J'ATTENDS un PETIT
Le moment tant attendu est arrivé, la vie est en nous !
Ce n'est pas une maladie et des milliards de femmes avant nous l'ont vécu.
Pourtant, en regardant votre test de grossesse, en ouvrant le courrier du labo, ou simplement en comptant et recomptant les jours de retard sur votre calendrier, à ce moment-là , vous vous sentez unique et si pleine de responsabilités à venir. |
1 - Notre santé pour la sienne
Si vous êtes déjà très avancée dans les pratiques écologiques, d'autres voies s'ouvriront devant vous, et ce sera l'occasion de renforcer cet engagement.
Si vous ne l'êtes pas, profitez-en pour le faire pour deux, puis pour son futur.
Instinctivement, nous avons toutes tendance à adopter des habitudes de vie plus saines : arrêt du tabac, abstinence d'alcool, nourriture saine, repos plus régulier.
Un petit logo d'avertissement contre l'alcool pour les femmes enceintes a vu le jour en 2007, sur les bouteilles d'alcool mais pourrait peut-être s'étendre à d'autres produits.
Mais cela peut aussi être l'occasion de se pencher sur des secteurs que vous ne connaissez peut-être pas encore : les cosmétiques bio, les produits d'entretien non toxiques, l'alimentation, l'habitat sain..., et de réfléchir aux choix que vous ferez pour ce petit.
Femmes enceintes : attention au Bisphénol A
Dans son évaluation des risques sanitaires associés au Bisphénol A, une « synthèse de toutes les études disponibles au plan international », publiée le 11 avril 2013, l’Anses confirme le danger potentiel que constitue cette substance chimique pour l’enfant à naître. Perturbateur endocrinien avéré, il pourrait être à l’origine de divers troubles et maladies dès l’enfance : diabète, obésité, troubles du comportement puis problèmes de fertilité mais aussi expose à un risque accru de cancer du sein pour les petites filles exposées in utéro.
« L’alimentation contribue à plus de 80 % de l’exposition de la population. Les principales sources d’exposition alimentaire sont les produits conditionnés en boîtes de conserve qui représentent environ 50 % de l’exposition alimentaire totale. L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente d’exposition au bisphénol A. »
Le cas des hôtesses de caisses, qui manipulent toute la journée, des tickets imprégnés de cette substance ou de ses cousins (Bisphénol S notamment, aussi peu recommandable semble-t-il) inquiète également l’organisme de surveillance.
En attendant son interdiction totale en 2015, vous devez vous protéger.
Concrètement au quotidien :
- Choisissez la version bouteille en verre plutôt que canette de votre boisson préférée,
- Évitez au maximum les boites de conserve, prenez plutôt l’option bocaux en verre ou légumes surgelés même si cela limite le choix…
- Ne réchauffez pas vos aliments au micro-ondes dans un contenant en plastique ; optez pour le verre. Plus généralement, évitez de boire et manger dans du plastique ; adoptez des bouteilles nomades en verre, par exemple.
Prenez ces habitudes dès l’annonce de votre grossesse, il sera plus facile de les conserver lorsque l’enfant sera là et elles lui profiteront comme à vous.
2 - Les petits maux de la grossesse
Les nausées du premier trimestre
Si certaines femmes passent cette période sans trop d’encombres, à peine un peu barbouillées et tout à la joie leur minuscule « secret », pour d’autres, c’est un véritable problème qui les empêche de mener une vie normale. 50 à 80 % des femmes enceintes souffriraient de nausées, environ 30 % de vomissements incontrôlables et une petite proportion, moins de 3%, seraient atteintes d’une forme sévère qui doit être prise en charge et surveillée de très près. Autant dire que c’est un trouble largement associé au début de la grossesse.
Souvent matinales, elles attaquent dès que l’on passe en position verticale et peuvent durer une partie de la journée.
L’origine de ces nausées est encore imprécise ; l’hypothèse retenue est qu’elles seraient dues à la réaction spasmodique de l’estomac à l’inondation du corps par les hormones de la grossesse (HGC). Pas de conséquences pour le bébé, pour autant le confort de la maman est souvent altéré.
Des petits trucs à tester, qui marchent chez les unes, pas chez les autres…
- Le matin, toujours couchée, essayez de grignoter un petit gâteau sec, une biscotte ou de boire un verre d’eau et de jus de citron puis de vous lever dou-ce-ment.
- Les tisanes de menthe ou d’un mélange adapté que vous trouverez en herboristerie ou pharmacie sont parfois intéressantes, mais aussi cannelle et gingembre en poudre.
- Les boissons gazeuses peuvent soulager.
- Mangez par petites prises, ce qui vous fait envie.
- Vous avez peut-être entendu parler des bracelets d’acupression sur ce type de nausées, mais je dois vous dire que la jeune femme qui souffrait de vomissements fréquents à laquelle je les ai proposés n’a trouvé aucune amélioration.
- Le manque de vitamine B6 est parfois mis en cause, si c’est le cas votre médecin pourra vous la conseiller.
Les premières consultations sont bien sûr l’occasion de parler de ce problème avec votre médecin si rien ne vous soulage. L’homéopathie est enfin régulièrement proposée dans ce cas avec des résultats intéressants, l’acupuncture parfois.
3 - La chambre de bébé
Dans les semaines et les mois qui suivent, c'est un des sujets qui s'impose souvent.
Pourtant, dans ses premiers mois de vie, si bébé dort beaucoup, la chambre prévue, remplie et décorée à cet effet n'est pas indispensable.
Il lui faut un petit coin calme pour la journée, et être proche de vous la nuit, car vous le savez déjà , un nourrisson tète aussi la nuit.
quelques conseils
Cependant si vous souhaitez préparer cette chambre dès maintenant, quelques précautions sont à prendre pour vous et pour lui :
- Evitez les travaux importants (ponçage, décapage, traitement des bois, peintures...) qu'il faut prévoir suffisamment à l'avance pour avoir une grande période d'aération régulière.
- Ne pas installer un bébé à peine libéré de la maternité dans une chambre qui sent la peinture fraîche ou dont le parquet vient d'être vitrifié.
- Soyez intraitable : adoptez des produits écologiques, peintures ou enduits naturels. Et aérez.
- Pas de moquette dans cette pièce, ni de plantes.
- Attention aux meubles que vous y installez : évitez les meubles en particules de bois agglomérées qui relarguent consciencieusement du formaldéhyde pendant des années.
- Préférez les meubles en bois massif et brut que vous pourrez décorer vous-même avec des produits naturels.
- Lavez le linge de lit, les vêtements de bébé et les tissus de déco avec des noix de lavage (voir entretien du linge).
- Eliminez tous les polluants inutiles : parfum d'intérieur, produits d'entretien, aérosols.
- et bien sûr, personne ne doit fumer dans une chambre ou une maison où vit un bébé !
Ainsi votre petit arrivera dans un espace sain : un petit cocon vert pour un bébé écolo.
4 - Le maternage
Aussi ancien que les mères et leurs bébés le sont, il se pratique dans toutes les cultures, sur tous les continents et sous toutes les latitudes.
Si j’ai choisi de vous en parler sur cette page, c’est qu’il a fait une entrée en scène remarquée depuis le début des années 2000 ; une sorte de «retour de manivelle » de la génération des filles des femmes libérées des années 70, paraît-il…
Médias, sites Internet, bloggeuses s’y intéressent. Vous aussi, peut-être…
De quoi s’agit-il ?
Littéralement : des soins apportés à l’enfant à la manière d’une mère.
Le maternage trouve sa source dans notre appartenance à l’espèce de mammifères.
Notre petit naît encore très dépendant de sa mère, bien loin de partir au galop, une heure après sa naissance, comme les poulains.
Dotés d’intelligence, nous sommes aussi des êtres de liens et d’affects, de paroles et de sentiments.
Nous savons aujourd’hui qu’il ne suffit pas de nourrir et entretenir un enfant.
Pour devenir un adulte épanoui, il aura aussi besoin d’être pouponné, cajolé, réconforté, porté, embrassé, encouragé… en un mot materné.
Le maternage permet de construire un lien avec le bébé qui constituera pour lui, une sécurité affective, une base forte, socle de son équilibre futur.
Pourquoi donc en parler ?
Chaque maman qui s’occupe de son enfant de façon proche, affectueuse, le pratique évidemment.
Mais ces soins peuvent aussi, ne l’oublions pas, être dispensés par le papa.
Le maternage de ce début de 21ème siècle valorise aussi certaines pratiques : accouchement naturel, aide d’une doula, peau à peau, allaitement long, cododo, portage…
On remarque aussi que ses adeptes, souvent engagées dans une démarche écologique plus large, adoptent les couches lavables, les soins et la nourriture bio, la phytothérapie…
La maternité, comme d’autres périodes de notre vie, est bien sûr très imprégnée de l’époque à laquelle elle intervient et de ses problèmes, environnementaux, économiques et philosophiques.
5 - Les Doulas, kesako ?
Ce mot, qui vient du grec ancien, veut dire « la servante », avec une idée d’esclave.
De nos jours, le terme a repris vie aux Etats-Unis dans les années 2000, pour désigner une femme (qui a elle-même accouché), « expérimentée » et « formée », qui aide une autre femme et ceux qui l’entourent pendant la grossesse, l’accouchement, et la période post-natale.
En France, ce mouvement des accompagnantes à la naissance s’est organisé à partir de 2003.
Cette activité n’a pas fonction médicale, ne remplace donc ni le médecin, ni la sage-femme, ni les consultations spécialisées, mais se présente plutôt comme un soutien informatif, psychologique, une aide, une présence disponible. A l’heure où les familles se décomposent peut-être plus vite qu’elles ne se construisent, les doulas tentent de remplacer la grande sœur, la cousine ou la jeune tante, déjà « passée par là », et de combler l’espace laissé par un monde médical bien surchargé.
Problèmes
- un nouveau « métier », sans existence officielle et légale en France aujourd’hui, il est pourtant rémunéré : l’accompagnement consiste en une dizaine de séances environ, à répartir avant pendant ou après la naissance, pour un montant qui se situe autour de 500 €.
- la formation : sans encadrement indépendant elle est parfois insuffisante.
Autant dire que les professions médicales qui entourent la maternité voient ces doulas d’un œil très méfiant.
Une démarche, intéressante sur le fond, entourée d’un trop grand flou pour être vraiment prise au sérieux.
A suivre...
Prochains thèmes abordés
- un accouchement naturel
Pour aller plus loin :
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