|
EAU en BOUTEILLE
L'eau en bouteille plastique ! |
Les différentes interdictions de vendre de l'eau en bouteille dans les pays anglo-saxons commencent à faire des émules en France.
L'emblématique chaine de distribution Biocoop a été la première à se mettre en accord avec des principes écologiques pourtant basiques en demandant de retirer, à l'occasion de la semaine de réduction des déchets, les bouteilles plastiques de ses linéaires et ce, quelque soit leur format.
Nul doute que cette prise de conscience mettra du temps à toucher le monde de la distribution dans son ensemble, mais c'est une avancée importante qu'il convient de célébrer.
L'eau en bouteille est-elle une bonne solution ?
Contre toute attente, l'eau en bouteille est un vrai fléau écologique et économique.
Chaque français en consomme pourtant en moyenne 130 litres par an et cette consommation a doublé entre 1999 et 2004.
Les alertes réguliêres sur la qualité de l'eau du robinet ne font qu'amplifier cette tendance.
Une aberration économique pour le consommateur !
Son prix d'achat pour l'usager peut être jusqu'à 1000 fois plus cher que l'eau du robinet, pour une qualité quelquefois douteuse... et jusqu'à 10.000 fois plus, si l'on tient compte des coûts indirects payés par chacun (énergie utilisée pour sa mise en bouteille, son acheminement - 300 km en moyenne - et le recyclage des contenants).
Un gaspilage de matières première non renouvelable !
Près de 3 millions de tonnes de PET (polyéthylènes téréphtalate) sont utilisées chaque année dans le monde pour fabriquer les plastiques qui contiennent les eaux en bouteille consommées...
Au niveau mondial, la fabrication des bouteilles en PET utilisent chaque année 2,7 millions de tonnes de ce produit dérivé du pétrole.
De quoi faire rouler des centaines de milliers de voitures pendant la même période.
Une charge écologique supplémentaire pour la planète
Ces mêmes bouteilles abandonnées dans la nature mettront plus de 1000 ans pour se dégrader totalement.
En 2004, les seules bouteilles ont représenté une production de 240.000 tonnes de déchets en matières plastiques, soit de 2 à 3 m³ par famille et par an.
Enfin, l'incinération de ces contenants, produit des émanations toxiques et des cendres chargées de métaux lourds, polluant un peu plus notre planète.
Qualités de l'eau en bouteille
Le pH
Un pH légèrement acide de 6,6 est idéal pour la digestion, l'assimilation et le rééquilibre du pH du sang, généralement trop basique. A vous donc de vérifier si l'eau en bouteille que vous consommez est dans cette fourchette.
La résistivité
Une résistivité élevée, de 20 000 à 30 000 Ohms, est parfaite pour l'élimination des toxines par les reins
Si la conductivité de votre eau descend en dessous de 10 µS/ cm ou que sa résistivité dépasse 100 000 Ohms/ cm, vous pouvez y introduire quelques milligrammes par litre de sel marin brut ou une cuillère à soupe de jus de citron frais.
Oxydation
Tandis que l'eau osmosée est antioxydante, l'eau en bouteille est plus oxydée du fait du délai entre la mise en bouteille et la consommation.
Vitalité
La vitalité de l'eau est mesurée par son taux vibratoire exprimé en unités Bovis.
L'eau en bouteille possède un taux vibratoire d'environ 6 000 seulement ; à titre indicatif, c'est 7 200 à 8 500 unités Bovis pour l'eau osmosée.
L'eau en bouteille est-elle si sûre ?
Jusqu'à présent, les consommateurs se croyaient à l'abri en buvant de l'eau en bouteille, symbole de "pureté".
Mais alors que les résultats d'une première étude avaient forcément été contestés par les embouteilleurs, dans une nouvelle étude diffusée le 25 mars 2013, l'association "60 millions de consommateurs" a mis en évidence la présence de polluants dans l'eau d'une bouteille sur 5, même si l'eau reste à ce stade parfaitement potable selon les normes en vigueur.
Rappelons à ce niveau que la France fait toujours l'objet de poursuites par la Commission européenne pour son incapacité à lutter contre la contamination des nappes par les nitrates.
Cette dernière étude a été réalisée avec des outils de dernière génération, permettant de déceler des molécules à un niveau très faible, dont l'atrazine (un désherbant soluble dans l'eau pourtant interdit depuis 2001), des résidus de médicaments (dont une spécialité anti-cancer). Ainsi, sur 47 échantillons analysés, 10 présentaient des traces de pesticides et/ou de médicaments.
Preuves, s'il en fallait encore, que le réseau hydraulique souterrain des nappes phréatiques sensées être préservées est lui aussi contaminé.
Les risques de migration d'éléments des bouteilles vers l'eau
Ce risque est maintenant connu et réel, c'est pour cela que les entreprises les commercialisant ont l'obligation d'indiquer sur le fond de leurs bouteilles, le matériau qui les constitue.
A vous donc de vérifier cette marque pour détecter et éviter les bouteilles d'eau toxiques :
PET ou PETE - on l'utilise pour les bouteilles jetables.
Ces bouteilles peuvent libérer des métaux lourds et des substances chimiques qui affectent l'équilibre hormonal.
PEHD - plastique qui ne libère pratiquement aucune substance chimique.
Les experts recommandent de choisir de préférence ces bouteilles lors de l'achat d'eau en bouteille, car c'est probablement le contenant le moins toxique que vous pourrez trouver sur le marché.
PVC ou 3V - libère deux substances chimiques toxiques qui affectent les hormones.
PEBD - cette matière plastique ne peut pas être utilisée pour fabriquer des bouteilles, des sacs en plastique même si elle ne libère pas de substances chimiques dans l'eau.
PP - une autre matière plastique de couleur blanche ou semi-transparente, utilisée comme emballage pour les sirops et les pots de yaourt.
PS - libère des substances cancérogènes, et on l'utilise couramment pour produire les tasses à café et les sachets de restauration rapide.
PC ou plastique non étiqueté - le plastique le plus dangereux dans la production alimentaire qui libère des substances chimiques BPA, et il est souvent utilisé pour produire des bouteilles d'eau pour le sport et les contenants pour aliments.
Pour plus de détails...
Il faut s'intéresser au pictogramme en forme de triangle avec un chiffre à l'intérieur, qui est tatoué au fond des bouteilles plastique.
Ce pictogramme indique les types de produits chimiques utilisés pour produire le plastique.
Voici comment évaluer sa toxicité en décryptant les 7 catégories rencontrées :
o Les « types 1 » (PET ou PETE) sont sensés ne pas être dangereux, mais.
ils contiennent du plyéthylène téréphtalate, produit chimique susceptible de relâcher du trioxyde d'antimoine. Si vous êtes exposé quotidiennement à ce produit, vous pouvez contracter une irritation des voies respiratoires ou de la peau ; chez la femme, il peut aussi occasionner des problèmes de menstruations et des risques de fausses couches.
A noter cependant que cet emballage n'est dangereux que si la bouteille est réutilisée ; c'est seulement dans cet usage que l'élément chimique nocif se diffuse dans l'eau de manière significative.
o Les « types 2, 4 et 5 » plus sûrs pour notre santé.
- La catégorie 2 (HDP, HDPE ou PE-HD) ne représente aucun danger, même pour l'environnement selon certains car elle est 100 % recyclable.
- La catégorie 4 (LDPE ou PE-LD) ne libère pas de substances chimiques dans l'eau qu'elle stocke. Cependant, il ne faut pas l'utiliser pour d'autres liquides alimentaires.
- La catégorie 5 (PP) ne concerne pas l'eau mais plutôt les yaourts ou les sirops.
o Les « types 3, 6 et 7 » sont à éviter !
- La catégorie 3 correspond au PVC, considéré comme dangereux pour la santé et l'environnement. Il n'est généralement pas utilisé pour les bouteilles d'eau.
- La catégorie 6 (PS) correspond au polystyrène (qui contient du styrène), toxique pour le cerveau et le système nerveux. Il est utilisé pour fabriquer des tasses et des boîtes dans certaines chaînes de restaurants. Il ne faut surtout pas s'en servir pour réchauffer des aliments ou conserver des boissons chaudes car des substances dangereuses s'y diffusent dans ces conditions.
- La catégorie 7 (O ou PC pour polycarbonate) contient du "bisphénol A", un élément chimique qui perturbe les fonctions hormonales, dont la destruction progressive de la production d'ostrogène chez la femme.
Biocoop montre l'exemple en France
Certains magasins (mais espérons que tous suivront) du réseau Biocoop ont décidé de remplacer leur offre de bouteille d'eau en plastique par des systèmes de filtration (carafes, filtres sur robinet, osmoseurs).
Cette décision écologique et commerciale, prise par une majorité de plus de 60 % des magasins lors d'un référendum interne en juin 2009, fait suite à deux ans de débats et d'études, qui se soldent donc par la conclusion que "l'eau en bouteille est une véritable aberration écologique, un luxe qui coûte trop cher à la planète".
Au total, selon l'enseigne, l'initiative devrait permettre d'économiser 1,6 million de bouteilles d'eau par an, soit environ 70 tonnes de plastique.
Outre la réduction des déchets plastiques de ses clients, cette action entraînera également des conséquences sur l'empreinte écologique de l'enseigne, notamment en termes de transport : ce sont ainsi plus de 35 tonnes équivalent carbone annuels qui vont être économisés par la société de Transport Biocoop.
Certains magasins de l'enseigne, et ses concurrents estiment que le manque à gagner est trop important à supporter.
Cela permettra à chacun de trier entre les gérants de l'enseigne qui sont écologiquement engagés et ceux qui surfent sur la vague du bio... (certains menacent même de quitter l'enseigne ?)
Pour notre part, nous avons toujours estimé que s'il y avait bien un produit qui n'était pas bio, c'était bien l'eau en bouteille, à l'instar de l'air d'ailleurs qu'on finira bien par nous vendre au détail !
Avant de prendre cette décision, Biocoop a estimé que l'impact sur ses fournisseurs, restait limité puisque ce produit ne représente que 4,7 % et 5,8 % du chiffre d'affaires de ses deux principaux fournisseurs (marques "Rosée de la Reine" et "Montcalm").
Alternatives possibles ?
Il existe de nombreuses alternatives à la fois plus écologiques et économiques permettant de boire de l'eau propre "sanitairement".
Pour en savoir plus
Consultez nos dossiers :
- sur les différents moyens de filtration de l'eau pour permettre sa consommation alimentaire en toute sécurité : Filtration de l'Eau
- sur les principaux polluants de l'eau : Qualité de l'Eau
Ce lien :
Risques liés à l'eau de boisson
Forum...
Mon Biocoop plus commerçant qu'écolo.
Suite à votre annonce du retrait de la vente des bouteilles d'eau en plastique chez Biocoop, j'ai voulu vérifier si celui de ma zone avait passé le pas. Les masques sont tombés, puisque l'eau en bouteille y est encore vendue avec un pannonceau "à utiliser avec modération". C'est vraiment se foutre de la G... du monde. J'en ai un peu marre des faux "militants" écolos. C'est bien la peine de faire la leçon à tout le monde quand on donne plus d'importance à son tiroir-caisse qu'à ses "soi-disant convictions"... et dire que j'ai acheté chez eux pendant des années, sans compter les manifs et les pétitions... Je suis dégoûté... J'ai vraiment l'impression de m'être fait avoir.
Alexis R.
N'oublions pas que nous sommes constitués en grande partie d'eau (80 %) et que la qualité de cette eau est la condition d'une bonne santé avant toute autre chose...
Force est malheureusement de constater que l'eau du robinet autant que celle en bouteille présente aujourd'hui des contaminations. Autant de risques de voir notre capital santé attaqué même si c'est de façon lente et pernicieuse.
Les embouteilleurs, pas plus que les régies ou les pouvoirs publics sont capables de nous garantir une eau non pas "potable" mais "pure".
Quelle est la valeur que nous donnons à cette pureté et comment s'en assurer ?
C'est malheureux, mais il ne nous reste plus qu'à prendre en charge aussi cette purification...
Etienne S. |
|
|