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Les OGM


Le débat reste vif sur les organismes génétiquement modifiés...
La couleur d’un fruit ou d’un légume, sa taille, sa forme et son goût sont déterminés, entre autres, par son code génétique. Produits de la biotechnologie, les OGM ont subi le transfert d’un ou plusieurs gènes qui ne leur appartenaient pas à l’origine, devenant ainsi des organismes transgéniques.
L’intérêt de ces modifications est par exemple de leur donner la capacité de repousser des insectes ou de résister à certaines maladies.
Mais quel est le prix à payer en terme de santé, de biodiversité et d'accès aux semences pour chaque paysan au nom de ces "progrès" ?
Aujourd'hui, le doute n'est plus permis, il est incommensurable...



Des approches différentes
Selon les pays (au Canada par exemple), des variétés de lin, de maïs, de pommes de terre, de soja, de betterave à sucre, de tomates, de courges et de coton transgéniques sont admises.
Ces plantes sont même quelquefois cultivées, alors que d'autres sont interdites de culture mais peuvent être importées.
Outre leur nocivité crainte, ce ne sont pas forcément des choix intéressant en terme de rentabilité de production, comme le prouve par exemple la culture du coton transgénique en Inde, qui a engendré le triste résultat de provoquer la ruine des exploitants suite au surcoût de l'achat des semences OGM et à l'obligation de faire malgré tout usage de traitements phytosanitaires aux prix prohibitifs !
A contrario, ceux qui avaient suivi l'option de la culture bio, voyaient leur rendement amélioré et des attaques fongiques ou d'insectes limitées dans leurs effets...

Il faut aussi savoir que les aliments transformés, comme les produits de boulangerie, sont susceptibles de contenir des ingrédients provenant de plantes et de semences OGM autorisées.
Par exemple, la chymosine (enzyme qui fait cailler le lait dans la fabrication du fromage) est utilisée dans près de la moitié des fromages disponibles sur le marché !

Au Canada, aucun animal transgénique n'a été approuvé pour la consommation humaine ; cependant, une variété de poisson transgénique doit faire l'objet d'une évaluation...

Aux USA, le soja et le maïs transgéniques sont autorisés à la production, et ensuite importés en Europe.

En France, quelques expériences de céréales transgéniques sont actuellement menées, mais déchaînent les passions !

Côté consommateurs, la réglementation impose que les aliments constitués d'éléments génétiquement modifiés le précisent clairement sur leur étiquette.
Mais est-ce toujours le cas et cette mention est-elle lisible ?


Que penser ?
Les études actuelles n'ont pas encore prouvé de façon déterminante l'impact des OGM sur la santé humaine, alors que c'est le cas d'un grand nombre de produits présents dans notre alimentation quotidienne…

Mais en septembre 2012, la publication de l'étude de Gilles-Eric Séralini ( Professeur à l'université de Caen, expert du gouvernement chargé d'évaluer les risques des OGM) confirme la toxicité sur les rats du maïs NK 603 et suscite de nombreuses réactions.

Après deux ans de travaux menés dans la plus grande confidentialité avec une équipe de chercheurs de son laboratoire de Caen sur 200 rats nourris au maïs transgénique, Séralini démontre que même à faible dose, l'OGM est sérieusement toxique sur les rats.

Consulter l'article présentant les résultats de cette étude.

Bien entendu, nous ne sommes pas des rats !
Mais faudra-t-il constater les méfaits des OGM sur l'homme, pour arrêter non seulement la culture, mais également l'importation et l'usage de toute substance végétale ou animale génétiquement modifiée ?

En effet, le problème des OGM est leur traçabilité indirecte, car s'ils ont été employés dans les produits servant à nourrir ou fabriquer des éléments plus complexes ou placés plus haut dans la chaîne alimentaire, comment les déceler ?
Avons-nous les réglementations nationales, européennes et mondiales ainsi que les moyens de contrôle pouvant assurer une réelle protection des consommateurs ?
Ce n'est malheureusement pas le cas.

Alors que faire en attendant ?
Ne plus manger aucun animal ?
Ne plus manger aucun végétal dont on ne soit pas absolument certain de l'origine semencière et de la culture ?
Cela devient vraiment compliqué de se nourrir ; qui peut se permettre d'assurer ce combat de tous les jours pour échapper dans les conditions actuelles aux OGM ?


Vers une meilleure information des consommateurs...
Sous le ministère de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET est paru un décret (relatif à l'étiquetage des denrées alimentaires issues de filières qualifiées « sans organismes génétiquement modifiés », paru au Journal officiel du 31 janvier 2012.)
Ce texte, attendu par les associations de consommateurs, définit les règles d’étiquetage des produits pour les opérateurs souhaitant valoriser une production sans OGM et aux consommateurs d’exercer pleinement leur choix.

Jusqu’à présent la réglementation prévoyait l’étiquetage obligatoire de la présence d’OGM (au-delà de 0,9 %) en cas d’utilisation volontaire, mais ne définissait pas les modalités d’information du consommateur pour les filières « sans OGM ». Elle ne permettait pas non plus de faire la distinction entre une viande issue d’un animal nourri avec des OGM et une viande provenant d’une filière garantissant une alimentation des animaux sans OGM.

Le décret, qui s’appuie sur les avis du Haut Conseil des biotechnologies de novembre 2009 et de janvier 2011, prévoit des critères différents selon la nature des ingrédients qui composent les denrées :
- Les ingrédients d’origine végétale (par exemple, la farine, l’amidon ou la lécithine) pourront porter la mention « sans OGM » s’ils sont issus de matières premières contenant au maximum 0,1 % d’OGM ;
- L’étiquetage des ingrédients d’origine animale (par exemple, le lait, la viande, le poisson ou les oeufs) précisera « nourri sans OGM (<0,1 %) » ou « nourri sans OGM (<0,9 %) » ;
- Les ingrédients d’origine apicole (par exemple le miel ou le pollen) pourront être étiquetés « sans OGM dans un rayon de 3 km ».

Ces allégations apparaîtront le plus souvent dans la liste des ingrédients ou, lorsque l’ingrédient mis en avant représente plus de 95 % de la denrée, dans le champ visuel principal de l’emballage.
Le nouvel étiquetage est applicable à compter du 1er juillet 2012, mais les consommateurs peuvent d’ores et déjà trouver des denrées alimentaires étiquetées « sans OGM » qui présentent les mêmes garanties que le nouveau décret.


Des OGM dans le bio ?
L'adoption le 12 juin 2007 d'un nouveau règlement européen par les ministres de l'agriculture autorise la présence d'OGM dans les produits alimentaires à condition qu'ils n'en contiennent pas plus de 0,90 % !
Cette directive a évidemment provoqué la colère des producteurs bio français...


Voir aussi :
Risques des OGM


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