisons.
Seul inconvénient, ce type de toiture n'est pas praticâble (ne peut être ni cultivé ni piétiné sur les toits en pente à cause de sa fragilité).
Toitures végétales de type « intensif » et « semi-intensif »
Appelées aussi jardins suspendus, ces toitures végétales sont plutôt préconisées pour les petites et moyennes surfaces et présentent les caractéristiques suivantes :
- épaisseur de substrat plus importante (15 à 30 cm environ),
- poids de surcharge compris entre 120 et 350 kg/m² (à capacité maximale en eau).
- possibilité d'implanter une végétation à fort développement racinaire et aérien de type horticole (graminées, gazons, plantes vivaces ou même, arbustes,
- entretien modéré mais arrosage régulier nécessaire.
Comparable aux jardins ordinaires, il est possible de semer ou de cultiver n'importe quel végétal mais son poids important oblige la construction à être prévue pour supporter cette surcharge importante.
Il est donc indispensable de s'adresser à des professionnels pour vérifier la capacité des structures du bâtiment avant toute installation.
La mise en œuvre
Adaptable sur tout type de support porteur (béton, bois, acier...), la toiture végétale se compose :
- d'un pare-vapeur,
- d'un isolant thermique (de type usuel d'une classe C en compressibilité minimum),
- de membranes d'étanchéité (goudron, caoutchouc ou PVC, de qualité industrielle) qui doivent absolument être résistant à la pénétration des racines,
- d'une couche draînante (granulats ou billes d'argile expansé, cailloux, graviers, plaques de polystyrêne alvéolées et nervurées) choisie en fonction de la pente de la toiture, facilitant l'écoulement des eaux pluviales,
- d'une couche filtrante (nappes de laines de verre ou roche, synthétiques en polyester ou polypropylène) retenant les fines particules de terre et végétaux qui risqueraient de colmater la couche draînante,
- d'un substrat composé de mousse de sphaigne, terreau, terre noire, compost... servant de support aux végétaux choisis en fonction du climat, de l'ensoleillement ou de l'inclinaison du toit.
Nouveauté 2011
La végétalisation des toitures en forte pente...
Il s'agit d'un système de toiture végétalisée extensive pré-cultivée qui est adapté aux couvertures en pente.
Simple à mettre en œuvre, avec un minimum d'entretien, la végétation est déjà en place dans les bacs équipés d'un fond alvéolaire ; cela assure un résultat immédiat et esthétique.
adapté aux fortes pentes
Son domaine d'emploi est prévu pour des inclinaisons de 9 % à 60 %, ce qui ouvre de nouvelles possibilités d'exploitation.
Un système simple
Deux opérations suffisent pour son installation :
- L'étanchéité et le support des bacs sont assurés par la pose des plaques profilées.
- Les bacs pré-cultivés à réserve d'eau assurent ensuite la mise en place de la toiture végétalisée sur la toiture.
Quelques autres avantages
- Pose traditionnelle de l'isolation (par l'intérieur), ce qui permet d'obtenir des performances thermiques supérieures à la RT2005.
- Pas besoin d'étanchéité anti-racine.
- Aucune connaissance spécifique en horticulture n'est requise.
- Assemblage des bacs par simple emboîtement.
Extrait du livre :
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.
A consulter pour en savoir plus.
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