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EAU SOLIDE de SERGIO RICO
La révolution de l'eau solide ! |
Sergio Rico, un ingénieur chimiste mexicain, a découvert l'eau solide en s'inspirant des couches pour bébés super-absorbantes. Ce procédé pourrait bien révolutionner l'agriculture mondiale.
Génèse de la découverte
Constatant que le nord du Mexique vivait sa pire sécheresse en 70 ans, avec la perte de prês d'un million d'hectares de culture et des milliers de têtes de bétail, Sergio Rico a voulu réagir avec ses compétences d'ingénieur chimiste.
En effet, le ministère de l'Agriculture de son pays faisait état de 50.000 animaux morts en raison de l'absence de pâturages et d'eau.
Il s'est alors inspiré des couches pour bébé devenues de nos jours de véritables produits technologiques.
S'appuyant sur le fait que ce n'était plus le tissu, ou la couche d'ouate qui absorbait l'urine mais une poudre constituée de polyacrylate de sodium, incorporée dans la fibre de cellulose, il se dit qu'il pouvait en tirer quelque-chose d'intéressant.
Un seul gramme de cette molécule polymère "miracle" peut absorber 500 fois son poids en eau pure sans en modifier la structure chimique.
Une nouvelle application
Serge Rico décide donc de travailler sur la récupération de l'eau de pluie pour la transformer en solide tout en gardant sa forme moléculaire.
Au bout de plusieurs années d'essais, il obtient un résultat satisfaisant qu'il va breveter.
Récupérée via les descentes de gouttiêres des toits, l'eau est envoyée dans un réservoir dans lequel on verse une dose de 1,5 gramme par litre d'eau de polycacrylate de potassium (et non de sodium).
Grâce à la ionisation, les molécules d'eau précipitent en se collant aux polymères et en un quart d'heure l'eau est en phase de solidification.
Sous cet état solide, l'eau en grains peut être facilement stockée, par exemple dans des sacs plastiques, et livrée dans les endroits les plus divers sans qu'il soit besoin d'avoir recours à des pompes nécessitant une souce d'énergie électrique ou thermique, de tuyaux, de camions-citernes...
Mieux encore, le polyacrylate de potassium, qui ressemble à du sucre, permet de gélifier les liquides et de les réhydrater autant de fois que l'on veut pendant huit à dix ans.
Applications à l'agriculture
Avec le système traditionnel, le paysan attend la saison des pluies pour arroser son champ, avec un rendement de seulement 600 kg de maïs pour un hectare.
La même culture avec de l'eau solide (un sac de 25 kilos permet d'irriguer environ 1 hectare) permet une récolte de 10 tonnes par hectare puisque la racine des plantes est maintenue humide pendant plusieurs mois et se réhydrate chaque fois qu'il pleut ou qu'on l'arrose.
De plus, la plante ne connaît aucun stress car l'eau solide ne s'infiltre pas dans la terre ni ne s'évapore.
Sergio Rico a déposé un brevet mondial sous le nom de « Silos de Agua ».
Sa technique est déjà utilisée dans plusieurs pays (Inde, Colombie, équateur, Espagne et Portugal), pour les cultures de fruits, de cacahuêtes, de coton, de blé et de palmes.
Là où le système traditionnel utilise 80 litres d'eau par semaine, il ne faut que 50 litres d'eau solide tous les 3 mois.
Les agriculteurs sont de plus en plus intéressés par ce procédé plutôt économique puisque le sac de 25 kilos (pour un hectare) ne coûte que 400 euros et dure 10 ans.
Autre avantage non négligeable, l'eau solide est le produit idéal pour lutter contre les incendies.
En effet, au contact du sol, les feux rencontrent une masse d'humidité qui ne s'évapore pas, ils s'éteignent donc d'eux-mêmes, sans mettre en danger la vie des pompiers.
Malheureusement, comme toujours, nul n'est prophète en son pays et si Sergio Rico recueille des applaudissements, des diplômes et de belles paroles... s'il a bien été nomminé pour le Prix mondial de l'eau en 2011 par le Stockholm International Water Institute... si son "Silos de Agua" espère bien remporter la palme en 2012, l'inventeur a bien du mal à convaincre le ministre de l'Agriculture du Mexique de lancer une campagne d'information et d'assistance technique pour permettre aux zones les plus touchées par le changement climatique d'optimiser l'usage de l'eau de pluie à travers son invention.
Il aimerait voir sa technologie mise au service des paysans mexicains les plus démunis, mais les investissements nécessaires lui font forcément défaut.
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