Qui aurait cru que cela recommencerait ?Après « l’Amoco-Cadiz » et « l’Erika », tout le monde pensait que les mesures nécessaires avaient été prises tant au niveau français qu’européen, pour que cela n’arrive plus jamais.
Plus de plages souillées, plus d’oiseaux mazoutés, plus de pêcheurs et de mareyeurs pénalisés ou ruinés, de touristes écartés, d’entreprises bloquées et de municipalités du littoral occupées à prendre en charge ce type de problèmes alors qu’elles en ont déjà bien assez par ailleurs.
Et voilà que le mot «Prestige» prend à son tour un sens nouveau et nauséabond.
Les conditions semblaient pourtant réunies : un gouvernement où les verts étaient largement représentés, une Europe légiférant à tour de bras dans les domaines de l’environnement et des normes sanitaires, des réunions internationales et autres sommets mondiaux, réfléchissant à la meilleure façon de réserver un avenir plus bleu à notre planète…
Mais nos Verts s’occupaient plus d’alliances politiques que d’écologie : des « 35 heures, des privatisations, des retraites, des sans-papiers » et de tous les débats sociaux de notre société, dont d’autres avaient déjà la charge.
Nous étions pourtant quelques-uns à nous dire « avec les Verts, tous les dossiers qui nous tiennent à cœur vont enfin avancer : promotion des énergies douces, meilleure gestion des déchets, chasse aux petites pollutions », certes, mais sans oublier les grandes !
Les américains furent montrés du doigt pour leurs pratiques peu recommandables - il est vrai - en matière de consommation de matière fossiles, de rejet de CO², de gaspillage d’énergie et de matières premières, que leur consommation toujours plus effrénée fait augmenter chaque année…
Oui mais l’expérience du « Torre-Canyon », leur a servi de leçon, puisque plus aucun navire longeant leur côte ne peut éviter de se faire contrôler, sur son état ou sa cargaison, et se fait refouler manu militari, s’il présente le moindre danger pour les côtes américaines.
Et cela se sait, les épaves flottantes, savent qu'elles auront plus de chance en croisant le long des côtes de la vertueuse mais si faible Europe.
J’enrage de voir que la France et l’Europe, n’ont pas su prendre des mesures que ces voyous d’américains ont prises depuis longtemps !
J’enrage de voir que les écologistes n’ont pas su leur imposer de le faire, tel ce plombier que vous appelez, et qui finit par s’occuper de l’état de votre charpente, en vous laissant avec votre fuite d’eau !
J’enrage de savoir que tous les éléments sont en place pour qu’une, ou plusieurs autres marées noires se répètent !
J’enrage de continuer à entendre que les pétroliers, dégazent en toute impunité leur tankers, au large de nos côtes !
J’enrage de voir les holding pétroliers, échapper encore et toujours à leurs responsabilités, en matière de réparation des dommages provoqués…
Un certain nombre de mesures sont à prendre d’urgence :
- Inspecter systématiquement tous les cargos croisant au large de nos côtes et refouler de la manière la plus stricte, ceux potentiellement dangereux, qui ne sont aux normes.
- Se donner les moyens de poursuivre avec des peines suffisamment dissuasive, tous les tankers qui dégazent au large impunément, pour qu’il ne soit plus « rentable » pour eux de le faire.
- Aménager des zones de confinement pour que, malgré tout, s’il arrive un accident le pétrole puisse être récupéré et traité dans de bonnes conditions.
- Obliger les holding pétroliers donneurs d’ordre, à déposer une caution en cas d’accident, nantissant un fond géré par l’Etat ou la Communauté Européenne, afin que ce ne soit plus les Collectivités Territoriales et Nationales qui aient à avancer les frais de dépollution, et à rencontrer toutes les peines du monde à se faire rembourser, quelquefois plus de 10 ans après.
Voilà, en allant au plus simple, ce que le bon-sens aurait dû nous faire mettre en œuvre depuis longtemps.
Ajout du 06/02/2003
Le scandale est à son comble : nous venons d’apprendre que l’armateur du « Prestige » a été dédommagé à hauteur de 180.000 €, par le « FIPOL » alors que cet organisme a déclaré ne pas avoir de quoi verser le million d’Euros, qu’a déjà coûté le début de dépollution des côtes espagnoles.
P.H
Ajout du 21/10/03
Vous voyez bien que c'était possible, l'Union Européenne vient à son tour d'interdire à tout navire pétrolier à simple coque d'entrer, sortir ou se ravitailler dans un port européen...
Il reste dommage qu'il ait fallu tant de temps et de si nombreuses catastrophes écologiques pour en arriver à cette simple mesure de bon sens !
Nouvelle marée noire en avril 2010
(dans le golfe du Mexique)
Les pêcheries du golfe comptent parmi les plus productives du monde (590 000 tonnes de poissons et de crustacés en 2008, mais également 59 % de la production américaine d'huîtres et prês des trois quarts des crevettes sauvages pêchées aux Etats-Unis.
C'est un lieu de reproduction important pour un grand nombre d'espèces menacées du globe, comme le thon rouge, le vivaneau ou la loche crasseuse.
L'Agence de protection de l'environnement des Etats-Unis doit être à la peine après l'explosion de la plate-forme "Deepwater Horizon" exploitée par BP et qui déverse son pétrole au rythme de 800 000 litres par jour, à 1 500 mètres de profondeur.
Les conséquences sont terribles :
- une zone morte de plus de 18 000 km²,
- une nappe de surface occupant plus de 960 kilomètres de circonférence poussée par le vent vers les côtes.
Il s'agit sans doute de la plus grande marée noire qu'aient connus les USA.
Autant nous ne pouvons pas grand-chose pour l'explosion du volcan Islandais, autant cette fois-ci encore, l'homme a joué à l'apprenti sorcier au nom d'une certaine vision dépassée du progrés et de l'intérêt financier...
Autres sujets connexes
Systèmes permettant une moindre consommation de carburant
Le site de la Plaisance éconologique
Croisières maritimes écologiques
Tourisme fluvial écologique
Transports maritimes écologiques
Impact du CO² sur les océans