Ecologie Solutions
FILIERES BIO
Les filières bio : état des lieux et dérives...

Les magasins bios, une nouvelle façon de consommer Phénomène de mode ou tendance lourde, le bio tient le haut du pavé et a le vent en poupe puisqu'en 2013, selon une étude BVA, 75 % des français mettaient dans leur caddie des produits biologiques.
Apanage à ses débuts des Ecolos-gauchos pur sucre..., puis repris comme signe distinctif par les néo-traditionnalistes et les "Bourgeois-Bohème" ou "Bobos", il séduit de plus en plus aujourd'hui le grand public, soucieux de manger sain.
Il sonne en effet à l'unisson de l'écologie, du commerce équitable, de la lutte anti OGM et de l'altermondialisme.


Avertissement : les réserves pouvant apparaître dans ce dossier sur la filière bio ne visent en aucun cas à la disqualifier, mais au contraire à l'aider à ne pas tomber dans les mêmes travers, succés oblige, que les filières industrielles qu'elle souhaite remplacer.

Concernant tout d'abord la seule alimentation, le bio étend aujourd'hui ses gammes de produits aux : cosmétiques, shampoings, gels douche, laits corporels, habits et produits de jardinage naturels...
Le seul fait qu'il était souvent réservé à des privilégiés, n'était-il pas avant tout sa vraie limite ?
Les choses évoluent, puisque de plus en plus de grandes surfaces proposent des rayons entiers de produits bio, allant même jusqu'à créer leur propre marque bio... et de nouvelles chaînes exclusivement bio se répandent partout.

A noter malgré tout que le prix des produits bio reste encore entre 10 à 30 % plus cher, et parfois bien plus (57 % sur un panier de 14 produits d'après une enquête de Que-Choisir), que l'équivalent en traditionnel (issu de l'agriculture raisonnée) de bonne qualité gustative.
Cela est expliqué aux clients par des rendements plus faibles, un coût d'exploitation souvent supérieur et le prix à payer pour la certification biologique.

Quelques chiffres
La vente de produits bios a atteignait 23,1 milliards d'euros en 2004.
Ce chiffre impressionnant ne représente pourtant seulement que 3,52 % des échanges de produits agricoles dans le monde (652 milliards d'euros).
Les produits certifiés bios sont issus de 32,3 millions d'hectares de culture en 2007, 31 millions en 2005, contre 26 millions en 2004, ce qui représente une belle progression (dont 540.000 hectares en France).
Le nombre d'agriculteurs bio a été multiplié par 3 en 10 ans avec 1,2 millions d'exploitations certifiées bio en 2007.
Dans les 27 pays de L'Union Européenne 188.158 exploitations agricoles bio sur 7,2 millions d'hectares, toujours en 2007.

En Occident, la consommation de produits bio est en hausse de 9 % sur la même période, l'Europe restant le premier marché du monde (11,4 milliards d'euros en 2004) et l'Allemagne le premier pays consommateur (3,5 milliards d'euros) devant l'Italie (2,4 M€), la France (1,9 M€) et l'Angleterre (1,7 M€).
Si l'on ramène la consommation bio par habitant, c'est pourtant la Suisse qui se distingue avec 107 euros par habitant consacrés annuellement à ces produits.
A titre de comparaison, le second (Danemark) passe à 51 euros, l'Allemagne et l'Italie à 42 euros et la France à 31 euros.
L’agriculture biologique ne représente en France - pourtant premier producteur agricole de l'Union européenne - que 1,8 % des surfaces cultivées et 70 % des produits bio consommés dans l'Hexagone sont importés.

Un marché mondial
Les leaders mondiaux du bio sont :
- Whole Food,
- Wal Mart,
- Bio-Coop, Bio-Monde et Satoriz en France.

Bio et environnement
Le retour à des pratiques agricoles vertueuses n'est pas sans conséquences bénéfiques pour la qualité de l'eau et la santé publique !
"En Bavière, de 30 à 40 % des exploitations se sont reconverties dans l'agriculture bio", explique le Dr Lylian Le Goff, responsable de la mission biotechnologies de France Nature Environnement.
En moins de 20 ans, le Land a retrouvé une qualité d'eau pure, indemne de nitrates et de pesticides.»

Un monde bio
Bien entendu tout le monde aimerait manger des aliments à la fois préservés de produits toxiques pour la santé, et en retrouvant les goûts des aliments d'autrefois, avant l'agriculture extensive.
Le monde bio a cependant un prix que le consommateur des pays riches n'a pas forcément la possibilité de payer.
Qu'en penser, quand une grande partie des pays dits : "en voie de développement" tels que l'Inde, la Chine et une grande partie de l'Afrique ne rêveraient tout simplement que de manger tout court !
Qu'en penser aussi par rapport à une consommation locavore (*) lorsqu'on sait, pour ce qui concerne la France, que plus de 80 % des produits bio qui y sont consommés proviennent de l'étranger (et même 100 % pour certains d'entre eux) et que l'importante plus value à la vente que représente l'étiquette bio, est une tentation suffisament puissante pour que des produits issus de l'agriculture traditionnelle se retrouvent bio en passant la frontière !
Le débat reste donc ouvert sur un système, qui a aujourd'hui autant de détracteurs que de partisans.

(*) Le mouvement "locavore" encourage les consommateurs à acheter des produits frais et de saison produits par des agriculteurs ou producteurs locaux ; Le terme « locavore » a été inventé par l'anglaise Jessica Prentice qui à San Francisco en 2005 à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, a proposé aux résidents locaux de manger seulement les aliments cultivés ou produits à l’intérieur d’un rayon maximum de 160 kilomètres.

Les limites du bio
Assurer au consommateur qu'il n'a pas été ajouté de produits dangereux pour sa santé, lors de la culture et de l'élevage des produits bio ne suffit pas !
En effet ce dernier n'est pas assuré que les produits estampillés "bio" sont indemnes de la pollution auquel n'importe quel être vivant qui respire, boit, tire ses ressources de la terre est aujourd'hui exposé !
Le seul fait de pousser dans de l'air pollué, et de "bénéficier" des pluies de notre planète représente des sources de pollution importantes, dont les producteurs bio ne peuvent s'affranchir.
Vous nous direz que ce sont les mêmes que celle du jardinier amateur !
Oui, mais en revanche il ne paie pas les produits de son jardin au prix fort...

Usage du cuivre et de ses dérivés
Le cuivre et ses dérivés : sulfate ou l’hydroxyde de cuivre est naturellement présent dans la croûte terrestre sous forme minérale, à des concentrations relativement importantes.
Ce métal est connu depuis la haute Antiquité, pour ses propriétés antiseptiques et la « bouillie bordelaise », mélange de chaux et de sulfate de cuivre, a été inventée en 1855 par un botaniste bordelais, Alexis Millardet.
Elle protége efficacement les vignes du mildiou et de l’oïdium, mais sous d’autres formes, le cuivre est aussi utilisé comme pesticide dans les cultures maraîchères (pommes de terre, tomates, cucurbitacées…), l’arboriculture, ou même celle du houblon.

Réglementation de l'usage du cuivre en bio
La Commission européenne a voté le 27 novembre 2018 la nouvelle dose maximale de cuivre autorisée en agriculture à 4 kg/ha/an lissée sur 7 ans.
Une réglementation qui s’appliquera à compter du 1er février 2019 tant en agriculture conventionnelle qu’en agriculture bio. Le point de vue des organisations professionnelles de cette filière n’a donc pas été retenu et de nombreux producteurs bio risquent d’être mis en difficulté dans les années à venir, en cas de pression sanitaire forte, car ils n’auront plus les moyens de lutter efficacement contre les maladies fongiques et bactériennes, à l’inverse des agriculteurs conventionnels qui pourront se rabattre sur les molécules de synthèse.
Une situation qui risque de conduire certains d’entre eux à renoncer à la certification bio et à retourner vers un mode de production moins respectueux de l’environnement.

Risques liés à l'usage du cuivre
Comme il ne pénètre pas dans la plante, le cuivre est vite rincé et les années de forte pression de l’oïdium ou du mildiou nécessitent de nombreux traitements pour protéger les récoltes.
Or le cuivre, même s’il s’agit d’un oligoélément, n’est pas biodégradable et s’accumule dans le sol et selon l'Inra : « Des concentrations excédentaires en cuivre ont des effets néfastes sur la croissance et le développement de la plupart des plantes, sur les communautés microbiennes et la faune des sols », c'est ainsi que depuis 2015, le cuivre et ses composés sont inscrits sur la liste des « candidats à la substitution » ce qui signifie qu’ils sont « particulièrement préoccupants pour la santé publique ou l’environnement » et que des alternatives doivent leur être trouvées.
C'est pourquoi, comme tous les produits phytopharmaceutiques, l’homologation du cuivre au niveau européen est soumise à une réévaluation régulière tous les 7 ans. dans ce cadre, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a été chargée de dresser un état des lieux des connaissances scientifiques en matière d’éventuels problèmes de santé, d’écotoxicité et de comportement de la substance active « cuivre » dans le sol.
Finalisé en décembre 2017, le rapport de l’Efsa est une synthèse des travaux de l’Anses et de l’UBA (agences scientifiques de la France et l’Allemagne, deux États membres rapporteurs sur cette question).
Il en est ressorti que les effets phytotoxiques du cuivre pour l’environnement, la faune aquatique, les mammifères et la vie des sols, sont présents dès lors que leur capacité d’absorption est dépassée.
L’Efsa pointe également les risques sanitaires courus par les agriculteurs dont la surexposition chronique peut entraîner des accumulations dans le foie et les reins, ainsi que des irritations oculaires.
L’agence recommande ainsi aux opérateurs et à ceux qui travaillent dans des champs déjà traités de porter des équipements de protection.
Mais de nombreuses questions sont restées sans réponse, faute de données disponibles, notamment sur les risques pour les abeilles. Plus inquiétant encore, « l’évaluation des risques pour les consommateurs n’a pas pu être finalisée étant donné que les essais de résidus dans le cadre des bonnes pratiques agricoles (BPA) sur les raisins, les tomates, les cucurbitacées à peau comestible et les cucurbitacées à peau non comestibles étaient manquants ». Des lacunes d’autant plus regrettables que le cuivre est le pesticide le plus souvent retrouvé dans les aliments bio.

L'alternative aux circuits de distribution bio alimentaires : les AMAP
Ce sont les Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne qui ont été créées pour favoriser l'agriculture paysanne et biologique en opposition à l'agro-industrie.
Le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci : fruits, légumes, oeufs, fromage, volaille, viande... à un prix équitable et en payant par avance.
La création d'une AMAP naît en général de la rencontre d'un groupe de consommateurs et d'un producteur qui établissent entre eux un contrat saisonnier (2 saisons de production : printemps/ été et automne/ hiver) suite dans la page sur les Amap).
C'est un circuit court, local et équitable, économiquement intéressant à la fois pour le producteur et le consommateur qui n'arrange pas forcément les magasins bio qui voient ainsi des consommateurs bio échapper à leur circuit de vente.

Vigilance des consommateurs
Le succés grandissant des produits de beauté bio est du à la prise de conscience des dangers potentiels de certains conservateurs utilisés dans les cosmétiques classiques. Les ventes de ces produits bio, avec ou sans label, mais présentés sans parabênes et phénoxyéthanol se sont envolées !
Les autorités de contrôle se sont donc intéressées à l'étiquetage, la composition et la qualité microbiologique de ces nouveaux produits.
Résultats : même si dans l'ensemble c'est satisfaisant, certains fabricants n'hésitent pas à prendre des libertés en matière d'étiquetage.

Une enquête réalisée en 2008 par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) fait ressortir cependant que certains de ces produits ne sont pas au-dessus de tout soupçon.
En effet, sur les 28 analysés en laboratoire :
- 6 censés être exempts de paraben présentaient des traces de méthylparabène, à hauteur de 0,01 à 0,04 %,
- 1 présenté comme "sans conservateurs", en contenait tout de même sous forme de sels d'acide benzoïque ou d'acide sorbique, même si les teneurs relevées étaient de « 20 à 60 fois plus faibles que les limites autorisées par la réglementation » !
- des crêmes « bio » présentaient des traces de méthylparabêne et de phénoxyéthanol.

En revanche, cette absence de conservateurs ne semble pas altérer la qualité microbiologique des produits selon les analyses de l'Afssaps et de la DGCCRF.
Deux exceptions cependant :
- un produit a dû être retiré du marché (H² biO Hygiêne Intime de la société H²O),
- un second, dont la composition ne suffisait pas à garantir une protection microbienne pendant la durée prévisible de son utilisation, a fait l'objet d'une remarque de la part de l'Afssaps.

Au final, la DGCCRF s'inquiête surtout d'une dérive en matière d'étiquetage puisque certains fabricants mettent en avant « l'absence d'un conservateur particulier, alors même que le produit en contient d'autres », ce qui aboutit à une désinformation malhonnête du consommateur visant à le tromper sur la composition réelle du produit.

En conclusion, la meilleure façon de connaîtrer la qualité de ce que vous achetez est de devenir "expert" en déchiffrage de composition des étiquettes, ce qui implique une connaissance minimum des noms techniques des principaux composants.

La vérité sur les cosmétiques
Le livre de Rita Stiens "La Vérité sur les Cosmétiques" est devenu une référence.
La journaliste y épingle vigoureusement les industriels de la cosmétique en estimant qu'ils n'ont fait aucun progrès sur la composition de leurs produits ; pire, sous la pression populaire, ils ont supprimé certains composants, comme le paraben, mais les ont remplacés par de la chimie encore plus agressive : composés organohalogénés et libérateurs de formaldéhyde (deux conservateurs très durs), substances colorantes, colorants capillaires, conservateurs et filtres UV à effet hormonal.
Bien sûr, les grands noms de la cosmétique surfent à fond sur le "greenwashing" en apposant des mentions «sans» sur leurs emballages ; rien de vraiment nouveau donc sous le soleil des géants de la cosmeto traditionnelle.
Mais ce que nous dénonçons depuis des années - quitte à nous faire quelques ennemis dans la filière bio, trop souvent intégriste avec les autres mais tellement grégaire - ce sont les colorations capillaires dites "végétales ou naturelles", Les 3 chênes, Phytocolor, Martine Mahé ou Beliflor, qui ne passent pas les tests avec succès et sont pourtant vendues en magasins bio.
Même constat pour les crèmes contre les taches de vieillissement : pas vraiment efficaces et objet d'études de matières insuffisantes.
Voici quelques marques mises à l'index par la journaliste :
Avène, Lierac, Biotherm, l’Oréal, Elisabeth Arden, Garnier, Nivea, Vichy, Roc, La Roche-Posay, Kiehl’s, Yves Rocher, Caudalie, The Body Shop, Lush (à chaque fois, un produit testé seulement)...
Et quelques autres acceptables :
Gamarde, Monoprix bio, Melvita, Yves Rocher Culture bio, Weleda, Cattier, Florane, Dr Hauschka, Logona, Farfalla (à chaque fois, un produit testé seulement).

Le bio, trop cher
Une enquête d'UFC-Que Choisir révèle que les produits bio en grandes surfaces à marque de distributeur, coûtent beaucoup plus cher que les mêmes produits classiques à marque distributeur, sans que cela soit justifié.
A titre d'exemple : un panier bio de 14 produits est 57 % plus cher que le même panier non bio.
L'association estime que ces prix « frisent l'indécence » et dénonce les marges des distributeurs.
D'autant plus que les pouvoirs publics se sont engagés à encourager l'agriculture biologique dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

OGM dans le bio ?!
L'adoption le 12 juin 2007 d'un nouveau règlement européen par les ministres de l'agriculture autorise désormais la présence d'OGM dans ces produits pour peu qu'ils n'en contiennent pas plus de 0,9 % !
Cette directive a provoqué la colère des producteurs bio français ainsi que les interrogations d'Alain Juppé, le premier et fugace ministre de l'écologie...

Lettre ouverte à nos députés européens
Madame la Députée européenne, Monsieur le Député européen,
J'ai découvert avec inquiétude le projet de nouveau cahier des charges européen pour l'agriculture biologique approuvé par le Conseil des Ministres de l'Agriculture du 19 décembre 2006. Ce nouveau cahier des charges pour l'agriculture biologique est à de nombreux points de vue inacceptable et représente une véritable régression par rapport au cahier des charges actuel tel que défini dans le règlement 2092/ 91 : l'utilisation de substances chimiques de synthèse n'y est plus clairement interdite ; la pollution des produits bio par des OGM y est tolérée jusqu'au seuil de 0,9 % (soit 9 grammes par kilo !), comme pour les produits de l'agriculture conventionnelle ; le développement de cahiers des charges bio, nationaux ou privés, plus stricts et plus adaptés aux régions que le nouveau cahier des charges européen "laxiste", n'y est plus autorisé.
Les deux premiers points constituent la négation même de la spécificité des produits de l'agriculture biologique ! En effet, quel sera encore l'intérêt d'un produit bio, pour le consommateur, s'il devient notoire qu'il contient - comme tous les autres - des résidus de pesticides et/ou des OGM ?
Pour toutes ces raisons, je m'associe à la demande de Nature & Progrès, et d'autres associations représentatives du secteur bio européen, pour exiger une révision en profondeur, dans un sens plus strict, du projet de cahier des charges, afin de le rendre plus conforme aux attentes des consommateurs et des producteurs bio.
La Commission agriculture du Parlement européen, puis le Parlement européen réuni en session plénière, seront appelés dans les prochaines semaines à remettre un avis sur le projet de nouveau règlement.
J'ose espérer que vous tiendrez compte de l'inquiétude légitime de vos concitoyens au moment où vous serez appelé à vous prononcer sur ce texte inacceptable.
Je vous prie de recevoir, Madame la Députée, Monsieur le Député, l'expression de mes salutations respectueuses.
A.B
Pétition sur cet appel


Forum...
Pour ceux qui auraient tendance à penser que nous sommes un peu durs avec ce qu'est devenu le réseau Biocoop, nous joignons ce lien de notre collègue Décroissance.info :
www.decroissance.info/Histoire-d-une-mauvaise-rencontre
ou celui de Danactu-resistance
danactu-resistance.over-blog.com/article-biocoop-le-reseau-peut-il-perdre-son-ame
Ils y sont largement souvent moins modérés que nous...
Et le problème ne semble pas dater d'aujourd'hui, puisque les plus anciens messages remontent à juillet 2006.
Ensuite, à chacun de se faire son opinion sur le sujet.

Etant moi-même engagé dans la défense de l'environnement (à une toute petite échelle), je tenais à vous féliciter et surtout à vous remercier. On apprend toujours de nouvelles choses !
Cela dit, je souhaitais également vous faire part d'une réflexion qui est mienne concernant le bio : la confusion entre la préservation de l'environnement et l'utilisation de produits biologiques n'a pour moi que peu de choses en commun.
Le "bio" utilise auprès des consommateurs des techniques dites de "green-washing" (écoblanchiment en français).
Pourquoi un jus de fruit bio serait-il forcément bénéfique pour la planète, lorsque les oranges viennent d'Amérique du Sud, sont mises en bouteille en Allemagne dans des bouteilles d'Europe de l'Est, expédiées en Espagne pour être revendues en France ?
Je ne dis pas que le bio est nécessairement mauvais. Je sais que les pratiques de culture sont normalement plus respectueuses du sol que les cultures intensives... Le produit sera normalement meilleur pour la santé du consommateur. Enfin, pour le bio français (les autres pays ont-ils les mêmes exigences de fabrication et de contrôle ?).
Mais je persiste : le seul "bio" respectueux de l'environnement est celui fabriqué près de chez soi. Et je mets en balance la salade non bio du paysan de ma région et la farine de quinoa bio du Mexique.
Et je ne parle pas des produits étiquetés "bio" mais dont seule une partie des composants est réellement bio... Ou des tomates "bio" que l'on trouve en plein hiver dans les boutiques bio. Ni du fait qu'associer "consommer bio" à "protéger l'environnement" crée une marche perçue comme trop difficile à franchir.
Vous l'aurez compris j'espère, je ne suis pas contre le bio, au contraire. Mais je reste opposé à l'association automatique du bio et de l'environnementalement responsable.
Comme toute personne concernée par la protection de l'environnement, l'éducation du consommateur reste une priorité. C'est à nous de les éclairer du mieux possible sur les impacts liés à nos habitudes de vie. Ce que vous faites très bien avec les emballages autour du pain (moi-même, je ne pensais pas que l'impact était aussi lourd).
Quoiqu'il en soit, je persiste à trouver votre site très bien fait, et surtout très utile. Continuez SVP !

S.M

Il y a un truc que je comprends pas dans les propos opposés par Biocoop suite à l'enquête réalisée en été 2010 par l'association Familles Rurales. Elle établit que les prix des fruits et légumes bio sont 70 % plus élevés en moyenne que celui des produits « conventionnels ». Biocoop répond que : "le prix du bio ne peut pas baisser au stade de la production car, s'ils baissent, dans les conditions actuelles de leur cahier des charges, les agriculteurs bio verront leur revenu baisser. La seule solution pour baisser les prix à la production est d'augmenter les rendements à l'hectare des productions bio, c'est à dire la productivité." Je veux bien, mais alors pourquoi lorsqu'on interviewe les producteurs bio, dans le cadre d'émissions valorisant cette filière, ils déclarent qu'en moyenne, après une chute de production au moment de leur reconversion, ils retrouvent ensuite des productions comparables à ce qu'ils obtenaient avant en agriculture traditionnelle ?
Où est la vérité ?

Jean F. (agriculteur raisonné qui aimerait comprendre)

Biocoop... prise de conscience sur l'eau en bouteille !
Biocoop est la première à se mettre en accord avec des principes écologiques pourtant basiques en retirant, à l'occasion de la semaine de réduction des déchets, les bouteilles plastiques de ses linéaires.
Certains magasins du réseau (mais espérons que tous suivront) ont décidé de remplacer leur offre de bouteille d'eau en plastique par des systèmes de filtration (carafes *, filtres sur robinet *, osmoseurs).
C'est un progrès de mettre fin à cette aberration écologique qui créait entre autres 70 tonnes de plastique de déchets sans parler de l'énergie grise gaspillée et des pollutions collatérales en amont.
Mais la logique économique a la vie dure et certains magasins de l'enseigne, estiment ne pas vouloir supporter un eventuel manque à gagner.
Cela permettra à chacun de trier entre les gérants de l'enseigne qui sont écologiquement engagés et les épiciers qui surfent sur la vague du bio...

Paul de Haut
* L'intérêt éconologique de ces dispositifs reste à vérifier (voir dossier : Filtration de l'Eau)

Compte-tenu des prises de positions courageuses de M. de Haut sur Biocoop, je comprends beaucoup mieux pourquoi ses livres ne sont pas "disponibles" dans ce réseau. Inutile de dire que je partage largement ses craintes et son indignation après avoir consulté tout ce qui traîne sur Biocoop car nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas être d'accord sur ce qu'est devenu cette "coopérative". Les ouvrages de ce monsieur sont pourtant des références dans plusieurs domaines touchant à l'habitat écologique et aux conséquences des pollutions domestiques.
Cette mise à l'index est malheureusement coutumiêre de l'enseigne incapable de se remettre en question : "Le poète a dit la vérité, il doit être exécuté...".

Héloïse

Mon Biocoop plus commerçant qu'écolo.
Suite à votre annonce du retrait de la vente des bouteilles d'eau en plastique chez Biocoop, j'ai voulu vérifier si celui de ma zone avait passé le pas. Les masques sont tombés, puisque l'eau en bouteille y est encore vendue avec un pannonceau "à utiliser avec modération". C'est vraiment se foutre de la G... du monde. J'en ai un peu marre des faux "militants" écolos. C'est bien la peine de faire la leçon à tout le monde quand on donne plus d'importance à son tiroir-caisse qu'à ses "soi-disant convictions"... et dire que j'ai acheté chez eux pendant des années, sans compter les manifs et les pétitions... Je suis dégoûté... J'ai vraiment l'impression de m'être fait avoir.
Alexis R.

Biocoop... les dérives !
Je ne pense pas que vous me publierez car je vais être iconoclaste en dénonçant des pratiques qui concernent un symbole sacré de la distribution bio !
J'ai d'ailleurs parié avec ma copine que ce post ne passera ou ne restera pas sur votre page consacrée au bio !
Bon, je me lance quand même, on verra bien.
Super idée que cette chaîne de distribution de produits bio, historiquement pionniêre et voulant conjuguer éthique bons produits et commerce.
J'ai moi-même été un des premiers clients et c'est vrai que c'était plutôt sympa, on était entre nous, "les élus du combat écologique", les purs, etc.
Seulement, au fur et à mesure de son développement, Biocoop a laissé s'installer des produits qui n'ont rien à voir avec la sphère bio, en proposant dans ses rayons : des ingrédients, appareils, pierres magiques, formulations, ouvrages... qui relèvent plus de la médecine Parallèle et de l'obscurantisme que de la distribution de produits sains issus de l'agriculture biologique.
Beaucoup de sympathiques gérants ou vendeurs(euses) de l'enseigne, n'hésitent d'ailleurs pas à prodiguer des conseils thérapeuthiques à leurs clients sans avoir étudié ni la médecine, ni la pharmacie ou même l'herboristerie !
Pour compléter le tableau, Biocoop met gratuitement à la disposition du public un petit journal, qui est avant tout un énorme fourre-tout qui intercale quelques articles intéressants au milieu de publicités commerciales qui font la promotion de tous ces produits miracle, services, talismans, appareils, stages... et autre attrape-gogo sans aucun fondement scientifique et profitant de la crédulité ou du désarroi des gens.
En tant que médecin et éco-citoyen de longue date, je ne suis pas d'accord sur ce mélange des genres et attire l'attention des responsables sur les conséquences de telles dérives.

Docteur G.R.

Le réseau bio Satoriz met également à la disposition de ses clients "Sat'Infos" un journal avec des dossiers, des recettes, des explications, des conseils. Contrairement à Bio-contact distribué entre autre chez Biocoop, il n'y traîne aucune publicité ou prosélitisme pour les officines exploitant la crédulité ésotérique des clients du bio, déjà enclins à tomber dans ce travers. Voilà donc une enseigne qui a su garder un minimum d'éthique dans sa communication.
Isabelle C. (Annecy)

C'est en qualité de spécialiste de l'écologie consumériste que j'aimerais donner à mon tour mon avis sur les dérives sectaires de la communauté bio.
Pourtant, quel beau challenge que de vouloir fournir à la population des produits sains issus de l'agriculture biologique !
Si la démarche était très courageuse au départ, la réalité actuelle ressemble quelquefois plus à une filière mercantile verte qui n'a rien à envier à celle qu'elle souhaitait remplacer.
Ne reste le plus souvent que la manipulation économique du public au profit de charlatans, d'illuminés, d'opportunistes alternatifs, de produits ou d'escrocs parasites.
Ne parlons même pas des fabricants et distributeurs traditionnels qui hier encore n'hésitaient pas à nous vendre ce qui les arrangeait, sans aucun souci éthique, qualitatif ou écologique et qui aujourdhui axent leur marketing sur le "Green-Washing".
Cela m'amène à me poser quand même quelques questions sur ce qu'est devenu le mouvement bio.
Là où le paradoxe est à son comble, c'est que la plupart des enseignes bio auprès desquelles j'ai enquêté mettent en avant un cahier des charges draconnien sur le choix des fournisseurs et des produits qu'ils distribuent.
Il semblerait donc que pour le moins il y ait des gens qui ne fassent pas correctement ce travail de sélection et d'autres que soient particuliêrement aveugles.
Comment peut-on retrouver dans les rayons de ces "commerçants si éthiques" des gris-gris, soins, livres ésotériques, capteurs d'ondes, produits miracle de toute sorte ?
Plus grave, on trouve dans la plupart de ces boutiques le magazine gratuit "Biocontact" (216.000 exemplaires) qui fait la promotion directe ou indirecte pour trop de ces arnaques alternatives - j'entends scientifiquement parlant, le côté commercial étant encore un autre problème...
Les responsables de magasins interrogés le justifient ainsi "Parce que nos clients nous le demandent."
Combien de lecteurs avec un profil anxiogêne établi, à force de lire à l'envie ces sollicitations, risquent de basculer du côté de l'irrationnel.
Quelle est alors la responsabilité de chacun des maillons de ces chaînes participant au prosélitisme de thèses et produits peu en rapport avec les fondamentaux de l'agriculture biologique ou bio-dynamique ?
Or les études sur le sujet établissent que dès la barrière du rationnel franchie chez ce type de personnes, il y a un réel risque d'amplification, puis de dépendance.
Pourquoi ne pas répondre à ce besoin d'information périodique des clients avec une sorte de "Que-Choisir" bio, payant et sans publicité.
Resterait tout de même à prendre toutes garanties pour que les articles ou bancs d'essais réalisés soient étayés scientifiquement et sans complaisance.
Le très emblématique et très engagé Biocoop n'échappe malheureusement pas à cette dérive !
C'est très préoccupant, pour l'avenir de ce type de coopérative militante qui a fondé sa réputation sur le refus de l'exploitation mercantile de l'homme.
Mais ceci est un autre débat, que je n'aborderai pas aujourd'hui.

P. de Haut.

Un grand merci à ce portail qui ose enfin aborder le sujet tabou des dérives des enseignes bio. François et moi militons dans le mouvement bio depuis plus de 15 ans et approvisionnons une Amap avec le fruit de nos efforts pour cultiver simple, vrai et naturel. Nous sommes également choqués par certains produits que nous trouvons de plus en plus souvent sur les étagêres des enseignes citées, autant que par les publications et petites annonces qui y sont distribuées. Nous y ajouterons "FémininBio", qui se vante d'être le N°1 du secteur et qui n'a rien à envier aux magazines féminins pro-consommation publiés par les grands groupes de presse capitalistes. Le bio est à deux doigts d'enfin réussir à faire changer des modes de consommation qui ont prouvé leurs limites et leurs dangers. Ne gâchons pas tout en tombant dans un fonctionnement d'officine et soyons assez adultes pour balayer devant notre porte...
Marie et François S.

Rien à retrancher sur les réserves évoquées dans ce forum, je ne répéterai donc pas les arguments développés contre les dérives des enseignes bio et la prose qui y est distribuée. Je joins ma voix pour demander, exiger même qu'on ne puisse y trouver que des produits issus de l'agriculture biologique, et rien d'autre. Personnellement, j'avoue que cet environnement où l'on mélange les genres me met mal à l'aise. Je ne comprends même pas que ce ne soit pas apparu comme évident à ces réseaux alternatifs. Pour ma part je souhaite que le plus grand nombre fréquente ces circuits comme nos parents le faisaient pour les marchés, il y a encore quelques années. Bravo à ce site de permettre d'exprimer ces mises en garde car ailleurs c'est un sujet tabou interdit de publication.
C'est pourtant sur les sites bio en premier lieu qu'il devrait y avoir ce débat.

Stéphanie L.

Au secours, ma Biocoop se transforme en supermarché !
...Bien sûr, c'est super pratique. Hier, après avoir découvert avec ébahissement l'agrandissement soudain de ma déjà plus si petite Biocoop, j'en ai profité pour acheté une brosse à cheveux, une veilleuse pour mon fils, puis j'ai parcouru avec envie le rayon livre et celui sur les peintures...
J'ai halluciné devant l'immense rayon "santé" (avons-nous véritablement besoin de tous ces compléments alimentaires pour être en bonne santé?) et j'ai frôlé l'évanouissement (j'exagère ? Bon, un petit peu) devant le rayon gâteau, pâtisseries, cochonneries...
Comme quoi, on peut maintenant consommer "bio" sans rien revoir à son mode de vie.

B.B

Bio pas logique !
"On creuse sa tombe avec ses dents" clament haut et fort, ceux qui prônent l'ingestion des bons produits plutôt que la « mal bouffe » dont un irréductible moustachu se fait le pourfendeur officiel : un pied dans la bouse, la pipe à la bouche et le cul sur le monde !
Et le mouvement écolo de s'engouffrer sous sa blouse pour y vanter l'agriculture Bio et y tisser ses réseaux !
Il n'y a pas que du faux dans la démarche, dont acte !
Il est pourtant facile de taper sur la grande distribution, en oubliant trop vite que c'est elle qui, malgré les petits et gros travers de sa logique financière, a donné au plus grand nombre accès à un choix important de produits et à un pouvoir d'achat augmenté !
Cependant, comme souvent : à une réflexion sensée succèdent des pratiques douteuses :
La filière du Bio n'est pas complètement crédible, puisqu'elle a établi un cahier des charges drastique, en amont de sa filière, ne voulant pourtant pas admettre que ce n'est pas suffisant, et qu'au bout de la chaîne, ce que mangent les consommateurs doit être irréprochable, et donc contrôlé avec la dernière exigence !
- Le Bio est plus cher, d'environ 30 % à 50 %, et il ne devrait souffrir d'aucune faiblesse de qualité ; au contraire, cette plus value tentante pour des distributeurs sans scrupules, rend trop facilement « bio » des produits cultivés intensivement.
- Le Bio n'est pas français , puisque à ce jour, ses produits sont importés pour près de 80 %, d'Italie et d'Allemagne pour l'essentiel, et ce n'est pas vraiment une garantie, quand on sait les divers trafics et blanchiments qu'un petit périple dans notre belle Europe peut permettre !
- Le Bio n'est pas sûr, car les processus de culture et de conservation de cette filière aboutissent quelquefois à des produits nocifs pour la santé ; c'est en tout cas ce qu'à plusieurs reprises, ont dénoncé des enquêtes engagées par les associations de consommateurs ! Plusieurs scandales récents les ont malheureusement confirmées.
C'est tout de même un comble !
Bien entendu, je reste un inconditionnel de la bonne bouffe et des produits du terroir.
Bien sûr, j'achète des produits Bio de temps en temps.
Mais je dois avouer que j'ai plus confiance, dans les « filières qualité » ou Bio des grandes surfaces, car je sais que leurs produits sont contrôlés rigoureusement avant de m'être proposés à la vente.
De plus, certains distributeurs, n'ont pas attendu la mode Bio pour mettre en place des « filières qualité», dont les cahiers des charges n'ont rien à envier à celle du Bio, et où ces producteurs, éleveurs ou pêcheurs voient leur effort qualitatifs récompensés dans ce partenariat innovant.
Cela me rappelle, le cas d'une porcherie à l'ancienne qu'un couple d'éleveurs nivernais voulait agrandir et mettre aux normes européennes, prés de chez moi ; une association "écolo" soutenue par quelques politiques locaux mal avisés et opportunistes ont tout fait pour les en empêcher. Ces exploitants avaient pourtant les surfaces nécessaires à la fois pour produire sur place la plus grande partie de l'alimentation, sous forme de céréales et d'y épandre le lisier résiduel !
Et bien non, tout ce beau monde, amateur de cochon, comme je le suis moi-même, préférait en consommer venant d'on ne sait où dans la grande Europe, alimentés, on ne sait comment, transportés et abattus dans des conditions incertaines.
La démarche Bio est fondée, mais sa filière ne construira un développement durable, qu'en faisant le ménage dans ses rangs et ses pratiques, et en donnant les moyens aux consommateurs d'être complètement rassurés sur la qualité finale des produits.
Saura-t-elle le faire avant de se laisser damer le pion par les grandes surfaces ?

Paulus.

Que c’est bio la vie !
Si l’on considère que la FAO avait déjà déclaré, dans un moment de cynique lucidité, que la planète pouvait nourrir l’entièreté de sa population en culture biologique, puis que dans la ligne, l’ONU vient de suggérer que la production alimentaire mondiale pourrait doubler en dix ans grâce aux techniques naturelles de l’agroécologie dispensée de chimie et de pesticides, on ne peut qu’en conclure que nous avons été abusés depuis plus d’un demi-siècle, le temps nécessaire pour une intoxication inutile de nos paysages, de notre biodiversité et de nos corps.
Recourir au vocâble bio, c’est faire acte de blanchiment vert. Ils ont pourri notre nourriture pour nous la restituer propre comme un privilège. C’est absolument facho et antidémocratique.
Il faut retrouver les vraies valeurs et en finir avec cette inversion orwellienne de la réalité imposée par des fabricants de mort qui s’annoncent comme des producteurs de Vivant ! En ce cas, ne conviendrait-il pas de militer pour la suppression de la mention bio (AB) parce que la Nature est bio par définition et que c’est la condition naturel d’un produit de la terre et du terroir et d’exiger, en revanche, l’apposition sur tous les produits « industriels » de l’agriculture chimique (AC) les mentions « trafiqué, suspect, susceptible de nuire à votre santé et à votre environnement ! »
Bien sûr que je suis favorable au recours du bio, mais je suis aussi conscient que c’est une réinvention perverse de l’économie verte. Mes grands-parents mangeaient bio comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Il a donc fallu passer par la case « poison chimique » pour retrouver le naturel et le baptiser biologique. Existerait-il des végétaux non biologiques ?
Un certain nombre d’agriculteurs ayant peu ou prou abandonné le chimique et opté pour l’organique sont du type nouveaux Cathares. Ils se font plaisir en tenant un discours moralisateur mais le bio n’est pour eux qu’une nouvelle cible. Aucune dévotion, aucune sincérité n’y préside. C’est le coup du saint derrière lequel préside seulement l’appât du gain.
J’ajoute que le bio est toujours équivoque puisque nos sols sont empoisonnés d’un cocktail de 100.000 molécules irréversiblement perdues et irrattrapables. Quand on connait un tant soit peu les interdépendances écosystémiques, on sait qu’il n’y a pas de cloisons étanches dans la Nature. J’ai un potager bio et mon voisin vient d’épandre un herbicide systémique : dois-je assassiner ce con et aller en prison à vie ? Où est la démocratie si pour ne pas manger de la merde il faut mener des enquêtes oiseuses, lire des étiquettes illisibles et payer un gros prix.
Et puis… Au-delà des effets d’annonces auxquels se doivent la FAO, l’ONU et autres entités à double jeu, pensez-vous que l’on va pouvoir nourrir 10 milliards de sapiens avec des produits du sol cultivés naturellement, selon les usages d’un temps pas si ancien (années 1960) où nous étions 2 ou 3 milliards ? Presque toutes les terres fertiles sont occises et il ne nous reste plus qu’à cultiver des horreurs transgéniques ou de la pathologie vivante hors-sol, hors-saison et hors-raison pour assurer la sécurité alimentaire à telle multitude de bouches, y compris celle du milliard de gens qui crèvent la dalle et ont d’autres soucis que de lever le petit doigt en l’air sur des marchés snobinards de connards privilégiés.
Avant de nous plaindre sur la bouffe mortelle, il ne fallait pas sombrer dans ce putain de capitalisme, dans un système où l’on n’hésite pas à spéculer sur les sols, les famines et les sécheresses. Et surtout : il ne fallait pas surpleupler la planète ! Quand on est cinquante dans un ascenseur prévu pour douze, on ne se plaint pas s’il se casse la gueule. Nous sommes donc plus ou moins condamnés à ingérer de la bouffe mortelle.
Sauve qui peut !
Michel Tarrier
Écologue, écosophe, polémiste

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