1 - l'allaitement au sein
Si vous le souhaitez, très rapidement après l'accouchement, votre petit sera mis au sein.
C'est alors l'occasion de se rendre compte qu'un nourrisson est fait pour téter, il sait faire cela instinctivement.
Pendant votre séjour à la maternité, le personnel soignant vous aidera à démarrer cet allaitement et à anticiper les difficultés que vous pourriez rencontrer.
Les visites post-natales auprès du médecin seront aussi l'occasion de faire le point.
Enfin, il existe des associations auprès desquelles vous pourrez trouver soutien et renseignements.
L'allaitement au sein est le plus adapté à l'enfant, mais les positions ont évolué sur ce sujet :
- il y a 20 ans, il était mollement encouragé, la diversification alimentaire devait démarrer à trois mois et ainsi à six mois, bébé mangeait de tout.
- Aujourd'hui, les experts de l'OMS nous invitent à maintenir l'allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois de bébé et conseillent seulement après d'introduire progressivement les aliments.
Que s'est-il donc passé entre temps ?
Peut-être l'explosion des
allergies alimentaires, ou d'autres pathologies qui pourraient avoir un lien avec le début de l'alimentation du nourrisson.
Si vous avez choisi le plus bel exemple du circuit alimentaire ultra court, vous échapperez aux corvées de
stérilisation, de
préparation, mais vous serez mise à contribution régulièrement, et pas moyen de passer le bébé au papa.
Il vous faudra aussi boire beaucoup, manger un peu plus, vous reposer et surtout faire attention aux médicaments que vous prenez et qui risquent de se retrouver dans votre lait.
Et toujours une abstinence complète en tabac, et alcool.
Accessoires
Quelques investissements à faire également :
- un
soutien-gorge d'allaitement (il existe en coton bio)
- des
coussinets d'allaitement, que vous pourrez trouver en matières naturelles biodégradables, ou en version coton bio lavable
2 - l'allaitement au biberon
Si vous ne voulez ou ne pouvez allaiter, votre petit se familiarisera très vite avec cet objet qui l'accompagnera longtemps :
le biberon.
Le biberon en plastique
Vous en avez sans doute entendu parler, aujourd'hui, il nous pose un problème.
L'alerte vient du Canada où une étude révèle que la majorité des biberons en plastique, contient une substance toxique, le
Bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien qui se répand dans le lait lors du chauffage de celui-ci.
On sait ensuite que ce
BPA se fixerait sur la paroi intestinale, mais la suite est encore mal connue.
Aujourd'hui ce type de biberons est toujours en vente, comment les repérer ?
Le corps du biberon est marqué au fond, du sigle d'identification du plastique (
voir Labels)
Ces biberons sont siglés du
triangle fléché accompagné du chiffre
7, ou des lettres
PC (pour
PolyCarbonates) ou Autres ou Divers.
Comment faire si vous tenez au plastique : choisissez les biberons en polypropylène (triangle avec le chiffre
5 ou
PP) plus stable et de plus recyclable.
Les fabricants, qui suivent aussi ce problème de près, commencent d'ailleurs à apposer sur leurs emballages «Garanti sans BPA ».
Des tests récemment effectués (avril 2010) montrent que cette allégation est respectée sur les échantillons contrôlés.
Le biberon en verre
Le plus sûr et le plus stable reste toujours le verre, il tendait d'ailleurs à déserter les rayons des magasins, enterré par les plastiques, si légers, pratiques et incassables, mais il a fait une brusque réapparition depuis quelques mois.
Dans la foulée, de nouveaux biberons en verre gainés de silicone, ce qui les rend incassables et non toxiques ont fait leur apparition.
Encore chers (à partir de 11 € le 118 ml, 14 € le 250 ml), il est aussi possible d'acheter la gaine indépendamment (de 7 à 9 € l'unité).
Peu de marques proposent encore ces produits malins venus des Etats Unis, mais le choix devrait s'élargir, et les prix baisser.
Le biberon en inox
Autre possibilité que je trouve plus anecdotique, le biberon en inox (acier inoxydable).
Cher, 22 € environ le 200 ml, les fabricants axent ses atouts sur le design, le coté incassable, recyclable et sûr du matériau qui est de plus isotherme.
Cependant, pas de réchauffage au micro-ondes, ni au chauffe-biberon, le chauffage du lait à part est recommandé.
Pas de conservation non plus du lait maternel au frigo dans ce type de produit.
Quel lait adopter ?
Si votre enfant est au biberon, depuis sa naissance le médecin vous aura prescrit un lait selon ses besoins. Mais si vous voulez le mettre « au vert », dès le couffin, le lait infantile bio est disponible en premier et deuxième âge, y compris dans certaines grandes surfaces.
3 - Les produits de soin
Jusqu'alors nous nous posions peu de questions sur les produits de toilette et de soin pour bébé.
La confiance régnait, le choix était large, la gamme de prix aussi : tout cela ronronnait tranquillement.
L'engouement pour les cosmétiques bio a inévitablement touché ce secteur : si nous nous posons des questions sur nos produits de soin, à fortiori ceux de bébé méritent d'être regardés à la loupe.
Et la loupe a parlé !
Une grande majorité de ces produits contiennent des
parabens, du
phénoxyéthanol, et quelques autres substances, pour le moins, soupçonnées d'être
mutagènes,
cancérigènes et
reprotoxiques...
C'est un des problèmes que posaient les
coffrets de maternité, offerts aux mamans lors de leur sortie de l'établissement, contre lesquels une grosse colère a grondé au cours de l'été 2008.
Vers quels produits se tourner ?
Vous remarquerez que depuis cette affaire, de plus en plus de marques ont revu leurs formules et affichent désormais «
sans paraben » «
sans phénoxyéthanol ».
Je vous proposerai, bientôt, un point sur les substances à éviter dans les produits de soin.
Le choix le plus sûr est encore celui des
produits de soin bio labellisés.
La gamme s'est beaucoup élargie, jusqu'aux marques distributeurs de certaines grandes surfaces qui les proposent dans une offre de prix raisonnable.
Vous trouverez dans ceux-ci, un produit ancestral qui a fait ses preuves sur les fesses de Bébé, le «
liniment oléo-calcaire ». Littéralement, une substance onctueuse composée d'huile d'olive et d'eau de chaux, éventuellement stabilisée par de la cire d'abeille, et c'est tout !
Mais comme souvent, dans le commerce, vous trouverez des formulations plus « élaborées » (avec eaux florales, glycérine, plantes diverses...) et à tous les prix (de 12 € à plus de 120 € le litre) !
Choisissez une version basique. Sachez aussi que votre pharmacie peut réaliser sur demande cette préparation.
Enfin, si cela vous tente, faites-le à la maison. C'est moins difficile qu'une mayonnaise, très bon marché et rapide.
Faire son liniment
Les ingrédients
(Pour 200 ml de liniment)
- Eau de chaux (environ 6 € le litre en pharmacie),
- Huile d'olive alimentaire, (bio si vous le souhaitez) : 5 € le litre (plus en bio),
- Quelques grammes de cire d'abeille, pour éviter que le produit ne se déphase (en pharmacie, magasin bio, sur Internet pour 12 € environ les 500 g).
Attention : l'eau de chaux pure a un pH très basique ; elle ne doit jamais être utilisée telle quelle sur la peau et sera manipulée avec des protections (gants, lunettes).
La recette
1) Faire fondre 4 g de cire d'abeille dans 100 ml d'huile d'olive au bain-marie.
2) Lorsque la cire est fondue, retirer du bain-marie, ajouter 100 ml d'eau de chaux en fouettant à la fourchette par exemple. Vous obtenez immédiatement une crème jaune-vert.
Bravo ! Votre liniment est fait, il suffit juste de le transvaser dans un flacon bien propre et de l'étiqueter.
A secouer avant usage. |
Cette recette revient à environ 10 € le litre, et si, comme moi, vous faites votre eau de chaux ce prix est encore divisé par deux !
Utilisation
Ce liniment, très naturel, va remplir plusieurs offices : nettoyages du change de bébé, débarbouillages, hydratation des peaux les plus sèches (voir atopiques), des zones d'eczéma, des croûtes de lait... Pour tous ces petits soins quotidiens mais répétés qui peuvent irriter la peau si fragile du petit.
Et pour les mamans, il servira aussi de démaquillant, y compris pour les yeux (si vous n'y avez rajouté aucune huile essentielle), d'hydratant pour les mains, le corps...
Son seul défaut, mais comment lui reprocher, son odeur d'huile d'olive ; si vous ne l'appréciez pas, vous pourrez adapter cette recette pour une version « maman » avec d'autres huiles végétales.
Faire son eau de chaux
L'eau de chaux est une solution saturée d'hydroxyde de calcium.
Elle s’obtient en mélangeant de la chaux aérienne ou chaux éteinte (par opposition à la chaux vive) avec de l’eau.
Pure, elle a un pH très basique (autour de 12) et ne doit jamais être utilisée directement sur la peau.
En la mélangeant à une huile végétale, elle « s’émulsionne » pour donner un liniment, et ne présente plus de problème.
Ingrédients
(Pour un litre d’eau de chaux)
- Une cuillère à soupe de chaux éteinte appelée aussi chaux aérienne ou fleur de chaux, soit environ 10 grammes,
- Un litre d’eau pure ou filtrée,
- Un bocal et une bouteille en verre d’un litre, propres,
- Un entonnoir, un filtre à café, des gants.
Recette
A réaliser avec des gants.
- Dans le bocal, mettre la chaux puis l’eau, mélanger doucement et fermer.
- Laisser décanter au moins une journée.
- Transvaser l’eau qui surnage avec l’entonnoir + le filtre dans la bouteille.
La chaux restante sera jetée dehors, sur une allée, par exemple.
Votre eau de chaux est prête à être utilisée. Évidemment, elle doit être correctement fermée, étiquetée et conservée hors de portée de « petites mains ».
Coût
Cette préparation simple et rapide est ultra économique : 0,20 € le litre contre en moyenne 6 € en pharmacie, 8 € sur les sites Internet, et parfois beaucoup plus, jusqu’à 20 € ! |
REPERES sur le liniment oleo-calcaire
(Septembre 2012)
Alors que nous sommes nombreuses à utiliser et apprécier cette préparation pour la toilette de bébé, notre démaquillage ou des soins de peau, voici ce que nous pouvons lire sur ce thème sur Wikipédia, mais avec cet avertissement en exergue :
"Des informations de cet article ou section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans la bibliographie ou en liens externes.
« Mauvaises Utilisations :
Dans les années 2000, alliant l'utilisation de produits naturels (huile d'olive) et l'ancienneté de la recette, le liniment oléo-calcaire est devenu un produit à la mode. Malheureusement, de nombreuses sources en vantent certaines utilisations aux bienfaits imaginaires. L'utilisation du liniment en tant que démaquillant ou en tant que crème hydratante présente des risques non négligeables d'irritations voire de brûlures... »
Cet article s’appuie notamment sur le bulletin Vigilance N° 52 de décembre 2010 de l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) qui informe d’un cas de brûlure recensé avec une préparation maison et conclut :
« Il est fortement déconseillé aux patients d’utiliser des préparations de liniment oléo-calcaire fabriquées à la « maison ». » Ce n'est pas ici le liniment oléo-calcaire en lui-même qui est en cause mais sa préparation mal maîtrisée ou contrôlée.
Chimiquement, le liniment oléo-calcaire est le résultat de l’émulsion de la phase aqueuse et huileuse mais aussi de la saponification de la base de calcium avec les acides gras de l’huile d’olive. Ainsi et contrairement à ce qui est souvent dit, il n’est donc pas une simple émulsion mais plutôt une sorte de crème savonneuse, dont le pH se situe autour de 9, également celui généralement constaté pour les savons.
Pour sécuriser l'emploi de votre liniment oléo-calcaire, vous pouvez mesurer son pH à l'aide de bandelettes-test facilement disponibles, afin de vérifier qu'il ne dépasse pas 9 et faire éventuellement baisser ce taux en ajoutant un peu plus d’huile.
J’ai souvent constaté que le pH de ce liniment maison, selon sa réalisation, tourne autour de 6,5 à 7, quasi neutre donc. |
"
Talquer" les fesses de bébé est aussi un geste qui fait partie des soins réguliers du change.
Vous pouvez avantageusement remplacer la poudre du commerce composée de talc, pas toujours très recommandable - je vous en reparlerai - par des argiles, des fécules ou des farines.
En les choisissant bio, vous éviterez les résidus de pesticides.
Poudre légère pour le change
Ingrédients
- Un volume d'argile blanche
- Un volume de fécule de maïs.
Préparation
Mélangez ces poudres fines au pilon, à la fourchette ou à l'aide d'un petit fouet à main.
Choisissez une jolie sucrière de table (avec des trous moyens), introduisez-y quelques fleurs de lavande séchées ou une gousse de vanille, puis votre poudre ; mélangez.
Voilà une poudre pour bébé 100 % naturelle, douce, absorbante, légèrement parfumée, si vous le souhaitez, et très économique (environ 0,80 € les 100 g). |
Carton rouge aux lingettes pour bébés !
(Novembre 2012)
Nous savions bien que, comme toutes les autres, elles n’étaient pas écologiques représentant une quantité de déchets polluants importante. Celles qui en consomment savent qu’elles sont chères, mais après tout, c’est un choix.
Problème : une grande partie d’entre elles est imprégnée d’un pourcentage trop élevé de phénoxyéthanol. Ce conservateur, antibactérien, fait partie de la famille des éthers de glycol, si peu recommandable pour notre santé. Une directive européenne en a fixé le taux dans les produits d’hygiène et de beauté à 1 %, mais l’ANSM (Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé) nous invite à la prudence. Elle estime ce taux, trop élevé, particulièrement pour les enfants de moins de trois ans et souhaite qu’il soit ramené à 0,4 %.
Nous voilà prévenues !
Pour une fois, il est plutôt simple de contourner l’obstacle :
- Nettoyez votre petit avec gant, lingette lavable et savon, ou liniment oléocalcaire. Ce sera sain pour lui, économique pour vous.
- Si vous tenez absolument à ces lingettes, choisissez les en bio, labellisées ou impérativement « sans phénoxyéthanol » mais attention, il se cache aussi sous le code "EGPhE". |
Conseil
Vous trouverez des livres de recettes de cosmétiques à réaliser pour votre petit. Profitez peut-être de la période plus calme de votre grossesse, de votre congé de maternité, pour tester ces recettes afin de lui offrir dès le début des soins au naturel.
En effet, l'arrivée de l'enfant, même préparée, est une période « d'installation », de fatigue qui laisse peu de loisirs. Quelques préparations étiquetées, sagement installées au frigo vous seront utiles le moment venu.
4 - Les couches
Pas de bébé sans problème de couches, il va falloir aussi réfléchir à cet aspect de la maternité !
Deux angles méritent de s'y intéresser :
*
environnemental
Notre fragile nourrisson aura besoin de couches, au mieux, pendant deux ans et demi, et produira, si elles sont jetables,
une tonne de déchets non recyclables (elles contiennent du plastique), et toxiques puisqu'en finissant en fumées, elles participeront à la production de
dioxines.
* économique
Le budget couches est non négligeable ; il a été évalué :
- Ã environ 1600 € en jetable,
- Ã environ 900 € en lavable (500 € maximum d'achat de couches + le lavage).
Au deuxième enfant les lavables deviennent encore plus intéressantes puisque l'investissement de départ étant fait, il ne reste que l'entretien !
Comment choisir ?
Les foires et salons bio sont de bons endroits pour voir directement les produits, les manipuler, et souvent rencontrer des mamans qui partageront volontiers leur expérience avec vous accompagnées de bambins déjà équipés.
Vous vous rendrez compte à cette occasion que ces couches ont beaucoup évoluées, qu'elles sont ergonomiques, pratiques et même jolies, bref qu'elles n'ont plus rien à voir avec leurs ancêtres.
Actuellement des expériences sont en cours partout en France, dans des garderies par exemple, pour évaluer les bénéfices des couches lavables.
Autre alternative : les couches bio
Réalisées généralement en matières biodégradables à 80 %, elles sont moins lourdes pour l'environnement et plus respectueuses de la peau du petit, mais beaucoup moins de votre porte-monnaie !
Leur prix les relèguent malheureusement à la solution de dépannage pour les inconditionnelles des lavables, en déplacement ou exceptionnellement.
Une éducation sans couche ou Hygiène Naturelle Infantile (HNI)
Sur la lame de fond du retour au naturel général, l’HNI tend depuis une petite dizaine d’années à s’installer en France en provenance des États-Unis puis du Canada.
Aux orties, lavables et jetables, vive la liberté !
La méthode est basée sur le fait que l’enfant, avant de faire ses besoins, émet des signaux ; le parent, les captant, intervient et le place en situation, au-dessus d’un lavabo, des toilettes ou l’installe sur un pot - s’il peut tenir assis - et le tour est joué.
Pratique antique dans de nombreuses cultures, faute d’autres solutions, 60 % de l’humanité se débrouillerait ainsi. Toujours traditionnelle en Chine où les petits portent encore des pantalons ouverts à l’entrejambe, cette façon de procéder semble bien incongrue dans notre monde.
Ses adeptes mettent en avant :
- l’écologie, moins de déchets pour les couches jetables et l’abandon des corvées de lessives pour les lavables,
- l’économie, la simplicité de la méthode,
- la communication et une meilleure écoute de l’enfant,
- une question de santé, chez les plus audacieux,
pour aboutir à une gestion plus naturelle et précoce de la propreté.
Les opposants...
Reconnaissent que si l’angle écolo-écono est indiscutable, il est sérieusement plombé par d’autres aspects :
- l’attention excessive et constante du parent, la mère très souvent, à l’enfant et ses besoins d’élimination, ne serait pas sans risquer de poser des problèmes comportementaux (notamment dans l'acquisition de la propreté !)
- libérer parents et bébé de la tyrannie des couches culottes les poussent tout droit dans celle des « signaux » de bébé, sur lequel le parent doit se centrer.
- santé : les affirmations, parfois tenues dans le discours, insinuant que le port de couches pour l’enfant altèrerait le développement de sa vessie sont fausses, à en croire médecins et urologues.
Pourtant, l’on peut volontiers admettre que passer deux ans, minimum, jour et nuit dans des couches, souvent humides et sales, n’est sûrement pas une sensation exceptionnelle.
Aussi, lorsque c’est possible, ne craignez pas de laisser un peu, votre petit, vivre et gambader sans couche.
La pratique, très minoritaire, tente de plus en plus de parents, dans la mouvance d’une parentalité, « non violente et respectueuse de l’enfant ».
Si ce sujet vous intéresse, quelques livres, parus depuis 2005 surtout, font le point sur le sujet. Sans compter, les blogs qui partagent l’expérience de parents.
Emmaillotage
Gageons que ce retour de tendance ne fasse bondir les plus âgées d’entre vous qui ont vu emmailloter, que dire saucissonner, brider, entraver… leur nouveau-né. Nul doute également que les images du 18ème, où l’on accrochait l’enfant ainsi empaqueté à un clou pour le garder, l’isoler du froid, des animaux, sont gravées dans un coin de notre cerveau. Cette pratique s’apparentait aussi à un « façonnage » du nourrisson, visant, selon les cultures, notamment en Europe, à lui donner une « figure droite… la plus décente et la plus convenable à l’homme » … selon le chirurgien et obstétricien français François Mauriceau, au 17ème siècle. Une planche en bois était parfois glissée entre les jambes pour les tenir droites, dans le dos pour le transporter plus facilement. Tout un programme plutôt éloigné de l’idée du maternage d’aujourd’hui.
"Swaddling" ou "wrapping" aux États-Unis, et dans les pays anglo-saxons, il y est toujours très pratiqué, et son chantre, le pédiatre américain Harvey Karp, lui attribue de nombreuses vertus dans un livre paru en 2003.
Les bébés sont emmaillotés en Russie, en Mongolie, au Pakistan, dans les pays nordiques, au Maghreb, chez les Inuits, les Mayas... d’un bout à l’autre du monde, souvent pour les protéger du froid et permettre à leur mère de travailler ou se déplacer.
Dans les années soixante, l’arrivée des couches jetables a relégué langes en pointes lavables et emmaillotage final, au rang d’antiquités ; la liberté de mouvements des nouveau-nés fut prônée conjointement à d’autres.
C’était sans compter sur le besoin de retour aux pratiques ancestrales, simples et éprouvées.
Un nouveau-né, dans ses premières semaines est encore très imprégné de sa vie fœtale. Protégé dans sa bulle d’eau, toujours en contact avec la limite utérine, devenu terrien, il serait beaucoup mieux pour dormir apaisé en étant "contenu". Les prématurés, en couveuse sont entourés de petits coussins, lovés dans un cocon adaptable qui les calent et les rassurent.
Les maternités retrouvent le geste aujourd’hui, de façon inégale, selon les convictions des soignants, mais désormais avec souplesse : c’est bien le comportement du bébé qui est suivi.
Il a du mal à trouver le sommeil, est agité sans raison apparente, l’emmaillotage peut être proposé. S’il ne le supporte pas, aucun intérêt, il s’agit de le calmer et non de le contraindre.
Quelques règles à respecter pour le retour à la maison :
- pas en période d’éveil,
- occasionnellement pendant la sieste mais surtout la nuit,
- jamais en cas de forte chaleur ou de fièvre,
- utile les premières semaines jusqu’à 3 mois, environ ; période ou le bébé peut avoir du mal à trouver le sommeil, souffrir de coliques, avoir des mouvements réflexes dans son sommeil qui le réveillent et le stressent (réflexe de Moro).
A priori pas besoin de langes spécifiques, un tissu un peu épais en hiver, léger en été fera très bien l’affaire. Mais, les marques se sont emparées de la tendance pour proposer des linges ou des couvertures d’emmaillotage ergonomiques, parfois agrémentés de "scratch".
Une bonne solution si l’exercice vous fait peur ou que vous avez du mal à le mettre en pratique (de 10 à 35 € environ).
5 - Le matériel : faites tourner, échangez, troquez !
Au cours de son évolution, et particulièrement dans sa première année, bébé va avoir besoin de matériel qui sert trop souvent peu de temps.
La meilleure solution écologique et économique est le partage de ce matériel, en famille, entre amis, au sein d'un groupe de parents, au fil des besoins de l'enfant.
Pourquoi par exemple ne pas échanger le
stérilisateur des premiers mois contre un
transat en tissu, ou un
portique d'éveil contre un
réhausseur ?
Et si vous n'avez pas autour des vous de jeunes parents disposés à fonctionner de la même façon, vous pouvez trouver ce matériel en occasion, dans les brocantes, les ventes d'associations...
Quelques exemples
-
le transat de bain : neuf, il vaut de 15 à 30 €, sert à peu près 6 mois, vous le trouverez à 3 € sur une brocante ou dans le circuit de recyclage... et cela fera un objet en plastique de moins à fabriquer !
- même chose pour
l'anneau de bain : un cercle en plastique qui se ventouse sur ses pieds dans la baignoire permet à bébé (quandla position assise est bien acquise) de tenir assis dans la baignoire sans glisser.
Il vaut neuf environ 20 €, toujours autour de 3 € en occasion.
Il faut redire qu'un objet doit servir jusqu'à son usure, c'est ainsi que l'on diminue son impact sur l'environnement, et qu'en choisissant un objet d'occasion, on évite de puiser dans nos réserves.
Vous trouverez donc dans ce circuit de réemploi tout ce qu'il vous faut, pour peu que vous ne soyez pas trop pressée.
Soyez malgré tout vigilante sur le matériel soumis à une réglementation particulière, je pense notamment aux
sièges auto dont les normes sur les points d'ancrage ont été modifiées depuis 2003.
D'ailleurs, si votre enfant n'est pas installé et attaché d'une façon homologuée, en fonction de son poids et du modèle (lit, siège, nacelle...) vous êtes passible d'une amende et d'un retrait de 3 points sur votre permis.
6 - Bijoux et accessoires
Le collier d’ambre, un accessoire pour bébé, à éviter.
Dès 4 mois parfois, habituellement entre 6 et 18 mois, les parents font de plus en plus porter à leur petit un collier d’ambre.
Pourquoi ? L’ambre aurait la propriété d’apaiser les douleurs des poussées dentaires. Si cet effet antalgique et apaisant n’est en aucun cas avéré, son collègue, l’effet placébo trouve sans doute une place dans ce processus. Les parents désarmés, fatigués, malheureux face à un bébé qui souffre sont prêts à tout tenter pour le soulager en évitant les médicaments. Mais le risque d’accident est grand d’avaler, d’inhaler les perles ou de s’étouffer avec le collier. Médecins, pédiatres et professionnels de la petite enfance ont décidé depuis l’automne dernier de relayer l’info : mettre un collier (ou une chainette) à un bébé peut être très dangereux.
Moins de 20 € le collier, en vente sur de nombreux sites Internet, y compris dans certaines pharmacies, « validant » ainsi la fiabilité du produit, les précautions d’emploi ne sont pas assez répercutées de façon générale par les vendeurs. Les pédiatres espèrent d’ailleurs que « l'ordre des pharmaciens en fera interdire la vente en officine ».
La réglementation actuelle impose que ces colliers doivent céder sous un poids de 2,5 kg mais l’approvisionnement divers et varié du marché ne permet absolument pas de vérifier cette règle. Certains vendeurs communiquent malgré tout sur le problème avec ces précautions d’emploi :
Surveillez régulièrement l’état du bijou de votre enfant : état des perles, du fermoir, du cordon…
Ne laissez pas bébé porter ou manipuler le bijou en l’absence de surveillance directe d’un adulte.
Retirez le bijou lors des siestes ou des nuits.
Une fois retiré, ne laissez pas le bijou à proximité de l'enfant, il risque de l’attraper !
Il reste toujours à votre disposition de petits trucs simples et plus sûrs :
- l’anneau de dentition refroidi (mais pas glacé) soulage bien, pensez à le prendre plutôt en caoutchouc naturel (latex).
- l'homéopathie peut être une solution précieuse : Chamomilla vulgaris.
- massez doucement les gencives avec un gel gingival bio, une huile de massage ou une goutte d’huile essentielle de camomille.
- essayez de relever un peu le matelas au niveau de la tête de bébé : si vous avez déjà eu des douleurs dentaires vous avez sans doute perçu que la position allongée les augmente.
- si l’enfant a plus de 6 mois, vous pouvez lui donner de la nourriture solide à mâchouiller comme un quignon de pain sec, sous surveillance.
7 - Bien choisir ses jouets
Le souci sera le même que pour le matériel.
L'évolution d'un enfant est telle, que les activités, les jouets, puis les jeux passent très peu de temps entre ses mains. Vous pouvez donc adopter le même système de fonctionnement que pour le matériel et opter pour l'occasion.
* A noter l'existence des
bourses aux jouets qui sont organisées dans de nombreuses communes à l'approche de Noël, et qui permettent de faire de belles affaires.
Et toujours les
vides-greniers, où les parents de petits qui ont un peu grandi vendent des jouets souvent en très bon état.
Si vous voulez acheter des jouets neufs, des jouets écolos sont également disponibles :
matériaux naturels, bois huilé ou poli, peluche en coton bio et laine.
C'est une nette tendance d'un retour vers le jouet traditionnel, version non toxique, pour éviter ceux en plastiques colorés assouplis, voire aromatisés avec des substances chimiques que l'enfant risque bien de mettre à la bouche à longueur de journée.
8 - Avec ou sans Baby-Trotteur ?
« Youpala » ou « Yop'la'boum » ?
Déjà interdit au Canada en 2004 car jugé trop dangereux, le youpala, ou trotteur serait responsable de 40 % des traumatismes crâniens chez l'enfant de moins de 12 mois, sans compter les fractures du bassin, de l'avant bras, brûlures, coups et autres cabrioles plus ou moins graves.
Certains pédiatres pensent même qu'il serait, au mieux sans intérêt, au pire facteur de retard de la marche, les parents mettant l'impétrant marcheur plus vite qu'il n'en est physiquement, voire neurologiquement capable.
Sur ces bases "l'Association européenne pour la sécurité des enfants" milite auprès de l'union européenne pour en interdire la vente.
Et pourtant les bébés l'adorent, y trouve une source de jeux, d'explorations, une nouvelle posture et finissent souvent par s'y avachir en poussant mollement sur leurs pointes de pieds, ce qui ne ressemble guère à de la marche, il faut bien l'avouer. D'autres déjà enthousiastes, adoptent une technique plus dynamique qui n'est pas sans rappeler les auto-tamponneuses.
Si vous souhaitez pourtant y installer votre enfant, voici un petit rappel des consignes de sécurité :
- toujours en rez-de-chaussée, sur surface plane.
- attention à la cuisine, lieu de tous les dangers, aux portes de four, d'inserts, aux objets dangereux en hauteur, désormais accessibles.
Bref, SURVEILLEZ ce nouveau bolide comme le lait sur le feu !
Considérez l'objet comme un jeu, plutôt qu'une aide à la marche.
- utilisez-le de 8 à 15 mois, pas au-delà des 10 kg de l'enfant.
- enfin, pour la posture du petit, au maximum une heure par jour par tranche de 15 minutes mais plus quand l'enfant prend de la vitesse.
Et, courage, il finira bien par marcher... seul.
9 - Son alimentation après le biberon
Les biberons s'espacent, il est temps de lui faire découvrir le goût des bonnes choses !
Comme pour le reste de la famille, la question se pose de savoir si vous lui faites à manger ou si vous optez pour les petits plats tout prêts du commerce.
Si vous hésitez, une idée est peut-être de les goûter.
Vous verrez ainsi s'ils sont bons, si vous retrouvez les goûts annoncés, s'il vous paraissent appétissants.
Ces
petits pots, repas préparés, desserts et autres existent aussi en bio et sont aujourd'hui bien diffusés.
L'occasion de tester les uns, les autres, de comparer leur composition et leur prix.
Mais si vous restez une inconditionnelle du «
fait maison », vous pouvez lui faire de bons repas variés sans avoir à cuisiner tous les jours :
- Il suffit de préparer, par exemple, des
purées de légumes différentes, des
viandes cuites et mixées variées et même des
purées de fruits, que vous congèlerez dans des petits pots de yaourts en verre, selon les quantités que bébé prend, une cuillère, puis deux...
Ainsi, chaque jour, vous pourrez varier son menu, de façon économique, en vous limitant à quelques séances de cuisine par semaine.
Précaution
Il faut que les contenant soient bien propres, puis fermés et bien étiquetés, pour vous y repérer correctement.
Celles qui font les
yaourts maison savent où trouver ces petits pots.
Si ce n'est pas votre cas, récupérez-les autour de vous, (en voilà quelques-uns qui n'iront pas aux containers !), sinon vous en trouverez dans les dépôts d'Emmaüs, ou sur les vide greniers, par lots entiers.
Quelques précautions à prendre autour du repas de bébé
*
autant que possible, limitez le plastique
Ne faites pas réchauffer son repas au micro-ondes, dans un contenant en plastique, mais plutôt en verre.
*
évitez la mélamine
Dans les accessoires de l'enfant, elle n'offre pas un grand intérêt, ne doit pas être mise au micro-ondes, et pourrait se révéler problématique même s'il elle a envahi le rayon des accessoires pour bébé.
10 - Ses vêtements
S'il est un domaine dans lequel la vente d'occasion est reine, c'est bien celui-ci.
Vous trouverez absolument tout ce qui est nécessaire à votre petit, et tout ce qui vous fera plaisir.
A des prix imbattables, parfois à peine ou pas portés, et de temps en temps, encore affublés de l'étiquette du magasin.
Pour bien choisir son vendeur, un coup d'œil à l'état du linge et vous serez très vite renseignée.
Rendez-vous également dans les
bourses aux vêtements, les
ventes d'associations.
Mais également les magasins de
dépôts-vente ou vous pourrez aussi mettre vos vêtements à la vente.
Vous pourrez fonctionner ainsi pendant de nombreuses années, certains s'en tirent assez bien jusqu'à l'adolescence.
Après ce sera sans doute moins évident et des négociations devront intervenir avec vos jeunes.
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