Ecologie Solutions
INCINERATION DECHETS MENAGERS
les incinérateurs à ordures

Les incinérateurs à ordures à l'origine d'importantes pollutions...Quelques chiffres
- Il y a déjà 128 incinérateurs de déchets en France (pas mal pour 95 départements !)
- 40 % de nos déchets y sont incinérés,
- plus de 6 millions de Franciliens, soit 56 % de la population, résident dans l'environnement proche d'un incinérateur.


Arguant d'une pénurie en matière de moyens de traitement, l'Etat a longtemps fait pression en faveur du lancement d'une nouvelle série d'installation d'incinérateurs de déchets à travers la France. Cette fuite en avant s'opère alors que l'on dispose de connaissances solides sur leur danger, qui continuent néanmoins d'être niées par les "instances officielles", attitude qui n'est pas sans rappeler le scandale de l'amiante. Par ailleurs, les efforts en matière de réduction des déchets à la source semblent plus relever de l'effet d'annonce que d'une véritable volonté politique d'inverser la tendance actuelle vers la production de toujours plus de déchets.
Dans ce contexte, plus de 200 associations et fédérations d'associations à travers la France se battent contre cette politique.


Petit historique francilien
Les premières usines destinées à l'incinération des ordures ménagères de l'agglomération centrale ont été mises en service au cours des décennies 1950 et 1960.
Se sont les usines de Saint-Ouen, Issy-les-Moulineaux et Ivry-sur-Seine, qui totalisent près de 60 % de la capacité totale actuelle.
C'est durant les décennies 1970 et 1980 que seront construits, en petite couronne, la plupart des autres incinérateurs, à l'exception des usines de Thiverval-Grignon et de Montereau.
Les dernières unités sont construites entre 1995 et 2003, toutes en grande couronne.
Deux usines ont été reconstruites, celles de Créteil et de Vaux-le-Pénil.
D'autres usines ont vu leurs capacités de traitement augmentées par l'adjonction de lignes de four supplémentaires : Argenteuil, Thiverval-Grignon et Saint-Thibault-des-Vignes.
Enfin, les unités de compostage et d'incinération de Sammoreau, Ozoir-la-Ferrière et Coulommiers ont été arrêtées compte-tenu de leur vétusté.


Qu'est-ce qu'un incinérateur à ordures ?
Un incinérateur est une "installation classée pour l'environnement (ICPE)" (c'est à dire qui doit être particulièrement surveillée car pouvant être dangereuse pour l'environnement), avec une réglementation spécifique.
En particulier, elle doit avoir fait l'objet d'une "étude d'impact" sur l'environnement et sur la santé (dispersions des polluants...).


Une source de pollution terrible
Si l'incinération brûle les déchets à haute température (entre 850 et 1 000°C), réduit leur volume, mais ne détruit pas totalement leurs polluants.
Au contraire, elle les concentre dans les gaz de combustion (fumées) et, dans une moindre mesure, dans les résidus incombustibles de fond de four appelés mâchefers (stockés en CSDU de classe 2). Le traitement des fumées avant leur sortie dans l'atmosphère permet de récupérer en grande partie des poussières, des métaux lourds, des composés organiques et des gaz acides qu'elles contiennent. Ces éléments vont former ce qu'il est convenu d'appeler les résidus de fumées d'incinération des ordures ménagères (REFIOM), hautement toxiques et stockés en décharge de classe I.
Ces rejets sous forme de fumées contiennent :
- du dioxyde de soufre (SO²) pour 2 % des émissions totales, 7.000 tonnes,
- des oxydes d'azote (NOx) pour 4 % des émissions totales (source : CITEPA) et quelques 300 tonnes de particules,
- des métaux lourds (plomb, chrome, cuivre, nickel, arsenic, mercure, cadmium...),
- des dioxines, furanes et hydrocarbures polycycliques.

Ainsi, même si le traitement des déchets par incinération envoie en décharge une majeure partie des polluants, une partie encore très importante est disséminée dans l'environnement avec des émissions dans l'atmosphère et les mâchefers lorsqu'ils sont valorisés.


En Ile-de-France
66 % des déchets ménagers (soit 3,8 millions de tonnes/an) sont incinérés dans 19 usines, contre 44 % en France.
Selon une étude (Incinération et santé en île-de-France) réalisée par l'Observatoire Régional de Santé (ORS) et le Département Environnement Urbain et Rural (DEUR) de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région île-de-France, dans le cadre de leur programme d'études en santé environnement, l'incinération des ordures ménagères reste la première source d'émissions de dioxines en Ile-de-France, émission heureusement en nette régression toutefois depuis le milieu des années 1990. En 2000, le total des dioxines qui entre dans la catégorie des Polluants organiques persistants (POPs) émises par les Unités d’incinération des déchets (UIOM) franciliennes s'élevaient à 25 grammes, soit 24,6 % des émissions totales, toutes sources confondues.

Toutefois, une diminution de l'ordre de 90 % de la quantité de dioxines issues des 19 incinérateurs franciliens est attendue en 2006, suite à l'entrée en vigueur en décembre 2005 de l'arrêté ministériel de septembre 2002, fixant un seuil d'émissions (0,1 ng/m³) à ne pas dépasser.
"L'application de ce seuil réduira, en Ile-de-France, le flux annuel de dioxines issu de l'incinération à 2 ou 3 grammes", estime l'étude réalisée par l'ORS (Observatoire Régional de la Santé).

Mais la mise aux normes des incinérateurs franciliens n'est pas achevée. Au 1er janvier 2006, trois incinérateurs franciliens ne respectaient déjà plus la norme de 0,1 ng/ m³ : Massy, Sarcelles et Issy-les-Moulineaux. Les deux premiers sont fermés et réouvriront au cours du premier trimestre, une fois les travaux de mise en conformité achevés. Issy a continué à fonctionner cet hiver pour assurer la continuité du chauffage urbain (cogénération) et a été définitivement fermé.

Outre les composés organiques (PCB, dioxines et furannes), les polluants rejetés dans l'atmosphère sont nombreux : dioxyde de soufre, oxydes d'azote, acide chlorhydrique, particules de tailles variables et métaux lourds.

Ainsi, En 2000, l'incinération a émis en île-de-France, 1522 tonnes de dioxyde de soufre (SO²) soit un peu moins de 2 % des émissions totales, 7.000 tonnes d'oxydes d'azote (NOx) soit un peu plus de 4 % des émissions totales (source : CITEPA - Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique) et quelques 300 tonnes de particules.
Les émissions totales dues à l'incinération pour le plomb, le chrome, le cuivre, le nickel, l'arsenic, le mercure et le cadmium totalisaient en 2003, près de 8 tonnes, représentant 9 % des émissions dans l'atmosphère de la totalité de ces métaux en île-de-France et 40 % des émissions de mercure et de cadmium.


Impact sur la santé
Tous ces polluants s'accumulent dans l'organisme, comme les métaux lourds également rejetés par les incinérateurs (mercure, cadmium)...
Ce n'est plus à prouver, les métaux lourds sont cancérigènes...
Quant aux POP (Polluants organiques persistants), même à de petites concentrations, ils ont des effets sur la reproduction et le système immunitaire ; ils peuvent provoquer des anomalies de développement et de comportement ainsi que des cancers...
Une étude, décidée en 2002, dans le cadre du "Plan Cancer", en partenariat avec l'Université de Besançon, a porté sur 4 départements (Isère, Bas-Rhin, Haut-Rhin et Tarn) concernant 16 incinératreurs.
Elle y a recensé 135.000 cancers sur la décennie 1990.
Les cas concernés ont été exposés aux fumées des incinérateurs pendant les années 1970 et 1980.
Compte-tenu du temps de latence d'environ 10 ans entre l'exposition et l'apparition des cancers, Pascal Lempereur Boissonnet (responsable scientifique des travaux pour l'InVS - L'Institut de veille sanitaire) conclut à l'existence d'un lien statistique significatif entre l'exposition aux panaches des incinérateurs pendant la décennie 1980 et l'augmentation de certains cancers dans les années 1990...
Gilles Brücker, (directeur général de l'InVS) établit clairement que ce n'est pas la distance de la résidence par rapport à l'incinérateur, mais l'exposition aux panaches de fumée (secteur de dispersion) des incinérateurs...
Une étude de l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS) publiée en 2008 établit que selon le degré d'exposition (médiane à forte), le risque constaté augmente de :
- 9 % pour le cancer du sein,
- 6,8 % à 9,7 % pour le cancer du foie (chez les 2 sexes),
- 18 % pour les lymphomes malins non hodgkiniens,
- 9 % à 13 % pour les sarcomes des tissus mous,
- 23 % pour les myélomes multiples.
Il est à noter que ces chiffres sont en nette augmentation par rapport à ceux publiés par le même institut en 2006.


Impact sur l'environnement
Les ordures diverses (matières plastiques, métaux...) dégagent lors de leur incinération des particules et des gaz qui sont ensuite dispersés au gré de l'orientation des vents et des conditions météo avant d'être inhalés, ingérés ou précipités sur le sol.
A ce niveau, ils contaminent l'humus, puis les végétaux, avant d'être concentrés de façon exponentielle à travers les maillons de la chaine trophique (surtout dans les graisses et parties médullaires des organismes), avant d'arriver chez l'homme.
Qui dit impact sur l'environnement, dit donc forcément impact sur l'Homme.


Les déchets des déchets incinérés
Les incinérateurs d'ordures ménagères produisent d'autres déchets hautement toxiques : les mâchefers, qui peuvent représenter 30 % du poids de ce qui est brûlé.
Ces matières contiennent des métaux lourds : plomb, cadmium, mercure et autres polluants organiques persistants comme les dioxines...
Bien que potentiellement cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques (CMR) on enfouit ces scories soit dans des CSDU (Centres de déchets Ultimes), soit on les utilise comme remblais, en se basant sur une circulaire non-conforme au droit européen.

100.000 tonnes de machefers par an
Rien que dans les méga-installations d'incinération de Fos-sur-Mer, ce ne sont pas moins de 100.000 tonnes / an de résidus brûlés qui sont produits sous forme de des mâchefers
Pour chaque tonne de déchets ménagers incinérés, l'incinérateur produira 300 kg de mâchefers toxiques, et 50 kg de déchets hautement toxiques (les REFIOM : résidus de fumées d'incinérateurs d'ordures ménagères).
Au mépris de la Directive Européenne réglementant la nature des déchets inertes pouvant être recyclés dans les travaux publics, ces mâchefers sont ainsi "planqués" un peu partout.
Ces polluants se répandent dans les eaux, avant de se sédimenter en partie, de s'accrocher aux végétaux, mais surtout se fixent dans les graisses animales en contaminant toute la chaîne alimentaire.


Un danger durable
Ces contaminations sont malheureusement persistantes sur plusieurs dizaines ou centaines d'années.
Pour prendre l'exemple du couloir Rhodanien, à cause de ces disséminations de polluants, il est déjà interdit de consommer les poissons du Rhône et bientôt ce sera peut-être ceux pêchés en Méditerranée...


La réglementation évolue
La communauté internationale a décidé d'interdire la production des POP (Polluants organiques persistants) les plus dangereux (les pesticides) en préconisant une réduction drastique et continue des rejets de ceux que produit l'incinération des déchets. C'est la Convention de Stockholm, signée en mai 2001.
La France l'a ratifiée en février en 2004 bien tardivement (50éme Etat).


Les fausses bonnes solutions
L'usine d'incinération des ordures ménagères de Dijon vient de se doter pour un coût de 10 millions d'euros, d'une turbine à vapeur de 9 MW, sensée produire de l'électricité pour environ 25.000 habitants.
Une électricité vendue à EDF et qui permettrait un amortissement sur 4 ans de l'investissement.
Cette installation est présentée comme étant respectueuse de l'environnement et non productrice de gaz à effet de serre...
La ville de Dijon présente cette initiative (pionnière selon elle) comme la panacée des solutions de traitement des ordures ménagères.
Avis de la rédaction
C'est malheureusement l'exemple parfait de l'application de solutions intéressantes :
- récupération d'énergie thermique et transformation en électricité,
- investissement rentable et donc bonne gestion comptable des deniers publics,
- auto-production d'énergie électrique...
Sur un concept erronné et dangereux :
- les usines d'incinération (mêmes aux normes !) rejettent et rejetteront toujours du chlore, des dioxines et des métaux lourds (pour simplifier), dont les effets désastreux sur la santé publique et la nature en général sont chaque année un peu plus démontrés !
- l'effet pervers d'utiliser des carburants d'origine fossile ou issus du tri sélectif (cartons, papiers, plastiques, bois...) pour maintenir une combustion minimum des déchets humides (comme c'est déjà le cas régulièrement dans les usines classiques !) va dans le sens contraire du tri sélectif et de la réutilisation de ces déchets recyclables,
- les déchets ultimes résultants de cette incinération se retrouveront toujours dans les Centres d'Enfouissement Techniques, et nul n'ignore maintenant (voir dossier complet sur ce même site) les risques à court et à long terme de ces dispositifs eux-mêmes présentés en leur temps comme la panacée en matière de fin de vie des ordures...
Ne reproduisons pas les erreurs du passé, et rappelons-nous de l'épopée de l'amiante.
Paul de Haut.


Les solutions durables
Le CNIID (Centre National d'Information Indépendant sur les Déchets) a demandé un moratoire sur l'incinération en France et la suspension de tout nouveau projet en cours.
Par ailleurs, nous devons mettre en place :
- par une législation et une taxe sur les sur-emballages,
- la réduction des quantités de déchets, notament par la pesée embarquée ou la taxe à la levée,
- la généralisation du tri et du collectage différencié,
- la valorisation poussée des déchets non humides,
- la valorisation des déchets fermentescibles,
- l'usage de la cogénération et de la méthanisation.

Pour Michel Vampouille, vice-président chargé de l'environnement et du développement durable d'île de France : "l'incinération est aujourd'hui moins polluante, mais c'est le traitement le plus coûteux pour le contribuable. Il faut donc continuer à développer le tri sélectif et le recyclage, car incinérer des déchets recyclables ou organiques reste une aberration, économique et écologique. Les capacités d'incinération pourront ainsi être diminuées."


Incinérateurs : on passe la marche arrière !
Lors d'un colloque récent à l'Unesco, un Mémorandum de l'Appel de Paris a listé 164 mesures pour la préservation des retombées polluantes.
Une de ces mesures engage à valoriser les déchets par le tri sélectif et le recyclage plutôt que par l'incinération et la co-incinération.

L'exemple alsacien
33 communes entre Belfort et Mulhouse ont mis en oeuvre un système de collecte et de traitement des ordures ménagères allant danc ce sens à la fois beaucoup plus juste, tout en responsabilisant chaque éco-citoyen...
Le compostage est avant tout favorisé par la fourniture de composteurs individuels (voir page spécifique sur le compostage).
Les containers spécialisés permettent un recyclage du verre, des papiers et cartons, des plastiques et métaux, des huiles, des vêtements... Comme presque partout maintenant en France.
Mais la mesure qui fait vraiment la différence, c'est que le reste des produits non triès est enlevé par un camion qui pèse la poubelle. Les foyers sont uniquement imposés - à travers leur taxe d'ordures ménagères - sur la base de ce poids collectés et traité.
Prouvant une fois encore que l'écologie peut être économiquement intéressante, cette redevance est passée ainsi de 100 €/an à 52 €/an, soit une réduction significative de 48 %.


Coup de gueule de Dany Dietmann
(auteur du livre : "Déchet ménagers : le jardin des impostures..." Editions l'Harmattan - 2005)

De l''EXEMPLARITE à l'ABSURDE !
Depuis 1992, cela fait dix ans qu'à Manspach ainsi que dans toutes les communes de la Communauté de Commune de la porte d'Alsace, les citoyens ont été régulièrement sollicités pour trier, composter, réduire la masse de leurs ordures, pour diminuer l'impact environnemental de leurs déchets ménagers, en terme de transports routiers, de pollution atmosphérique, et de pollution souterraine des nappes aquifères.
Dix ans d'efforts bénévoles enfin valorisés par la mise en ouvre de la pesée embarquée et la chute des coûts du service de ramassage pour toutes celles et tous ceux qui s'étaient investis dans cet effort éco-citoyen, dix ans durant lesquels la masse des ordures ménagères est passée de 370 kg par habitant et par an (moyenne nationale) à 77 kg de déchets ultimes par habitants et par an. En réduisant ainsi la masse des déchets non triés par 4, les populations ont donné un superbe exemple de civisme et de respect des générations futures.
Malheureusement, dans un contexte politico-économique où tout est axé vers l'inéluctabilité suicidaire de la croissance, cette réduction d'ordures et de coût de fonctionnement , réduit les gains industriels en terme de transports routiers et de traitement, rend les usines d'incinérations trop grandes pour ce qu'il reste à brûler (9 usines d'incinération en Espagne où le tri est pratiqué et 293 en France !), modifie le comportement des consommateurs devant les rayons de supermarchés, remet en question le marketing des emballages.
Alors que l'écrasante majorité des ménages avait atteint l'excellence civique au meilleur prix, voilà que l'on décide de lui imposer le retour à la médiocrité au prix fort en lui demandant de remélanger les déchets pour augmenter la masse de la pesée embarquée, satisfaire à la croissance du nombre de camions sur les routes, améliorer le remplissage et la combustion des fours des usines d'incinération, augmenter la pollution atmosphérique et l'effet de serre, et comme à Albertville, accentuer la contamination de l'environnement agricole par les dioxines et les furanes cancérogènes, pour ponctionner au final plus d'Euros dans les bourses des ménages, c'est absurde.
La presse refusant de faire état de cette situation révoltante, faites de ce texte le meilleur usage.
Merci à vous.
Dany DIETMANN,
Maire de MANSPACH, Alsace (août 2002).

Les NON DITS de l'ABSURDE...
Aujourd'hui le traitement des déchets est devenu une activité économique fort lucrative dont les coûts sont répercutés directement sur les ménages par le biais de la taxe ou de la redevance. C'est ainsi que les gestionnaires d'usines d'incinération vendent la chaleur produite par la combustion des déchets à des industriels ou des collectivités intéressés, et que dans ce contexte ils n'ont aucun intérêt à voir se réduire le volume des ordures. De même, ils n'ont aucune motivation à faire émerger des filières de recyclage des plastiques plats qui les priveraient du Potentiel Calorifique Interne gratuit de ces matières dont le retrait devrait être compensé par du fioul ou du gaz naturel, réduisant notablement leurs marges bénéficiaires. Cela signifie que nos plastiques plats triés ont une valeur ajoutée qui devrait se traduire au niveau du ramassage par la gratuité de leur collecte. C'est la raison pour laquelle il ne faudrait en aucun cas les remélanger aux déchets résiduels ultimes de la poubelle à puce.

En imposant ce mélange aux habitants, les pouvoirs politiques se placent délibérément contre les intérêts budgétaires des particuliers écocitoyens, et contre l'intérêt d'un environnement pour lequel l'incinération des plastiques génère, partout en France, la dispersion de dioxines de furannes et de perturbateurs endocriniens hautement toxiques. En remélangeant les plastiques on tourne définitivement le dos aux recherches sur le recyclage des plastiques plats ainsi qu'aux emplois générés par ces nouvelles filières; par le refus du recyclage, l'épuisement des hydrocarbures fossiles se trouve accéléré et se conjugue à l'aggravation de l'effet de serre. On atteint là les antipodes d' un développement durable pieusement invoqué en périodes électorales.

Vers 40 000 tonnes /an ?
Plus localement les 1500 tonnes /an de déchets ultimes des habitants de la Com de Com de Dannemarie ainsi que les 8500 tonnes/an d'ordures des structures intercommunales sundgauviennes, devront aller se faire incinérer dans le territoire de Belfort, alors que les 170.000 tonnes/an de déchets divers venant de tout le Haut-Rhin continueront à venir dans le Sundgau, à RETZWILLER. Cela devrait signifier, que dans un soucis d'égalité de traitement entre les Sundgauviens et les autres haut-rhinois, ces 170.000 tonnes/an venant de tout le département ne devraient plus contenir de plastiques, de papiers, de cartons, de métaux, de putrescibles, de verre, de tissus, susceptibles de générer une valorisation énergétique ou matière, et surtout pas de substances chimiques dont les métaux lourds de mâchefers relèvent de décharges de Classe1.
En appliquant scrupuleusement aux produits arrivant à la décharge de Retzwiller, les contraintes imposées aux sundgauviens, il va de soi que les 170 000 tonnes/an seraient divisées par 4, comme dans la C.C., et il n'y aurait plus alors que 40 000 tonnes/an qui arriveraient à Retzwiller. Serait-ce une aubaine ou une catastrophe ?

Ayant fait le tour de quelques entreprises dont les bennes de déchets vont sur Retzwiller, j'ai appris que les entreprises qui acceptaient de séparer les plastiques plats des déchets divers de leurs bennes de chantiers, se voyaient proposer par le collecteur un prix d'enlèvement à la tonne inférieur de 20 €. Par contre les seaux plastiques ayant contenus différents produits seront toujours acheminés sur RETZWILLER.de même que les autres résidus. Ce qui tendrait à prouver que chez les prestataires de service de collecte existe une filière plastiques plats non proposée aux habitants de la Com de Com... de Dannemarie, et que ce qui n'est pas autorisé aux ménages Sundgauviens, l'est pour les entreprises et les industriels extérieurs au Sundgau.

L'IMPACT des RENTES de SITUATION...
Pour comprendre le système dans sa globalité, il convient de ne pas oublier que la Communauté des Communes de la Porte d'Alsace n'a aucun intérêt de voir se réduire les tonnages de déchets acheminés vers Retzwiller, puisqu'elle touche de la part de SITA une commission à la tonne dépottée au même titre que RETZWILLER et WOLFERSDORF, et que l'importance globale des sommes perçues (4.000 000 de F.) ne stimule pas le souhait de voir fermer cette décharge ou simplement l'envie d'en voir limiter l'activité. Dans un ordre d'idées différent, les habitants de ces communes ne paient pas le service de collecte des ordures ménagères en contre partie des insoutenables nuisances olfactives qu'ils subissent, et ce n'est que justice.

Il n'est donc pas du tout évident que l'excursion Belfortaine des déchets sundgauviens modifie l'ambiance olfactive du site, mais il est certain que les 10 000 tonnes/an de déchets sundgauviens devant aller à l'incinération à Bourogne, représentent pour les gestionnaires de la décharge de Retzwiller un manque à gagner annuel oscillant aux alentours de 800 000 F., et que dans ces conditions il va bien falloir, pour maintenir le système, qu'une solution compensatoire soit trouvée. Le tri industriel sera-t-il cette solution ? Mais alors il faudra demander aux consommateurs de la C.C. de la Porte d'Alsace de mélanger le plastique avec le carton, avec les tetrapacks, avec la ferraille, le papier, les textiles et le reste, pour permettre le fonctionnement d'équipements industriels trieurs dont le coût de fonctionnement sera facturé à tous ces acteurs civiques du tri à qui il sera désormais interdit de trier pour pouvoir leur demander de payer plus. Il semblerait que le projet soit déjà dans le tuyau.

De l'UTILITE des ELUS COMMUNAUX...
Alors que ces évolutions rudologiques font la chronique des presses locales, il convient de remarquer que les élus de chaque commune, Délégués du Conseil Syndical de la Porte d'Alsace n'ont toujours pas été appelés à délibérer sur l'opportunité de cette nouvelle organisation et qu'ils se trouvent devant un fait accompli frappant de plein fouet les administrés de leurs communes au sein d'une structure disposant de la compétence d'élimination des ordures ménagères. Est-ce le signe que la démocratie ne peut se conjuguer à l'absurde, ou plus simplement que devant les intérêts occultes d'un système, les élus du peuple sont traités à la marge ?
L'avenir nous permettra sans doute de répondre à ces deux questions, car il n'est pas sûr que la population courbe l'échine sous les fourches caudines de l'absurde, et il est encore moins sûr que les élus municipaux acceptent longtemps cette marginalisation de leur fonction au sein d'une structure intercommunale. Cette tentative de lynchage de l'éco-citoyenneté porteuse de bénévolat valorisé au travers du tri à la source et de la pesée embarquée, prouve que pour les décideurs économiques et politiques, l'avenir de l'environnement des générations futures ne pèse pas lourd face à l'extraction immédiate de l'argent des porte-monnaie des consommateurs. Dans le droit fil de cette logique: à quand la transformation du "Centre d'Initiation à la Nature et à l'Environnement" en "Centre d'Initiation à la Net Economy"?
Dany DIETMANN
Maire de MANSPACH


Forum
Je suis photographe parisien indépendant et j'aurais besoin d'effectuer un reportage à l'intérieur ou à l'exterieur des usines d'incinération ou des décharges.
Mon propos est de faire une enquête photographique sur les déchets et l'environnement en France : Déchetteries, centres de valorisations, centres d'enfouissements et bien sûr, le traitement de l'eau comme axe principal.
Je serais ravi de pouvoir en discuter avec vous en vue si vous pouvez m'aider à localiser des sites intéressants à photographier ou si vous avez des contacts pour "rentrer" dans ces structures. En effet je subis refus sur refus pour photographier les incinérateurs ou déchetteries...
Ainsi pourriez-vous m'aider si cela vous est possible.

Sébastien


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