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POISSON PANGA
Alerte au poisson Panga ! |
Il a envahi nos marchés et les rayons des grandes surfaces.
Le panga est un poisson asiatique que l'on trouve notamment chez plusieurs distributeurs, surtout sous la forme de filets, à cause de son prix très attractif par rapport à des espèces plus nobles.
Mais savez-vous exactement ce que vous mangez en consommant ce poisson ?
Info ou intox ?
Voici comment il est présenté à travers les réseaux sociaux : " Le Mékong est l'un des fleuves les plus contaminés de la planète.
Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols polychlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate, composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexa chlorobenzène (HCB).
Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d'os et avec une farine en provenance d'Amérique du Sud, de manioc et des résidus de soja et graines. Il est évident que ce type d'alimentation peu salubre n'a rien à voir avec l'alimentation d'un environnement naturel.
Cela ressemble beaucoup à l'alimentation des vaches folles (vaches nourries avec des farines issues de cadavres de vaches). Vous en rappelez-vous ?
L'alimentation des pangas est complètement en dehors de toute règlementation judiciaire. Le panga grandit 4 fois plus vite que dans la nature, à l'état normal. De plus, les pangas sont injectés avec du PEE.
Quelques scientifiques ont découvert que si l'on injectait les femelles panga avec des hormones féminines dérivées d'urine déshydratée de femmes enceintes, la femelle panga produirait ses œufs plus rapidement et en grande quantité, ce qui n'arriverait pas dans un environnement naturel (une femelle panga arrive ainsi à produire 500.000 œufs en une seule fois).
De fait, ce sont des poissons qui recoivent des hormones injectables (produites par une entreprise pharmaceutique chinoise pour accélérer le processus de croissance et de reproduction.
En achetant du panga, nous collaborons donc avec des entreprises gigantesques sans aucun scrupule et spéculatrices, qui ne se préoccupent pas de la santé et du bien être des êtres humains.
NOTE : Etant donné l'énorme quantité de pangas disponible, ils termineront également dans d'autres aliments : surimi (ces petits bâtonnets à base de chair de poisson), poisson en boîte et probablement dans quelques aliments pour animaux (chiens et chats)."
Et c'est signé d'un François HARMEGNIES
IFREMER
Centre de Brest
Département REM (Ressources physiques et écosystèmes de fond de Mer)
Unité de Recherche - Géosciences Marines
Un hoax écolo...
Petit problème : le chercheur cité "François Harmegnies" n'a jamais travaillé sur le panga.
A la retraite, il était spécialiste dans un tout autre domaine – la géologie maritime – et ne sait pas pourquoi son nom et ses coordonnées ont été associés au hoax.
L'Ifremer a d'ailleurs porté plainte contre X le 18 décembre 2012 pour usurpation d'identité.
En vain, puisque le message continue de circuler et ressort régulièrement comme le monstre du Loch Ness.
La réalité
Le panga est un poisson de la famille des "Pangasiidae" (apparenté aux siluriformes qui comprend les poissons-chats) généralement commercialisé sous le nom "Panga" en Europe, mais qui peut également désigner d'autres espèces.
Depuis une quinzaine d'années, il est vrai que le panga est au centre d'une filière d'élevage à grande échelle en Asie du Sud-Est, essentiellement au Vietnam (1,1 million de tonnes par an destinées à l'exportation en 2008, contre 50 000 tonnes au milieu des années 1990, selon la FAO), ainsi qu'en Thaïlande, aux Philippines, au Cambodge, en Chine, en Indonésie...
Il est élevé dans des étangs et des cages flottantes avant d'être vendu en Europe (à 35 %), en Asie, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient, surtout sous forme de filets congelés.
Les prix sont effectivement imbattables : entre 7 et 10 euros le kilo en France.
De même, il est exact que les femelles font l'objet d'un traitement hormonal pour leur permettre d'achever leur maturation - qui peut s'avérer difficile en captivité - et déclencher la ponte. On leur administre alors de l'hCG, une hormone extraite de l'urine de femmes enceintes (elle est utilisée chez ces dernières pour déclencher l'accouchement) puis purifiée.
Autre réalité : le panga est omnivore ; on le nourrit donc avec des végétaux, mais également avec des farines animales provenant de poissons de rebut.
Conclusion Le panga est-il dangereux pour la santé humaine ?
Ni plus ni moins que les autres espèces de poissons d'élevage, la qualité sanitaire du panga dépend de :
- la qualité des eaux dans lesquelles il est élevé,
- ses conditions d'élevage (densité, suivi bactériologique, traitements subis...)
- son alimentation (composition).
Hormis ces éléments difficiles à tracer, compte-tenu des lieux lointains de production, l'arnaque résiderait plutôt à vous le vendre à un prix supérieur en le faisant passer pour une espèce plus noble. |
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