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MURS VEGETAUX
Murs végétaux |
Principe
Introduire la nature à l'intérieur des villes est une tendance qui n'est pas nouvelle, tant ces dernières, dévorées par le béton et le bitume devenaient oppressantes pour l'homme.
C'est ainsi que de nombreux espaces verts ont été créés ou réhabilités dans les cités.
Il ne viendrait d'ailleurs aujourd'hui à l'esprit d'aucun urbaniste ou architecte de créer des bâtiments sans un espace vert associé.
Ce mouvement a commencé par la création de plus en plus de terrasses ou toitures végétales sur les constructions qui le permettaient.
Le faire sur des parois verticales n'avait encore jamais été envisagé avec cette ampleur avant les réalisations de murs végétaux par le botaniste Patrick Blanc.
Ce type de jardin vertical, s'invite désormais également dans les intérieurs, si on le désire et s'en donne les moyens.
Mur végétal réalisé par Patrick Blanc au Japon.
Le concept de Patrick Blanc
Entre 250 000 et 300 000 espèces de plantes sont répertoriées dans le monde et Patrick Blanc les connaît presque toutes.
Fasciné depuis l'âge de douze ans par le végétal, il devient docteur en Sciences et chercheur au CNRS.
Au cours de ses voyages en forêts tropicales, Patrick Blanc remarque que "même dans les régions tempérées, la végétation colonise la plupart des supports disponibles y compris les rochers et des sites très exposés, comme les falaises".
Il comprend alors très vite que "les plantes n'ont pas besoin de terre pour vivre mais d'une surface stable où les racines peuvent se fixer, d'une réserve d'eau et de sels minéraux leur permettant sous l'action du gaz carbonique ambiant de se nourrir".
Le botaniste a alors l'idée d'introduire les plantes en ville en se servant du seul espace encore disponible : les surfaces verticales.
Les contraintes
Mais comment faire pour que les plantes ne détériorent pas les façades des immeubles...
En 1994 au cours d'un voyage en Thaïlande, Patrick Blanc a l'idée de dissocier les plantes du bâti et imagine un support spécifique composé d'un cadre métallique, d'une feuille de PVC expansé et d'une nappe d'irrigation, à positionner à quelques centimètres du mur existant.
"Ce vide assure une isolation contre le froid en hiver et contre la chaleur en été, explique-t-il. Il protège également la façade des intempéries et de la pollution tout en créant un espace infranchissable pour les racines".
Applications du "Mur Végétal Patrick Blanc"
Il peut désormais recouvrir toute les surfaces bâties, sans aucune limite de hauteur ou de superficie.
Le premier spécimen est installé en 1988 à la Cité des sciences et de l'Industrie de Paris mais il faudra attendre 1994 pour que les architectes s'y intéressent.
Le premièr à faire confiance au botaniste est André Putman qui lui confie la réalisation d'un mur de 30 mètres de hauteur le long d'un immeuble haussmannien, un véritable défi !
Même si le projet remonte à 2001, Patrick Blanc continue à s'en préoccuper. Présent le 19 janvier dernier à la Cité de l'architecture pour une conférence, il s'inquiétait de la santé de son mur : "la partie basse a souffert cet hiver mais c'est normal en période de grand froid. Elle devrait repartir au printemps". Mais ce n'est pas un cas isolé, car Patrick Blanc retourne régulièrement observer chacun de ses murs : "j'ai toujours hâte de les revoir pour savoir comment ils se développent", confiait-il lors de la conférence.
Il choisit avec soin les espèces - entre 200 et 300 - qui seront plantées et sait comment les associer, l'objectif étant de créer des milieux vivants comparables aux milieux naturels.
Pour y parvenir, le botaniste passe son temps à voyager : des îles thaïlandaises aux falaises d'Hawaï en passant par l'Afrique du Sud, la Chine et la Japon.
"Je n'introduis jamais une plante sur un mur avant de m'assurer qu'elle pousse en milieu rocheux", précise-t-il.
Patrick Blanc est aujourd'hui parvenu à une telle maîtrise de la flore sur support vertical : parkings, gares, halls d'hôtel, ponts, boutiques, musées, ascenseurs... Ses réalisations les plus connues sont : la fondation Cartier en 1998, le musée du quai Branly en 2004, l'ambassade de France à New Delhi en 2003...
Le botaniste se lance maintenant dans ce qui paraissait impossible jusque-là : introduire le végétal dans un opéra à Taipei ou au sommet d'une tour, à 250 mètres de haut, et recouvrir 10.000 m² de panneaux suspendus entre deux tours à Dubaï...
Pour en savoir plus
Voir aussi page sur les toitures végétales... |
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