L'HYGIENE INTIME
Mettre en contact avec notre intimité des produits dont on n'est pas sûres des effets à long terme sur notre santé n'est certainement pas très prudent.
Ces produits ont en plus un impact non négligeable sur notre environnement !
Les alternatives existent... Et si vous changiez vos habitudes. |
1 - la toilette intime
Cette partie de la toilette quotidienne peut parfois nécessiter un produit particulier, plus doux qu'un savon basique.
Quelques savons spécifiques existent en bio.
Si votre démarche est écologique, ne cédez pas aux sirènes des savons ou gels liquides intimes, même bio, qui sont chers, et évitez encore des produits, dilués dans un flaconnage à jeter !
Une alternative consiste à utiliser la décoction de noix de lavage, qui constitue une base lavante très douce.
Voici comment la réaliser :
Décoction de noix de lavage
Ingrédient
Il vous faut 3/4 d'un verre de noix de lavage.
Il suffit de faire bouillir ces noix dans un demi-litre d'eau non calcaire, pendant un quart d'heure, laissez refroidir, filtrez, vous avez votre « lotion lavante maison ».
Elle ne fait pas l'unanimité : son odeur vinaigrée, sa couleur "maronnasse" manque un peu de glamour mais elle remplit très bien sa mission, et affiche un rapport qualité prix imbattable ! Elle sera parfaite pour les adeptes du produit basique maison.
Vous pouvez également l'améliorer par l'ajout de quelques gouttes d'huiles essentielles de votre choix qui de plus aideront à la conservation pour certaines. |
2 - les protections périodiques
Chacune de nous en a pour une bonne trentaine d'années de menstruations. Autant dire que les choix que nous faisons pour ces périodes sont importants en terme de santé pour nous, et d'impact pour l'environnement.
Aujourd'hui, quelles sont les solutions à notre disposition :
* Les jetables
En terme des déchets, les protections jetables traditionnelles sont aujourd'hui soit enfouies, soit incinérées. Dans les deux cas, ces sont des déchets toxiques qui contiennent des matières synthétiques, des résidus de pesticides, des métaux lourds...
D'un point de vue de la santé, on imagine bien qu'il vaudrait mieux se passer de ses substances. C'est pourquoi depuis plus de 15 ans tous ces produits ont été développé en matières naturelles ou coton bio. Toutes les tailles, les formes, pour usage externe ou interne sont disponibles mais deux à trois fois plus cher, ce qui limite sans doute un peu notre adhésion à ces produits.
* Les alternatives
- la coupe menstruelle
Une solution écologique, économique et qui règle le problème des déchets.
Il s'agit d'une coupe souple, de la forme d'une cloche surmontée d'une tige, aplatie ou pas, plus ou moins équipée de reliefs pour en faciliter la préhension, qui peut au besoin être raccourcie. Généralement disponible en deux tailles, parfois trois, selon l'âge et les maternités éventuelles.
Elle est, selon les fabricants, en silicone hypoallergénique (Mooncup), en silicone de qualité supérieure (Diva), en silicone de qualité médicale (Fleurcup, la Mooncup de Keeper, Lunacup, Ladycup, Miacup...) une, en caoutchouc naturel - le latex (Keeper), ce qui peut parfois poser des problèmes d'allergies, rares avec le silicone, et celle en TPE (Thermoplastique élastomère) un matériau utilisé dans le cadre médical, aux propriétés similaires au silicone, un peu moins souple mais plus aisément recyclable, paraît-il.
Utilisation :
Au premier abord, dans la main, l'objet peut sembler impressionnant !
Mais par un système de pliage (il y a plusieurs techniques), vous allez réduire son volume pour la mettre en place.
Elle va se déplier, s'installer dans le vagin en adhérant à ses parois, à la manière d'une ventouse, sans que vous ne la sentiez.
En pinçant sa base, l'effet ventouse cessera, vous permettant ainsi de la retirer.
Il suffit ensuite de la vider régulièrement, de la laver puis de la remettre en place. Entre les périodes d'utilisations, il faudra la stériliser à l'eau bouillante.
Exemple de méthode de pliage de la coupe menstruelle.
Durée de vie
Elle est très variable d'une marque à l'autre.
Si l'on s'en tient aux revendeurs, ils ont tendance à annoncer 10 ans mais tous les fabricants ne sont pas aussi enthousiastes.
Par exemple, si Keeper assument les 10 ans, Ladycup « s'envole » pour 15 ans, Femmecup s'en tient à 5 ans, Fleurcup à « plusieurs années », Luna à « une à deux pour de nombreuses années » et Mooncup ne dit rien.
Seule Diva est plus exigeante en recommandant un renouvellement annuel, basé sur le fait que c'est un produit personnel, intime (le pH vaginal peut intervenir), dont l'entretien (fréquence, produit) peut varier.
Il paraît donc raisonnable de recommander à chacune d'être vigilante sur ces points afin de déterminer sa propre fréquence de renouvellement.
Fabrication
Se fait en Afrique du Sud, Allemagne, Australie, aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Finlande, République Tchèque, et - petit cocorico - en France, avec la "Fleurcup" qui est proposée en version colorée.
La finlandaise, Luna a aussi sorti sa version bleutée, Ladycup développe un « arc-en-ciel de couleurs », la Miacup est rose opaque, la Meluna ressemble à un petit bonnet coloré surmonté d'une boule, d'un anneau ou d'une tige.
Un large choix de tailles, de formes, de textures, de transparence et même de couleurs (pas toujours très raisonnables...).
Ces coupes sont, de plus en plus faciles à trouver, dans les magasins bio, nature, peu en parapharmacies et encore moins en pharmacies. Et, facilement sur Internet, pour les plus connues sur des sites français, et un petit nombre sur des sites anglais ou allemand.
Ses avantages
- économique : même en tablant sur un renouvellement annuel : elle vaut de 20 € à 30 €.
- un choix confortable : vous l'oublierez vite, et pourrez continuer vos activités habituelles, faire du sport sans inquiétude, passer une nuit sans incident. Les femmes nordiques s'en servent beaucoup plus que nous, paraît-il.
- la poubelle s'en trouvera bien allégée : dès le premier mois d'utilisation, elle est positive sur cet aspect.
Ses inconvénients
- c'est une protection interne, chacune n'y est pas forcément disposée, ou ne la supporte pas.
- comme toutes les protections internes, elle nécessite de bien connaître son corps, et un certain soin dans son utilisation.
- enfin, sa mise en place demande un temps d'adaptation.
Précautions
Elle n'est pas recommandée par les fabricants en cas de port d'un stérilet (DIU).
Renseignez-vous auprès de votre gynécologue : bien des femmes avec ce mode de contraception utilisent des tampons ; il suffit simplement de le signaler au médecin qui raccourcira alors un peu le fil du stérilet pour éviter tout incident.
Ce sera l'occasion de savoir ce qu'en pense un spécialiste ou... de lui faire connaître l'objet.
Je vous proposerai peut-être un jour l'histoire de cette petite coupe, qui pourrait bien devenir indispensable.
- les éponges menstruelles
Autre possibilité, toujours interne, il s'agit de petites éponges naturelles, qui font office de tampons.
Elles sont très douces, réutilisables 6 à 8 mois et compostables en fin de vie. Bien sûr, elles doivent être rincées régulièrement, stérilisées entre les cycles et certains revendeurs les déconseillent en cas de port d'un stérilet.
C'est aussi une solution très confortable.
Pour réduire le coût, vous pouvez même vous procurer une grosse éponge naturelle, rayon « bébé » de votre pharmacie ou grande surface, et découper à la taille que vous souhaitez, selon vos besoins, vos petites éponges.
* Les lavables
Une autre alternative dont certaines ne voudront même pas entendre parler.
Pourtant, ces produits ont beaucoup évolué ces dernières années, et la nécessité de la réduction des déchets leur donnent un nouveau souffle.
Vous les trouverez en coton bio, parfois dans de jolis tissus et bien adaptées à nos besoins.
Leur inconvénient est bien sûr l'entretien puisqu'elle doivent d'abord être rincées à l'eau froide avant lavage.
Leur prix reste toujours inférieur à celui des protections jetables.
Pour aller plus loin :
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