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L'ECLAIRAGE DOMESTIQUE
Nous ne le rappellerons jamais assez : le meilleur et le plus sain des éclairages reste celui de la lumière naturelle.
Mais lorsque nous sommes obligés d'avoir recours à la lumière artificielle, quels sont les meilleurs procédés pour s'éclairer ?
Approche écologique
Du strict point de vue éconologique, c'est bien entendu l'éclairage à LEDs (diodes électroluminescentes) qui l'emporte :
- durée de vie multipliée par 10 (30.000 à 50.000 heures),
- Consommation électrique divisée par 10 (par rapport aux anciennes ampoules à filament)... par 15 (par rapport aux ampoules halogènes)... par 2 (par rapport aux ampoules fluocompactes).
- moins de déchets (et moins souvent) à traiter en fin de vie.
Approche sanitaire
Qu'en est-il au niveau de la santé ?
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) vient de publier un rapport sur les effets sanitaires des systèmes d'éclairage utilisant des LEDs, suite à l'augmentation de l'utilisation des ampoules à LEDs dans l'habitat des particuliers (actuellement 5 à 10 % du marché total des éclairages).
Mais il existe plusieurs types de LEDs, et toutes ne sont pas classées dans le même groupe de risques puisque sur les produits testés par l'ANSES, 30 % seulement sont considérées comme pouvant poser problème.
Il s'agit :
- de LEDs de puissance surtout utilisées dans l'éclairage industriel ou pour mettre en valeur des édifices, produisant une intense lumière bleue.
- de luminaires à base de LEDs produisant une lumière dite froide (lumière blanche à tendance bleu).
L'un des enjeux de cette étude rendue publique à travers un rapport de plus de 300 pages, est justement cette lumière bleue inhérente à la fabrication des LEDs, suspectée de causer un risque d'effet photochimique selon la dose d'exposition.
L'ANSES y propose que les LEDs déterminées comme "à risques" soient réservés au seul usage professionnel et que les LEDs accessibles au grand public ne présentent pas plus de risques que les lumières traditionnelles.
Puissance et durée d'exposition
Une trop longue et/ou forte exposition (temps et puissance) pourrait en effet provoquer un stress toxique pour la rétine, principalement chez des publics fragiles comme les enfants ou les personnes atteintes de certaines maladies oculaires ou encore les professionnels soumis à des éclairages de forte intensité.
L'ANSES note le risque lié à l'éblouissement en intérieur.
Il est en effet admis qu'une luminance supérieure à 10.000 candelas par mètre carré est visuellement gênante, or, « en raison notamment du caractère ponctuel de leur surface d'émission, les LEDs peuvent présenter des luminances 1.000 fois plus élevées».
Qu'est-ce que cette lumière bleue ?
La lumière bleue (combinée à un phosphore jaune) est utilisée pour fabriquer des LEDs produisant une lumière blanche.
Evolutions autour de l'usage des LEDs d'éclairage
Ces recherches auront sans doute pour conséquence d'adapter le cadre normatif entourant l'usage des LEDs aussi bien en ce qui concerne les valeurs limites d'exposition utilisées par les groupes à risques face à des expositions répétées à la lumière bleue.
Elles sont actuellement calculées pour des expositions d'une durée de huit heures, et ne tiennent pas compte de la possibilité d'exposition cumulée pendant l'ensemble de la vie.
Une meilleure information des consommateurs, à travers un étiquetage, doit préciser, depuis 2011 le classement de ce type d'éclairage :
- catégorie 0 (sans risque),
- catégorie 1 (risques faibles),
- catégorie 2 (risques modérés).
Certains fabriquants, conscients des enjeux à long terme, demandent également d'établir et de faire respecter une réglementation européenne plus stricte, pour encadrer la mise sur le marché français et européen des lampes LEDs.
D'autres se contentent de déclarer que leurs produits s'en tiennent aux normes actuelles, en profitant du fait que la traduction de nouvelles normes en droit européen prendra peut être deux ou trois ans, et que d'ici là, ils auront amorti et écoulé la technologie de production actuelle.
Savoir, que cette technologie est la plus utilisée pour la fabrication des LEDs, car c'est avant tout la moins coûteuse de toutes.
Et la télévision à LEDs
Le rapport de l 'ANSES précise que les télévisions à LEDs ne sont pas concernées par ces risques, car leur luminescence (puissance d'émission de lumière) est faible. Seules les LEDs d'éclairage à forte proportion de bleu et de forte luminescence présentent un danger pour l'oeil.
Et les voitures
Le problème posé par la conduite de nuit sur des routes non éclairées est l'éblouissement de la rétine fixant une source lumineuse intense, dans un environnement sombre.
Dans ce cas, il se produit là encore, un stress subi par l'oeil, pouvant aboutir à une fatigue, et à long terme à une dégradation des capacités de vision.
Que la lumière des phares soit produite par des ampoules halogènes ou à LEDs ne change pas grand chose à l'affaire ; c'est le spectre de cette lumière qui accentue cette fatigue.
En appliquant les mêmes principes de précaution, les phares blancs à lumière froide (tirant sur le bleu) seraient donc à proscrire, mais ils ont justement été choisi en remplacement des anciens phares jaunes, pour leur qualité d'éclairage supérieure.
Nos conseils
- veiller à adapter l'intensité lumineuse et la distance d'utilisation pour limiter les risques d'éblouissement,
- privilégier les ampoules multi-leds ou possédant une lentille de dispersion,
- éviter l'utilisation de sources de lumières riches en couleur bleue dans les lieux fréquentés par les enfants (autrement dit : choisissez dans ce cas des ampoules LEDs à lumière jaune).
Bon à savoir :
La température de couleur
Exprimée en Kelvin (K), elle renseigne sur la couleur (ou teinte) de la lumière diffusée par l'ampoule.
La moyenne des lampes à incandescence se situe autour des 2 700 K, et celle des halogènes autour de 3 000 K.
- Jusqu'à 3 300 K on définit la lumière comme "chaude",
- Au-delà de 3 300 K, la lumière est dite "neutre",
- A partir de 5 300 K, elle devient "froide" et se rapproche de la lumière du jour.
Il est donc préférable d'installer pour un usage domestique des ampoules LEDs dont la température de couleur est inférieure à 3 300 K.
Mise au point
Une vidéo tourne sur Internet depuis 2008 ; une pseudo journaliste scientifique veut y démontrer les rayonnements nocifs émis par une ampoule fluo-compacte, mesurés à l'aide d'un appareil capable de mesurer les champs électro-magnétiques.
Malheureusement, c'est le type de démonstration alarmiste pas très honnête, en ce sens où :
- ce qui est mesuré ne correspond en aucune façon à l'utilisation réelle que nous en avons (qui utilise une ampoule en ayant la tête à quelques centimètres ?).
- que nous avons dans notre environnement domestique des tas d'autres sources beaucoup plus émitives (téléphones cellulaires, téléphones sans fil, Wifi, micro-ondes, plaques de cuisson électromagnétiques, lignes électriques intérieures, appareils audio-visuels, lampe au néon qui sont équipées du même type de ballast...)
Il n'en demeure pas moins que :
- les ballasts de ces ampoules fluocompactes produisent des basses fréquences (50 Hz) et des radio-fréquences.
- ces ampoules contiennent des vapeurs de mercure, toxiques en cas de casse, et qui dans l'absolu, ne devraient pas être utilisées.
En dernier ressort, il faut éviter l'emploi de ces ampoules car :
- elles ne délivrent pas une lumière agréable,
- elles ne donnent leur pleine puissance qu'au bout d'un "certain temps",
- elles ont une durée de vie très courte (généralement inférieure à 1000 heures) et de toute façon largement en dessous de ce qui est promis sur leur emballage.
Alors passez-donc aux ampoules à LEDs (de bonne qualité), qui consomment 2 fois moins que les fluocompactes (entre 8 à 10 fois moins qu'une ampoule à incandescence) et durent entre 30 à 50 fois plus longtemps, en tout cas en théorie, car l'xpérience ne l'établit pas !
Lien utile :
LEDs Distribution
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