La problématique essentielle de la propulsion d'un bateau à moteur avec l'aide d'un tel système est surtout posée dans le cas du cabotage, puisque les vents dominants sont soit de terre, soit de mer, c'est à dire transversaux par rapport au cap suivi.
Ce n'est évidemment plus le même cas en navigation hauturière.
Les cerfs-volants tracteurs
Fonctionnement
Un cerf-volant est relié par deux lignes à un système de commande sur le pont ou le roof.
Il est gonflé à l'aide d'un gonfleur électrique haut débit depuis une valve.
La commande électrique permet ensuite de le positionner à l'altitude souhaitée.
Le cerf-volant se positionne seul en fonction du vent et du cap donné par le barreur et se prête à une utilisation de nuit sous pilote automatique si nécessaire.
Ensuite, le cerf-volant est ramené sur le pont par une commande électrique, dégonflé puis emmagasiné.
Limites
Les allures accessibles sont de 60° de part et d'autre du vent arrière.
L'utilisation d'un moteur à bas régime est recommandée cependant par vent faible pour augmenter la vitesse et, en cas de plan antidérive insuffisant, pour gagner en cap.
Adaptation à un bateau existant
Prévoir :
- un point d'ancrage de la barre de commande ou des rails,
- une distance minimale du point d'ancrage à la proue pour que le boudin rectiligne repose sur le pont pendant le lancement, la réception ou par manque de vent.
Modèles disponibles
de 20 à 200 m² pour coques de 5 à 20 m de long.
Prix
de 2870 € à 21500 € TTC.
Les cargos à voile
On en parle de plus en plus !
Avec un pétrole qui coûte et coûtera toujours plus cher, pourquoi ne pas utiliser l'énergie du vent pour tracter de lourds cargos en haute mer.
Plusieurs systèmes s'appuient sur ce concept :
la voile Skysails
Skysails est le nom d'une compagnie allemande née en 2001 qui a imaginé cette gigantesque voile (100 m² à 160 m²) pour tracter ses navires.
L'économie en carburant est de l'ordre de 10 à 50 % selon les trajets et les conditions météo !
Si l'on en croit les données du constructeur, 289 millions de tonnes de pétrole sont consommées chaque année pour les transports maritimes de marchandises.
Les Skysails permettraient d'économiser donc environ 100 millions de tonnes de pétrole (voire plus), ce qui représente un impact important sur le réchauffement climatique.
Quant à l'investissement, il devait être amorti en 3 à 5 ans maximum.
Ce système a été inauguré sur un cargo allemand de l'armateur Beluga Shipping fin 2007, avec une voile de 100 m².
Renaissance des navires marchands à voile
Le propriétaire russe du très luxueux yacht "Black Pearl", envisage d'appliquer les prouesses technologiques de son bateau à des navires de commerce.
Construit par le chantier néerlandais "Oceanco", son superyacht de 107 mètres sur 15 mètres de large est équipé de 3 mâts supportant 2900 m² de voilure (gréement DynaRig, rendu célèbre par le voilier "Maltese Falcon").
Cette technologie de mâts auto-porteurs et de voiles carrées enroulables permet l'utilisation en équipage réduit de grandes surfaces de toile, toute en limitant l'emprise sur le pont.
Son projet vise à construire une flotte d'une quinzaine de navires marchands utilisant le même système de voiles.
Il a prévu dans un premier temps le transport de voitures, dans le but d'apporter une réponse environnementale au transport trans-océanique de ces biens, mais pourquoi pas d'autres types de marchandises ensuite.
La voile libre
Autre système basé sur le même principe développé par l'inventeur français Christophe Verna, la "voile libre" type « Kitesurf » apporte l'innovation d'être autoportée par ballons ou par boudins placés en haut de la voile !
Version ballons

Version boudins intégrés.

Un flotteur permet éventuellement, d'assurer le réglage en hauteur de la voile.
La voile, tenue et guidée par 4 forts câbles ou filins fixés aux 4 coins, permet en jouant sur leur longueur de la positionner dans l'axe vertical et horizontal.
Ce système est particulièrement adapté aux cargos naviguant par vents dominants arrière, mais peut aussi épauler les chalutiers, dont les chalutages demandent beaucoup de carburant pour tirer les filets.
Il peut également trouver son utilité pour la plaisance et les loisirs : aux voiliers (comme un spinaker outboard) ou les chars à voile... lorsque la direction du vent s'y prête.
Les filins peuvent être multipliés pour une gestion plus fine des réglages de la voile.

Le guidage peut être géré automatiquement par ordinateur.

Un système de repérage électronique peut affiner la gestion de positionnement de la voile.

Des tuyères de guidage de vent peuvent être fixées sur la voile.
Notre avis
Ce système présente des avantages certains sur celui de "Skysails", car en cas de baisse de vent, la voile autoportée par un/ des gaz plus légers que l'air, ne peut tomber à l'eau, ce qui évite les pertes de temps inhérentes à la récupération de la voile gorgée d'eau, ou l'emmêlement de celle-ci dans l'hélice de propulsion.
L'inventeur de ces brevets recherche un/ des industriels pour développer ces concepts.
Contact :
Christophe Verna
Tel : 05.56.29.06.97
Forum
La physique l'établit : c'est le transport naval (fluvial et maritime) qui est le moins polluant à la tonne transportée car le moins demandeur d'énergie puisqu'il n'y a pas à lutter contre la pesanteur, selon le principe d'Archimède, mais seulement contre l'inertie.
La seule question restant à se poser est plutôt : "ne vaudrait-il pas mieux arrêter de faire fabriquer dans des pays lointains les marchandises que nous consommons ici ?".
C.B
Autres liens connexes
- Voiles et cerf-volants pour bateaux.
- Catégories des bateaux de plaisance.
- Le transport fluvial.
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