|
RECYCLAGE EAU PUBLIQUE PISCINES et PLUVIALE
Gestion et recyclage de l'eau publique |
L'eau est par définition un bien public, au même titre que l'air dans le sens où c'est un élément essentiel à la vie des terriens qui sont responsables de sa gestion, de sa qualité et de sa répartition finale.
Personne ne peut donc s'arroger la propriété de ce bien basique.
Sachant que l'eau potable ne représente qu'à peine 1 % de l'eau disponible sur la planète et que des millions d'êtres humains n'en disposent pas en quantité suffisante, notre responsabilité est en effet grande de ne plus ni la gaspiller, ni la souiller...
D'où vient l'eau de nos robinets ?
Mieux qu'un long discours, ce shéma représentant le cycle domestiqué de l'eau permettra à chacun de comprendre de quoi il s'agit.
Selon son origine, les 2 types de traitements y sont visualisés.
Où finissent nos eaux usées ?
Une fois utilisée, l'eau se retrouve "souillée" à des degrés divers selon son utilisation (eaux grises, eaux noires).
La plupart du temps, elle est collectée dans un réseau dit "d'eaux usées" et les lois sur l'eau interdisent son rejet dans la nature sans avoir subi au préalable un traitement adapté.
(1) le dégrillage : filtrage granulométrique des eaux usées, à travers une grille à treillis fin.
(2) le dessablage : les graviers et autres corps solides lourds qui se déposent au fond par gravitation puis sont envoyés en décharge.
(3) le dégraissage : les huiles et graisses flottantes sont écumées en surface.
(4) une décantation pendant plusieurs heures fait flotter les matières solides plus légêres et permet de les retirer plus facilement.
(5) une aération (ou suroxygénation) stimule l'action de millions de bactéries (aérobies) qui vont se digérer les matières organiques restantes.
(6) la décantation secondaire permet à ce stade de précipiter et de concentrer les boues résultant du "travail" des bactéries ; elles seront évacuées et traitées selon les normes en vigueur (recyclage comme engrais agricole, mise en décharge ou incinération...)
A ce stade, l'eau peut être rejetée dans le milieu et reprendre un cycle naturel, mais elle n'est pas potable.
Gestion de l'eau publique
La quantité d'eau publique, c'est à dire utilisée par les collectivités territoriales pour ses équipements de loisirs ou l'entretien de ses infrastructures, représente une consommation non négligeable.
Outre son coût, il est abberrant de se dire qu'on lave nos trottoirs avec de l'eau potable !
Pourquoi ne pas réutiliser de l'eau qui a déjà servi, et qui n'est pas ou peu souillée pour ces usages ?
Cette attitude respectueuse des ressources en eau, permet des économies à prendre en compte, et mobilisables sur d'autres postes où elles seront mieux utilisées.
Plusieurs gisements relevant de l'administration des collectivités territoriales existent.
L'eau des piscines
Une quantité importante d'eau est utilisée chaque année pour le remplacement total ou partiel de l'eau des piscines.
Ce sont des milliers de m³ qui jusqu'à présent partaient directement à l'égoût.
Quel gâchis !
Pourquoi ne pas l'utiliser pour laver les trottoirs, routes, véhicules publics...
Ou même, pour l'arrosage public, après décantation à l'air libre pour lui faire perdre son chlore.
Exemples français
Quelques villes ont déjà franchi ce pas :
- Reims, réutilise les 11.000 m³ de la double vidange annuelle de ses 6 piscines pour laver sa voierie.
- Poitiers, fait de même...
- Nevers, ou après le centre technique horticole de la zone des Grands Champs en 2006 équipé de 2 cuves de 22 m³ pour pour recueillir l'eau de pluie des serres municipales et la réutiliser pour l'arrosage des végétaux et l'irrigation de la pépinière municipale, le boulodrome Roger Fonvielle va être équipé à son tour pour alimenter les balayeuses-laveuses de la ville.
Le privé s'y met !
L'hypermarché Carrefour Marzy (près de Nevers) récupère l'eau de pluie de ses 7900 m² de toitures depuis mai 2008.
Le volume annuel prévu est de 5700 m³, qui après filtration seront stockés dans une cuve de 370 m³.
Le réemploi de cette eau concernera les sanitaires et le nettoyage pour le courant et en cas d'incendie.
Le coût du chantier s'élève à 120.000 €
Exemple à l'étranger
La même eau peut servir plusieurs fois à des usages différents, voire au même usage.
Dans les pays développés, certaines industries recyclent déjà leurs eaux qui circulent en circuit fermé.
Le recyclage des eaux domestiques est aussi possible.
Les Japonais, par exemple, ont développé dans les régions où l'eau est rare une technique de recyclage de l'eau domestique des immeubles : ils récoltent les eaux de lavage dans des citernes, les traitent grossièrement et les renvoient dans l'immeuble pour alimenter les chasses d'eau. Ils réduisent ainsi de moitié la consommation.
En menant plus loin cette stratégie, certains ont même imaginé des systèmes où l'eau domestique usée est entièrement recyclée sur place à la suite de traitements poussés, les déchets étant éliminés sous forme de boues humides. La consommation est alors quasi réduite à celle d'eau de boisson et aux pertes par évaporation.
Ce moyen est déjà utilisé dans les navettes spatiales où, par obligation, la même eau doit être utilisée parfois durant des mois.
Les eaux domestiques usées peuvent aussi être réutilisées pour un tout autre usage, notamment pour l'irrigation, après un traitement assez léger.
En Israël, 70 % des eaux d'égout sont ainsi recyclées, après traitement partiel dans des étangs d'oxydation et des réservoirs : elles permettent d'irriguer 20 000 hectares de terres, et de subvenir ainsi au total à plus de 16 % de l'ensemble des besoins en eau d'Israël.
À l'Ouest des Etats-Unis, des villes comme Los Angeles (Californie), Tucson et Phoenix (Arizona) recyclent également une partie de leurs eaux usées ;
Saint Petersbourg en Floride recycle même la totalité de ses eaux, sans rien jeter à la mer ni dans les fleuves, les eaux recyclées servant à irriguer les pelouses et les parcs urbains.
(source CNRS) |
|
|