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MAISONS RONDES, DOMES ou YOURTES
Maisons rondes (dôme, yourte...) |
Maisons dômes
Habiter un immense igloo en bois cumulant à la fois confort et caractéristiques HQE, est un rêve aujourd'hui à notre portée, sauf peut-être financièrement.
Ces bulles fixes ou rotatives se meublent quasiment aussi bien qu'une maison traditionnelle à structure parallélépipédique : en positionnant ses meubles contre les cloisons planes.
L'absence de mur de refend (mur porteur situé à l'intérieur d'une construction), les rend totalement modulables ; cela autorise à cloisonner ou bien décloisonner, si le besoin s'en fait sentir.
Le nombre et le positionnement des fenêtres restent, eux aussi, personnalisables.
Avantages
- Les tests effectués ont prouvé que cette forme lenticulaire en dur résiste à des vents soufflant jusqu'à 240 km/ h, ce qui permet le classement des dômes comme para-cycloniques niveau 8 / 12 sur l'échelle de Richter ; de plus la souplesse des matériaux bois employés absorbent et relâchent la tension sans se casser, alors que les armatures métalliques rompent.
- Les panneaux non verticaux sont de la place gagnée puisque ce sont des mètres carrés considérés comme non habitables, donc non comptés pour la taxe d'habitation. On en tirera profit en y aménageant de nombreux rangements intégrés.
Comme pour beaucoup d'autre types de construction bois, deux principes de base s'appliquent également pour les Maisons bois dôme :
- les modèles préfabriqués,
- celles construites sur chantier.
Le principal constructeur de maisons dôme en bois est "Domespace".
Les dômes préfabriqués
L'architecte danois Kári Thomsen et l'ingénieur Ole Vanggaard ont créé dans les années 1990, après 3 ans de recherche « Easy Dôme », un modèle d'habitat à assemblage rapide et à faible consommation d'énergie.
Il s'agit de dômes en forme d'igloo d'une surface de 25 à 155 m².
Ces dômes sont construits exclusivement en matériaux renouvelables avec du bois certifié FSC, label qui garantit une exploitation respectueuse de critères écologiques et sociaux.
La forme unique est dite « en icosaèdre » (composé de plusieurs parties hexagonales) conçue pour optimiser l'espace intérieur.
Elle offre la possibilité de construire des maisons de haute qualité, avec des panneaux en bois modulables prêts à l'assemblage sur un socle en béton armé.
Une fois tous les éléments structurels livrés sur place, il faut environ une journée pour assembler un dôme de moins de 50 m².
Il existe des modèles à deux étages, avec salon, cuisine, salle de bains et deux chambres.
Conseil
Dans les communes possédant des Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) extrêmement stricts, il est conseillé dans un premier temps de solliciter plusieurs avis favorables auprès des personnes qui instruisent le permis, et même de réaliser un Certificat d'Urbanisme pré-opérationnel pour votre projet.
Confier la réalisation du dossier de permis de construire à un architecte qualifié qui sera mieux perçu et plus efficace auprès des instructeurs du permis.
La construction
3 formules sont proposées :
- L'auto-construction
L'ensemble des matériaux nécessaires à la réalisation du Hors d'eau - hors d'air ainsi que les planchers et les cloisons sont livrés. C'est l'acquéreur qui monte lui-même son DOMESPACE de la charpente jusqu'aux finitions intérieures. 30 % des clients retiennent cette solution de montage économique ; l'ensemble des matériaux livrés ressemblent à un grand « kit » constitué de nombreuses Pièces de bois déjà coupées, numérotées ou pré assemblées.
- La pose jusqu'aux planchers
Convient pour ceux qui souhaitent participer à la construction de leur maison.
Une entreprise agréée du réseau pose et réalise le hors d'eau - hors d'air et s'arrête une fois les planchers posés. A vous ensuite de prendre en charge le second œuvre.
- La pose « tous corps d'états »
Le montage complet est effectué par une entreprise spécialisée du réseau (pose des cloisons, de l'escalier, des portes et de la cuisine). Puis se sont des artisans du second œuvre qui terminent les finitions (plomberie, électricité, chauffage, carrelage...).
Sur option, le chantier peut également être suivi par un maître d'œuvre, c'est la pose « clés en main ».
Les yourtes Recherche d'un habitat plus naturel et écologique, construit avec des matériaux sains, envie de renouveau et de dépaysement, peuvent vous amener à être tenté par les yourtes.
Habitat typique en Mongolie, c'est encore un mode d'habitation individuel peu utilisé sous nos latitudes, à cause sans doute du mode de vie nomade de ses utilisateurs traditionnels.
Il existe pourtant déjà de nombreuses yourtes contemporaines en France destinées principalement à un usage d'habitat permanent et parfaitement adapté à nos exigences occidentales de confort.
Ses caractéristiques et la facilité de portabilité (transport/montage/démontage) varient cependant avec l'usage envisagé :
- habitation permanente,
- structure estivale.
De ce premier choix dépend sa conception.
Une yourte d'habitation aura des perches resserrées au niveau des murs, donc en plus grand nombre et d'une section supérieure à une yourte estivale ou souvent déplacée. Le volume de l'ossature démontée sera donc supérieur mais sa résistance augmentée et donc mieux adaptée à une utilisation sédentaire.
Quelque soit la région d'implantation en France, le risque de neige, même très exceptionnel, existe et il faut le prendre en compte afin de préserver la yourte et le confort de ses occupants sauf si celle-ci est démontée pendant la période hivernale.
Administrativement
Eviter d'installer une yourte pour une période supérieure à 6 mois sans solliciter d'autorisation. Même si les demandes de démontage sont peu nombreuses, elles existent et elles ne feront qu'augmenter si trop de personnes installent des yourtes sans autorisation.
C'est d'ailleurs le cas ces dernières années avec l'augmentation du nombre de yourtes montées. Dans certains endroits, les autorisations s'obtiennent plus facilement, mais ailleurs la répression des campements de yourtes sauvages s'organise...
Il vaut donc mieux rentrer dans la démarche du permis de construire dés son projet d'habiter une yourte en permanence pour une durée supérieure à deux ou trois ans.
Réglementation
La nature de l'autorisation nécessaire dépend essentiellement de l'usage qui est fait de la yourte.
Pour une utilisation ponctuelle, de quelques semaines par exemple, la yourte est assimilable à une tente et aucune autorisation n'est requise en-dehors de celle du propriétaire du terrain sauf réglementation locale particulière concernant le camping (Parcs Naturels et certains Parcs Régionaux, le littoral en France...)
Vous pouvez installer une yourte à côté de votre maison pour l'été sans demander rien à personne si votre commune n'a pas de règlementation particulière concernant le camping, ce qui est généralement le cas mais à vous de contrôler ce point auprès de votre mairie.
Pour une durée plus longue, de quelques mois à 2 ou 3 ans, une autorisation municipale doit être sollicitée, au même titre que pour une caravane ou un mobil home. Cette autorisation sur un terrain pas nécessairement constructible est légalement valable un an maximum, renouvelable ; mais il ne s'agit pas d'un droit et la mairie peut la refuser.
Au-delà, la seule autorisation qui n'a pas de limite de temps reste le permis de construire.
(Attention ! lire les déboires décrits dans la partie forum en fin de cette page, avant de se lancer dans une construction de "yourte tolérée", même par la mairie.)
Une yourte, "si elle comporte des aménagement intérieurs tels que des blocs cuisine ou sanitaires", est parfaitement assimilable à une Habitation Légère de Loisirs (HLL).
Les HLL
Elles sont définies par le code de l'urbanisme, article R. 111-31 du 5 janvier 2007 : "Sont regardées comme des habitations légères de loisirs les constructions démontables ou transportables, destinées à une occupation temporaire ou saisonnière à usage de loisirs." L'article R. 111-32 précise les conditions d'implantations des HLL, qui sont essentiellement prévues dans des terrains spécialement aménagés, à savoir les parcs résidentiels de loisirs, certains terrains de camping, les villages vacances classés en hébergement léger, les dépendances des maisons familiales de vacances. Mais cet article précise aussi : "En dehors de ces emplacements, leur implantation est soumise au droit commun des constructions." Rien n'empêche donc à ce qu'une yourte fasse l'objet d'une demande de permis de construire.
Ceci dit, demander n'est pas obtenir et rien n'oblige les autorités compétentes (Etat, DDE, Mairie, Architecte des bâtiments de France) à y répondre favorablement. Ce genre de demande est atypique et ces services répondent de manière très variable en fonction des personnes et des territoires.
Mais certains obtiennent leur permis de construire pour une yourte.
Cela nécessite un terrain constructible et des démarches un peu lourdes. Il ne faut pas parler de yourte mais de « maison ronde à ossature bois » sans mettre en avant le caractère démontable de cet habitat puisque l'autorisation est définitive.
Enfin, certains critères risquent d'être imposés comme la couleur de toit.
Si vous êtes nouveaux venus, avec notamment des enfants, sur un territoire qui perd de la population, certaines communes seront plus conciliantes avec vous pour l'obtention d'un permis de construire.
Contraintes de vie
Les bruits
L'isolation phonique d'une yourte n'est pas comparable à celle d'une maison. Par exemple, en étant à l'extérieur de la yourte, il est possible d'entendre, sans pouvoir la comprendre, une discussion à l'intérieur. L'isolant assourdi les bruits mais ne les coupe pas. La pluie et le vent sont, par exemple, présents dans la yourte.
Mais il faut en tenir compte pour le choix de l'emplacement en évitant les environnements trop sonores.
La température
Contrairement à une maison, une yourte est présente une faible inertie thermique, contrairement au bois, au béton, à la pierre ou la brique.
Cela principal l'avantage de faciliter le temps de chauffage d'une yourte : en une heure ou deux, en fonction du chauffage choisi, la température est déjà agréable.
Par contre, même avec un isolant de grande qualité, une fois le chauffage arrêté, la yourte se refroidit plus vite. Il faut donc choisir un mode de chauffage adapté, qui monte vite en température le volume de la yourte tout en ayant une tenue au feu assez longue (10 à 12 heures idéalement afin de tenir la journée ou la nuit), par exemple, un poêle à bois.
La réaction par rapport à la chaleur en été n'est également pas la même. Malgré un isolant efficace, la yourte se réchauffera plus vite qu'une maison en pierres pendant la saison chaude.
C'est pourquoi, il est indispensable d'installer une ventilation efficace au sommet afin d'évacuer la chaleur accumulée par stratigraphie thermique.
Pour en savoir plus
Avant d'engager tout projet de maison en bois dôme ou yourte et pour éviter les mauvaises surprises ou les désillusions, nous vous recommandons de consulter l'ouvrage : "Construire en bois, quelles solutions choisir ?"
Paru chez Edisud, dans la collection "Le Choix Durable"
Forum
L'histoire commence en 2007, quand Tom et Léa, originaires de Franche Comté, passant par là un peu par hasard, choisissent de s'installer en Couserans, très précisément sur la commune d'Arrout, soixante dix habitants, dont ils sont tombés amoureux, comme beaucoup des nouveaux habitants de ce pays préservé.
N'appelle-t-on pas le Couserans «L'île des Pyrénées» ?
Lui est biologiste de formation, aujourd'hui spécialisé dans les travaux acrobatiques, tel l'élagage, elle, rêve de faire du maraîchage.
Ils vont trouver Georges Garié, alors maire du village, humaniste et poête à ses heures, à la recherche d'un logement.
Mais, contrairement à ce que l'on croit quelquefois, les logements sont rares en Couserans, ou alors hors de prix, résidences secondaires obligent.
En attendant, ils construisent une yourte, puisque, faute de trouver une maison ici, ils ont finalement fait le choix de ce type d'habitat.
Un arrotois accepte de leur prêter un terrain, très pentu, abandonné et en friche depuis longtemps, en échange de l'entretien dudit terrain.
Marché conclu.
En quelques mois, et au prix d'un travail qui force l'admiration, le jeune couple remet le chemin en état, restaure la source, installe cet habitat que leur semble le plus adapté à la vie qu'ils ont choisi, au plus proche de la nature, sans risque de dommage pour celle-ci.
Ils mettent même en place un jardin, suspendu pour cause de pente excessive.
Nous sommes en juillet 2008.
Une fois cette installation mise en place, ils réalisent un vieux rêve, et partent pour un an en Asie Centrale.
Quelques semaines après leur départ, la DDEA alertée de l'existence de cette habitation, fait une enquête, et conclut qu'aucun permis de construire n'a été délivré et qu'un certain nombre de normes ne sont pas respectées : pas d'eau, ni d'énergie, ni de voie d'accês.
Septembre 2008 : Le propriétaire du terrain est sommé de détruire la yourte avant le 15 octobre, délai reporté au 30 novembre.
Les habitants ne sont pas là, il refuse.
Juin 2009, retour au pays pour Tom et Léa, qui sont mis au courant de la décision de la DDEA, ainsi que du soutien du propriétaire, de la municipalité et de la population.
Ils sont finalement convoqués par les gendarmes de Castillon en Couserans le 8 septembre 2009.
Bien évidemment, ils contestent formellement les conclusions de l'administration, et refusent à leur tour de détruire leur habitation.
Devant ce refus, la DDEA dépose plainte, l'affaire est jugée en février 2010.
Le jugement, rendu un mois plus tard condamne le jeune couple à deux amendes de 200 euros + l'obligation de détruire la yourte, le tout assorti d'une astreinte de dix euros par jour de retard.
«Cette irruption de la DDEA est d'autant plus curieuse, confie Georges Garié, que cette construction s'est faite au vu et au su de tout le monde, à commencer par les gendarmes de Castillon qui font leur footing, trois fois par semaine, sur ce chemin […]
Pourquoi cette intervention aussi inattendue que brutale ? […]
D'autant plus que j'avais posé la question de la légalité de cette construction au directeur départemental de l'équipement de l'époque, et que j'attends toujours la réponse»
Tom et Léa ont fait appel de ce jugement qu'ils estiment totalement injuste «nous ne faisons de tort à personne, nous ne demandons rien, au contraire, nous entretenons la piste, avons remis la source en état, nous sommes parfaitement intégrés à la nature et nous y sommes heureux»
Georges Garié, et son successeur à la mairie, Christiane Vignaux, ne disent pas autre chose et ont fait voter, par un conseil municipal unanime une motion, et qui s'étonnent de certains attendus du tribunal.
« … Qu'à supposer même, pour les besoins du raisonnement, qu'il leur ait été absolument impossible, malgré la mobilisation en leur faveur de la plupart des habitants, nombreux à attester de leur soutien bienveillant, de trouver un logement à Arrout, ils ne justifient d'aucune obligation de résider dans ce village particulier qui compte en tout et pour tout 60 habitants, où ils n'ont aucune famille et aucune activité professionnelle, à l'époque des faits poursuivis, alors que le département de l'Ariêge, rural et économiquement défavorisé, offre de nombreuses possibilités de se loger à petit prix»
«Mais depuis quand est-il nécessaire d'avoir des attaches dans un village pour prétendre y habiter !» tonne l'ancien maire.
Dans l'attente de l'appel qui sera jugé à Toulouse, probablement après les vacances, la municipalité avait organisé, ce mardi 6 juillet, un débat républicain sur ce sujet et, plus généralement sur le droit pour tout citoyen d'habiter dans le logement de son choix.
On notait, entre autres, les présences du maire de Montagagne, des élus régionaux François Simon, vice président en charge du logement, et François Calvet, ainsi que de nombreux élus municipaux du département et d'un juriste de l'association HALEM – association d'HAbitants de Logements EpH émêres ou Mobiles –
Pour Georges Garié, il est clair que la visite du site qui a suivi la réunion, a permis à chacun de « vérifier que cette habitation, originale mais parfaitement intégrée, ne peut en aucun cas provoquer la moindre nuisance, loin de là, puisque ses habitants participent à l'entretien du lieu et redonne vie, d'une certaine façon, au village».
Bernard Pastourel
Liens connexes
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