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OBSEQUES ECOLOGIQUES
La gestion des obséques écologiques |
Quelqu'un qui, toute sa vie, a essayé de faire attention à son impact sur l'environnement et le devenir de la planète, peut être attentif à ce que les traces de son corps s'intègrent le mieux possible au milieu naturel.
Nous abordons quelques pistes sur ce sujet encore tabou pour certains, mais qu'il convient d'aborder de façon pragmatique.
Les cercueils éconos et écolos
Le cercueil "Eco-conçu"
Il coûte aux alentours de 1 500 €, le prix d'un cercueil de moyenne gamme classique en bois, sauf qu'on a mieux pour le même prix :
- Il est conçu en bois non précieux labellisé, dont l’exploitation est contrôlée.
- Très léger, il est assemblé en utilisant des colles sans solvants et recouvert d’une peinture écologique.
- Son garnissage est réalisé avec des fibres naturelles.
Grâce à lui, le retour à la terre se fait sans la polluer.
Le cercueil en carton
Il revient 2 fois moins cher qu'un cercueil en bois premier prix (350 €, contre 800 € pour un cercueil en bois premier prix) selon les modèles.
En carton biodégradable, ce cercueil est fabriqué avec du papier recyclé et sans colles polluantes.
Il peut être décoré et personnalisé avec des peintures naturelles.
Il est plus léger et sa fabrication utilise 8 fois moins de bois que celle d'un cercueil traditionnel.
Mis en terre, il se biodégrade en environ une année.
Par contre, si le cercueil en carton est à privilégier en cas d'inhumation il est à éviter en cas de crémation, car il utiliserait plus de gaz pour être brûlé et encrasserait les fours.
L'aquamation, une alternative à la crémation
L’aquamation est un procédé innovateur et écologique de crémation par l’eau.
En mars 2015, à la suite d’études environnementales strictes, le Québec a autorisé cette technique de disposition des corps et déjà pratiquée dans plus de 21 états américains et 4 provinces canadiennes.
Principe
Il s'agit d'une technique de crémation sans feu, appelée "hydrolyse alcaline", qui combine chaleur et alcalinité à une eau en circulation afin d’accélérer la dissolution des tissus.
Le corps est déposé dans un appareil d’aquamation qui réduit la matière en des composants organiques et minéraux solubles, sans que l’eau vienne à ébullition et sans production de CO2 dans l’atmosphère.
À la fin du processus, il ne reste que les ossements, qu’on réduit alors en poussière tout comme lors de la crémation traditionnelle.
Ils sont ensuite remis aux familles qui peuvent en disposer selon la volonté de leurs proches et les règles administratives légales.
La crémation avec dispersion des cendres en mer
La crémation est une pratique de plus en plus répandue puisque, selon la Fédération Française de Crémation, 40 % des défunts sont crématisés en 2021.
Mais après, se pose la question de la destination des cendres.
Et pourquoi pas en mer, mais pas n'importe comment ?
Les navigateurs et autres amoureux de la mer expriment souvent leur volonté que leurs cendres soient dispersées en mer, dont ils se sont toujours sentis si proches.
Aspects légaux et pratiques
Des distances minimales à respecter
Selon la loi "littoral" (N°86-2 du 3 janvier 1986), le Code Général des Collectivités Territoriales (Article L2213-23) et, enfin, la réglementation maritime d'usage, tout dépôt est prohibé à moins de 300 mètres du rivage. Cette interdiction inclut la dispersion des restes d'un défunt, des couronnes de fleurs et des urnes funéraires.
Cette loi vise à protéger les usagers et riverains (nageurs, baigneurs, personnes présentes à terre...) contre la présence d'éléments étrangers au milieu naturel.
Il convient d'ailleurs de différencier la dispersion des cendres et leur dépôt dans une urne funéraire.
La dispersion des cendres
Consiste à déposer les cendres d'un défunt à la surface de l'eau, qui seront naturellement amenées à se diluer dans l'élément liquide.
L'immersion d'une urne funéraire
Consiste à déposer sur l'eau ou sur les fonds sous-marin une urne contenant les cendres.
Dans le premier cas, l'urne coulera lentement vers le fond,
Dans le second cas, c'est un plongeur qui ira la poser dans un endroit adapté, abrité des courants trop forts.
Attention !
Il est interdit d'immerger une urne qui ne se serait pas biodégradable ou, pourrait remonter à la surface.
Elle constituerait alors un danger pour la navigation (une urne prise dans une hélice peut provoquer des dégâts importants) tout autant qu'une pollution matérielle si elle venait à toucher terre.
L'immersion d'une urne funéraire doit donc être réalisée par une société accréditée.
Elle ne peut se réaliser à moins de 3 milles des côtes et en dehors d'un chenal, d'un port, d'un parc de culture ou d'un espace de baignade.
Enfin, l'urne immergée doit obligatoirement être réalisée en pâte à sel, carton, sable ou, papier.
Déclaration obligatoire mais non formalisée à faire
Trois déclarations sont à réaliser :
- L'une, auprès de la commune dont dépendent les eaux au sein desquelles la dispersion ou l'immersion est envisagée. Aucune forme ni délai ne sont prévus, mais il est utile d'informer l'autorité quelques jours avant la dispersion, ne serait-ce que pour éviter un contrôle par les autorités pendant la cérémonie.
- La commune de naissance du défunt est à prévenir, pour que les registres soient mis à jour. Il s'agit, là, de déclarer la date et le lieu (commune, coordonnées GPS…) de la cérémonie.
- La troisième déclaration est celle à réaliser auprès du port d'attache du navire qui vous transportera sur les lieux.
Faire ou faire faire ?
S'il est possible de se rendre soi-même, à bord de son propre bateau, sur le lieu de dispersion ou d'immersion, il est tout à fait possible de faire appel à un organisme tiers pour cela.
Le recours à la SNSM
Les stations de la SNSM réalisent des cérémonies de dispersion ou d'immersion.
Cette prestation payante participe au financement des activités de sauvetage de la société.
Il suffit d'entrer de contacter la station la plus proche du lieu envisagé de la cérémonie et dêtre prêt à décaler la date ou l'horaire de celle-ci, car les opérations de sauvetage restent prioritaires sur la dispersion de cendres funéraire.
Lieu de mémoire ?
Quel que soit l'organisme qui se charge de cet accompagnement, il est conseillé de demander un certificat de l'endroit (les coordonnées GPS en mer) où était positioné le bateau à l'instant de la cérémonie.
En cas d'immersion par vos propres moyens, le relevé de ces informations sur le du GPS de bord sera utile pour, dans le futur, pouvoir sinon revenir sur les lieux même, au moins s'en rappeler.
Liens connexes
- dossier général sur les déchets
- gestion des déchets professionnels
- loi Lema sur l'eau |
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